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Je suis enfin arrivée au bout de cette lecture. Et je vais encore une fois être à contre courant de l'avis général.
A aucun moment je n'ai accroché à ce roman.

Je ne suis pas sûre que ce soit une fresque familiale : je trouve les 3 récits de la fratrie beaucoup trop indépendants les uns des autres. Certes il y a des événements communs,mais j'ai l'impression que l'auteure fait juste un travail de journaliste recueillant des témoignages, sans prendre le temps de les mixer et retravailler pour en faire une seule histoire. Il n'y a que le dernier chapitre qui regroupe tous les personnages, mais c'était un peu tard pour me réconcilier avec ma lecture

C'est peut-être une histoire de la Guadeloupe pendant une 30aine d'année. Mais dans ce cas il manque encore une fois beaucoup de choses, les histoires ne sont pas replacée dans un contexte historique précis, ce ne sont que des témoignages. Et en plus, cette histoire se fini sur les émeutes de 1967.... et c'est tout... que se passe-t-il après ?

Alors oui, il y a des choses intéressantes, j'ai appris un peu ce qu'était la Guadeloupe à une certaine époque. Mais c'était beaucoup trop d'effort pour en garder si peu de positif.
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On est rapidement transporté en Guadeloupe grâce à la narratrice qui mêle sa vision de l'île de de ses habitants à celui de sa famille. Pas une famille idéale mais une famille qui sonne vraie. On suit ainsi la vie, pas toujours facile, d'une génération entière de guadeloupéens partagés entre l'amour de leurs racines et une métropole porteuse d'espoir et de renouveau.
Un beau sujet abordé que l'intégration de ses populations qui se sentent français mais parfois si différents des gens de métropole.
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Dans une langue coulant comme du miel, un délice, Estelle-Sarah Bulle nous conte, par le truchement d'une narratrice intitulée "La Nièce", les heurs et malheurs d'une famille guadeloupéenne. Son père, surnommé "Petit-Frère", ses deux tantes, Lucinde et Antoine (sic !), sont tous venus en métropole dans l'espoir d'une vie meilleure ou pour fuir une société arcboutée sur des principes surannés, où la couleur de la peau sert de statut social en lieu et place du mérite. Derrière la légèreté apparente du propos, et les histoires captivantes contées par des personnages au destin hors du commun, acharnés à trouver un peu de bonheur contre vents et marées, se dessine une critique en règle de la "créolité". Loin des clichés-bonheur associés à la vie sous les tropiques, que nous délivrent à l'envi séries-télé et officines touristiques, c'est à un constat amer que se livre l'auteure à travers cette saga familiale s'étalant sur soixante années d'histoire guadeloupéenne. le personnage de "Petit-Frère", qui parvint à se réaliser pleinement dans son métier d'infirmier en psychiatrie, ressort avec bonheur, lui qui n'a eu de cesse de concilier créolité et indépendance d'esprit. Un vrai bonheur de lecture…
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Roman choral où trois personnages nous font découvrir leur vie et la vie de la Guadeloupe dans les années 1950-60, dans le récit qu'ils en font à leur fille / nièce, qui rapporte elle-même quelques bribes de sa vie, elle qui est née et a toujours vécu en métropole.
L'écriture est fluide, parfois poétique, toujours agréable à lire mais je trouve que la différenciation par le langage de l'identité des narrateurs est plutôt subtile si bien que j'ai parfois eu l'impression d'un seul narrateur racontant l'histoire de différents personnages.
Les réalités de la vie guadeloupéenne (sur le plan social, économique, rural, urbain, politique, des mentalités etc.) et de l'exil métropolitain sont bien dépeints cependant j'ai trouvé que cela manquait parfois d'épaisseur, ce qui m'a empêché d'être complètement prise par le récit et le destin des personnages (j'ai pensé plusieurs fois à Texaco de Patrick Chamoiseau qui est un modèle du genre et ai regretté de ne pas trouver une force un peu approchante).
Je pense que ce livre peut être une première approche pour des novices curieux de l'histoire des Antilles.
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« Là où les chiens aboient par la queue » : a priori le titre est drôle, on s'attend à une histoire de chiens mal élevés qui ne s'expriment qu'avec leurs fesses 😜
Il s'agit en fait de la traduction littérale d'une expression créole « Cé la chyen ka japé pa ké », équivalente chez nous à « Pèrpète-les-oies», « pétaouchnok »... En somme, une contrée perdue où personne n'a envie de s'aventurer. Pourtant, c'est ici que vit la famille Ezechiel : au coeur de la Guadeloupe, à Morne-Galant. de ce coin de terre brûlé par le soleil, la belle et fantasque Antoine - aînée de la fratrie - s'échappe un jour à 16 ans, sans se retourner.

