Se construire avec patience

L'Orma Editions a lancé l'an passé une collection de livres très originaux. Les Plis sont des livres reliés. Ils font entre 64 et 128 pages et sont conçus pour être pliés et expédiés par la poste, sans enveloppe.

Trois nouveaux livres de la collection viennent de sortir, on aimerait mettre en avant celui sur CHARLOTTE BRONTË, Se construire avec patience , Lettres de liberté et de détermination et on vous explique de suite pourquoi : 1-Parce que c'est un des titres de cette collection plus que maline de livres prêts à être expédiés sans ajouter d'enveloppe (et facile à offrir)

2-Parce que le livre a un format qui s'adapte même aux sacs les plus petits

3-Parce que malgré son format, il m'a plongé dans une époque avec une introduction documentée qui rappelle la difficulté d'être femme et encore plus d'être une femme écrivaine dans l'Angleterre du XIXème siècle.

4-Parce que ce n'est pas un simple recueil de lettres, elles sont au contraire soigneusement sélectionnées et commentées, contextualisées avec pertinence

5-Parce que face à une société qui dicte à la femme d'être soumise, gouvernante uniquement si elle veut travailler, face à un poète qui lui écrit "La littérature ne peut en aucun cas constituer l'occupation première d'une femme, et il est juste qu'il en aille ainsi" (gloups) les lettres de Charlotte Brontë témoignent d'un esprit de liberté et de détermination !

Si vous voulez en savoir plus sur cette collection, n'hésitez pas à aller voir sur le site de l'éditeur
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Après avoir savouré le "Napoléon" ambitieux dans la même collection, je suis passée à la patiente et talentueuse Charlotte Brontë de la main de laquelle les éditions de L'Orma ont sélectionné une vingtaine de lettres qui éclairent son parcours et surtout ses réflexions sur la condition féminine. Sous-titrée "Lettres de liberté et de détermination", cette sélection montre la difficulté de se faire une place en tant que femme désireuse de conserver son indépendance hors du statut de gouvernante. Un métier qui a fait l'objet des écrits de Charlotte (Jane Eyre) mais également de sa plus jeune soeur Anne (Agnès Grey). Les soeurs Brontë ont d'ailleurs publié sous pseudonymes pouvant passer pour masculins et il est amusant de lire les lettres de Charlotte à ses éditeurs, signées Currer Bell. Dans une lettre à Margaret Wooler (ancienne Directrice de son école), la jeune femme exprime toute son admiration (et son envie) envers les femmes "non mariées qui tracent leur propre chemin dans la vie". Mais on trouve également des lettres échangées avec ses pairs, auteurs et éditeurs au sujet de leurs conception de la littérature, qui nous font entrer directement dans les préoccupations de la romancière à l'oeuvre.
Encore une fois, j'ai lu avec un plaisir non dissimulé ce nouvel opus de la collection "les plis" qui me sera certainement utile dans mes prochaines explorations des oeuvres qu'il me reste à découvrir de cette illustre famille.

Ce bel objet-livre est un petit recueil d'une soixantaine de pages, constitué d'une sélection de lettres de Charlotte Brontë à sa meilleure amie, son professeur, ses éditeurs...
Chaque lettre est contextualisée et commentée.
Je trouve que c'est une manière originale et intéressante de découvrir la vie d'un auteur et cette correspondance permet de montrer au lecteur la femme de caractère qu'était Charlotte Brontë, ses convictions et la difficulté d'être une femme à l'époque.
J'ai beaucoup aimé le récit de sa visite à Londres chez ses éditeurs :-).
J'aurais bien aimé en lire davantage et cela me donne envie de découvrir d'autres titres de cette collection.

Étant fascinée par les soeurs Brontë depuis mon adolescence (où j'ai lu et relu Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent), j'étais ravie d'en découvrir plus sur le monde intérieur de Charlotte Brontë.
Les livres de la collection « Les Plis » ont le format original d'une lettre prête à expédier. À l'intérieur, un joli petit livre réunit une sélection de la correspondance de l'autrice, accompagnée de brèves mises en contexte et d'éléments biographiques.
Cette plongée dans la vie personnelle et intellectuelle de Charlotte Brontë est passionnante, révélant une personnalité à la fois passionnée et raisonnable, qui se connaît elle-même ainsi que ses propres limites. À mi-chemin entre tradition romantico-gothique et réalisme, Charlotte Brontë tient à représenter la dure vie de gouvernante, quasiment la seule profession pouvant être exercée par une femme. Elle souligne l'injustice de sa condition de femme défavorisée, obligée d'exercer un métier qui n'est pas fait pour elle. Ses réflexions féministes sont intéressantes : au-delà de la théorie, elle insiste sur l'importance de prendre en compte la réalité de ce que vivent les femmes au quotidien.
Ces lettres nous confrontent au terrible destin de cette famille ravagée par la mort et la maladie, qui influence notamment l'oeuvre torturée de sa soeur Emily.
À travers ses réflexions sur la création littéraire, nous entrevoyons les enjeux éditoriaux de l'époque. Charlotte se révèle pleine de ressources, inventant pour elle-même et ses soeurs des pseudonymes non genrés, pour « voiler leur identité féminine » sans la renier.
Un joli petit livre sur une autrice attachante !

Avant d'entamer Jane Eyre ou encore, les Hauts de Hurlevent, je comptais auparavant me remettre dans le contexte de l'époque, et surtout, me placer au sein de la famille Brontë.
Si vous ne souhaitez pas lire toutes les lettres de Charlotte et aller directement à l'essentiel, les Éditions l'Orma a, dans la collection les Plis, un formidable premier jet.
Effectivement, parfois, lire toutes les correspondances n'apporte rien sans contexte ou sans empathie. Savoir que Madame a écrit en entrée de l'hiver à sa vieille tante pour avoir un peu d'aide financière pour la énième fois n'est pas forcément le plus sensationnel. Je fabule évidemment, c'est un exemple.
Justement, ici, on a une courte biographie, qui n'oublie jamais les autres soeurs ou ce frère toxique. Chaque lettre a une présentation qui explique la nouvelle situation. du coup, on est beaucoup plus intéressé, on est presque dans un cliffhanger.
Enfin, au milieu, quelques photos éparses de la fameuse maison familiale où Charlotte a résidé jusqu'à la fin de sa vie, ou encore, l'incroyable portrait des demoiselles et du petit frère... qui a été effacé... par ses soins !
Si ce livre vous a plu, rien ne vous empêche d'aller plus loin en prenant une intégrale. Sinon, en lecteur pressé, vous pouvez vite (re)lire par la suite les incroyables héritages littéraires, devenus, avec le temps, de merveilleux classiques.