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3,89

sur 222 notes
Envoûtée par Que Passe L'hiver, le Garçon ou la ville qui ne souriait plus ou encore La Princesse au Visage de Nuit, ces trois textes m'ont déjà permis d'apprécier pleinement toutes les nuances de cette belle écriture.

Pour son dernier roman, le Chant des Géants, les éditions de L'homme Sans Nom ont mis les petits plats dans les grands en éditant un très bel hardback aux en-tête de chapitres illustrés et agrémenté d'un signet.

L'île d'Oestant est en paix. Depuis longtemps, l'entente règne entre les clans mais tout change le jour où Ianto manque de se faire empoisonner au château de Ler du roi Lothar. Ce crime ne pouvant pas rester impuni, un nouveau conflit armé éclate faisant beaucoup de victimes dont Arthus, le père de Ianto et de Bran. Après une ultime bataille sanglante, Lothar est défait et fait prisonnier. Comme il est l'aîné, Ianto prend la place de son père et souhaite entériner la paix en épousant Sile, la fille de Lothar et ce, malgré l'intérêt que son frère pouvait porter à cette dernière. A Oestant, une nouvelle ère s'ouvre, déjà imprégnée par le sang et les larmes. Grisé par le pouvoir, Ianto change sous les yeux d'un Bran de plus en plus impuissant, alors pourra-t-il réellement y changer quelque chose ?

Le Chant des Géants nous plonge dans une fantasy épique marquée par le complot et la trahison.

Bercé par les légendes celtiques et nordiques, ce texte s'en est clairement inspiré.

L'histoire prend cadre sur une île où se sont établis plusieurs seigneurs et leur peuple. David Bry a d'ailleurs emprunté quelques éléments de la société féodale comme l'hommage lige, l'allégeance ou la vassalité pour parfaire l'ambiance historique de son livre. Il nous entraîne au coeur des rivalités entre clans, et même au sein d'une famille pour nourrir son texte de péripéties aussi inattendues que dramatiques.

De plus, en nous transmettant cette histoire par le biais d'un conteur, David Bry la sacralise en la faisant rentrer dans le domaine de la légende et du mythe.

Un caractère sacré qui est renforcé ici par l'omniprésence des Géants veillant sur l'île d'Oestant avec Baile, Leborcham et Fraech dont l'antre est jalousement gardé par les immortels. Ils sont dépositaires d'une magie dont on sait que peu de choses. Ils semblent avoir une influence sur l'espace-temps et la destinée des hommes et des femmes qu'ils modèlent à leur guise. Ce sont des êtres insaisissables qui apparaissent et disparaissent au gré de leurs envies. Leur présence dans ce texte lui donne sa dimension onirique. La magie dispensée par David Bry dans ses romans est toujours éthérée, et s'exprime par touches discrètes en apportant juste ce qu'il faut pour émerveiller le lecteur.

Avec le Chant des Géants, il signe encore un texte bouleversant car empreint d'émotions fortes.

Il nous y conte le destin de deux frères qui, à la suite d'une succession d'événements, vont se déchirer lentement jusqu'au point de rupture. Ici, David Bry s'intéresse beaucoup au relationnel qu'entretiennent ses personnages, et met notamment l'accent sur la relation fraternelle lorsqu'elle est soumise à la jalousie et à la frustration la faisant basculer de l'amour à la haine.

Comme à son habitude, le romancier a bien travaillé la psychologie de ses personnages en explorant avec beaucoup d'habileté leurs forces et leurs failles au point de rendre la séparation encore plus difficile lorsque ces derniers nous quittent.

D'ailleurs, David Bry a misé sur une galerie de protagonistes conséquente dont on peut retenir l'humanité de Bran, le courage de Sile ou l'ambiguïté de Ianto. Chacun d'entre eux apporte quelque chose de particulier au récit contribuant ainsi à lui conférer une certaine saveur. En opposant les deux frère, David Bry confronte l'ombre à la lumière puisque Bran est un être plutôt solaire qui ne rêve que de paix et d'équilibre, contrairement à Ianto qui, lui, est davantage ombrageux préférant se noyer dans les secrets et la suspicion.

Le Chant des Géants nous parle d'amour, d'amitié et de fidélité. C'est un récit puissant qui nous arrache quelques larmes en nous touchant en plein coeur.

Avec ce roman, l'auteur a mis une nouvelle fois sa plume et son imagination débordante au service de ses lecteurs pour leur proposer un texte terriblement prenant dont on reste longtemps hanté par la grandeur d'âme de ses héros.

