Que dire de ce livre sinon que je ne partage pas l'enthousiasme général? Attiré par le mélange des genres et le côté foutraque du roman, je m'attendais à passer un moment « jubilatoire » comme le dit si bien la quatrième de couverture. Autant dire que je suis tombé de haut. Je n'ai pourtant rien contre les thrillers, ni le fantastique et plusieurs de mes livres de chevet pointent à la Série Noire.
Malgré tout, (cela n'engage que moi) la mayonnaise n'a pas pris.
On m'avait vendu un ovni littéraire sous amphètes: malheureusement, je n'y ai vu qu'une sorte de gloubi-boulga indigeste au style plat, répétitif et souvent maladroit.
Il y a trop de « trop » dans ce roman. Trop de clichés d'abord. Les méchants ont tous la voix rocailleuse, tous un physique de déménageur et tous un langage de charretier. D'ailleurs, parlons-en du langage. Je n'ai pourtant pas le sentiment d'être un enfant de choeur, je ne mets pas un euro dans la tirelire à chaque mot de travers, et à titre d'exemple,
Bukowski ne me rebute pas...
Bien sûr, on comprend aisément que l'auteur cherche à reproduire au mieux le langage des truands, à accentuer encore la noirceur d'âme des protagonistes. Mais à la longue, les putain-bordel-de- merde- enculé -je-vais-te-buter finissent par devenir un tantinet lassant, voire carrément lourdingue.
Trop de situations vues et revues. Trop de violence gratuite (même si c'est l'effet recherché).
Le problème c'est qu'à vouloir jouer à fond la carte de la surenchère, l'auteur finit par écoeurer le lecteur, alors même que l'idée initiale était prometteuse. L'intrigue en elle-même reste d'ailleurs tout à fait correcte.
Alors oui, il y a aussi pléthore de références et d'oeillades appuyées au cinéma et à la culture de masse. Oui, il faut prendre ce roman comme un divertissement et le lire au vingt-cinquième degré.
Mais le second degré ne doit pas excuser la médiocrité. Il y existe aussi du divertissement bien écrit.
On compare souvent ce roman aux films de
Tarantino ou Rodriguez. Mais la force des deux réalisateurs, c'est de jouer avec les codes de la série Z, les détourner, sans jamais se vautrer dans la facilité.
Encore une fois, ce billet n'engage que moi, mais si vous voulez du bon second degré et de la violence gratuite revoyez plutôt « C'est arrivé près de chez vous ».