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87 pages
IES Paris VI (31/12/1949)
4.5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Paul Boyer, à cheval sur deux siècles, grand organisateur culturel, a tout fait pour cultiver les échanges entre la Russie et la France, mais pas seulement les langues orientales y sont associées.

Il a suscité tellement de vocations, André Mazon Membre de l'institut, Professeur au Collège de France, dit ça très bien en préambule, même si le style est un peu démodé et presque rigolo !.. (Je conçois que présenter le livre de quelqu'un qui parle de Tolstoï sans parler de Tolstoï n'est pas une charge facile. Ca me fait penser à ces catalogues d'arts plastiques où il y a un mot du Président du Conseil général, un mot du commissaire du musée et un mot de Monsieur le Maire .. et enfin on entre dans le sujet)
Pour ce qui est de Paul Boyer, on n'ira pas chercher des fautes de syntaxe, l'emploi du subjonctif imparfait ne déroge pas à la règle, hormis quelques formules un peu lourdes du genre :
..A propos de la santé de Tolstoï, il a 73 ans quand Paul Boyer lui rend visite pour la deuxième fois, il dit ceci : " Tolstoï reste sourd aux avertissements ; mais c'est peut-être qu'il ne redoute point la mort et que, par dessus tout, il veut éviter aux siens et s'épargner à lui-même l'affligeant spectacle d'une vie que l'artifice des précautions multipliées prolongerait au delà de ses normales limites.
Bon, heureusement que dans son laïus, il cite abondamment Tolstoï et n'interprète pas ses propos, car sinon on n'aurait pas fini. Je m'empresse de dire que ces entretiens que Paul Boyer a initiés, ont l'avantage d'être de première main, comme ça ça évite de dire des conneries comme on peut lire trop souvent, quand ce n'est pas pour nuire.. On n'est assurément pas dans le ragot ici ! Ce livre est d'ailleurs cité abondamment dans la littérature qui s'attache à la personne et à l'oeuvre du grand écrivain. Des pages font autorité.
Mais apprécions plutôt tout de suite les réparties et le propos impérieux que tient le maître des lieux :
Le soir, au thé -" Parlons donc un peu, me dit Tolstoï, d e votre littérature d'à présent. Je ne la comprends pas toujours. Trop souvent elle me paraît manquer de qualités qui sont le plus proprement françaises, la chaleur de conviction, l'ardeur du raisonnement, la clarté.
Vos grands maîtres du XVIIIe siècle, Voltaire, Diderot et Rousseau, ont écrit tant de fortes pages, belles, utiles pour chacun, morales ! Que sont auprès d'eux vos "philosophes" de maintenant ? Oui, je sais, "les mages de la jeunesse"; certes, ils sont pleins de bonnes intentions, et tout ce qu'ils disent est même vrai, mais vrai d'une vérité trop banale, truismes qu'on a maintes fois lus déjà, morale et sociologie à l'usage des bourgeois : sans compter qu'ils n'ont pas le moindre talent. Vraiment je trouve plus d'intérêt à lire les écrits des socialistes, des anarchistes surtout : on peut être ou ne pas être de leur avis ; mais ce qu'ils disent a au moins le mérite de n'avoir pas été dit avant eux.
"Et vos romanciers ne me satisfont guère plus. Que me font ces toutes menues histoires d'une dame qui s'ennuie, d'un monsieur qui ne sait pas lui-même s'il aime ou n'aime pas ? Vous écrivez trop de romans, aussi ! Et c'est si facile d'écrire un roman ! Il faudrait laisser ce petit jeu aux anciens ministres .. On me parlait récemment d'un fort gentil garçon qui, paraît-il, joue très convenablement du violoncelle ; ne voilà-t-il pas s'il s'avise d'écrire un roman, un grand roman dans l'une de vos "jeunes" revues ? Et il est à pleurer, son roman ! Un autre avait débuté, il y a de cela quelque quinze ans, par deux bons volumes de critique : et lui aussi il a voulu écrire des romans ! Mais il ne s'est donc trouvé personne pour lui dire que ce n'était son affaire ?"
Avoir ou ne pas avoir de talent, ces mots reviennent souvent dans la bouche de Tolstoï ..

On se demande parfois si ces propos péremptoires et lucides, étonnamment lucides, visionnaires n'auraient pas pu être tenus aujourd'hui à une nuance près..

