Telosphobie : peur des fins, un premier roman et une dystopie prometteuse.
Tom, l'un des personnages souffre de
telosphobie, la peur des fins. Un drôle de travail pour quelqu'un qui s'occupe de récupérer les morts. Mais comme en fait il arrive après la mort, donc après la fin, il peut détenir le record du plus grand nombre de récupérations.
L'auteur a imaginé une société où le droit de choisir le moment de sa mort devenait accessible à tous, peu importe son âge ou sa condition. Et la disponibilité de cadavres jeunes fait l'affaire de ceux qui ont besoin de transplantation d'organes…
Et si la société régularise la mort, elle pourrait bien faire la même chose pour d'autres aspects de la vie comme la procréation.
Un roman bien court, trop court pour la qualité et la complexité des situations imaginées, mais peut-être l'auteur souffrait-il aussi de
telosphobie, et avait du mal à supporter le processus de fin de son livre.
;-)
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(Ce n'est pas dans le roman, mais au Québec et au Canada, une loi qui donne « le droit de mourir dans la dignité » a été adoptée. Cette mesure permettait de recevoir l'aide médicale à mourir aux personnes souffrantes que la médecine ne pouvait pas guérir ou soulager et qui sont suffisamment conscientes pour prendre une décision éclairée. Une première version de la loi limitait cette possibilité aux personnes en fin de vie, « dont la mort était prévisible ». Des personnes souffrant de maladies dégénératives graves ont porté cette clause devant la Cour suprême qui a statué que ce critère de la « mort prévisible » était discriminatoire. Toute personne qui répond aux normes médicales de souffrance insupportable pourra demander l'aide à mourir. Mais devrait-on étendre le droit à mourir aux maladies mentales, aux dégénérescences cognitives, aux handicaps graves?… Des réflexions sont en court pour éviter de tomber dans la dystopie de Boulianne…)