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sur 481 notes
En regroupant les 12 comics de la série Black Hole, parue en 6 volumes chez Delcourt pour la version française, cette intégrale, couronnée d'un Eisner Award en juillet 2006, rassemble plus de 10 ans de travail du génie graphiste qu'est Charles Burns.

Black Hole est un récit intelligent, intriguant et perturbant sur la marginalisation et l'exclusion, qui ausculte à merveille les malaises de l'adolescence dans une Amérique ultra codifiée des années soixante-dix.

Une chronique de jeunes américains mal dans leur peau dans une petite ville frappée par « La crève » : une curieuse maladie sexuellement transmissible qui provoque d’étranges mutations. La parallèle avec l’Amérique contemporaine déclarant le sexe tabou et l’épidémie du sida qui sévit dans les années 80, n’est jamais loin et installe un certain malaise entre la fiction de l’univers de Burns et la réalité de notre société qui exclue la différence.

Burns utilise toute l’ambiguïté de ce mal-être adolescent qui, entre prises de conscience et découvertes sexuelles, trouve souvent une issue dans la drogue et la violence. Sans juger l’usage de drogues telles que l’herbe et le LSD, Burns va exploiter cette toxicomanie prisée pendant cette période aux Etats-Unis afin de développer un univers qui acquiert les allures d’un long trip artificiel.

Une impression qui se retrouve également dans le dessin flottant et tournoyant du maître. A l’aide d’un découpage incroyable et d’un style noir et blanc inimitable, Burns installe une atmosphère glauque et angoissante. Mais tout en faisant naître un mélange de pitié et de répulsion vis-à-vis des malformations progressives des personnages, ce graphisme réussi également à dégager un érotisme gênant lors des rencontres amoureuses reprenant de nombreux stéréotypes de films pubères.

Jouant sur le temps du récit à l’aide flash-backs, mêlant passé et présent et regroupant les différentes tranches de vies au fil des pages, l’histoire va lentement croître en intensité et en richesse, épaississant le mystère et augmentant la noirceur du récit pour une descente aux enfers qui atteindra inévitablement son apogée dans un bain de sang … contaminé.

Etrange dans sa conception, ce chef-d’œuvre angoissant a déjà contaminé d’autres ouvrages (comme « Le roi des mouches ») et devrait encore plonger beaucoup de lecteurs au paroxysme de l’horreur dans un sentiment de profond malaise.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Chris et Keith sont lycéens dans une petite ville des États-Unis, dans les années 70. A première vue leur vie ne diffère pas de celle d'adolescents normaux, entre la découverte de leur sexualité et de différentes drogues, une oisiveté nonchalante et nihiliste propre à cette tranche d'âge, et le passage obligé par l'école, ils tentent de se trouver maladroitement. Malheureusement leur vie va irrémédiablement basculer à cause d'une maladie: la Crève, une MST faisant des ravages chez les jeunes, qui provoque des mutations aléatoires et souvent monstrueuses aux corps des victimes
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Lecteurs et lectrices en quête d'une bande dessinée sympathique et distrayante pour vous détendre, fuyez !

Avec cette plongée dans le quotidien d'une bande de lycéens la plupart du temps sous l'empire de substances illicites et qui se refilent des MST, Charles Burns nous présente un univers malsain qu'on ressent d'abord via les dessins. Loin de laisser indifférents, on aime ou on n'aime pas ces dessins angoissants en eux-mêmes, mais on ne peut pas nier qu'ils collent admirablement à l'ambiance du récit.

Le début est un peu lunaire, ne m'étant pas du tout renseignée sur l'oeuvre avant de la lire je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été un peu perplexe au début, ne comprenant pas très bien ce que je lisais. On raccroche néanmoins rapidement les wagons, à mon sens il manque juste un peu de clarté quant à la chronologie des événements dans les premiers chapitres.

Satire de la jeunesse américaine, oeuvre qui suinte la dépression, la maladie, le sexe, la drogue, Black Hole n'est pas une histoire qui se raconte, c'est une BD qui se lit et qui se vit à travers le quotidien et les délires psychotiques des protagonistes. À éviter pour les dépressifs, à recommander à ceux qui cherchent un récit simple et poignant. Je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde, mais à titre personnel cette oeuvre laissera une marque, c'est certain.

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Une petite ville de banlieue bien proprette, sa communauté d'habitants bien sous tous rapports, où tout le monde connait tout le monde et son lycée avec, bien entendu, son lot d'adolescents à la dérive. 💜

Le décor est à peine planté, que déjà, ça sent la teen story horrifique à plein nez ! 😅

- Il faut dire que le trait de Charles Burns est à lui tout seul une invitation au mystère et aux contes morbides. 🖤 -

Vous ajoutez à ce tas d'adolescents livré à lui-même, une MST extrêmement contagieuse, ayant la particularité de provoquer des mutations physiques aléatoires et plutôt difficiles à masquer, et BAM, vous avez une histoire bien sordide et dérangeante à souhait ! 💊

Que feriez-vous si une bête erreur d'adolescent, un simple moment de faiblesse face à la tentation, avait le pouvoir de ruiner votre vie et votre santé au point de vous rayer de la société du jour au lendemain ? 😵

Sans espoir de traitement ni de rédemption ? 😨

Portant chaque jour un peu plus le stigmate de cette erreur sur votre corps et votre visage... 😱

Quel choix vous reste-t-il ?
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Back Hole qui signifie « Trou noir » en Français, nous emmène dans les années 1970 et au beau milieu de la banlieue de Seattle au Nord-Ouest des États-Unis.

