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3,9

sur 1600 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux fermes isolées dans les Cévennes, deux hommes vivant seuls.
Ils ont quelques contacts, mais les paysans sont des «taiseux», on ne se confie pas dans ce monde-là.
Aussi quand Gus voit du sang près de la ferme d'Abel, il est intrigué, de plus il entend de drôles de bruit.
Mais Abel reste muet, et la vie continue à s'écouler.
Pourtant l'atmosphère est lourde, et même la nature, superbe l'hiver, ne parvient pas à adoucir les tensions.

Voilà un roman d'atmosphère qui devient un roman très noir au fil de la lecture…
Tout devient menaçant, la nature et les bêtes, d'habitude réconfortantes, se montrent hostiles…
Un roman qui tourne en tragédie, un style magnifique et des personnages auxquels on s'attache.
Et un auteur français à suivre.
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Nous sommes au fin fond des Cevennes, c'est l'hiver, le coin est perdu, les fermes sont isolées, et les habitants un peu rustres, car les années d'isolement ne rendent pas la vie plus sociale.
Ici, nous avons Gus, là nous avons Abel. Quelques années les séparent, mais finalement, leur vie est pareille. Ils sont isolés et de temps en temps, ils débouchent quelques litrons pour se pinter la ruche, mais sans vraiment se causer. La moindre petite chose inhabituelle, et ils se soupçonnent mutuellement en inventant des histoires tordues.
C'est pour ainsi dire un huis clos entre ces deux personnages pendant tout le roman. ils ont évidemment chacun leurs secrets, mais qu'il ne faut surtout pas dire.
C'est un livre que j'ai trouvé agréable à lire, qui ne restera certainement pas gravé dans ma mémoire, mais je ne me suis pas ennuyé pendant la lecture.
J'essaierai un autre roman de l'auteur, car j'ai bien apprécié le style.
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Mi-roman paysan,
mi-policier,
mi-thriller,
mi-sociologique...
===>
Mi-tigé
=
mi-note


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Polar rural bien ficelé, ce petit livre découvert en Poche. L'atmosphère est bien rendue, les caractères des personnages bien tracés, le suspens efficace. Un peu lent à démarrer, peut-être (mais la lenteur est le propre de la vie à la campagne, après tout), les révélations se précipitent dans le dernier tiers de l'ouvrage. L'ensemble est soutenu par un style sobre et sans fioriture qui autorise une lecture agréable. Auteur à suivre, probablement.
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Franck Bouysse, il aime le noir. le sauvage. Les solitaires qui vivent dans des espaces battus par les vents, oubliés par les gens.
Il aime les cabanes mal éclairés où la lumière du jour peine à traverser les fenêtres trop petites et trop peu souvent nettoyées.
Il aime les profils sombres, torturés. Les enfants qu'on n'a pas assez aimé.
Il aime le vent, la pluie fine qui s'insinue jusqu'au creux des os malgré les vestes usées et reprisées.
Et moi ? Moi j'aime bien Frank Bouysse. Parce qu'avec lui on est sûr de ce qu'on va trouver quand on ouvre un de ses romans ?
Alors si vous cherchez des villas de luxe, des pin-up sexy, des histoires d'amour qui finissent bien, passez votre chemin.
Là on est dans le rude, le rustique.

Moi ça me plait. Mais là quand même, on manque un peu de perspective. On est un peu dans le poème déprimant "quand le ciel bas et lourd" Baudelaire.
J'ai donc moins aimé cet opus que Glaise ou Né d'aucune femme.
Parce que le sombre sans espoir a quand même besoin d'une petite lueur d'espoir, aussi minuscule soit-elle.

Alors, faut-il le lire ?
Si vous voulez. Mais je vous recommande plutôt Né d'aucune femme ou Glaise.