Fantasy à la Carte
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J'ai reçu, lu et dévoré le chant des géants de David Bry aux éditions L'Homme Sans Nom. J'ai découvert cette maison d'édition lors des Imaginales d'octobre 2021 et j'étais rentrée d'Epinal avec Seconde Humanité de Adrien Mangold (lu en avril). J'ai également lu et adoré en février L'effet coccinelle de Yann Bécu.

Ce nouveau roman de David Bry, sorti le 5 mai dernier, est une fantasy… Que dis-je ? C'est un conte ! Nous découvrons l'île d'Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles. Ces 3 géants endormis rêvent et de leurs rêves sont nés cette île et tous ses habitants.

Mais quelle magnifique histoire J'ai été totalement immergée et emportée par ce récit empli d'émotions ! Je vous conseille de lire d'une traite, comme on peut s'assoir autour d'un feu pour écouter un conteur nous narrer son histoire !

Si vous vous laissez emporter comme moi, vous allez passer par bien des émotions : la curiosité à la découverte de cet univers et de sa mythologie, l'incompréhension et la colère face à l'attitude de certains personnages, l'épuisement à la fin de chacune des batailles… Votre coeur se brisera plusieurs fois et vous retiendrez difficilement quelques larmes au dénouement final. Mais que j'aime ressentir autant d'émotions lors d'une lecture !

Je découvrais ici la plume de l'auteur et elle m'a totalement séduite par sa beauté et sa poésie ! Je n'ai pas pu lâché ce récit et là maintenant, quelques jours après ma lecture, il est encore très présent en moi !

Alors je n'ai qu'un conseil à vous donner : faites-vous du bien et découvrez le chant des géants !

Pour ma part, je ne tarderai pas à lire Que passe l'hiver, un autre roman de l'auteur qu'un ami m'a offert.
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Le chant des géants est un grand coup de coeur. Ce roman épique et très visuel, nous transporte avec force dans une histoire aussi haletante que déchirante qui m'a bouleversée. C'est un récit terrible aux dimensions mythiques et aux émotions très humaines. Et bien que l'auteur utilise ici des archétypes qui généralement me bloquent, il parvient par sa plume superbe et poétique à nous les faire aimer. David Bry a définitivement un talent fou. Et en plus, l'objet-livre est très très beau.

Critique complète sur yuyine.be
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Un tout grand merci à Babelio pour l'envoi de ce roman qui me faisait de l'oeil depuis longtemps !

Ce livre est un savant mélange des grandes tragédies grecques et de la mythologie scandinave.

Je dois vous avouer que l'immersion a été difficile.

L'intrigue a eu du mal à satisfaire mon appétit. Et puis, hop ! Déclic ! Faut avouer que la deuxième moitié du bouquin fut engloutie voracement car tout s'accélère et s'enchaîne.

On ne va pas se mentir, si vous aimez les combats, vous serez + que ravi !

Venez suivre les histoires de Bran, Sile et Ianto sur l'île d'Oestant, cette île où dorment 3 géants : Baile, Leborcham et Fraech.

Sur fond de guerres, l'histoire nous emporte dans toutes les émotions humaines que l'on peut ressentir : l'amour, la haine, la vengeance, l'amitié, trahisons.

Ce récit, raconté sous forme de conte, m'a emportée grâce au rythme envoutant de la musique, de cette flûte (comment ça, c'est impossible en lisant, tend l'oreille et je t'assure que tu entendras cette mélodie aussi bien que moi).

