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4,2

sur 2969 notes
Ceci n'est pas une critique, ni un billet pour parler babeliote. Ce serait plutôt une constatation à l'envers. A l'endroit, un livre, un peu comme un amant, m'attend et me promet d'avance de me faire passer par des sentiments divers bien entendu, du plaisir, de la tristesse, des interrogations, et pour cela, pour que cette promesse soit tenue, il doit assurer. Comme un petit chat, il se love sur mon ventre, me demande de le prendre et de le caresser. Comme un chiot, il me regarde jusqu'à ce que j'en passe par ses désirs à lui. Un livre, ça m'attend, et c'est un bonheur de le retrouver encore et encore. D'ailleurs, un bon livre, je n'ai juste pas envie de le finir, j'économise les dernières pages, et boum, c'est comme la fin d'une histoire d'amour, et hop, heureusement, un autre se présente. Un peu comme l'image d'une vie, non ? Je plaisante.

Bref, je me suis aperçue que « le Maitre et Marguerite, » au bout de la page 286, ne m'avait donné ni promesse, ni plaisir, et surtout pas ce bonheur de le retrouver. Comme c'était plutôt une tâche morale (on doit finir un livre) j'ai quand même sauté une centaine de pages – je sais , c'est honteux, que le diable m'emporte- tellement ça me courait de continuer cette lecture sur un diable qui intervient dans Moscou. Couverture violette, je déteste cette couleur, en plus.
Alors, de ce chef d'oeuvre reconnu par beaucoup comme tel, je vais quand même, malgré l'ennui profond qu'il m'a procuré, citer quelques passages, celui où Marguerite entre chez un ennemi de son Maitre, abat son marteau sur le piano à queue, complètement innocent pourtant dans cette affaire, « l'instrument gronda, hurla, résonna, râla. », vide des seaux d'eau dans les tiroirs du bureau et jette de l'encre sur les draps, casse tous les verres et les potiches : vengeance jouissive pour elle comme pour moi lectrice. D'ailleurs, cela m'a bien donné une petite idée, je n'en dirai pas plus.

Faisons attention à notre vocabulaire, aussi. Boulgakov se charge de nous rappeler que certains mots, devenus vides de sens, peuvent reprendre du poil de la bête, et que le diable m'emporte si je me trompe, car le diable seul sait, le diable sait d'où est sorti ce roman, et Marguerite donnerait son âme au diable pour retrouver l'homme de sa vie. A tous les diables, un livre qui n'appelle pas à être repris en main, j'avoue, je l'abandonne.
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Que dire de plus, si ce n'est que ça fait du bien de lire un livre de cette ampleur et cette dimension. Diantre ça faisait des lustres que je n'avais point lu un roman aussi "déjanté" ! C'est un livre qu'on m'a offert, donc à l'origine je ne l'ai pas choisi ni vraiment l'intention de pénétrer dans cette sphère de Boulgakov, j'avais bien croisé ce titre au cours de ma vie de lectrice sans jamais eu l'occasion d'ouvrir ce monument. Voilà chose faite, et j'en suis ravie. Un peu étonnée voire perdue en début de lecture car je n'avais même pas pris la peine d'en savoir plus quant à cette Marguerite et son maître, du coup je lisais tout en tentant de comprendre ce qui se tramait sous cette drôle d'histoire. J'ai compris au final qu'il était vain de vouloir tout mettre au carré et je me suis laissée happée par cette folie burlesque.
La narration a un côté théâtral et ce qui nous offre un roman vivant, truffé de mise en scène les plus déroutantes. Et puis par moment il y a comme ça des petites phrases toutes calmes qui ne paient pas de mine mais qui sont relaxantes, poétiques nous ramenant le temps d'un souffle sur la terre ferme du roman.
J'ai beaucoup aimé cette virée en Russie et en Judée, je ne dirais pas que ce fut un coup de coeur, car la lecture n'est pas si simple du moins pour moi, mais j'ai pris un réel plaisir à découvrir cet univers de M. Boulgakov, ce qui me change de mes lectures passe-partout à toutes les sauces mais sans réelles saveurs exotiques ni extravagantes.
Belle découverte que cette lecture et je pense que je pencherais plus sérieusement sur la littérature russe ou sur des auteurs peu familiers de mon univers de lectrice. Trop tentée par les avis des uns et des autres mais parfois il faut se laisser porter par le choix du hasard, revenir parfois à des valeurs plus anciennes certes mais certaines.
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Lu dans la traduction Markowicz/Morvan
Une histoire loufoque, mais si bien construite qu'on se surprend à prendre au sérieux les situations et les personnages les plus saugrenus. C'est bien sûr aussi une satire du communisme stalinien de la Russie des années 30, mais je dois avouer que même en lisant les notes, Il est difficile d'en saisir toutes les subtilités sans une connaissance des lieux, de la société de l'époque et de la culture russe, que je n'ai pas. Je me suis donc laissé balloter dans cet univers fantastique, un peu kafkaïen, avec sa milice, ses hôpitaux psychiatriques, ses fonctionnaires tatillons, ses délinquants patentés, sa société artificielle, ses lâchetés et faiblesses humaines, et son diable enjôleur, sans trop chercher à comprendre. Ce simple premier degré, n'est pas dépourvu de charme même si j'espère bien y revenir avec un oeil plus exercé, me rappelant une interview du traducteur se souvenant des longues heures de conversation, entre son père et certains de ses amis, passées à comparer leurs interprétations de ce livre.
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« Seigneur, aide-moi à terminer mon roman. » (Michail Boulgakov)

