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On sent bien l'empreinte du terroir dans ce roman rangé dans les lectures « contemporaine ». En tout cas, j'y ai trouvé mon compte, comme à mon habitude, et je dois reconnaître que le gars Cyprien, mine de rien, n'est pas facile à gérer. Un homme venant d'une autre époque, qui résiste à sa façon, à celle en cours et qui, malheureusement, se retrouve très vite dépassé. C'est une lecture qui fait réfléchir, du moins, c'est ce qui s'est passé avec moi. Même si j'ai encore la chance d'être relativement jeune, j'ai pu comprendre cet attachement aux vieilles habitudes, à sa terre, à sa demeure, bref, un environnement qui le résume parfaitement bien. Cependant, le résumé reposant au dos du roman est trompeur et d'ailleurs, c'est sûrement par lui que je vais débuter l'une de mes fameuses listes et d'ailleurs, je pense qu'il est temps pour moi de passer à leur rédaction.

Point négatif :

• Comme je l'ai dit dans la ligne juste au-dessus, le résumé induit en erreur. Effectivement, on annonce très vite que sa petite-fille Caro va venir vivre chez lui et le prendre en charge… Ouais, sauf que l'idée caresse l'esprit de cette demoiselle à la fin du roman. J'aurais aimé que ce moment se pointe bien plus vite et d'ailleurs, les enfants de ce pauvre Cyprien ne sont pas si alarmistes que ça. Ils voient leur père dépérir en maison de retraite, ce doute qu'il se passe quelque chose mais ne font rien… à part peut-être le faire consulter par un médecin ami de la famille qu'on ne voit jamais… Bref, une bien curieuse descendance…

Points positifs :

