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EAN : 9782212571899
320 pages
Eyrolles (02/05/2019)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Rupture technologique, phénomène économique et sociétal, la Blockchain est devenue en quelques années un terme familier, une promesse de futur transformé, une notion centrale. Adulée ou détestée, elle reste cependant mal comprise, car complexe et singulière. Pour autant, maîtriser cette innovation est devenu indispensable pour cerner les nouvelles règles du jeu de l'économie mondiale. C'est l'objet de cet ouvrage.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Haut niveau de réflexion dans ce livre qui entend replacer l'innovation technologique dans son contexte économique mondial sur le long terme. J'ai beaucoup apprécié les deux premières parties qui démontrent l'origine crypto-anarchiste de l'intention créative à l'initiative de la création de la technologie blockchain et… ses contradictions : la chaîne comme symbole de liberté ?... la disparition de l'autorité centralisée au travers d'une chaîne immuable dont les informations ineffaçables s'imposent comme référence pour l'éternité ?....la notion de confiance au coeur d'une technologie qui, justement, par son fonctionnement déterministe, l'élude ?...

On déduit un cadre d'application de cette nouvelle technologie, une mesure de l'utilisation qui pourrait en être faite, indépendamment de son concept et de son origine idéologique.

Il est ensuite question de la mise en pratique de la technologie qui… elle aussi achoppe en partie à réaliser son ambition théorique :
- la centralisation est loin d'être absente des blockchains postérieures au bitcoin ;
- elle est de toute façon fortement relativisée pour celui-ci, puisque les trois plus gros centres de calcul regroupent à eux seuls plus de 50% de la capacité de calcul (et donc de la capacité décisionnaire à valider les transactions !) ;
- le « déterminisme », certes avéré dans le fonctionnement de la chaîne, a pourtant besoin de l'information d'un « oracle » (cette entité qui renseigne la chaîne sur les conditions de réalisation du monde extérieur), ce qui n'élude donc pas la « défiance » et la prise de décision humaine ;
- la transparence, évidemment, est limitée pour les blockchains permissionnées et privées ;
- la gratuité du traitement du calcul est faussée par les « frais de gas » ;
- l'égalitarisme prétendu est dégradé par les chaînes qui fonctionnent sur le « proof of Stake » (comme ETH) puisque les transactions les plus attractives sont les mieux rémunérées – en plus, elles rémunèrent les centres de calcul qui peuvent déjà aligner une richesse supérieure à la moyenne des noeuds du réseau ;
- etc.

Bien que le fonctionnement de la blockchain soit très bien décrit, j'ai regretté que le fonctionnement des smart contracts et des DAO soient totalement évité.

La suite du livre m'a paru moins incisive : la démonstration selon laquelle les crypto-monnaies sont des vraies monnaies est poussive et assez peu convaincante ; les propositions de calcul de la valeur du bitcoin m'ont paru assez spéculatives (ça ne marche pas avec les données actuelles) ; les exemples d'applications ne mentionnent aucun cas dans l'industrie et aucun cas de DAO (encore !).

La classification des acteurs est cependant intéressante :
- facilitateurs d'appropriation qui fournissent les outils (accompagnateurs ou mineurs, échangeurs ou fournisseurs de crypto-monnaies, régulateurs, coffre-forts),
- crypto-monnayeurs qui utilise les BK depuis des couches supérieures (pour le confort de l'utilisateur et une extension des capacités de la blockchain initiale qui signe en même temps l'éloignement de ses caractéristiques premières),
- process winners (qui améliorent les process de l'entreprise), et
- DAPPS, qui font office de process winners et de crypto-monnayeurs à la fois.

Il ressort la description d'une technologie innovante, qui fait son chemin ; dont les principes de base, adaptés, mènent sans doute à la création d'un nouveau secteur de l'économie, mais qui ne saurait être considérée sous l'angle exclusif de ses « avantages-compétitifs » : ils sont très largement subvertis par les acteurs qui tournent autour de la blockchain et qui, pour beaucoup, sont des acteurs de l'économie traditionnelle (par exemple, les « échangeurs » fonctionnent comme des banques, ces intermédiaires que la blockchain est soi-disant censé éliminer).

