Fantastic Four Visionaries, tome 4

Ce tome comprend les épisodes 258 (septembre 1983) à 267 (juin 1984) de Fantastic Four, l'épisode 4 de la série Alpha Flight (également disponible dans Alpha Flight Classic 1) et l'épisode 10 de la série The Thing (également disponible dans The Thing Classic 1).

L'épisode 258 est resté dans les annales des Fantastic Four (FF en abrégé) pour sa couverture (du papier jaune déchiré par la main gantée de Victor von Doom) et son sujet (une journée dans la vie du monarque de Latveria). Il comprend également la première apparition de Kristoff Vernard, aussi connu sous le nom de Kristoff von Doom).

Épisode 259 - Johnny Storm et Ben Grimm se battent contre Tyros (ex-Terrax, l'un des anciens hérauts de Galactus). Pendant ce temps là, Susan Richards choisit une maison en banlieue, puis vient à leur aide, alors que Reed Richards est mystérieusement absent (épisode 260). Ensuite elle aide Namor à sauver Marrina des griffes de The Master, avec le support d'Alpha Flight (AF 4). Épisode 261 - Ben, Johhny et Sue partent à la recherche de Reed et ils sont aidés par Uatu (l'Observateur sur la Lune qui a, pour une fois, l'autorisation d'intervenir et d'agir). Dans l'épisode 262, John Byrne (en tant que personnage dans l'histoire. C'est la deuxième fois qu'il s'intègre dans le récit ce qui est à la fois une continuation de ce que faisaient Stan Lee et Jack Kirby, et une marque de manque de modestie.) est transporté par Uatu sur la planète où se tient le procès de Reed devant une assemblée d'extraterrestres peu amènes qui l'accusent d'avoir laissé la vie sauve à Galactus.

Épisodes 263 et 264 - Cette histoire se concentre plus sur Ben Grimm et Johnny Storm, ce dernier retrouvant son occupation de pilote de voiture de courses. C'est l'occasion de retrouver Mole Man et de découvrir Alden Maas, l'homme qui voulait sauver la terre. le lecteur assiste également à l'avancée de la grossesse de Susan Richards.

The Thing 10 - John Byrne invite le lecteur en compagnie d'Alicia Masters, à une promenade dans Central Park pendant laquelle Ben se souvient de la réaction des premiers êtres humains qui l'ont vu après sa transformation par les rayons cosmiques. Cette scène se déroule juste avant le départ pour le monde du Beyonder dans Secret Wars.

Épisode 265 - Dans cet intermède, Peter Petrusky (Trapster, un vieil ennemi des FF) s'introduit dans le Baxter Building en l'absence des FF. Sue est aux premières loges pour assister au retour des superhéros sur terre. Alors que Sue est sur le point d'accoucher la tension monte à la clinique, Alicia Masters raconte une aventure de Sue, Ben et Johnny à Jennifer Walters (She-Hulk), dans l'épisode 266. Épisode 267, Susan Richards a commencé son travail pour accoucher et Reed a besoin de l'aide d'Otto Otavius pour gérer les radiations émises par le futur nouveau né.

En tant que scénariste, John Byrne continue de faire feu de tout bois, tout en conciliant le coté famille des FF et les aventures cosmiques. Il mêle les éléments traditionnels (pour ne pas dire historiques) de cette série (Doctor Doom, Silver Surfer, Uatu, Trapster, Mole Man) avec des éléments nouveaux (Kristoff Venard, Alpha Flight pour une petite page d'autopromotion, She-Hulk). Ces histoires conservent un petit coté juvénile où se mêlent un sens du merveilleux qui ne s'est pas émoussé et des sentiments systématiquement exacerbés. Elles comprennent un sens remarquable du grand spectacle et de l'aventure premier degré. Il n'y a finalement que l'épisode d'Alpha Flight qui fait tâche avec un méchant vraiment trop méchant et trop générique.

En tant que dessinateur et encreur (tous les épisodes, sauf celui de Thing dessiné par Ron Frenz - bof, bof - et le numéro 266 dessiné par Kerry Gammil et encré par Byrne), John Byrne continue d'apporter un grand soin à la mise en page et aux angles de vues. Il commence à plus aérer ses pages, avec parfois seulement 4 cases par page, et à supprimer les décors sur une page entière. À nouveau, je regrette parfois ces visages un peu trop lisses et habités par des expressions exagérées. Pour le reste, c'est vraiment des illustrations agréables à regarder et à lire. Elles sont faciles à déchiffrer avec une forte densité de courbes qui sont douces à l'oeil. Byrne a un vrai sens de la composition pour mettre en avant les superpouvoirs dans ce qu'ils ont de plus impressionnant. À part quand il s'exonère de décors, il garde également le sens du détail qui agrémente la composition. L'intérieur de la maison de banlieue des Richards ressemble à un véritable aménagement.

Ce qui fait également plaisir à l'oeil, c'est la capacité qu'à Byrne d'évoquer le style de ses illustres prédécesseurs. Harvey Rupert Elder (Mole Man) semble sortir du crayon de Jack Kirby, et Namor évoque irrésistiblement Bill Everett (pour un résultat un peu étrange, mais très séduisant). Malheureusement cette inspiration montre ses limites pour les décors techno-futuristes. Là où Kirby se servait de ces décors pour composer une toile de fonds proche de l'abstraction, Byrne aligne des traits plus ou moins significatifs pour un remplissage peu convaincant.

Ce tome regorge d'inventivité et d'énergie pour des histoires parfois un peu simple, souvent débordant d'émotions à fleur de peau (un peu fatigant à la longue), avec des dessins vraiment sympas, même s'ils manquent parfois de souffle. John Byrne continue d'explorer avec les FF dans Fantastic Four Visionaries 5 (FF 268 à 275, FF Annual 18, et Thing 19).