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EAN : 9782234090538
265 pages
Stock (01/03/2023)
3.42/5   43 notes
Résumé :
Concis, tranchant et doucement brutal". Kirkus Review Une femme rend visite à une amie atteinte d'un cancer en phase terminale. Brillante, énergique mais terriblement seule, cette amie lui formule une demande capitale : l'accompagner en vacances, durant lesquelles, un jour, sans prévenir, elle prendra une pilule mortelle pour mettre librement fin à sa vie. La femme accepte ; s'ensuit l'histoire extraordinaire - profonde, surprenante et drôle - d'une amitié de toute ... >Voir plus
Que lire après Quel est donc ton tourment ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Comment ferions-nous à sa place ? D'abord, accepterions-nous ? Notre narratrice est invitée par une de ses amies à l'accompagner en vacance, le but étant qu'un jour ladite amie choisisse l'euthanasie, étant en phase terminale d'un cancer. Sur ce prétexte qui donne à réfléchir (déjà ), notre autrice aborde de nombreux sujets contemporains, l'écologie en prime. Ça fait plaisir de lire une autrice qui est cultivée, d'une part, et sait le partager, d'autre part ; et, dont les réflexions ne laissent pas indifférent. Roman parmi ceux à lire indubitablement.
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Je flotte en refermant ce livre à nul autre pareil. Je suis déconcerté.
Qu'ai-je lu ?
Une chronique d'événements disparates, un bout à bout de ruptures temporelles, prétextes à des digressions nous éloignant du sujet véritable : l'amitié féminine, la fin de vie programmée, le temps couru, le déni écologique, que sais-je encore...
Qu'importe la classification de ce texte résolument littéraire, décourageant parfois, toujours prenant au point de relire et relire ce que l'on a survolé, en ayant l'impression d'avoir loupé quelque chose d'essentiel. Les mots me manquent pour exprimer ce que Sigrid Nunez m'a fait.
Les deux amies n'ont pas de nom, pas d'âge. Elle passent du je au elle dans la même phrase, aux prises avec leur leurs souvenirs et le recul sur ce qui a été et n'a pas été. Elles ne sont pas vraiment gaies, pas complétement tristes, assez impuissantes face à la vie, naissance en vue d'une fin certaine. Entre les deux, un océan de sensations, d'émotions, de regrets, d'actes. L'écriture épouse une voix unique alors qu'elles racontent tant d'histoires, brassent tant de thèmes, qui nous touchent toujours - un peu, beaucoup, peut-être - d'une tonalité grave teintée d'humour ténu.

