Poésie russe, d'un auteur méconnu et, semble-t-il mal reçu en France, en dépit de sa réputation de "chef de file du symbolisme" en Russie. Valéry Brioussov a écrit entre 1892 et 1924. Il a traduit Verhaeren et Verlaine, contribué à la diffusion des poètes symbolistes de langue française en Russie. Egalement traducteur des poèmes de Poe, du Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, de Victor Hugo, Byron et Oscar Wilde, il écrit des romans fantastiques et se passionne pour la Rome antique. Rejoignant la Révolution bolchevique, il travaille à la Bibliothèque de Moscou et préside l'Union Russe des Poètes (1919/1921). Cette anthologie se veut la réparation d'une injustice, en tentant de restituer à Brioussov la place qui lui est due dans les lettres russes, et au sein de la littérature tout court, car il est avant tout poète bien que son oeuvre apparaisse polymorphe. Par les habitacles stellaires témoigne en effet d'un beau sens cosmique, d'une aspiration universelle, fusionnelle, d'une vaste et multiple inspiration. La version proposée par les éditions La Ligne d'Ombre est bilingue, en caractères cyrilliques pour l'original. Les derniers poèmes revêtent une grande simplicité, à l'écoute du paysage plutôt que de l'homme. Une découverte féconde en sentiment poétique et pleine d'intérêt pour les amants de l'âme littéraire russe.
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Comme de rubans les rêves sont liés
Par les mots dans un soupir de larmes.
Au-dessus de nos têtes surgissent les fantômes
Et les songes troublés.