Notons que Tolstoï est bien informé de qui se passe en France, il y a des amis solides et fidèles, il lit la presse française, se fait envoyer un tas de livres ..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En page 61 du présent livre apparaît en présentation d'une lettre de Léon Tolstoï adressée au fils de Nicolas Gay, ami peintre et disciple de l'écrivain mort en 1894, un texte que voici (rédigé par les amis de Paul Boyer apparemment) :
Nicolas Nikolaévitch Gay, le fils du peintre, avait reçu de Tolstoï, le 19 décembre 1909, l'autorisation écrite de publier les lettres adressées par le grand écrivain à son père et à lui-même. Il avait remis cette autorisation à Paul Boyer en comptant sur lui pour conduire à bien cette publication, en traduction française ; un jeu de copies des lettres en question était joint à la lettre de Tolstoï. Mais Paul Boyer avait été trop occupé alors pour pouvoir donner suite à ce projet ; la mort de Tolstoï était survenue peu après, puis la guerre, et le précieux dossier avait été perdu de vue.
C'est au mois de juillet 1948 que Paul Boyer, l'ayant retrouvé, avait bien voulu communiquer ce dossier à Monsieur André Masson en le priant de le publier, s'il n'était pas trop tard. Or, il se trouvait que toute cette correspondance avait été déjà imprimée en russe depuis onze ans par Nicolas Gay : à savoir, en 1937, dans la revue Sovremennyia Zapiski de Paris et même en volume séparé, à Florence, par les soins de la maison d'édition GC Sansoni, à une date qui ne nous est pas exactement connue. Il n'aurait pu dès lors être question que de la publication d'une traduction française, et celà seulement pour celles de ces lettres qui seraient choisies comme les plus intéressantes. Une telle publication ne manquerait pas de satisfaire les historiens de la littérature soucieux d'éclairer la pensée de Léon Tolstoï : il est à souhaiter que l'un d'eux envisage un jour de l 'entreprendre.

Si je comprends bien, tout le monde s'est renvoyé ce dossier, les amis de mes amis ne sont pas forcément mes amis. Si Le fils aîné de Nicolas Gay avait compté sur Paul Boyer pour la publication française de ces lettres, il aurait pu attendre longtemps. Je ne pense pas qu'il n'y avait que la bonne parole des Tolstïens à propager à travers le monde, en l'occurence ici la France : on peut aussi comprendre la volonté d'un fils de voir de son vivant que ces trésors cheminent dans de bonnes mains et soient préservées de l'influence néfaste du tsar puis des bolcheviks.
Toutes ces politesses des uns envers les autres sont assez détestables. Tout le monde est bien content aujourd'hui de pouvoir apprécier tous ces trésors ou presque qu'ils soient des correspondances de Tolstoï avec Nicolas Gay et des peintures de ce dernier qu'on retrouve pour partie au Musée Trétiakov de Moscou suite à un legs relativement récent

Nicolaï Gay
On peut s'étonner qu'avec un nom pareil Gay soit russe: c'est le grand-père Gay français qui avait émigré en Russie au 18e siècle. Mais plus russe que Gay tu meurs ! Tellement la vie de ce peintre est surprenante, il y aurait de quoi écrire un livre. Je ne peux voir qu'avec bonheur les peintures de ce Gay dont certaines sont vues de millions de touristes !.. Ce sont des clair obscur réalistes qui ont une réelle valeur évocatrice déjà !..

Nicolaï Gay et Tolstoï se sont rencontrés à Moscou à la faveur du recensement de la population en 1882 et sont devenus amis. Gay avait l'agrément de la comtesse dont il fit très vite un portrait..
A propos de livre à faire sur la vie de Gay, il faut préciser qu'il a écrit ses mémoires !..
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Je disais hier que le style de Boyer me semblait précieux, à la lecture du compte rendu des entretiens avec Tolstoï à Iasnaïa Poliana. Dans ce livre il y a un deuxième volet à part qui est le texte d'une conférence que Boyer a tenue à l'Université des Annales le 5 février 1909 qui comporte une vingtaine de pages à la fois sur la vie et l'oeuvre du grand écrivain.
J'ai lu quelque part qu'il avait accéléré le rythme pour écrire cela. Je préfère quand Mr Paul Boyer accélère le rythme, c'est très bien écrit. On peut lire Tolstoï à propos des femmes ceci qui ne manque pas d'intérêt :
"Et, peut-être allez-vous me demander, mesdames et mes-demoiselles, ce que pense de vous, hors des fictions où il a fait vivre, aimer et souffrir quelques-unes de vos soeurs, l'auteur de la Sonate à Kreutzer et d'Anna Karénine ? A parler franc, il ne vous ménage guère. C'est donc qu'il vous redoute ; et, s'il vous redoute, c'est peut-être qu'il vous a trop aimées, ou du moins, qu'il a pu craindre de vous trop aimer. "
Ou encore ceci : " L'homme doit s'élever jusqu'à la moralité de la femme, et non point celle-ci, comme il arrive aujourd'hui , s'abaisser jusqu'à l'immoralité de l'homme !.."
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Désolé Paul Boyer, j'ai mieux ! Mais je ne vous en veux pas de reprendre un aphorisme de Tolstoï qu'il a dit lui-même en mieux quelques années auparavant. Personne n'est parfait et au moins ça montre la constance de l'auteur à qui on a parfois reproché des variations !
Page 82
Dans sa préface aux oeuvres complètes de Maupassant, en 1894, il dit ceci comme conditions qui définissent une oeuvre d'art en littérature :
Avoir quelque chose à dire
Que ce quelque chose soit d'intérêt général et moral
Avoir du talent tout simplement