• La taille aléatoire des chapitres.
• Cyprien. Un vieil homme au caractère bien trempé, ne pesant pas ses mots, ayant la sale habitude de parler tout seul mais qui, malheureusement, est très malade. A son âge avancé, c'est un peu un passage obligé mais j'ai su me montrer très attentif à ses nombreuses mésaventures. Malgré son état maladif, il ne manque pas de ressources et mérite même le respect. Lorsque l'on se met à sa place, on comprend facilement qu'on souhaite rester là où la vie s'est écoulée sans s'en rendre compte. Une demeure dans laquelle les souvenirs sont multiples, une terre qui ne cesse de vivre selon les saisons, une parenthèse dans un monde qui se modernise peu à peu et qui tourne à mille à l'heure.
• Olivier. le petit-fils de la voisine de Cyprien. Ce gamin est hyper attachant même s'il suit bien volontairement le vieillard, surtout pour faire des conneries. Par contre, le gosse se montre particulièrement flippant. En effet, il devient une toute autre personne lorsqu'il s'agit de tuer de petits animaux et même Cyprien s'interroge à son sujet, sans se priver de lui faire la remarque.
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Un petit livre tout simple en apparence. J'ai beaucoup aimé plonger dans l'histoire de Cyprien Mallorie, paysan qui n'a guère quitté sa ferme, qui a eu une vie simple et vient de perdre sa femme Élise. Ses enfants ont donc décidé de le placer en maison de retraite, notamment quand de graves problèmes de santé s'emparent de lui. Mais Cyprien ne veut pas perdre sa liberté, et son amitié avec le jeune Olivier, le petit fils de ses voisins, le retient ici. Il a tant de choses à lui apprendre !
Ce roman m'a vraiment fait plonger dans ses personnages. Certes, l'histoire est toute simple, mais je l'ai trouvée intense au niveau de l'immersion au coeur de la psychologie des personnages et de la description des paysages. On plonge dans la Nature qui fait le quotidien de Cyprien, on fait attention à ce que l'on ne voit plus... le chant des oiseaux, le sens du vent, tous ces détails qui n'en sont pas.
Un bon moment de lecture pour moi. Cela m'a fait du bien de plonger dans une histoire sans fioriture, sans grande aventure, mais une histoire de coeur, celui de ce vieux monsieur qui vit ses dernières années, d'être lui un moment, avec ce qu'il y a de difficile à devenir une vieille personne aussi. Les douleurs du corps, la lenteur qui s'impose, la solitude grandissante et les autres qui décident pour nous.
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J'ai récupéré ce roman dans un boîte à livres des Alpes en même temps que « Marie des brebis » et je suis prête à parier que leurs anciens propriétaires ne sont qu'une seule et même personne. L'un et l'autre sont des romans du terroir (du Quercy, en l'occurrence), des portraits d'octogénaires attachés au coin de nature qui les a vu naître aux premières années du XXème siècle et à leur mode de vie traditionnel : l'une parmi les brebis, l'autre parmi les arbres qui sous ses doigts devenaient planches puis meubles. Et comme pour confirmer que je ne suis pas complètement à côté de la plaque, on lit page 206 que la famille Bussière rencontre à la foire du livre de Brive les 4 écrivains du cru… dont l'un se trouve être Christian Signol, l'auteur de Marie des Brebis !
Les similitudes s'arrêtent là, car autant Marie admire l'oeuvre du Créateur et voit en tout le positif, autant Cyprien grommelle des « nom de dieu » et broie du noir. En outre, on suit Marie depuis ses premiers jours tandis qu'on découvre Cyprien au crépuscule de sa vie. Même si l'histoire finit bien - je peux vous le dire puisque c'est écrit sur la quatrième de couverture - cela ne fait même pas 10 pages de ciel bleu pour 300 pages de brouillard. A propos de météo, notez que les observations répétitives de l'auteur sur l'aspect du ciel et le temps qu'il annonce ont de quoi lasser même ceux qui aiment regarder passer les nuages.
Si vous n'avez pas trop le moral ou vous sentez un petit coup de vieux, ce roman ne me semble donc pas être la meilleure option. Cela n'empêche toutefois pas quelques réflexions intéressantes sur la vie, et en particulier sur le sort de ceux que la vieillesse rend dépendants. Même si le mauvais caractère de Cyprien ne le rend pas éminemment sympathique, on ne peut que partager son envie de rester jusqu'au bout un être libre.
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Alors que Cyprien arrive à l'âge de rentrer dans une maison de retraite, poussé par ses enfants, il n'est pas d'avis d'y consentir. Il veut rester dans la maison de ses souvenirs car sa femme Elise vient de mourir. Il voudrait aussi faire plaisir à Olivier, petit garçon de sept ans à qui il a promis de retourner à la pêche avec lui. Il y a aussi Tino, son chien qui lui aussi arrive en fin de vie. La fille de Cyprien, Marthe veut divorcer d'avec Georges. Elle se retrouve dans la maison de son enfance et compte prendre son père avec elle. Alors, quel sera le choix de Cyprien ?

le personnage de Cyprien, forte tête et bougon est attachant, touchant et émouvant. le style de Gilbert Bordes fait encore plus ressentir ces caractéristiques en utilisant un ton incisif, acerbe et vif dans l'expression. Ce beau portrait d'homme fait aussi ressentir sa dignité. Jamais l'auteur ne tombe dans le pathos.
J'ai beaucoup aimé ce roman du terroir, comme la plupart des livres de cet auteur.
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D'après le titre et la couverture, je m'attendais à un conte, peut-être à un roman fantastique ou un policier, ce qui ne m'inspirait pas trop. Mais l'annotation écrite sur la page de garde du livre par une de ses précédentes détentrices m'a décidée : « Offert par Mme Mas pour ma retraite fêtée le 25 aout 1992 ». A quoi une lecture ne tient-elle pas parfois. Quelle ne fut pas ma surprise cependant de découvrir en commençant ce livre qu'il traitait essentiellement de la fin de vie ! Ou plus précisément d'un vieil homme que sa famille souhaite placer en maison de retraite contre son gré. Sympa le cadeau de départ à la retraite !

Cyprien, le vieil homme en question, vit seul depuis le récent décès de sa femme dans un petit bourg près de Tulle en Corrèze. Ne s'étant jamais occupé des tâches domestiques courantes et atteint d'une angine de poitrine qui le diminue considérablement, ses enfants souhaitent le placer en maison de retraite. Mais Cyprien a un caractère bien trempé, c'est une vraie tête de mule, fier, jaloux de sa liberté et qui tient farouchement à son indépendance. Par certains aspects, il m'a rappelé mon grand-père. Il veut mourir dans sa maison, entouré de cette nature qu'il aime tant, continuer à travailler le bois. Cyprien aura-t-il la force et la santé pour s'opposer à la pression de son entourage ?