C'est pour moi le premier roman lu de cet auteur, les autres finiront certainement sur ma table de chevet un jour ou l'autre.
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Bon... il me tentait beaucoup, déjà par sa couverture mais également par son résumé. Finalement, cela aurait été une petite déception, je m'explique. J'ai tout d'abord été charmé par la plume, c'est indéniable : David Bry a un talent de conteur. Cela m'a fait penser à un récit médiéval conté par un barde dans une taverne au coin du feu, j'ai adoré. En revanche, impossible de me mettre dans le récit, ça ne l'a tout simplement pas fait pour moi. Je n'arrivais pas à ressentir de l'empathie pour les personnages et pour ce qui leur arrivait. de même, j'ai trouvé l'histoire d'amour très étrangement faite... Pour ceux qui aiment les scènes de bataille, vous serez servis ! Pour ma part, c'était beaucoup trop... En somme, de bonnes idées et une belle plume mais cela n'a pas suffi à me convaincre...
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J'avais énormément d'attentes envers ce roman. Surement beaucoup trop.
Attirée par la couverture, le résumé et les premiers chapitres de ce livre ainsi que les retours dithyrambiques de d'autres jurés du PLIB, je me suis laissée convaincre.
J'ai commencé ce livre en lecture commune avec d'autres jurés.
Malheureusement, j'ai abandonné ce livre passé un peu la moitié du roman.
Je n'ai pas eu d'affection pour les personnages. Je m'attendais à voir un peu plus les géants dans cette histoire, mais c'est plutôt l'histoire de deux frères.
Malheureusement, avec les informations que j'ai eu des autres membres de la lecture commune qui ont fini le livre, cela ne m'a pas forcément donné envie de poursuivre la lecture.
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La petite histoire
On se trouve dans une auberge et l'on écoute le conteur qui nous fait le récit poignants de deux frères princes confrontés à la guerre, l'amour, la jalousie, les rêves des géants au milieu de trahisons, de complots, d'amitié...
Mon ressenti
J'ai apprécié de plonger dans ce royaume entouré de brumes, à l'atmosphère sombre, dans ces nuits où se fomentent destins et liens, ruptures et rêves.
Suivre Bran, Caem, Sile, Iantos, hommes parmi les géants et immortels, s'est avéré âpre, poignant et frustrant. La toile d'araignée des destins étant tissée d'avance, on laisse le récit se dérouler sur la langue du conteur. Les émotions sont là. Récit fait de batailles, d'alliances et de trahisons avec la menace de disparaître sous la brume.
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--- Un roman très attendu ---

Même si je vous livre mon avis avec un peu de retard, j'ai eu le privilège de recevoir le Chant des Géants en avant-première grâce à mon partenariat avec les éditions de L'homme sans nom. Et quel ouvrage ! Grâce à une superbe version reliée, il est aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur…

Je remercie donc la maison d'édition pour cette lecture qui fut à la hauteur de mes attentes !

--- David Bry, un auteur à suivre ---

J'ai découvert David Bry avec son premier roman aux éditions de L'homme sans nom, Que Passe l'hiver. Et quand j'ai tourné la dernière page, j'ai su que je lirai ses prochaines parutions. Pourtant, ce n'était pas un coup de coeur – j'ai bon espoir que cela arrive un jour ! -, seulement une très bonne lecture.

Alors, pourquoi ? Eh bien, parce qu'il y a peu d'auteurs dont la plume est capable de m'emporter à ce point. Rassurez-vous, j'apprécie également son imaginaire, mais son style… Il est à la fois poignant et poétique, sans fioritures et plein d'émotions. Un véritable atout !

--- de la fantasy épique… en un seul volume ! ---

Je l'admets sans détour, ce n'est plus un genre que j'affectionne particulièrement. Avec le temps, je me suis lassée de ses codes, de ses classiques même. Par chance, cela ne m'a pas empêchée de dévorer le Chant des Géants !

Par je ne sais quel tour de force, David Bry a délaissé les mauvais côtés du genre pour n'en conserver que les meilleurs ! Des complots dans les hautes sphères du pouvoir, des héros de sang royal et, surtout, de grandes batailles : les enjeux sont grands et chaque décision apporte son lot de morts.

La romance est certes un peu rapide, mais elle est à l'image de l'histoire : dynamique ! L'auteur emploie peu de personnages et n'hésite pas à recourir à des ellipses temporelles, notamment entre les chapitres. Cela m'a un peu effrayée au début, mais quelle erreur ! La profondeur de l'intrigue est bien réelle, toutefois celle-ci est débarrassée des lenteurs et des lourdeurs habituelles. du pur génie !

--- de l'ingéniosité dans la construction de l'univers ---

Bien qu'il soit médiéval, il se distingue des grands classiques, certes pas dans ses fondements, mais par petites touches qui font toute la différence !

Dans ce one-shot, le monde est rêvé par trois Géants dont les songes sont plus précieux que l'or. C'est l'essence même de la vie ! Alors, que faire lorsque le sommeil de l'un d'entre eux est perturbé ? Vous le découvrirez par vous-même, cependant sachez que j'ai adoré cet aspect de l'histoire. La magie n'est pas bien complexe, mais elle suffit amplement. Quant aux Immortels, ils apportent juste ce qu'il faut de mystère !

--- Une histoire riche en émotions ---

Comme toutes celles qu'a écrites David Bry ! Alors non, je ne suis pas étonnée, mais je suis malgré tout conquise. le Chant des Géants, c'est avant tout l'histoire de deux frères que l'amour d'une femme et l'attrait du pouvoir vont progressivement séparer. Jalousie, colère et enfin haine : les sentiments les plus humains qui soient se cachent entre les pages de ce livre. Heureusement, vous y trouverez également courage, solidarité et même pardon.