Lors d'un cours de dissection en sciences naturelles, Keith Pearson a une forte et sombre prémonition et fait un malaise.
Plus tard, alors qu'il est avec ses amis dans un bois où ils ont l'habitude de se retrouver, ils font la découverte d'un petit campement dans lequel plusieurs personnes semblent vivre. Keith en aperçoit une avec un visage complètement difforme et rempli de pustules.

Il s'avère que les adolescents de la ville subissent une maladie transmissible par les contacts sexuels et préfèrent se cacher, se retirer de la société lorsqu'ils l'attrapent puisque, visiblement, aucun traitement n'existe et les symptômes sont irréversibles.

Dans le même temps, des meurtres se perpétuent….


L'atmosphère de cet album est glauque de par les dessins noirs et blancs mais aussi du fait que l'auteur nous dépeint une jeunesse qui s'adonne aux toxiques à toute heure du jour et de la nuit.
Je n'ai pas vraiment accroché même si le sujet de base m'intéressait.
C'est fascinant et déplaisant en même temps….
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Un ressenti mitigé sur ce titre. A la fois je comprends la reconnaissance critique dont le titre bénéficie, mais il n'a pas fonctionné sur moi.
L'aspect sociétal du titre est bon, mais la caractérisation des personnages ne me touche pas. Je reste trop indifférent pour ces derniers malheureusement.
Mais je reconnais au titre une approche dans le discours qui pousse à la réflexion et une forme de mise en avant de sujets importants pour les adolescents d'aujourd'hui.
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Dans la ligné des premiers Stephen King ou David Lynch pour l'ambiance américaine glauque des années 70. Il réussi l'exploit de bien finir le bouquin. Très humain, sur les choix qu'on peut faire.
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Années 1970, banlieue chic d'une grande ville américaine. Une nouvelle maladie commence à faire des ravages chez les adolescents du coin. "La Crève" (ou "The teen Plague" aka "La Peste des ados" ou "Le Fléau" en VO) touche tout le monde, a des effets plus ou moins fort et surtout, se transmet par contact des fluides corporels. Imprévisible, elle va transformer les rapports de force entre les adolescents. Voilà le pitch de départ de cette bande dessinée dense.
Une jeune fille est en soirée au bord de l'eau, avec ses amis lorsqu'ils décident de taper un bain de minuit. Lorsqu'elle en enlève son haut, ses amis y découvrent, horrifiés une immense plaie qui suit sa colonne vertébrale.Et soudain, elle se réveille, haletante avant de s'arracher la peau du visage, muant comme un serpent. le ton est donné, il va falloir s'accrocher pour aller au bout de ces 300 pages.
A travers cette histoire, c'est bien sur le mal-être adolescent qui est traité. En détruisant la hiérarchie existante entre les adolescents, qui deviennent tous de potentiels malades, Charles Burns mets un coup de pied dans la fourmilière de la bien-pensante américaine. Ils sont tous remis au même niveau, ils sont tous malades, ce qui entraîne une inversion des rapports de force lorsque c'est les plus débrouillards qui prennent le contrôle, mettant les autres "au pas". Les codes sont détruits, un nouvel ordre est établi entre les sains et les malades mais aussi, entre les malades eux-mêmes.
Lien : http://thegingersreading.blo..
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J'ai choisi cette BD totalement au hasard à la bibliothèque car il y avait un coeur indiquant qu'elle avait été un coup de coeur en 2007. Bien m'en a pris, cette bande dessinée, a obtenu, en 2006, le Prix de l'Eisner Award du meilleur album est un bijou !


Dans la banlieue de Seattle au milieu des années 70, une étrange épidémie frappe des adolescents. Elle se transmet par contact sexuel et se manifeste de différentes façon chez celui qui en est atteint. Elle peut les défigurer totalement ou générer des tares plus facilement dissimulables. Par contre une fois la maladie contractée aucun retour en arrière n'est possible ...


C'est un formidable témoignage sur ce que vivent et ressentent les adolescents. Leur mal être et leur angoisse qui les font souvent bifurquer sur des voies parallèles afin de fuir, leur désir d'indépendance et de liberté, l'ennui qui semble souvent les atteindre, leur nonchalance, mais aussi leur cruauté sans compter celle des adultes auxquels ils sont confrontés. Nous avons là un formidable portrait de cette période que nous avons tous vécu et pour le coup c'est un voyage dans le passé qui nous est offert !


C'est avec un petit serrement que l'on voit ces adolescents suivre des voies parallèles que ce soit avec une musique qui paraissait à l'époque transgressive, Bowie mais aussi et surtout en plongeant dans l'alcool et les différentes substances illicites afin de s'évader. Effectivement c'est à un véritable voyage sous forme de trip auquel nous avons droit tout au long du livre qui m'a mis mal à l'aise car suivre des ados shootés en permanence c'est tout de même un peu dur vous en conviendrez ! C'est aussi l'époque du sida qui est évoqué par ce biais avec tous les tourments qui l'entourent.

Le graphisme est stupéfiant. Tout l'album est en noir et blanc et il y d'énormes aplats noirs. le décor est réduit au strict minimum et les personnage très réaliste. le tout contribue à rendre l'atmosphère lourde et réel.
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Ca m'amuse ( un peu ) de voir dans d'autre critique la mise en avant de la non narration de ce chef d'oeuvre. Ici on touche à l'esprit et à ses afflictions. On touche à l'idée de Kafka quand il compose la métamorphose: comment rendre physique et palpable les affres de la souffrance psychique.
Pari réussis !
Outre le thème de l'adolescence toujours passionnant car le sujet y est au plus haut de sa perception au choses, esthétiquement parfait de bout en bout, fort et tres incarnés pour un livre "beau".
Ca rappel des choses ( Lynch ( une fois de plus Kafka ), la méprise de Nabokov, ....) et c'est bon...

Lien : http://www.mortenson.fr
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