L'histoire se déroule 1990, certaines choses se sont améliorées depuis, d'autres au contraire se sont détériorées. J'ai parfois eu l'impression de vivre une époque d'un autre âge. 1990 n'est pourtant pas si loin. En dépit du thème, c'est un livre lumineux et plein de tendresse. La vieillesse est évoquée avec sensibilité, fraicheur même, et l'attachement à la Corrèze transpire à chaque ligne. Les personnages surtout dégagent une authenticité qui rend ce livre très agréable à lire.
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J'ai fait connaissance avec l'auteur en Août 2020 grâce à ce livre. J'ai lu ensuite Les Secrets de la forêt et le Roi en son Moulin
La Nuit des Hulottes est un roman émouvant, vrai où tout semble avoir une âme Même Cyprien, derrière son apparence bourrue et ronchonne est attachant.
Le sujet, celui de la vieillesse et sa solitude, est traité avec vivacité et poésie.
J'ai beaucoup aimé cette volonté de demeurer libre.

Instagram: visionbykri
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A travers une vidéo sur Babélio, j'apprends que Gilbert Bordes est luthier à Etampes en Essonne. Justement, Il nous fait partager sa passion du bois dans cette histoire, à travers ses personnages de Nicolas et de Cyprien.
Cyprien a un fort caractère qui lui permet de lutter un temps contre la maladie et la vieillesse ; mais il me parait peu sympathique, assez imbus de lui-même, homme autoritaire, « à l'ancienne », d'avant mai 68, qui voulait tout régenter dans la famille, à l'image des chefs de famille d'autrefois : une femme aux petits soins pour lui, et il n'a pas supporté que ses enfants se rebellent et n'acceptent pas les choix qu'il avait fait pour eux. Même à la fin du roman, il est contrarié d'apprendre et de devoir admettre qu'il s'est trompé depuis son enfance sur l'identité des chouettes de nuit, les chats huants, qu'il a pris pour des hiboux ;
Il est blessé également de ne pas être reconnu par cette soi-disant « amoureuse » de sa jeunesse, et il s'entend bien avec cet enfant dont la vie quotidienne est blessé par sa famille, et qui est présenté comme un sale gamin par sa grand-mère, car il est resté très enfant capricieux et très « sale gamin » lui-même.
Je le trouve particulièrement dur et intransigeant avec sa fille « on n'a qu'une vie, on ne peut pas la refaire ! » il l'a chasse de chez lui en la menaçant de son fusil, à chaque fois qu'elle vient le voir et lui donner de ses nouvelles , il la chasse et la rabroue sans entendre sa position de femme qui s'ennuie auprès de son mari et qui ne veut pas vivre étouffée dans son couple. Elle veut vivre pleinement sa vie de femme tout comme Cyprien veut vivre sa vie d'homme libre. Mais ce qu'il estime indispensable et vital pour lui, il le refuse à sa fille car il la juge comme une mère et une épouse avant tout, qui doit se sacrifier pour sa famille et son mari, une femme « à l'ancienne » qui ne peut revenir en arrière et avouer qu'elle s'est trompée. Ce qui est dit dans le roman, c'est que Cyprien lui en veut de n'avoir pas écouté son jugement quand il lui affirmait que son futur mari n'était pas fait pour elle.
J'ai eu du mal à terminer cette histoire que j'ai lu par intermittence, tant ce Cyprien me paraissait antipathique, passionné par la pêche et la chasse aux merles, peu aimable avec cette femme qui veille sur lui, il est méprisant avec ses compagnons de chambrée à la maison de retraite, qui eux ont trouvé des raisons positives de vivre en communauté. Cette maison de retraite est à la campagne et propose aux résidents de garder contact avec la terre et la nature en les laissant planter des PDT et des salades et tailler les arbres fruitiers.