C'est l'histoire d'un roman, écrit par un écrivain russe, dit 'le Maitre', qui vit à Moscou sous le règne de Staline. Ce roman pourrait commencer ainsi : « Les ténèbres venues de la méditerranée avaient recouvert la ville que le procurateur haïssait tant ».
Il se déroule à Yerchalaim au mois de Nisan de l'an 28.
Le procurateur romain de Judée, Ponce-Pilate, est chargé de mettre en procès le juif Yeshoua Ha-Nozri. D'autres personnages : Matthieu Lévy qui, selon Yeshoua lui-même, déforme les propos qu'il tient, Juda de Kairoth et Bar-rabbas, Caïphe le Grand Prêtre du Sanhédrin.
Pilate éprouve une étrange attirance pour Yeshoua qui apparaît comme un illuminé. Il ne veut pas l'exécuter mais n'a d'autres choix .Cependant, après l'exécution, sa seule pensée est d'être pardonné par Yeshoua.
« La Lâcheté n'est-elle pas le plus grand crime qui soit ? »
Le style est ample, les descriptions frappantes. Les scènes baignent dans une mélancolie crépusculaire. Celle de la crucifixion est d'une vision poignante et étrange.
Mais c'est dur d'écrire, de publier et encore plus à cette époque.
L'oeuvre du Maitre a été tellement critiquée qu'il a brûlé le manuscrit, puis s'est finalement retrouvé à l'hôpital psychiatrique. Oubliant la belle Marguerite qui était prête à quitter une vie facile pour l'aimer et l'aider.
Heureusement, Satan qui désire le mal mais accomplit le bien, est de passage à Moscou.
Épaulé par son escouade, il s'emploie, avec un dilettantisme jouissif, à ruiner, les fondements de la société soviétique.
On assiste à des scènes dignes des Monty Python, loufoques, le flegme anglais en moins.
Une séance de théâtre qui tourne au désordre le plus complet, des cadavres qui se rendent au bal. Des personnages disparaissent ou se retrouvent en hôpital psychiatrique : à des années-lumière du réalisme socialiste.
Passent à la moulinette : la société soviétique, grotesque, la médiocrité des milieux artistiques, le pouvoir des « bien-pensants ».
Marguerite accepte, en qualité de sorcière, de devenir la reine du bal annuel de Satan.
Et la fin ?
Après avoir conclu cet accord avec succès, elle retrouve le Maître, le manuscrit est reconstitué et, ensemble, ils trouvent un refuge quelque part entre le ciel et l'enfer.
Le chef de la « commission de l'acoustique », devient le « directeur de succursale d'une conserverie de champignons ».
Les services secrets fourniront certainement des explications à tous ces événements étranges.
Bien sur le Livre de Boulgakov est plus subtile que ce que j'ai pu vous présenter pour tenter de le faire lire.
Laissons aux critiques spécialisés la connivence des détails du sexe des anges.
Roman d'une opposition totale à la tutelle d'État sur l'écrivain et la culture, il est aussi d'une construction « diaboliquement » orchestrée.
Un roman foisonnant où le burlesque et le sérieux s'entrecroisent qui ne paraîtra que lors du « dégel ». Mais dans ce monde, on semble ignorer l'existence des ouvriers et des paysans.
Il comprend beaucoup de détails probablement autobiographiques.
Contrairement à d'autres écrivains qui mourront au Goulag, Boulgakov y échappe.
Probablement que l'empire stalinien reposait pour une part, sur la lâcheté des hommes, celle "des hommes ordinaires", et l'auteur ne s'exclut sans doute pas du lot.