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Nous voici au fin fond des Cévennes où deux taiseux s'entraident pour soigner les bêtes ou entretenir les terres.
Un matin, Gus entend un coup de feu, découvre des traces de sang dans la neige et finit par se demander si son voisin Abel a fait une partie de chasse hors saison ou bien si le gibier était plutôt humain.
S'en suit une montée de défiance entre les deux hommes malgré la traite des vaches et la réparation d'une clôture, accrue par la mort d'un chien et le passage inopiné des évangélistes.
Ce roman est celui d'un secret de famille, il fait monter la tension au milieu des scènes du quotidien alourdies par le poids de la neige et giflées par le froid du vent, mettant face à face dans un huis-clos oppressant deux hommes qui ne sont plus rattachés à la société à l'exception de la satisfaction de leurs besoins primaires.
Stupéfiant mais parfois un peu ennuyeux
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Je viens de terminer "Grossir le Ciel".
Je souscris aux critiques enthousiastes des lecteurs de Babelio. le style est efficace. La montée en puissance du malaise, puis de la peur, m'a scotchée au livre que je n'ai pas pu lâcher (lu en deux fois, et seulement parce que j'ai été dérangée...)
Franck Bouysse a l'étoffe d'un grand auteur de thrillers/policiers.

Un bémol : autant la première partie de l'ouvrage a été soignée, peaufinée, autant la fin m'a paru trop rapide, un peu bâclée, comme si l'auteur avait été pris par l'urgence de terminer. (Il est vrai que les évènements se précipitant, comme il arrive dans la vie, la mise en place d'une seconde partie proportionnée à la première présentait une réelle difficulté.) Du coup, le style, s'est alourdi, est devenu inutilement explicatif, comme si l'auteur craignait que son lecteur n'ait pas tout bien compris.

Ainsi :

"(...) Gus savait que, si jamais il acceptait de mettre un doigt dans l'engrenage, le bras tout entier allait suivre et qu'il ne serait plus temps de se dégager du piège."
ou :
"Au moins, il avait gagné du temps et il était clair que l'évangéliste ne l'avait pas reconnu. Gus avait joué son rôle au mieux, en essayant de noyer le poisson pour que l'autre ne se doute de rien, mais il avait pourtant la désagréable impression que le suceur de bible n'allait pas en rester là, que ce n'était pas la dernière fois qu'il le voyait, même s'il pensait avoir été crédible en endossant l'identité d'Abel."

Tout cela se déduisait des scènes elles-mêmes.

En dépit de cela, Franck Bouysse sait créer un véritable univers poétique et prenant auquel on reconnait la pâte d'un écrivain original.
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Franck Bouysse est de ces auteurs authentiques qui prennent la vie telle qu'elle se présente et la transposent délicatement sur le papier. Les mots sont posés sur le papier, on les sent fragiles comme si une simple brise pouvait les faire s'envoler.

Dans « Grossir le ciel », les choses sont simples et peignent un décor cévenol sans concession, presque intemporel malgré une action se situant dans les années 2000. Toute la magie de ce petit roman noir se situe dans cette espace temps quasi perpétuel, tout y paraît figé comme des personnages aux vêtements gris sur une carte postale au ton sépia.

Avec ce récit, presque un huis-clos, l'auteur met en avant la solitude paysanne, les décors escarpés des Cévennes et les secrets de famille qui rongent des vies.

L'immersion que réussit a instaurer Franck Bouysse est telle qu'on se surprend à lire avec des « r » qui roulent dans la tête. Cet accent spontané est révélateur du réalisme ambiant. Les odeurs de foin et d'étable sourdent presque des pages et le livre refermé, c'est presque avec surprise que l'on découvre le décor familier qui nous entoure en relevant les yeux.

Les personnages sont rudes mais on sent la tendresse que l'auteur a su puiser en lui pour créer ses personnages, l'âme même du roman en est d'ailleurs dépendante. Bouysse réussit à tenir une histoire sur deux personnages seulement et c'est preuve d'une grande maîtrise.

