Ce qu'il y a de confortable avec la production politiquement correcte, c'est qu'on sait d'avance ce qu'il y a dedans, et d'avance aussi (évidemment) que ce sera très mauvais. D'ailleurs, elle ne se vend pas tellement, 80% va au pilon, mais il se trouve quand même 20% d'obsessionnels qui ont besoin d'en consommer compulsivement car sans ce rituel névrotique leur univers bizarre de boomers LREM s'effondre face au réel.
Brigneau, l'est pas correct du tout. Oh non. L'est fachoséabond tout plein et coche toutes les cases du "zavomir" dans la cervelle du mougeon de base. C'est la clochette inversée du père Pavlov: dès la couverture, le mougeon comprend que pour faire plaisir à ses maîtres, il doit hurler à tue-tête avec ses petits poumons de mougeon qu'il va dégueuler sa pâtée, là, maintenant, s'il lit un mot de plus!
Intellectuellement, ça procure toujours une certaine euphorie de voir les mougeons vomir partout. Mais bien entendu, ça ne constitue pas pour autant une garantie de qualité. Si tout ce qui plaît au mougeon est nécessairement, mathématiquement mauvais, l'inverse ne se vérifie pas toujours. Ici, oui. Avec Faut toutes les buter, Brigneau signe un pastiche vraiment réussi du nihilisme petit budget des polardeux standards. Il touche même au sublime quand il le pousse au suicide verbal. Eh, "Trotski tue le ski!" comme dirait Gofman.
Qu'est-ce que ça raconte? Rien. Non, tout bien considéré, c'est beaucoup plus pervers que ça: ça raconte que ça ne raconte rien. Mougeons, retournez à Vargas. Cette lecture vous est inaccessible à tout jamais.
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Voilà une écriture qui nous ramène quelques décennies en arrière. On s'en fiche : les expressions argotiques, les décors, les situations constituent un ensemble très cohérent et réjouissant.
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François Brigneau - Robert Brasillach . Destins croisés.