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Le diable arrive à Moscou, en toute discrétion, juste au milieu d'une discussion entre deux intellectuels soviétiques qui énumèrent les preuves de sa non-existence. Et pourtant, ce diable en fera voir de belles à toute la population, tourmentant de pauvres âmes démunies et en envoyant quelques-unes à l'asile.

Il est difficile de résumer ce roman, mêlant flash-back historiques à l'époque de Jésus et Ponce Pilate, considération sur la société russe contemporaine, et scènes fantastiques de sabbats de sorcières. le livre contient énormément de clins d'oeil, soit à d'autres oeuvres russes célèbres, soit à des polémiques du moment. Et si les références me manquaient souvent, j'ai pris tout de même un certain plaisir à me laisser emporter par ce tourbillon d'événements surprenants.

Le temps passant, cependant, je me suis un peu lassé de ce jeu de piste devant lequel j'avais rendu les armes depuis longtemps, me contentant de lire des notes de bas de page pour comprendre un jeu de mot ou pourquoi telle phrase évoquait tel autre roman célèbre, ma culture personnelle ne me permettant pas de les deviner seul. C'est donc avec un brin de soulagement mêlé de culpabilité que j'ai refermé ce roman, sans regretter le voyage qu'il m'a offert au début.
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J'aurais aimé aimer ce livre davantage, poursuivi s'il en est par sa réputation tant et si bien qu'avant de le lire s'en constitue une idée qui, pour peu qu'elle s'éloigne de la réalité, réussit facilement à créer la déception, quelque génial que soit par ailleurs l'ouvrage.


Le Diable est légion et dans les années 1930, à Moscou, Woland (Satan) embarque sa horde de tricksters pour remuer la nature humaine dans ce qu'elle a de plus marécageux en guise d'essence. Ils jouent sur les contrastes, accentuent les ambivalences et se rient des calculs égoïstes. le Diable ne réussit si brillamment à accomplir ses fins qu'à cause de l'homme.


Les nombreuses luttes qui s'enchaînent à la façon d'un vaudeville carnavalesque nécessitent de la part du lecteur un esprit électrisé, ardent, prêt à la déflagration d'un rire que le conflit entre le bien et le mal ne peut ravager. Boulgakov attend un lecteur qui soit aussi trépidant que ses personnages. Je ne l'étais assurément pas lors de cette lecture. Ainsi la recommencerais-je peut-être plus tard car, malgré ma faiblesse, ce récit m'a laissé percevoir son extrême amabilité.
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Un livre qui au premier abord semble sans queue ni tête, mais qui se révèle en fait plein de rebondissements et avec une intrigue très complexe et intéressante !!
La plume est poétique, les diverses frasques des personnages principaux sont toutes plus improbables les unes que les autres!
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Le célèbre mythe de Faust revisité et réactualisé avec un incroyable talent.
Boulgakov offre une palette de personnages grotesques ou burlesques pour les uns, tragiques pour les autres. Ce roman nous emporte dans un tourbillon mêlant l'amour, la politique, la religion, la folie, l'horreur et l'angoisse de la persécution.
Une oeuvre d'art difficile à définir en quelques mots et passionnante à analyser en termes d'intertextualité, de politique dans son rapport au régime stalinien et de richesse de personnages aux portraits fouillés
Ouvrez ce roman aussi fantastique que fantasque et laissez la magie opérer.
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Ce livre m'a rappelé une blague qui circule sous le manteau dans une certaine administration.
Par souci de confidentialité, je vous donne la version où les agents ne sont pas des agents mais disons, des ingénieurs.