Je m'égare, mais c'est avec brio que David Bry a construit ses personnages. Un peu clichés dans les premiers chapitres, ils s'avèrent finalement pleins de contradictions sans que cela n'affecte leur crédibilité.

--- Pas de coup de coeur ?! ---

Plus le temps passe, plus je deviens exigeante. Mais j'ai accepté cette règle du jeu. Après tout, lorsque l'on est passionné, on cherche toujours à trouver mieux que le roman précédent. Bref, je place la barre très haut !

Je tiens donc à évoquer deux bémols. Enfin, surtout un, même s'il se révèlera sûrement insignifiant pour vous : nombre de chevaux tombent sous les coups des hommes, et c'était trop pour moi.

Enfin, j'ai deviné certains aspects de l'intrigue, ainsi que la révélation finale. Ce ne sont pas des défauts à proprement parler, cependant j'aurais apprécié être davantage surprise.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Entre jalousie et amour, il n'y a qu'un pas pour la trahison...


Ici nous sommes dans une taverne où une histoire nous est contée. Il s'agit de l'histoire de l'île d'Oestant où 3 géants dorment et rêvent, mais aussi celle de Ianto et Bran.
Ces deux derniers sont au château du roi de Riveste, mais un évènement tragique va venir entacher cette rencontre.
Et cet évènement va venir précipiter les royaumes dans une guerre sans fin, où tout les prétextes sont bons pour trahir.
Mais surtout les géants vont prendre part, sans le vouloir, à cette mascarade.
Mais pour Bran, qui voit son frère partir à petit feu, il va vite comprendre que d'autres dieux prennent part au conflit.
Sauf qu'il va devoir réagir vite si il veut sauver et sa famille et sa bien-aimée qui est mariée à un autre.
Ah ces hommes, tous les mêmes....


Déception pour ce roman et j'en suis là première étonné. En effet ici tout était réuni pour me plaire.
Récit mythologique, avec des trahisons, des guerres, donc des personnages forts en caractères.
Manque de bol je ne m'attendais pas à un récit comme celui-ci. En effet, nous sommes balancés dès le départ sans préambule, dans des événements dont nous n'avons aucune information. Et surtout nous sommes noyés sous une multitude de personnages dès le départ, ce qui accentue ce sentiment de perdition. Au final nous avons eu des batailles, des trahisons pour vraiment rien.
J'aurai préféré que l'intrigue prenne son temps à être mise en place, même si cela aurait débouché sur un livre d'un certain
nombre de pages conséquent.
Dommage car il y avait beaucoup plus à faire ici avec les géants et les immortels, on ne sais pas grand chose sur eux.
Comme leur provenance, qui ils sont, si ils ont vécu à la place des hommes avant leur arrivée. Et surtout pourquoi rêvent ils du destin des mortels, et comment ces songes interagissent ils sur les humains. L'intrigue autour de la brume qui envahi le territoire était tellement bien, malheureusement elle est retombée comme un soufflet.
Malgré cela j'ai adoré la plume poétique de l'auteur que j'avais déjà découverte avec La Princesse au visage de nuit.
Cette plume lancinante qui vous entraîne au fin fond des batailles, avec des scènes ultra réalistes et détaillées.
L'univers manque de profondeur, nous n'avons pas assez d'éléments pour plonger pleinement dans ce récit.
Peut-être es-ce dû au fait qu'il s'agit d'une histoire qui nous es contée, et donc que les détails importants pour nous, sont passés sous silence. Je m'attendais plus à une histoire sur les géants alors qu'ici nous sommes dans une guerre entre deux frères.
La romance, on la sent venir à des kilomètres à la ronde et surtout on sens des sentiments qui ne sont pas réciproques entre deux personnages. J'aurai aimé voir cette romance qui n'entre pas les clous plutôt que celle de la princesse et du prince.
Cette romance a tout pour être tragique, malheureusement je n'ai pas été touchée plus que cela par le destin des deux jeunes gens.
Je ne me suis pas attachée aux personnages, j'ai trouvé que tous manquais de profondeur.
Certains ont tirés leur épingle du jeu, comme Caem que j'ai trouvé ultra-présent mais trop en retrait de par son statut, j'ai aimé sa loyauté sans faille auprès de son prince et j'aurai voulu une autre fin pour lui qui méritait mieux.
Par contre je ne m'attendais pas à cette fin, celle-ci m'a complément bluffée. J'ai aimé tout de même ce sentiment qui n'a pas quitté le conteur, à savoir se racheter de ces fautes et remettre les choses dans le bon ordre.