Voilà comment commence cette saga familiale où c'est principalement Antoine qui raconte ses aventures, depuis les années 40 jusqu'à nos jours. Elle est régulièrement interrompue par Lucinde et Petit Frère, sa soeur et son frère : chacun retrace le destin qui les a menés jusqu'à Paris. Ils sont les enfants d'une Guadeloupe à la fois enchanteresse et misérable, une île en ébullition traversée de multiples ethnies, d'injustices et de violences, et où sévit un racisme latent- plus on a la peau claire, plus on a du pouvoir. Ils deviennent plus tard des exilés parachutés dans une métropole vertigineuse où ils essaient de trouver leur place.
En face d'eux, une jeune femme métisse de 30 ans écoute, intervient : c'est la fille de Petit Frère, elle est née à Créteil et s'interroge sur ses racines. Elle veut immortaliser la mémoire de ses parents.

✨Ce roman polyphonique offre un éclairage édifiant sur l'histoire de la Guadeloupe, sur les tiraillements d'une population peu à peu aspirée par une métropole toute puissante. Il révèle des blessures et des violences soigneusement masquées par les paysages proprets de nos agences de voyage. Il questionne l'ambiguïté du métissage, le racisme, le rapport complexe entre les Antillais et la métropole.
✨Ce qui m'a absolument charmée : l'écriture très fluide, lyrique et mâtinée de créole, ainsi que la fraîcheur d'Antoine, audacieuse, pittoresque, une sorte de fée malicieuse et entêtée. C'est elle qui donne au texte toute son envergure. Au-delà de l'histoire des Antilles, j'ai vu un beau portrait de femme tenace, forte, exemplaire.

Si vous avez envie de connaître les Antillais, de comprendre « cet abord chaleureux masquant à peine des gouffres de fragilité », lisez Là où les chiens aboient par la queue, c'est un vrai beau premier roman.





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Tout d'abord, je dois rendre hommage à la plume d'Estelle-Sarah Bulle que j'ai trouvé particulièrement chantante et colorée, fidèle à la tradition de l'oralité que l'on retrouve dans les contes caraïbéens. Ses bons mots, tantôt drôles, tantôt poétiques, sont au service des souvenirs rapportés au fil des chapitres par les membres de la famille Ezéchiel et rendent le récit particulièrement authentique.

Il s'agit d'un roman polyphonique divisé en courts chapitres qui alternent entre trois membres diamétralement opposés d'une fratrie :

- Antoine : la tante exubérante, provocatrice et emmerdeuse pour certains, mais surtout « business woman » libre et indépendante. Une forte tête crainte et respectée par l'ensemble de la famille ;
- Lucinde : couturière hors pair qui rêve de luxe à la métropolitaine et est constamment tiraillée entre sa fierté insulaire et son envie de vivre dans un monde qui se refuse à lui ouvrir ses portes ;
- Et Petit frère, le père de la narratrice (Eulalie) : le benjamin de la famille, écrasé par l'ombre de ses soeurs. Il grandi sans l'amour de sa mère, décédée en couche, ce qui va déterminer nombre de ses actes.
Tour à tour, chacun livre une partie de son histoire. de leur jeunesse à leurs départs successifs pour la Métropole, on rassemble les pièces de leur vie et on comprend peu à peu ce qui les a amenés là.

Les discours sont plein de contrastes, tout comme la Guadeloupe qui restera, en dépit de tout, leur terre de coeur. L'île et ses paradoxes nous sont racontés : mitoyenneté entre bidonvilles et villas, mélange entre religion et superstitions diverses (« quimboiseurs », sortilèges et « noms de savane »), saveurs venues d'ailleurs, musique et carnaval… C'est ce métissage permanent qui caractérise les îles. Elles se comprennent par leur héritage historique, source de conflits et de passion.

L'autrice s'attarde, en effet, sur ce passé esclavagiste, les inégalités sociales encore prégnantes sur l'île, le développement économique à deux vitesses et peu respectueux des particularismes locaux. Estelle-Sarah Bulle aborde également, par la voix de ses personnages, la délicate question raciale, la dévalorisation des couleurs de peaux les plus foncées au sein même des Antilles, gangrénées par ce passé colonial, où être clair signifie toujours « être sauvé ».