LA QUEUE DU CHAT

Contexte :
L'ingénieur a marché sur la queue du chat, le chat l'a mordu.
L'histoire se passe dans une grande entreprise, ou dans une administration quelconque, fortement structurée.

Compte rendu du chef de groupe au chef de section - L'ingénieur a marché sur la queue du chat, le chat l'a mordu. Conclusion : l'ingénieur souffre et il ne peut plus marcher.

Rapport du chef de section au chef de département - Ce con d'ingénieur a marché sur la queue d'un brave chat. le chat l'a mordu et il a eu raison. L'ingénieur souffre, c'est bien fait pour ses pieds. Il ne peut plus marcher, c'est une bonne raison pour le licencier.

Rapport du chef de département au chef de division - D'après le chef de section, nous avons un ingénieur qui est con et qui souffre des pieds après avoir marché sur la queue d'un brave chat qui l'avait mordu. D'après le chef de section, c'est le chat qui a raison. Nous partageons l'opinion du chef de section car, même si on est mordu, ce n'est pas une raison pour marcher sur la queue des autres. Nous envisageons de mettre l'ingénieur à la porte.

Rapport du chef de division au directeur technique - D'après le chef de département, le chef de section divague parce qu'un de ses ingénieurs ne pouvait plus marcher à la suite d'une altercation avec un chat. le chef de section indique que c'est le chat qui a raison puisque c'est l'ingénieur qui a bravé le chat en lui mordant la queue. le chef de département veut mettre l'ingénieur à la porte. A la réflexion, cette décision pourrait déboucher sur un procès et ce serait folie dans le contexte social actuel. La meilleure solution consisterait à mettre le chef de section à la porte.

Rapport du directeur technique au p-d-g - Un chef de département est devenu fou parce que son chef de section a écrasé la queue d'un ingénieur qui avait mordu son chat. le chef de section prétend que c'est le chat qui a raison. de toute évidence, ce chef de section est un con et le chef de division envisage de le mettre à la porte. Toutefois, l'expérience a prouvé que les cons n'ont jamais entravé la bonne marche de l'entreprise. C'est pourquoi nous pensons qu'il est préférable de nous séparer du chef de département.

Rapport du p-d-g au conseil d'administration - le directeur technique me signale qu'un chat est à l'origine de troubles graves au sein de l'entreprise. le chef de division, blessé par ce chat, a écrasé un ingénieur et le directeur technique, traumatisé, prétend que seuls les cons sont capables de maintenir la bonne marche de l'entreprise. Nous envisageons de le mettre en retraite anticipée.

*Je précise que j'ai recopié, par flemme, la blague sur un site web quelconque, ne la retrouvant pas dans les mails professionnels archivés (je crie à la censure !) du coup, quitte à faire, et pour me venger, je vous fais aussi la version maçonnique :

Contexte :
En montant dans le Temple pour la Tenue, l'Apprenti a par maladresse marché sur la queue du chat du concierge, et le chat l'a mordu.

Rapport du Compagnon au Maître des Cérémonies - le dernier Apprenti a marché sur la queue du chat du concierge, le chat l'a mordu. Conclusion : l'Apprenti souffre et ne peut plus marcher.

Rapport du Maître des Cérémonies au 2ème Surveillant - Un con d'Apprenti a marché sur la queue du brave chat. le chat l'a mordu, et il a eu raison; l'Apprenti souffre, c'est bien fait pour ses pieds. Il ne peut plus marcher, c'est une bonne occasion pour le mettre en sommeil.

Rapport du 2ème Surveillant au 1er Surveillant - D'après le Maître des Cérémonies, nous avons un Apprenti qui est un con et qui souffre des pieds après avoir marché sur la queue d'un brave chat qui l' avait mordu. D'après le Maître des Cérémonies, c'est le chat qui a raison. Je partage l'opinion du Maître des cérémonies car, même si on est mordu, ce n'est pas une raison pour marcher sur la queue des autres. Je propose de mettre cet Apprenti en sommeil.

