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EAN : 9782371775947
120 pages
publienet (29/04/2020)
4.1/5   5 notes
Résumé :
J'ai passé deux ou trois étés suant dans une yaourtière géante mais résumé ainsi cela ne veut rien dire et ne nous fera pas d'histoire alors je vais reprendre plus tranquillement manière d'expliquer ça, de ne pas en rester là. Qu'on s'imagine donc. Comment s'opère la rencontre de chacun avec le monde du travail ? Jeune, à quoi se destine-t-on, et qui se voit-on devenir ? Comment se fabrique le camembert industriel ? Vaut-il mieux l'ignorer ? Qui ne s'est jamais dit ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sociétal, nécessaire, « Des étés Camembert » est d'utilité publique. Indispensable pour les DRH, les cols blancs et tutti quanti. Il est un symbole, l'exacte heure d'un labeur à flanc d'une fabrique de camembert. Daniel Bourrion est ici. Très jeune, premier travail dans un été d'ombre et de pénibilité. Il conte ses véritables expériences, l'implacable. La plume est belle, insistante, loyale. Actant l'authenticité. « J'ai passé deux ou trois étés suant dans une yaourtière géante mais résumé cela ne veut rien dire et ne nous fera pas d'histoire alors je vais reprendre cela plus tranquillement manière d'expliquer ça, de ne pas en rester là. Daniel Bourrion est projeté dans les diktats, broyé et soumis. « On était lundi, ce que je ne savais pas c'est que cette première journée durerait douze heures de suite et que j'en garderais souvenir le reste de ma vie. » L'engrenage minuté, tous à l'affût de la perfection. Réussir et s'échapper au plus vite de cet enfer. L'ambiance oppressante, tournant le dos à la fraternité. Pas une minute à perdre, veiller aux accords mentaux, aux psychologies tourmentées, ne pas courber l'échine sous le poids opératif. Grignoter chaque seconde, chacun son rôle, chacun son cumul de fatigue. La solidarité : un regard furtif vers un collègue, l'entente : la synchronisation des étapes. La résistance aux épreuves, sans récompense d'une renaissance. « Et j'étais pris dans cette ronde, des heures durant, pièce de la chaîne, juste un rouage dedans l'hallucinant décompte des bidons gris, des bidons lourds, des bidons vides, des jours durant, une punition tombée du ciel. » Ce microcosme, fourmilière d'ouvriers (ères), quelques couples noués au fronton de la fabrique. L'amour en dentelles dans les coins sombres, pas d'espoir pour le soir, la nuit, les courbatures sont des muselières. Daniel Bourrion ne cède rien. Il somme le lecteur jusqu'à la dernière heure : « Les vestiaires » dans cette fabrique de camembert, plus d'ignorance, de mutisme, d'indifférence. Daniel Bourrion délivre l'exutoire de ses alliés, collègues, frères et soeurs des batailles rangées. « C'était comme se pencher sur la bouche d'un enfer pavé de fromages puants. Maintenant tu sais ce que tu manges. » Les images de Roxane Lecomte sont une double lecture, tatouages explicites, indélébiles. Daniel Bourrion lance un pavé dans la mare des non-dits, les invisibles en lumière, corne de brume. « Surtout ne pas moisir ici. » Une autobiographie choc, une urgence de lecture, une référence. Publié par les majeures Éditions Publie.net.
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Source : https://carnetdemarseille.com/2020/06/21/des-etes-camembert-memoire-demoulee/

Extrait de la critique : "Les mots pour le dire "Déjà, la première de couverture. Avec cette jeune fille vintage et les animaux de la ferme qui avancent dans l'autre sens. Elle et eux enfermés dans le rond parfait d'une de ces boîtes tellement familières pour peu que nous ayons tété au …"  Lire la suite (cf. Source)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
...Et puis tu roules de l’autre côté de la pièce où, à la suite, on range les vides, rangées de dix, dans pas longtemps elles seront pleines, le gars déjà avec son tuyau pendant du plafond est en attente claire, c’est une boucle, tu imagines, la boucle du plein, celle du vide, les bidons pleins, les bidons vides, et les sulkys qui la-dedans tournent donc à plein et puis à vide et nous derrière, Et forçats, chevaux, et la sueur qui dégouline, ça dure des heures, le chaud, l’humide, rien ne s’arrête, même pas toi parce que quand tu trouves une soudaine envie de pisser, tu ne décides de rien, tu attends juste la pause suivante...
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...le vestiaire avec ses casiers genre métal exactement comme on peut les imaginer quand on écrit, lit, vestiaire d’usine, gris, verticaux, fins, avec la petite étagère dedans en haut, la barre en travers pour suspendre ses fringues les plus longues, le tablier, et les autres petites étagères sur le côté où on posait les autres fringues se pliant, se boulant, c’est selon, ou bien des trucs, des photos, les gosses, les potes, une voiture, un tracteur vert que j’ai vu une fois, le chien, le chat, la femme, parfois c’était pas l’officiel, peut-être une copine, un rêve, un passé encore douloureux, les cannes à pêche, une caravane, des souvenirs en bref, des papiers pour l’administration, des bulletins de paie accumulés, je ne sais quoi et même qu’un gars dont je n’ai jamais compris à quelle équipe il appartenait y avait toujours une brique de lait qu’il s’enfilait dès le matin, dès les cinq heures qu’on commençait seulement à se réveiller sauf qu’à midi, il était sous comme un cochon...
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...maintenant je doute que ça passerait ces arrangements, le monde a tellement changé, je ne sais pas d’où venait la peinture, sans doute un reste de stock payé deux ou trois bières, ça faisait une fois bien sec, les deux couches-pistolet, un vert étrange, vert d’eau léger, difficile à décrire, unique en tous les cas...
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...tout s’est passé dans la cabine de peinture réservée aux camions, c’était aussi un temps où l’on pouvait faire ça, venir un week-end dans l’usine fermée, utiliser pour des trucs personnels, des trucs amicaux, le matériel, les espaces,...
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