En bref, un conte de fantasy où la guerre est de mise. Ce roman est fait pour vous si vous n'avez pas peur d'être noyés sous la multitude de personnages.
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Dire que j'aime les romans de David Bry serait mentir, ce serait comme dire que « j'aime » le chocolat alors que je suis capable d'en manger plus de 500g par jour si l'envie m'en prenait ; ou que « j'aime » les cerises alors qu'il m'arrive d'en grignoter jusqu'à l'indigestion. Je n'aime pas les romans de David Bry, je les encense, les adule, me plonge dedans aussi allégrement que dans une piscine en plein été, les bois comme un diabolo violette sur une terrasse en bord de mer.

Mon avis

Un conteur. Voilà le talent fou dont dispose David Bry et dont il use à sa guise dans cette geste médiévale de toute beauté, où la gloire, l'honneur, le sang, la haine et l'amour se côtoient au milieu des champs de bataille. Au loin, la brumenuit avance, si vide, si glaciale, si pleine de néant que les plus valeureux guerriers s'en trouvent hantés jusque dans les nuits d'hiver, des villages entiers avalés par le noir. Mais c'est bien sur la lande que tout commence alors que deux frères s'enfoncent dans le château du Roi Lothar en quête de réponse. Pourquoi celui-ci a t-il payé des hommes pour assassiner les deux héritiers, Bran et Ianto, alors que les terres sont en paix ? Quelles sont les ombres qui se coulent dans la nuit ?

Cette première confrontation se terminera mal et entraînera une guerre sanglante qui abreuvera les rêves de Fraech. Mais comment se résoudre à tuer quand les raisons semblent insuffisantes et quand un seul regard a suffit à Bran pour s'éprendre de Sile, fille du Roi Lothar et redoutable guerrière ? Où se cache la vérité ? Dans les accents des flûtes magiques qui tirent des trilles aussi bien l'agonie que la beauté, le tragique que le beau ? Dans la colère de Ianto ? Dans les légendes qui habitent ces terres ? Auprès des gardiens des Géants qui se dissimulent si bien dans le rideau des ombres ?

Raconté par deux personnages, l'un conteur dans une taverne, l'autre enchanteur et peut-être l'auteur de tous les drames, le Chant des Géants nous livre une guerre de Troie terrible et sanglante où les scènes de bataille ne sont guère en reste, ainsi que les morts, qui se multiplient, aussi violentes qu'irrévocables. Parce qu'il paraît clair, la première cinquantaine de pages passée, que le destin se joue des héros aussi facilement que la magie, et que les rêves ne sont pas tous voués à se réaliser, même rêvés par les plus valeureux des hommes.

Je l'ai lu d'une seule traite, et la dernière page est arrivée aussi rapidement qu'une claque en plein visage, retentissante, laissant des picotements de tragédie grecque et de légende nordique. le souffle épique et dramatique que David Bry donne à son récit n'en renforce que plus l'aspect conte, geste ou encore mythe qui se dégage de chaque ligne. Pas le temps pour les fioritures, pas le temps non plus pour les voyages, les marches militaires, les petites rencontres entre deux combats ; pas le temps, presque, pour approfondir tous les personnages qui hantent les pages. Parce qu'il s'agit d'une histoire qui s'est faite légende, que l'on raconte au coin du feu, au fond d'une auberge, blottie dans les rêves, et que les rêves sont faits d'ellipses, de quête et de faits glorieux, de larmes, d'amour et de sang versé. J'y suis rentrée avec bonheur et j'en suis ressortie abasourdie, les oreilles vibrantes du chant des épées et des accords d'une flûte dans la brume. Parce que les hommes, souvent, dans leur entêtement, leur douleur et leur haine, ne sont plus que des pantins du destin et à rêver de grandeur, deviennent des chants de gloire et de bataille. Des Chants de Géants.

C'est un coup de coeur.

En résumé

A travers ce nouveau roman, David Bry assume pleinement son style, irrévocablement versé dans les contes et légendes et dans l'art de les raconter. le Chant des Géant est grandiose, comme le sont les légendes, les mythes et tout ce qui peuple notre imaginaire collectif. On y parle de batailles, de gloire, de sang versé, d'amours, de haine et vengeance ; on y parle de brumenuit, d'une flûte dans le noir, et des histoires qui se rêvent ; on y parle de destin et de son implacable chemin. Il ne s'agit pas d'un simple livre, il s'agit d'une geste médiévale au goût de tragédie grecque, d'une guerre de Troie irrévocable, et des rêves des Géants, sans lesquels personne ne rêverait plus.


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