Quel voyage incroyable !
Quatre étoiles !
Vaut l'effort de lecture,
fort d'avoir été remué
par je ne sais quoi, vous l'aurez compris.
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Une femme se rend auprès d'une amie d'enfance atteinte d'un cancer incurable. Après quelques mois de répit, la maladie reprend de plus belle. Devant les souffrances à venir, l'amie fait une demande inhabituelle à la narratrice : pourrait-elle l'accompagner dans ses derniers moments qu'elle souhaite abréger en mettant fin à ses jours ?
Le livre ne se résume pas à ce compagnonnage de fin de vie même si celui-ci occupe une place importante du roman et en illustre pleinement le titre. Par petites touches, sous forme de digressions, d'anecdotes ou de souvenirs, Sigrid Nunez aborde les problématiques de notre société de consommation : la solitude, la peur de vieillir, surtout pour les femmes qui se sentent devenir invisibles dès l'apparition des premières rides ; la peur de la souffrance et de la mort qui sont l'envers d'un hédonisme largement médiatisé par tous nos écrans et laisse chacun seul face à son tourment lorsque tombent les masques. Avec ironie et humour, elle pointe du doigt les contradictions et les aveuglements de ses contemporains plongés dans leur marasme existentiel, tout en portant un regard plein de bienveillance sur eux. Quel est ton tourment ? En choisissant ce titre extrait d'une citation empruntée à la philosophe Simone Weil et placée en épigraphe de la première partie, Sigrid Nunez définit d'emblée son propos qui qui prend corps tout au long du roman : prendre le temps de s'intéresser à l'autre, lui prêter une oreille attentive, au risque d'être dérangé, bousculé parfois.
Et par cette question salvatrice, offrir à notre prochain la possibilité d'échapper, temporairement, à son tourment.
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J'ai parfois le chic pour choisir mes lectures… J'en étais à peu près aux deux tiers de ce livre, qui parle d'accompagner un proche atteint d'une maladie incurable, lorsque j'ai appris le décès d'un membre de ma famille, un départ que l'on savait imminent, mais cela ne rend pas les choses plus faciles. C'est aussi pour cela que j'ai mis du temps à écrire cette note de lecture, c'était un peu compliqué de le faire à chaud. Vues les conditions, ma lecture n'a bien sûr pas été neutre et c'est pour cela qu'il me semble nécessaire d'écrire ce préambule même s'il n'a rien de littéraire.
Ce roman, d'une autrice plutôt prolifique mais dont je n'avais encore jamais rien lu, pourrait être classé dans cette drôle de catégorie que j'ai vue mentionnée ici ou là des romans universitaires. Il ne se passe pas à proprement parlé dans le milieu universitaire, mais les protagonistes sont manifestement tous des intellectuels, qui vivent de leur capacité à produire du savoir et de la réflexion, et cela se retrouve dans leur façon d'interagir en émaillant par exemple leurs échanges de références philosophiques, littéraires ou cinématographiques. Ce n'est pas un genre que j'affectionne particulièrement d'ordinaire, mais cela ne m'a pas dérangé ici et j'ai réussi assez rapidement à me sentir proche de ces personnages et notamment de la narratrice.
Il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose dans ce livre, il s'agit plutôt d'une longue et lente méditation sur la mort (et le choix de sa mort), sur la vieillesse, sur le sens de la vie (être dans le monde, transmettre, avoir des enfants...)… Des sujets lourds, et en général traités de façon pessimiste, mais avec une certaine tendresse pour les personnages qui m'a plu et m'a touchée.
Ce roman ne plaira donc pas à tout le monde, il faut accepter son rythme lent et son côté un peu intello, il faut être prêt aussi à se sentir un peu démoralisé, à se demander « à quoi bon tout cela » (je parle de la vie ici, pas du livre), « tout ça pour ça, vraiment ? »… Mais sous son épaisse couche de pessimisme et de tristesse apparente, il se dégage de ce livre une sorte de tendresse résignée peinte en petites touches à peine perceptibles qui, si on arrive à les percevoir, enveloppent le lecteur comme dans un mince coton d'ouate qui rend toute cette âpre réalité un tout petit moins rugueuse et un tout petit peu plus supportable.
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Amie avec une femme atteinte d'un cancer en phase terminale, la narratrice de ce récit doit faire face à une demande essentielle de la part de cette amie. Celle-ci a en effet décidé de mettre fin à ses jours et souhaite que la narratrice l'accompagne en vacances. C'est durant ce séjour qu'elle prendra un médicament, choisissant ainsi librement l'heure de sa mort. Comment répondre à cette demande ? l'amitié qui lie les deux femmes est-elle d'une force suffisante pour passer ce cap ensemble ?

Ce roman plein de sensibilité et émotionnellement chargé a de forts accents d'essai. L'auteure y consacre de nombreuses pages à des pensées profondes sur la vie, l'amitié, les relations humaines, l'écologie… mais aussi à notre rapport à la culture, à l'éducation. Cela donne quelque chose de riche mais jamais sentencieux, un récit dans lequel chacun trouvera une résonnance par rapport à sa propre vie.

Le coeur du récit est évidemment la requête faite par son amie à la narratrice, la manière dont leur relation évolue à partir de ce moment et les interrogations que cela soulève. Mais autour de ce point central s'agglomère une multitude de sujets que l'auteure explore avec une grande acuité.

