Après l’amour
tu dors heureux d’abandon
dans un pli d’éternité
sur le bleu de nos draps
au fil de nos eaux salées
tu dors dans ton destin
sur la ligne de l’horizon
où tombent les voiliers
tu reviendras pirate
plein l’œil de métamorphoses
sur la terre ronde des retours
ma main sur ton coquillage
les yeux à nouveau fermés
tu rediras mon amour
mon amour entends-tu bien
le chant bleu des baleines
épaves humides de la nuit
nous resterons immobiles
attendant une autre marée
où nous serons mouillés
par les vagues nouvelles
parce que la mer est mémoire
et qu’un jour de jeunesse
elle nous avait fait la peau
tu dors heureux mon amour
En roulant sur l’autoroute
j’avais pensé vous l’écrire
tout uniment
quand du ciel à la terre
elle se jette sur nous
nous effleure
ou nous tempête
rien ne ressemble plus à l’amour
que toutes les neiges
de fraîches superstitions
pour une tonnelle
de rosiers et de vignes
quelle rose quel raisin
la main d’un homme
est multiple
En attendant
je marche seule
dans la verticale
du jour
nulle part au monde
le ciel n’est aussi haut
qu’à Montréal
D’abord je t’ai perdu
ensuite je t’ai quitté
combien de temps
prendra la Beauce
pour redonner des pas
qui ne soient qu’à moi
Au beau milieu, la fin o En lo mejor, el fin