C'est au détour d'une conversation avec un ami que j'ai découvert l'oeuvre de l'auteur-illustrateur
Samuel Cantin. Dès le premier chapitre de son roman
Vil et misérable, j'étais conquise et je riais aux éclats. Donc, après avoir dévoré ses deux premiers romans graphiques (
Phobies des moments seuls – 2011 et
Vil et misérable – 2013), j'attendais avec impatience la parution du suivant. Je me suis procurée son dernier livre, Whitehorse : première partie, au début de la session universitaire d'automne. C'est pourquoi lorsqu'il nous fallut choisir un livre pour en faire la critique dans le cours SCI6344, il me parut tout naturel de sélectionner ma dernière lecture de loisir.
Le ton humoristique de l'ouvrage est sans contredit l'aspect qui m'a le plus plu dans Whitehorse. Porté par des dialogues franchement bien tournés, l'histoire est riche de sarcasme et d'autodérision envers une société dans laquelle je peux me retrouver. L'humour de
Samuel Cantin est crue, éclaté et souvent malaisant. Whitehorse met en scène des personnages aux personnalités polarisées qui, lorsqu'ils se croisent, donnent lieu à des situations désopilantes. Les blagues et les sous-entendus humoristiques sont toujours bien construits et atteignent leur cible sans tomber dans la facilité. le plaisir de lire a été ici atteint, car je me suis surprise à rire tout haut à plus d'une reprise.
Le second aspect du livre qui m'a le plus plu est l'utilisation que fait l'auteur de la langue. Whitehorse étant une bande dessinée, la majorité du texte se trouve à être du dialogue. Les conversations sont maniées avec brio, avec un ton juste bien équilibré entre le langage populaire et le langage plus soutenu. Au détour d'un dialogue sur la littérature philosophique, on peut lire un ‘Crisse chus cave' bien placé qui m'arrache sans contredit un sourire. le jeu entre les différents niveaux de langage m'a ravi.
Bien que j'aie dû m'attarder pour trouver un aspect négatif au livre, j'ai tout de même réussi à souligner un point : les illustrations des visages des personnages m'ont légèrement incommodée au début de ma lecture. Vous remarquerez que les yeux des personnages sont vides (sans pupilles) et que les nez sont souvent représentés par un triangle noir opaque, particulièrement celui du personnage principal. Cette manière particulière de dessiner les visages accrochait un peu ma lecture au début, mais je dois avouer que j'ai passé bien vite par-dessus et que j'associe maintenant ces illustrations à une marque signature de l'auteur.