Pas de sensiblerie dans ce récit malgré le sujet qui aurait pu être périlleux à traiter. Au contraire. Sigrud Nunez réussi à glisser de l'humour à travers certaines situations ou souvenirs que la narratrice fait revivre. le roman amène ainsi doucement le lecteur à des considérations plus personnelles sur sa propre humanité et les expériences - amoureuses, amicales, familiales - qu'il a pu lui-même traverser.

L'écriture est fine, élégante, emprunte de douceur. En résonnance totale avec le titre du roman que l'auteure tire de cette sublime phrase de la philosophe Simone Weil et qui figure en épigraphe du récit : « La plénitude de l'amour du prochain, c'est simplement d'être capable de lui demander : « Quel est donc ton tourment ? » »

Un récit brillant et d'une intelligence folle qui ouvre à de nombreuses réflexions et laisse une impression durable dans l'esprit du lecteur.
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critiques presse (3)
LaCroix
09 mai 2023
Dans son huitième roman où s’entremêlent la fin de vie, l’écologie et le désamour, l’écrivaine new-yorkaise Sigrid Nunez signe un récit sensible sur le temps qui passe.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaTribuneDeGeneve
17 avril 2023
L’écriture élégante de Sigrid Nunez donne à ce dernier voyage une allure éloignée de tout dérapage pathétique. Rien n’est dit de l’épilogue, tout est dans cette fine progression à deux, menant aux confins de la vie et de l’empathie pour les maux d’un être aimé.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LeMonde
20 mars 2023
Une succession de personnages confient à la narratrice leur « tourment », une épreuve qu’ils sont en train d’affronter. Elle-même traverse un moment complexe : une amie chère, atteinte d’un cancer en phase terminale, lui demande de rester auprès d’elle jusqu’au moment qu’elle choisira pour se suicider – elle ne l’avertira pas avant de passer à l’acte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous passons notre temps à disserter sur la recherche du mot juste,mais au sujet des choses les plus importantes, ces mots,nous ne les trouvons jamais.
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Je me souviens que notre première conversation portait sur L’Infinie Comédie, elle se promenait avec un exemplaire du livre sur elle. Lorsque je lui ai demandé si elle l’aimait, elle a répondu que son intérêt résidait dans sa longueur. Qu’avec ce livre-à au moins, elle passerait un long moment à lire. Et elle pressentait que, même si elle ne l’aimait pas, cette fois elle en aurait pour son argent. Page 60
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Quels que soient les efforts pour traduire les choses les plus importantes en mots, on a toujours l'air d'une ballerine en tutu et sabots.
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Quand je lui avais annoncé que ma réponse était oui, que j'acceptais de faire tout ce qu'il faudrait pour l'aider à mourir, elle avait été si soulagée qu'elle s'était mise à sangloter. Quelques secondes plus tard, elle m'envoya un nouveau message : Je te promets de faire tout ce qu'il faut pour que ce soit le plus amusant possible.
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Elle n'aimait pas se souvenir qu'elle avait été jeune, disait-elle. Elle ne s'en sentait que plus vieille.
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Videos de Sigrid Nunez (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sigrid Nunez
Nous sommes au printemps 1976. Sigrid Nunez, 25 ans, sonne à la porte de Susan Sontag, 43 ans, pour l'aider à répondre à la pile monumentale de courrier reçu du monde entier pendant son hospitalisation. Sigrid découvre un vaste penthouse lumineux, aux murs blancs et nus. Peu de meubles, un chien, et une pièce stratégique, la chambre bureau de Susan, où trône une énorme machine à écrire IBM Selectric. L'une réfléchit et dicte, l'autre tape et capte.
Trente ans plus tard, Sigrid Nunez, devenue à son tour une grande écrivaine, livre son témoignage. Elle raconte l'extraordinaire vitalité de Susan, sa curiosité, son énergie inépuisable. Amie et modèle à la fois, Susan est le mentor dont rêve tout apprenti écrivain. Un portrait fin et inattendu, dans l'intimité de l'une des plus audacieuses intellectuelles américaines du XXe siècle.
Sempre Susan » de Sigrid Nunez Traduit de l'anglais (États-Unis) par Ariane Bataille
+ Lire la suite
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