La fin de l'histoire est encore un pied de nez à ses prises de position sur son métier d'ébéniste : « fabriquer des violons…c'est pas du travail ça ! »
Seule sa petite fille, dans laquelle il se reconnait, (ses sautes d'humeur, ses petits yeux noirs, sa façon d'imposer les choses à son entourage, qui décide de reprendre, sans lui demander son avis, son atelier, ses machines et son bois qui vaut une fortune,) peut lui imposer dans la famille un jeune homme qui pourrait être rival de Cyprien, alors qu'il a chassé sa fille parce qu'elle avait émis le souhait de passer un moment dans cette maison de son enfance qui lui revient de droit et qu'elle a remis en état de marche la pendule que Cyprien avait sciemment arrêté, elle seule peut s'imposer dans la vie de Cyprien qu'elle va garder à l'atelier ; l'histoire ne dit pas si Cyprien va accepter que « des étrangers » s'imposent dans sa sphère privée, mais on peut l'imaginer car ce vieil homme a dut admettre que la maladie et la vieillesse lui avaient fait plier les genoux à terre et que sans aide, il n'est plus rien, et qu'il n'a plus le choix s'il veut rester chez lui.
Ce qu'il n'a pas accepté dans le règlement de la maison et retraite et le personnage de Mme Lebel, il va devoir le faire et laisser la place à une jeune femme et un jeune homme inconnu qui veulent s'installer dans son atelier. Atelier qu'il n'a pas installé lui-même mais qui lui est arrivé tout « cru » à la mort de son père.
Je m'attendais, dans ce livre, en lisant les critiques et le résumé sur Babélio, à trouver une réflexion sur cette période douloureuse pour certains où l'homme voit ses forces diminuer et qu'il sent devoir laisser la place aux plus jeunes, comment l'accompagner sur ce chemin et lui permettre de finir sa vie tout en respectant sa personnalité. Gilbert Bordes fait prendre à son personnage de risques inconsidérés, en le laissant partir de nuit, dans le froid et la neige, au risque de mourir seul, en le laissant aller jusqu'au boutisme. Faut-il en arriver là? va t-il y laisser la vie? va t-il accepter de l'aide?
Par contre, j'ai apprécié cette nuit des hulottes et l'hymne à la Nature décrit par Gilbert Bordes.

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Quelle belle histoire sur la vieillesse et l'histoire d'un vieil homme qui nous fait aussi découvrir la beauté de la vie à la campagne et les joies de la nature ..
C'est un beau et triste constat sur la vieillesse avec toutes les difficultés de vivre seul et des relations générationnelles .
Pas du tout un roman larmoyant , mais un roman sur la vrai vie ....
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Une magnifique histoire, qui nous fait réfléchir sur la vieillesse et le statut de nos ainés dans notre société. Un roman rugueux mais plein de tendresse, qui nous raconte Cyprien Mallorie, ancien ébéniste, veuf depuis peu, et qui refuse de quitter sa maison et son petit village de Corrèze. Alors que ses enfants le poussent à aller vivre en maison de retraite, il refuse, s'obstine, s'évade même, jusqu'à en risquer sa vie car l'angine de poitrine dont il souffre ne lui laisse aucun répit. Cyprien préfère la solitude de sa petit maison et n'y renoncera pas, parole de Mallorie ! D'ailleurs est-il vraiment seul, lui qui vit entouré de tous ses souvenirs, de la nature qu'il connait si bien, de ses voisins bienveillants, et surtout, d'Olivier, le petit fils de ceux-ci, auquel Cyprien s'est attaché et à qui il a décidé de transmettre son amour de la pêche et autres bonheurs de la campagne.
Une lecture coup de coeur pour moi
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Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un roman du terroir ; je connaissais Gilbert Bordes car j'avais déjà lu quelques oeuvres dans ma jeunesse mais j'ai éprouvé du plaisir à me retrouver à la campagne en compagnie de Cyprien.
Cyprien a perdu son épouse et la solitude lui pèse mais à aucun prix , il ne quitterait son village , sa maison et son atelier de menuiserie .Ses deux enfants sont partis à la ville ; ils ont de bonnes situations ; personne n'a voulu reprendre le flambeau du bois. Comme sa santé se dégrade , son fils lui a retenu une chambre dans une maison de retraite mais c'est sans compter sur le caractère de cochon de Cyprien..
Un roman agréable à lire et une belle réflexion sur la vieillesse.
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