Un secteur plein de promesses qui cherche son efficacité…
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Un peu dubitatif au moment d'entamer ma lecture, au vu du milieu professionnel des auteurs (finance), j'ai été agréablement surpris du recul pris par ces derniers pour aborder le sujet de la Blockchain. le livre ne m'a cependant pas beaucoup convaincu… Une (très) longue introduction philosophique (très) peu substantielle qui assomme le lecteur dès ses premières pages. Les explications techniques sont vagues et n'expliquent pas bien ce qu'est réellement une blockchain. L'ouvrage se rattrape par sa partie traitant cette nouvelle technologie dans l'air du temps, qui semble globalement correcte.
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
La technologie Blockchain opère donc deux déplacements d’importance. Le premier consiste à introduire un système de transactions si fiables et si garanties que la notion même de confiance devient obsolète, le système pouvait être qualifié en théorie de trustless. Le second vise à substituer le quantitatif au qualitatif : dans une relation fiduciaire classique, la confiance repose sur la qualité des agents, que cette qualité soit envisagée dans l’ordre moral, politique, financier, technologique ou encore religieux.
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La deuxième brique technologique est l’invention du protocole de communication TCP/IP par Vinton Cerf et Robert Kahn en 1973. TCP (Transmission Control Protocol) permet de contrôle que la transmission des données s’effectue sans erreur tandis que IP (Internet Protocol) permet de découper l’information à transmettre en paquets, de les adresser, des les transporter indépendamment les uns des autres et de recomposer le message. Le modèle TCP/IP a été décomposé en quatre modules effectuant les uns après les autres une tâche précise. Ces quatre modules sont la couche accès réseau. Cette décomposition en couches a permis d’harmoniser la suite de protocole de n’importe quels machines, logiciels ou matériels voulant se connecter entre eux.
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… il faut revenir à l’apparition d’internet, à la seconde moitié du XXe siècle, dont la construction repose sur plusieurs briques technologiques. La première est le réseau ARPANET créé en 1969 par l’agence américaine DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency). Ce réseau avait pour but de relier quatre universités américaines. Il reposait sur le système de transfert IMP (Interface message Processor), permettant le stockage et l’échange de données, ainsi que sur un protocole de communication NCP (Network Control Programm) pour la gestion de la couche dite de transport des informations. Les systèmes IMP étaient reliés les uns aux autres via des modems connectés à des réseaux téléphoniques spécifiques.
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Toute l’ambiguïté du projet de la Blockchain est ici mise en lumière : fondée sur une philosophie crypto-anarchiste, elle propose une solution effective pour échapper à un type de contrôle et de centralisation, et protège de ce fait contre une forme de surveillance liberticide ; mais dans le même temps, en éradiquant la confiance, en privilégiant le trustless par la disparition de l’incertitude et en faisant de la transparence et de la traçabilité de l’information la norme du réseau, elle reproduit en son sein l’un des aspects les plus saillants de l’idéologie contemporaine, « aucun mot d’ordre ne dominant autant le discours public aujourd’hui que celui de la transparence », selon Byung-Chul Han.
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La quatrième brique technologique est celle qui a rendu possible l’apparition du World Wide Web en 1991 (ci-après le Web) tel que nous le connaissons aujourd’hui : Tim Berners-Lees et Robert Cailliau ont, en effet, mis au point le protocole http (Hypertext Transfer Protocol), le langage HTML ainsi qu’un navigateur et un éditeur de pages Web. Le protocole http est un moyen de communication qui permet l’échange de données sur le Web entre les clients et les serveurs. L’architecture « clients - serveurs » est fondamentale pour comprendre le Web. Les clients sont les utilisateurs du Web. Ils envoient des requêtes à des serveurs qui leur envoient des réponses.
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