AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 536 notes
5
54 avis
4
80 avis
3
24 avis
2
4 avis
1
0 avis
Un roman choral orchestré par Eulalie, la nièce parisienne, qui interroge son père et ses deux sœurs pour mieux comprendre et connaître son ascendance guadeloupéenne. Le parcours du frère et de ses sœurs se ressemblent ; ils ont tous trois quitté Hilaire, le grand-père, et Morne-Galant pour s'installer à Pointe à Pitre avant de s'exiler en région parisienne. Mais les ressemblances s'arrêtent là et les confidences faites à la nièce et fille mettent plutôt en avant leurs disparités physiques et idéologiques.

Anecdote après anecdote, récit après récit et dans une alternance de voix contraires, l'auteur façonne la trame de leur enfance et jeunesse. Des années 1940 à ce début de 21ème siècle, Sarah-Estelle Bulle donne à voir la modernisation marchande et bétonnée de son île.
Les personnages ont du caractère, des croyances, des obsessions et rien ne les fera dévier du chemin tracé. La langue est mélodieuse et chatoyante, elle flirte avec les sons créoles et se berce du chant lointain des esclaves.


Commenter  J’apprécie          374
Ah fabuleuse Bookycooky qui ne me laisse pas de pauses de lectures avec ses critiques qui donnent tellement envie ! Un beau premier roman qui emmène le lecteur de la Guadeloupe à la métropole et ce, sur deux générations. Tour à tour, les narrateurs sont les deux soeurs et le frère. Chacun voit sa vérité dans les détails. le personnage principal est Antoine, grande femme de par sa hauteur mais surtout de par son caractère comme le découvrira sa nièce. L'auteur réussit le tour de force de nous attacher à tous les personnages, même les secondaires. La langue, les couleurs, la sensibilité, un parcourt sans faute.
Commenter  J’apprécie          352
C'est le titre d'abord qui m'a attiré par sa originalité. Ensuite, j'ai vu qu'il était question de la Guadeloupe, l'île d'origine de mes parents. C'est la nièce qui par curiosité interroge sa tante Antoine ainsi que son père, surnommé Petit Frère et son autre tante, Lucinde. C'est Antoine qui ouvre le bal : elle raconte la rencontre de ses parents, la mort miséreuse de sa mère, son départ vers Pointe-à-Pitre pour chercher la fortune. Les narrateurs alternent ensuite et racontent selon leur point de vue. On s'attarde un bon moment sur les années 60 où la situation devient difficile...
Je me suis un peu retrouvée dans ce roman à pointes autobiographiques, j'ai redécouvert avec bonheur la musicalité et l'humour du créole, les paysages de rêve mais aussi la misère... Ca raconte l'époque de mes parents (à peu près) et je comprends mieux certaines choses. J'ai eu un gros poids sur le coeur quand elle raconte la mort de sa mère... Ca m'a donné envie de savoir plus sur la vie de mes parents là-bas. Un roman qui m'a beaucoup touché !
Commenter  J’apprécie          342
Là où les chiens aboient par la queue devrait vous séduire plus par le thème que par la façon dont l'histoire vous est racontée. En effet, les raisons qui ont poussé les Guadeloupéens à venir en métropole sont peu traitées dans la littérature française.

L'histoire commence à la fin des années 1940 en Guadeloupe, puis se poursuit à Paris. le titre du livre, Là où les chiens aboient par la queue, signifie dans un endroit perdu, au milieu de nulle part, c'est-à-dire là où la famille Ezechiel s'installe.

Hilaire Ezechiel a épousé une blanche, ce qui isole leur famille qui se débrouille comme elle peut. Cette vie ne fait pas l'affaire de leurs trois enfants qui partiront les uns après les autres, d'abord à Pointe-à-Pitre, ensuite à Paris.

Vous apprécierez certainement le thème du livre : l'exode des Guadeloupéens vers la métropole, encouragé par l'État français qui avaient même crée le Bureau pour le développent des migrations (Bumidom).

En revanche, vous trouverez peut-être que l'histoire racontée par une petite-fille d'Hilaire manque de dynamisme. Elle relate les faits au travers des témoignages de son père et de ses tantes, mais j'aurais aimé en savoir plus sur chacun d'eux.

J'ai aussi aimé que ce soit un roman choral : aucun personnage ne se voit de la même façon que sa fratrie.

Lien : https://dequoilire.com/la-ou..
Commenter  J’apprécie          320
Une jeune française d'origine guadeloupéenne interroge son père et ses deux tantes pour reconstituer l'histoire de sa famille.
Leurs souvenirs vont de 1947 à 2006.
Outre une captivante histoire familiale, c'est l'histoire de la Guadeloupe qui nous est contée.
En France, on dit :
un coin paumé, le trou du cul du monde, un village ravitaillé par les corbeaux........
En créole on dit : là où les chiens aboient par la queue.
C'est d'un lieu comme ça là que vient cette famille.