Le 30 juin 1890, il écrit ceci dans une lettre à une relation, un certain AV Jirkévitch qui fut juriste, archéologue et poète. C'est une réponse pas très encourageante de Tolstoï à ce poète qui désirait avoir son avis sur un de ses poèmes. Et bien il fut servi ! :
"Il ne faut écrire que lorsqu'on sent en soi quelque chose d'absolument nouveau, d'important, qu'on voit mais qui est inintelligible aux autres, et que le besoin d'exprimer cette chose ne vous laisse pas en repos"

Cette citation est remontée par le Professeur Michel Aucouturier dans son livre Tolstoï paru au Seuil en mars 1996
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Deuxième séjour de Paul Boyer chez Tolstoï à Iasnaïa Poliana
Deuxième journée, 11 septembre 1902
Après le dîner..

Puis, comme il m'avait demandé des nouvelles de France et de l'agitation religieuse en Bretagne : "Comment n'avez-vous pas encore obtenu la séparation de l'Eglise et de l'Etat ? Cette solution, la seule qui soit raisonnable et juste, fait peur, je le sais, à beaucoup de français ; mais vous vous effrayez de périls imaginaires. Que de bien on manque à faire, par crainte de périls qui peut-être ne viendront jamais ! Les gouvernements ont une spéciale tendresse pour ce qu'ils appellent orgueilleusement les mesures de précaution ; et moi je tiens que ces mesures de précaution sont la source de maux sans nombre."

"Que de bien on manque à faire, par crainte de périls qui peut-être ne viendront jamais"
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Video de Paul Boyer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Boyer
Voici une critique réalisée par Maureen Mau Way pour le livre intitulé « le Prince fou » (tomes 1 et 2), écrit par Guy Boulianne : https://guyboulianne.com/publications.
INTRODUCTION DU TOME 2 : Ce livre de Guy Boulianne est un recueil de textes écrits et publiés sur son site internet entre les mois de juin 2016 et janvier 2017. Il fait suite au premier tome qui introduisait le lecteur dans sa quête personnelle, à la fois spirituelle et historique. de la France mystérieuse aux origines de sa famille, le lecteur pouvait alors le suivre dans ses découvertes qu?il partageait sans aucune retenue.
Dans ce nouvel ouvrage, l?auteur se concentre à élucider les origines de ses ancêtres. du vicomte de Nîmes Ursus au capitaine de milice Jean-Marc de Bouillanne, en passant par le magistrat Paul Boyer de Bouillane, il remonte le cours de l?histoire et réussi à lier les dates, les lieux et les événements pour en faire un ensemble cohérent.
Il souhaite maintenant aller plus loin en utilisant les analyses ADN-Y, couplées à des analyses ADN autosomal, pour démontrer si ? oui ou non ? la famille de Bouillanne est liée par le sang aux familles de Planta et Planta de Wildenberg. En effet, les deux familles ont habité les mêmes régions, c?est-à-dire le Dauphiné en France et la Suisse, elles ont participé à l?Assemblée de Vizille en 1788, qui préfigura la Révolution Française, et elles possèdent le même meuble sur leurs blasons respectifs, soit la Patte d?Ours. le généalogiste par ADN Jean-Pierre Gendreau-Hétu lui écrivait : « J?espère que cette expérience réussira! Vous pourriez réussir à établir une des plus anciennes signatures ADN-Y de France connues à ce jour! »
« Connais-toi toi-même » est le précepte qui est gravé à l?entrée du temple de Delphes. Inlassablement, Guy Boulianne poursuit sa quête du graal qui lui découvrira les secrets enfouis sous les voiles du temps. L?auteur vous convie donc à le suivre sur ce fil d?Ariane.
_________________
Chin chin café : https://www.facebook.com/chinchincafeavecmauway. Twitter : https://twitter.com/MauWayMW. Instagram: https://www.instagram.com/maureenmauway. Sans oublier: https://chinchincafe.wordpress.com.
Maureen Mau Way : https://lemondeselonmau.wordpress.com. Blogspot: https://eau-de-rose-et-bulles-de-lilas.blogspot.com.
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