Il faut absolument souligner l'influence croissante exercée par les mass média, surtout à la télévision, sur le processus de la formation des jeunes : la vision de l'homme, du monde et des relations humaines qu'ils montrent est souvent en opposition à celle que veut transmettre la famille. Nombreux sont les parents qui ne prennent pas ce problème assez à cœur. Ils font en général attention au milieu amical où évolue leurs enfants mais à un moindre degré au contenu que la télévision, la radio, les disques, la presse et les bandes dessinées font entrer dans l'abri « sûr » et « bien gardé » de leur maison. C'est ainsi que les mass média pénètrent dans la vie des plus jeunes, sans l'intermédiaire indispensable que sont les parents et les éducateurs pour les orienter.
Je me souviens de mon école à Wadowice où au moins un quart des élèves de ma classe était des garçons juifs. Je dois ici évoquer mon amitié avec l'un deux, je veux parler de Jerzy Kluger. Cette amitié dure depuis le temps des bancs de l'école jusqu'à aujourd'hui. J'ai devant les yeux une image vivante des juifs se rendant le samedi à la synagogue qui se trouvait derrière le lycée. Les Catholiques et les juifs s'unissaient dans la conscience commune de prier le même Dieu. Malgré les différences de la langue, les prières à l'église et à la synagogue s'appuyaient, pour une bonne part, sur les mêmes textes.
L'homme est aujourd'hui victime d'une peur terrible, comme s'il était menacé par ce qu'il produit, par les résultats de son travail et l'usage qu'il en fait. Pour ne pas permettre que la science et la technique soient dominées par un pouvoir tyrannique, aussi bien politique qu'économique, et pour soumettre la science et la technique aux justes intérêts de l'humanité, il est indispensable, comme nous avons l'habitude de le dire, de recourir à la spiritualisation, au nouveau souffle de l'esprit, à la fidélité aux normes morales qui règlent la vie de l'homme.
Les années de la deuxième Guerre Mondiale, de l'occupation allemande à l'Ouest, et soviétique à l'Est, ont entraîné un nombre immense d'arrestations et de déportations de prêtres polonais dans des camps de concentration. Rien qu'à Dachau, il y en eut environ trois mille. Mais il y avait aussi d'autres camps, comme celui d'Auschwitz où le premier prêtre canonisé après la guerre, saint Maximilien Kolbe, franciscain de Niepokalanow, donna sa vie pour Jésus-Christ.
Le monde a besoin d'une Europe qui, une fois qu'elle aura pris conscience de ses fondements chrétiens, et de son identité, sera en même temps prête à forger son présent et son avenir à partir de leur puissance.