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EAN : 9782930607948
48 pages
Les Carnets du Dessert de Lune (29/10/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Entretiens avec Jean-Pierre Canon, libraire bouquiniste à Bruxelles pendant plus de quarante ans à l'enseigne de La Borgne Agasse. Cet entretien réalisé peu avant sa disparition en janvier 2018, relate son parcours de libraire, ses rencontres, amitiés et correspondances avec de nombreux auteurs (Pirotte, Ceupens, Dhôtel...) et revient sur la littérature ouvrière dont il possède un fonds extrêmement riche et... >Voir plus
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Dans l'odeur des livres et le parfum du papier d'Arménie.
Jean-Pierre Canon - Serge Meurant - Frédérique Bianchi. Photographies Daniel Locus. Genre : Entretiens. Avant-Propos Serge Meurant. Collection Pousse-Café. Format 14 x 20 cm. 50 pages imprimées sur papier Bouffant et PrintSpeed. Editions Les Carnets du Dessert de Lune. 2018. ISBN 9782930607948. 6 €

Tous les bibliomanes de Bruxelles et de Liège, de Namur et d’Anvers, se souviennent avec émotion de La Borgne Agasse, la fabuleuse bouquinerie du regretté Jean-Pierre Canon, disparu en 2018. Son ami Serge Meurant a recueilli ses confidences à l’hôpital, sauvant ainsi de l’oubli quelques pépites. Libraire d’ancien pendant quarante ans, passant de la rue Saint-Jean à la rue de la Tulipe, Canon – quel patronyme pour ce fervent anarchiste & pacifiste ! – apprit son métier dans l’ombre d’Henri Mercier, le libraire de La Proue qui recevait les surréalistes rue des Eperonniers. Dans ses entretiens, Canon évoque ses passions : les Tziganes, la littérature prolétarienne (Poulaille, Malva), ses amis Pirotte et Dotremont – tout un monde évanoui. Et les livres, sa raison de vivre dans son antre parfumé au papier d’Arménie où tintinnabulait une clochette ramenée de Grèce. © Christopher Gérard in Revue Générale 3, mars 2019

Serge Meurant, poète, et Frédérique Bianchi se sont entretenus avec ce libraire-bouquiniste vraiment pas comme les autres, à l’expérience quasi mythique. N’a-t-il pas correspondu avec Henry Poulaille, préfacé Neel Doff, conservé dans ses caves nombre de correspondances d’écrivains, reçu poètes et romanciers à son enseigne, Pirotte, Dhôtel… ? Le petit volume de 48 pages, au-delà des photos (e.a.d’André Dhôtel), est édité dans une très belle typographie (American Typewriter) qui donne à la lecture ce surcroît d’intérêt et d’esthétique. On plonge dans ces entretiens comme on fouille dans les caisses de livres à la quête du volume rare, ou précieux, ou introuvable ailleurs. L’Agasse, du wallon, est une pie et, l’auteur ne le précise pas, aussi un morceau de terrain agricole mal hersé (laisser des agasses). La boutique, chère à Perec, la boutique d’envol des mots, la boutique pourvoyeuse de merveilles (de Twain à Pirotte, en passant par la littérature prolétarienne – fer de lance de la bouquinerie, qui en est à sa quatrième adresse bruxelloise) recèle des trésors. Le livret le rappelle, avec une dose de fraîcheur, d’histoire littéraire et de convivialité. Car notre libraire est un hôte évident. © Philippe Leuckx in https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/

Testament d'un libraire. Jean-Pierre Canon libraire bouquiniste à Bruxelles pendant plus de quarante ans est décédé en janvier dernier, ses amis auteurs, lecteurs, libraires, éditeurs, … tous amoureux des livres l’ont accompagné lors de son dernier séjour à l’hôpital où il leur a fait cadeau du bilan d’une vie passée au milieu des livres. C’est un véritable testament littéraire qu’il a livré à Serge Meurant et Frédérique Bianchi qui le publient dans cet opuscule avec des photographies de Daniel Locus. « Il nous fit don à travers nos conversations d’un héritage précieux, d’une parole vive, celle d’un résistant. Il nous raconta, au fil des jours, l’histoire de ses librairies, sa passion pour les livres, ses rencontres, ses amitiés ». Jean-Pierre Canon raconte comment il a commencé dans le métier avec un maigre stock de livres avancés par un ami, comment il s’est développé sur des niches où il y avait peu de concurrence, notamment la littérature prolétarienne dont il est devenu un des plus grands spécialistes et le propriétaire d’un fonds d’une grande richesse. Mais ce qui ressort surtout de cet entretien c’est sa passion pour les livres et pour ceux qui les écrivent. Il a reçu de nombreux auteurs pour des séances de signature ou simplement pour des visites amicales. J’ai ainsi retrouvé dans cet ouvrage de nombreux auteurs dont j’ai eu le plaisir et la chance de lire au moins un bout de texte. Je ne m’aventurerai pas à essayer d’en faire la liste, c’est un véritable survol de ma vie de lecteur que j’ai effectué en lisant ces quelques pages. J’ai retrouvé André Dhôtel que j’ai découvert adolescent et Christine van Acker dont j’ai lu un roman il y a quelques années seulement, toute une vie de lecture qui défile dans les propos de Canon. Mais ce qui m’a le plus ému dans cet entretien, au-delà de l’échange, au-delà du témoignage, au-delà de la passion des livres et même au-delà de la complicité qui semble lier les protagonistes de cet entretien, c’est la grande amitié qui les réunit autour d’une même passion. Des vieux amis discourant autour d’une pile de livres et de leurs verres de bière mais le poète le dit beaucoup mieux que moi dans ces quelques vers placés en exergue de cet entretien :

« Face à face, sans parler, / Nulle parole, un sentiment immense, / Le sac de livres est ouvert sur le lit, / La pluie tape sur le prunier en face du store ». Ryokan

Tant qu’il restera des libraires et des bouquinistes comme Jean-Pierre Canon capables de transmettre leur passion avec un tel enthousiasme, le livre aura encore de beaux jours devant lui même si certains lecteurs, comme moi, n’osent pas entrer dans l’antre du bouquiniste de crainte d’acheter trop de livres. L’odeur des vieux livres peut-être une addiction fatale pour le passionné de lecture. © Denis Billamboz in https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54584

Parler d’un ancien libraire c’est réveiller de vieux souvenirs… De beaux poèmes… Des textes jaunis par la lumière… Dans le coin, près du bureau, le libraire somnolant, comme endormi, tel un  sous-marin en expédition. Parce qu’il n’y a pas d’ouverture. « Dormir parmi les livres, et rêver d’un jour ensoleillé ». Errer dans la librairie de La Borgne Agasse c’était croiser Bosco devisant avec Giono. Errer dans les rues de la ville à la recherche des anciennes adresses,… Rue Saint-Jean d’abord, puis à Ixelles rue de l’Athénée, rue de la Tulipe, enfin rue Anoul. La Borgne Agasse : c’était un repaire de livres, un repaire d’amis, à l’écart des modes, qui respirait l’amour vrai de la littérature, la liberté d’esprit, le goût des chemins de traverse, l’art de vivre en marge. Quelque quarante pages suffisent à redonner vie à la mémoire, à l’envie d’ouvrir enfin le livre oublié. Le livre d’entretiens avec Jean-Pierre Canon libraire de La Borgne Agasse par Serge Meurant et Frédérique Bianchi s’y prête… sous la lumière des photos et illustrations qui l’illuminent. © Willy Lefevre, https://lesplaisirsdemarcpage.wordpress.com/

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