Rapport du 1er Surveillant au Vénérable Maître - D'après le Second Surveillant, le Maître des Cérémonies est devenu con parce qu'un de ses Apprentis ne pouvait plus marcher après une altercation avec un chat. le Maître des Cérémonies indique que c'est le chat qui a raison puisque c'est l'Apprenti qui a bravé le chat en lui mordant la queue. le 2ème Surveillant veut mettre l'Apprenti en sommeil. A la réflexion, cette décision pourrait déboucher sur un procès maçonnique, et ce serait folie dans le contexte actuel, cet Apprenti étant le cousin du neveu du beau-frère du Grand Maître. La meilleure solution serait de mettre le Maître des Cérémonies en sommeil.

Rapport du Vénérable Maître au Grand Secrétaire - le 2ème Surveillant est devenu fou parce que le Maître des Cérémonies a écrasé la queue d'un Apprenti qui avait mordu un chat. le Maître des Cérémonies prétend que c'est le chat qui a raison. de toute évidence, le Maître des Cérémonies est con et le 1er Surveillant envisage de le mettre en sommeil. Toutefois, l'expérience a prouvé que les cons n'ont jamais entravé la bonne marche de la Maçonnerie.C'est pourquoi j'estime préférable de mettre le 2ème Surveillant en sommeil.

Rapport du Grand Secrétaire au Grand Comité - le Vénérable de la R.°. L.°. XXX me signale qu'un chat est à l'origine de troubles graves au sein de sa Loge. Les Officiers Dignitaires deviennent de plus en plus cons, ils se mordent la queue en marchant et veulent avoir raison des Surveillants, qui sont devenus fous. le 1er Surveillant a écrasé un Apprenti et le Vénérable Maître traumatisé, prétend que seuls les cons sont capables de maintenir la bonne marche de l'Obédience. Nous envisageons d'en faire un Grand Officier.

Si vous ne trouvez pas le rapport entre cette blague et le roman de Boulgakov, c'est que je n'ai rien compris au livre. Merci de m'en avertir dans ce cas, que je le relise encore une fois ...
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Le Diable est à Moscou ! le chaos et la zizanie s'abattent sur les hypocrites. Les petits chefs, les bien-nantis qui profitent des petites gens, les charlatans de tous bords se retrouvent dans des situations hallucinantes, pour notre plus grand plaisir, ils perdent la tête au propre comme au figuré. Woland et sa clique sèment un joyeux bordel dans un Moscou intellectuel et sans scrupule.
En parallèles, l'histoire du Maître, un écrivain vrai, sans concession, qui lutte pour publier un roman sur Jésus et Ponce Pilate, dans un pays ou le communisme est la seule religion autorisée... L'histoire de Pilate et du Nazaréen nous est également dévoilée au travers des extraits du roman du Maître.
Et enfin, l'histoire de Marguerite, son aimée, son amante, son âme-soeur, qui pour amour pour lui, abandonnera tout, même elle-même. Ils "vendront" leur âme au Diable pour pouvoir vivre leur amour véritable.
Tout cela conté avec la frénésie et l'effervescence qui caractérise le peuple russe, ce livre est dense, foisonnant, riche et complexe. Jamais ennuyeux. Jamais indigeste.

Ce livre, lu et relu, est toujours pour moi une source d'étonnement et de plaisir. Il faut bien se rappeler que ce livre a faillit ne jamais voir le jour. Et que c'est sur son lit de mort que Boulgakov l'a terminé. Il a eu beaucoup de problèmes de censure, et a d'ailleurs été édité en premier lieu, complétement charcuté. Des pans entiers de l'oeuvre étaient jugés licencieux. Et quand on voit lesquels, on ne comprend pas... (ils sont mis en encadré dans la nouvelle édition).
Le contexte particulier qui entoure ce livre, l'époque à laquelle il a été écrit, les personnages, la frénésie, la folie, les histoires en forme de poupées russes, qui s'imbriquent les unes dans les autres, la magie, l'humour, tout cela et plus encore, font du Maitre et Marguerite un livre inclassable et incontournable, un must have pour tout bon bibliophage qui se respecte !
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