Le style très emprunt de mélancolie et de poésie de la narration vient en contraste brutal avec les dialogues, sortis tout droit de la terre. Les rares échanges entre les protagonistes en sortent plus marqués encore. Ce récit n'est pas sans rappeler le magnifique roman de Pierre Magnan, La maison assassinée. La langueur de la narration, la rural violent de ces campagnes isolées font de ce roman un joli petit bijou noir.

Récompensé à plusieurs reprises, « Grossir le ciel » est rempli de ces qualités qui justifient ces honneurs. Malgré tout, j'ai trouvé la fin nébuleuse et trop peu développée et je le regrette au vu de la qualité du roman. Sans avoir besoin d'un final déchaîné, l'ambiance du récit se suffisant à elle-même, il m'a manqué cette stupeur qu'une fin inattendue peu procurer. Ce bémol ne freinera en rien la découverte des autres romans de Franck Bouysse, le plaisir de la lecture ayant été bien supérieur à cette petite déception.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Arrivée au terme de ma lecture je reste sur un sentiment mitigé. Je n'ai ni aimé ni pas aimé.
Je suis un peu déçue car je ne m'attendais pas du tout à ça. le résumé et la classification en roman policier sont trompeurs. Ce livre est un roman noir et sociologique. L'intrigue n'est qu'un prétexte qui vise avant tout à nous faire découvrir le monde paysan de la France profonde. La solitude, le silence, la misère affective, la violence, les secrets, ...

La lenteur du récit, l'inventaire détaillé du quotidien du personnage principal, la description minutieuse des paysages. Tout est là pour nous mettre dans l'ambiance de cette France rurale un peu oubliée du monde. Alors oui la création de cette atmosphère lourde, noire, souvent angoissante, est parfaitement réussie mais j'ai trouvé l'histoire peu voir pas intéressante. L'intrigue met beaucoup trop de temps à se dévoiler. On a du mal à comprendre où on va.

J'ai eu par ailleurs beaucoup de mal à entrer dans l'histoire à cause du style d'écriture de l'auteur. Des phrases très longues, un vocabulaire très fourni, des métaphores à foison. J'ai trouvé le style lourd. Il m'a fallu du temps avant de m'y adapter et de l'apprécier.

Au final je pense que la balance penche un peu plus du côté "je n'ai aimé" à cause du dénouement trop précipité (après nous avoir fait attendre trois plombes) et peu original, de cette fin inattendue et de cet épilogue incompréhensible.
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Ode à la campagne sur fond de policier !
Ce roman est une belle découverte, dans un univers rural et rustique.

L'histoire:
L'histoire se déroule dans les Cévennes: dans une petite campagne perdue entre Grizac et Pont-de-Montvert.
On découvre la vie de Gus (Gustave) et Abel, agriculteurs (paysans comme ils aiment à se décrire).
Ils vivent simplement, sans fioritures ni objets technologiques qui font désormais partie intégrante de notre quotidien.
Leur quotidien à eux est rythmé par les cycles laitiers, les mises bas de leurs génisses et la vente de leur production.
Malgré leurs caractères diamétralement opposés, leurs intérêts communs liés l'agriculture et l'entretien de leurs terres les forcent à se réunir et à vivre plus proche l'un de l'autre qu'ils ne l'auraient souhaité.
Des traces de sang et un changement de comportement vont mettre le doute dans l'esprit de Gus. Méfiant, sur-analysant toutes les actions de son ami; Gus cherche à comprendre les actions et interpréter les propos de son voisin pourtant d'apparence si calme...


Ce livre nous éloigne totalement de nos repères pour découvrir l'univers et histoire de ces 2 personnages ruraux synonyme aujourd'hui d'un temps révolu.
C'est une belle bouffée d'air frais dans notre univers matérialiste et individualiste.

Lien : http://camilleetc.blogspot.com
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