Ce poète fut entouré d'envieux, d'espions, de jaloux, d'ennemis nombreux
et cachés qui le persécutèrent sourdement. Joignez à ces causes le caractère de Tasse lui-même. La nature et la forme de son imagination, de ses idées, de ses sentiments, devaient forcément le vouer au malheur. Certes! d'autres, et de plus grands, ou tout au moins d'aussi grands que lui, connurent aussi l'infortune. Dante exilé, Cervantès emprisonné, Milton aveugle, isolé, oublié, sont dignes d'estime et de respect. Mais de telles âmes étaient faites, sinon pour souffrir, du moins pour supporter leurs souffrances héroïquement.