C'est le traitement de cette perte de repères que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Un peuple Antillais « dans l'entre-deux du monde » :

- qui ne puise pas ses origines dans les îles, mais dans un ailleurs oublié (Afrique, Inde, Chine, Syrie, Amériques) ;
- qui ne se retrouve dans aucun modèle et qui tente, vainement, de se raccrocher à des représentations noires-américaines qui ne lui ressemblent pourtant pas ;
- qui, en tant « qu'immigré de l'intérieur », est souvent oublié de la Métropole, en plus d'être confronté à un plafond de verre qui l'empêche de gravir les échelons sociaux.

Ce sont, pour partie, ces facteurs qui poussent de nombreux Antillais à se rendre de l'autre côté de l'océan, à la quête d'un meilleur et qui, une fois partis, ne sont plus reconnus comme des Antillais à part entière. Non-sens pour une population issue du métissage et des allers et venues. C'est la métaphore du jardin créole, où chacun est différent mais s'accorde, que j'ai trouvé si jolie.

Si les problématiques abordées et la plume de l'autrice m'ont fait passer près du coup de coeur, je ne me suis toutefois pas complètement laissée embarquer. En effet, comme précédemment expliqué, il s'agit davantage d'une collection de souvenirs que d'une histoire portée par une intrigue. C'est, je pense, ce qui m'a manqué pour être complètement transportée.

La lecture n'en reste pas moins intéressante et je vous la recommande. En tout cas, j'ai hâte de savoir ce que nous réserve Estelle-Sarah Bulle pour de prochains romans.

En bref : « Là où les chiens aboient par la queue » est un récit lucide et authentique qui aborde la question des origines et de l'identité d'un territoire et qui est porté par une plume savoureuse. Une belle découverte.
Lien : https://thecosmicsam.com
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"La « petite » veut comprendre, savoir d'où elle vient. Elle demande aux mots de son père de sortir de leur gangue de silence, à ceux de sa tante de couler clairs. Quelle est leur-son histoire ? Tableau de trois générations de Martiniquais."
Pierre-Romain Valère
Lien : https://doublemarge.com/page..
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Dans ce roman choral, nous découvrons la vie d'une famille Guadeloupéenne, de 1947 à nos jours, en Guadeloupe puis en métropole.

Hilaire Ezéchiel et Eulalie Leclerc se sont mariés et ont vécu à Morne-Galant, un village somnolant, dont les Guadeloupéens disent en créole : "Cé la chyen ka japé pa ké" : "C'est là où les chiens aboient par la queue". Ils auront 3 enfants : Appolone, Lucinde et Petit-frère.

Eulalie, la fille de Petit-frère, née en région parisienne, est avide de découvrir l'histoire de sa famille à travers les récits de ses tantes et son père.

Apollone se fait appeler "Antoine". C'est une femme que rien n'arrête, belle, fière, indomptable, éprise d'aventure et de liberté.

A 16 ans, elle quitte "Morne-Galant" pour aller vivre en ville, à Pointe-à-Pitre, et monter un commerce. Elle est de la trempe des Marco-Polo et des Madame Claude, des Che Guevarra et des Mandela.

Sa soeur cadette, Lucinde, "aristocrate", est plus soignée, plus raisonnable, moins généreuse.

Petit-frère, le dernier, a été tiraillé entre ses soeurs qui ont réussi à lui faire perdre une année scolaire.

J'ai aimé l'immersion en Guadeloupe, et les personnages truculents, surtout Antoine, forte femme, à laquelle je me suis beaucoup attachée
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Ce livre se lit facilement, un temps je me suis laissé emporter par la verve de l'auteur, cette singulière tante et cette famille Ézéchiel. J'ai retenu un certain nombre de phrases intéressantes. J'ai découvert les événements de 67 en Guadeloupe, aussi que le programme de construction lancé après de passage de De Gaulle en 1960. Et puis petit à petit mon intérêt a faibli, j'ai eu une impression de trop, la tante ne m'était plus sympathique j'ai ressenti une sorte d'accélération pour en finir.
Un peut déçu, d'autant plus que j'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur, fort sympathique, qui m'avait donné envie de lire son roman.
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J'ai adoré la langue magnifique, imagée et brute utilisée par l'écrivaine pour raconter le parcours de vie de son père et de ses deux tantes, tous trois immigrés à Paris pour fuir "l'ignorance et la jalousie"... Je trouve qu'elle donne tout son sel à l'histoire de cette famille et d'une région de France peu présente dans les rayons des bibliothèques.
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