C'est très bien structuré à travers les dires des uns et des autres.
L'écriture est dynamique, directe, vivante, rythmée.
Il en émane une grande authenticité et une véritable sincérité..
On y parle des superstitions, du racisme, d'exil, de métissage, de nuances de peau, des contentieux familiaux, de politique
C'est émaillé d'expressions créoles, de soleil, d'odeurs
Pour un premier roman, très certainement en grande partie autobiographique, c'est une véritable réussite.
Commenter  J’apprécie          301
L'autrice nous évoque la Guadeloupe à travers la famille Ezechiel qui nous raconte ses souvenirs. Dans les années 40, la maman, Eulalie, tient un magasin alors que le papa, Hilaire, cultive ses terres et élève des boeufs. Il distribue aussi l'argent et ses terres à des membres supposés appartenir à sa famille. Ils ont deux filles Antoine et Lucinde et un garçon que tout le monde appelle Petit Frère. Leur maman, épuisée par la vie, meurt assez jeune et Petit Frère ne garde aucun souvenir d'elle à part ce que lui en ont raconté ses soeurs et son père. On sent cette souffrance chez lui notamment dans sa quête d'une photo représentant sa maman mais appartenant à sa tante assez revêche. Adolescentes, les deux soeurs n'aspirent qu'à une seule chose, quitter la maison par n'importe quel moyen. Antoine part pour Pointe-à-Pitre et s'impose chez sa cousine pour l'aider à élever sa fille et faire le ménage. Ensuite, elle ouvrira son propre magasin. Lucinde deviendra une couturière reconnue sur l'île.
On assiste à la transformation de la Guadeloupe pendant et après les Trente Glorieuses, les tensions qui s'installent, le béton qui prend de plus en plus de place dans le paysage, la fermeture des usines, les gens qui partent,....
Toute la partie concernant la Guadeloupe m'a plu mais les personnages un peu moins. En effet, la rivalité entre les deux soeurs Antoine et Lucinde devient vite exaspérante et leur manque de charisme ne les rend pas très sympathiques. Seul Petit Frère tire son épingle du jeu en montrant de l'attention aux personnes qui l'entourent plus qu'à l'argent et la reconnaissance.
Une histoire plaisante à lire mais sans plus... Belle lecture!
Commenter  J’apprécie          307
Une lecture aussi intéressante que surprenante, je n'avais jamais lu de récit sur cet univers. Antoine est une sacrée femme, son caractère, sa force, sa détermination se ressent dans le roman, et contraste avec les difficultés que peuvent vivre les villageois puis les guadeloupéens partis tenter une nouvelle vie en métropole.
J'ai bien aimé le style coloré, chantant, la poésie, le brin d'humour parfois.
Un récit intéressant avec toutefois des longueurs , la fin est beaucoup plus dynamique.
Un premier roman fort réussi qui promet d'autres romans.
Commenter  J’apprécie          290
Avec un titre pareil, je ne savais pas trop à quoi m'attendre...

Cela aura été un moment de lecture bien plaisant en compagnie de la famille Ezechiel de Morne Galant , un petit village en Guadeloupe puis Pointe à Pitre pour finir à Paris où vit la narratrice . La jeune femme qui n'a pas vécu en Guadeloupe demande à ses deux tantes et à son père de lui raconter la culture créole et les histoires de la famille , le récit alterne donc entre les trois personnages .

L'ainée de la fratrie, Appolone de nom de baptême mais appelée Antoine De son nom de savane ( ici dans la campagne sud- girondine on dit un chafre ...) est la plus "colorée" , elle quitte jeune son village pour monter un petit commerce à Pointe à Pitre , les deux autres suivront avant de partir tous à Paris .

Une vision très vivante de la pensée et de la vie antillaise émane de ce roman à la langue imagée et poétique mêlée à quelques expressions créoles , qui pointe du doigt la difficulté de se sentir intégré et l'ambiguïté de l'identité des antillais aussi bien dans les îles où ils sont confrontés au racisme de classe et de couleur de peau qu'en Métropole où leurs espoirs se transforment souvent en galères .
Commenter  J’apprécie          260
Je sais que ce roman a beaucoup plu depuis sa sortie, on me garantissait de passer un bon moment et alors que je viens de le refermer, je suis presque soulagée de l'avoir enfin fini.... Je devais le lire pour pouvoir voter pour le prix des lecteurs des bibliothèques de ma commune car il faisait partie des 5 romans "coup de coeur" retenus..... le seul que je n'avais pas lu, qui ne m'attirait pas, que je n'avais pas envie de lire. Pourquoi ? Je ne saurai vous le dire mais comme je suis consciencieuse dans ce que je fais, je l'ai malgré tout  lu jusqu'au bout (si ce n'avait pas été pour le prix je crois que je l'aurai abandonné). Mais ce qui est étrange c'est que j'aurai du mal à définir ce qui m'a gênée.

A la demande de la nièce (sûrement en partie l'auteure), ses tantes : Lucinde et Antoine et Petit Frère (son père) retracent le parcours de la famille Ezechiel entre Guadeloupe et Métropole. Chacun évoque les souvenirs de leur enfance, de leur père Hilaire qui épousa une béké (blanche) Eulalie Lebecq, trop tôt disparue pour le Petit Frère qui n'en a aucun souvenir et sera à la recherche une partie de sa vie d'une photo pour mettre un visage sur cette mère qu'il n'a pas connue, c'est d'ailleurs lui qui m'a le plus touchée.

De 1947 à nos jours presque 70 ans sont évoqués en partie sur l'île jusqu'à la fin des années 70 puis en métropole, avec les versions de chacun, les chemins de vie, le tout dans une écriture parsemée du parler créole et dont Apollone mais qui se fait appeler Antoine  pour éloigner les mauvais esprits, la tante, est la figure la plus marquante, la plus ambiguë, bien que le désarroi de Petit Frère, son isolement en partie dû à l'écart d'âge avec ses deux soeurs, sa quête maternelle, son amitié avec Yvan sont les passages que j'ai préférés.

La narration polyphonique et le découpage en plusieurs époques ne posent aucun problème, mais je pense qu'au fond je suis restée très à distance des personnages et de leurs histoires.

Je m'attendais peut-être à plus de truculence (il faut dire que le titre interpelle), à une histoire familiale peut-être plus hors du commun, haute en couleur et je n'y ai trouvé qu'une histoire finalement assez conventionnelle si on excepte l'installation à Paris d'Antoine et de son "commerce" près du Sacré-Coeur et je n'ai trouvé finalement qu'une d'histoire guadeloupéenne, semée ça et là des aventures de la fratrie, de leurs différences et des événements politiques et économiques qui ont parfois changé le cours de leurs vies.

C'est assez difficile pour moi de mettre le doigt sur ce qui m'a déplu car je n'ai rien à reprocher à l'écriture ou la construction mais j'ai trouvé qu'il n'y avait pas de "chaleur", de profondeur dans ce récit, je n'avais aucun intérêt pour les personnages, leur devenir. C'est une succession de faits, d'événements vus par les membres de la fratrie mais chacun restant à distance des autres expliquant sûrement leurs relations distendues.

Je ne vais pas épiloguer car je me rends compte que je n'ai pas grand chose à en dire et c'est souvent le cas quand on passe à côté d'une lecture. Ce roman a trouvé son public 

Je l'ai lu, il ne m'a pas convaincue et maintenant je peux voter la conscience tranquille.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          252
Eulalie, une jeune femme trentenaire, née en banlieue parisienne, n'a hérité de la Guadeloupe, terre d'origine de son père, que quelques souvenirs de vacances et son teint doré. Bientôt maman, elle s'interroge sur ses racines et en faisant appel à la mémoire de ce dernier ainsi qu'à celle ses tantes, elle va reconstituer l'histoire de l'île en même temps que celle de sa famille.

L'auteure, Estelle-Sarah Bulle, dont c'est le premier roman, a sans doute trouvé matière à inspiration à travers le vécu de ses ancêtres. Elle nous offre un roman choral où, tour à tour, chaque protagoniste prend la parole. Antoine, l'aînée de la fratrie très débrouillarde, Lucinde, celle qui se désigne comme l'aristocrate et enfin le benjamin que l'on dénomme Petit-Frère (le père d'Eulalie) vont raconter leur enfance à Morne-Galant, un petit village perdu de Guadeloupe à la fin des années 40, suivi de leur départ pour la métropole vers 1960 et enfin leur adaptation à leur nouvelle vie qui, selon chacun, se passera plus ou moins bien. L'auteure rend ainsi hommage à tous ces Antillais qui, encouragés par le gouvernement français sont venus à cette époque fournir une main d'oeuvre nécessaire à l'économie du pays. En suivant cette famille, le lecteur découvre tout un pan méconnu de l'Histoire de la Guadeloupe pendant plus d'un demi-siècle. Cette portion lointaine de terre française ne s'est pas affranchie totalement de son passé marqué par l'empreinte de l'esclavagisme. La ségrégation raciale et la séparation des classes sociales y sont ancrées. Question personnage, Antoine porte le roman à bout de bras. Son caractère de femme forte, indépendante, qui poursuit son rêve, indifférente au "qu'en dira-t-on", est admirable.

Malgré ces points positifs, je n'ai pas succombé à l'enthousiasme général que ce livre a suscité lors de sa parution. Avec un titre aussi drôle et dépaysant, je m'attendais à un voyage extraordinaire et coloré. Malgré la musique du créole que l'auteure ne manque pas d'utiliser (pas assez à mon goût), j'ai trouvé que l'aspect politique et historique prenait le pas sur le romanesque. L'atmosphère générale est plombée en plus par les querelles intestines à la famille.

Un sujet intéressant que j'aurai préféré voir traité de façon plus flamboyante à l'image des couleurs de la Guadeloupe. Mais peut-être n'ai-je dans les yeux que des reflets de cartes postales ? Ma déception se traduit par un 10/20.
Commenter  J’apprécie          242




Lecteurs (1013) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}