La harpe d'herbes

Court roman extrêmement subtil et poétique : deux vieilles femmes, en conflit avec une troisième dont elles partagent la maison, trouvent refuge dans un arbre accompagnées d'un jeune adolescent.
Cela donne un récit un peu onirique, envoûtant, qui ressemble beaucoup à un conte.
J'ai follement aimé le personnage de Dolly Talbo, qu'on découvre sexagénaire, mais que sa fraîcheur et sa créativité rendent atemporelle, ancrée pour toujours dans une jeunesse candide telle une fleur curieuse qui s'ouvre à la vie.
C'est un récit où vibrent les couleurs, les végétaux, les éléments (orages, averses, vent). Tout bruisse de mille rumeurs.
Je me suis étonnée, tant l'oeuvre est subtile et profonde, vibrante et sensible, qu'un homme ait pu écrire une chose pareille. C'est "Alice au pays des merveilles" en moins cérébral, c'est une onde aux mille répercutions.
N'ayant lu de Truman Capote que "De sang froid".... je ne le pensais pas capable d'un tel prodige. Mais l'auteur avait plusieurs cordes à son arc.
... il me revient cependant, en parcourant sa bibliographie, que j'avais lu il y a bien longtemps "Un petit déjeuner chez Tiffany". C'est un souvenir fugace, mais agréable.
Rien de comparable pourtant à mon coup de foudre pour "La harpe d'herbes".

Probablement le roman de l'auteur qui s'inspire le plus de sa vie et dans lequel il a réellement versé une partie de lui-même.
Ici, le narrateur est un jeune orphelin prénommé Collin qui a été recueilli par deux soeurs, toutes deux vieilles filles, Véréna et Dolly Talbo. Alors que Véréna est sévère et représente en quelque sorte «l'homme» de la famille, Dolly, elle est d'un naturel plus rêveur, parfois même à la limite de la stupidité mais a un coeur en or. Elle prépare des potions à base d'herbes pour soulager certains maux qu'elle vend par correspondance. Vivent également avec eux leur bonne, Catherine, une jeune femme noire.
Un beau jour, une violente dispute éclate entre les deux soeurs et suite à cela, Dolly décide d'allaer vivre dans une maison perchée sur les arbres, emmenant avec elle Catherine et Collin. Ce roman raconte donc leur aventure bucolique et les sens que cela réveille en eux.
Magnifique roman de Truman Capote où l'on ressent bien les blessures de l'abandon. En effet, même si l'auteur n'était pas orphelin, il a lui-même été abandonné par ses parents, qui revenaient cependant le voir de temps à autre, et confié aux soins de vieilles tantes. Ce récit est empli de poésie et l'écriture de Capote délectable. À découvrir !

Collin Fenwick, jeune orphelin est confié à deux cousines de son père, vieilles filles, Verena et Dolly Talbo. Il y a aussi l'édentée, Catherine la domestique noire (qui se dit indienne), qui complète cette originale famille.
Verena est sévère et égoïste, elle possède à peu près la moitié de la ville et la dirige d'une main de fer, tandis que Dolly est d'une nature plus douce, plus rêveuse, plus extravertie et ne sort presque jamais de chez elle.

À la suite d'une dispute entre les deux soeurs, Collin, Dolly et Catherine fuguent et s'installent dans une cabane perchée dans un arbre, au-delà d'un champ de hautes herbes balayées par le vent.

Ce bref roman est une oeuvre mélancolique qui recèle de moments poétiques et tendres. Truman Capote nous offre en fait une fable plus profonde qu'il n'y paraît sur la difficulté d'être soi-même, c'est un pur moment de bonheur et de poésie et d'humour à passer en compagnie de ces Robinsons.

Il m'avait échappé ! Et je le regrette, car c'est pile le type de livres que j'adore relire tellement plein de poésie et baigné d'un humour fin comme je ne me rappelle pas en avoir lconnu chez Truman. Cette histoire est un bonbon d'une époque merveilleuse, celle de la formation, de ce regard précis d'un ado sur des événements improbables, de cette incroyable galerie de portraits des gens du Sud dessinés avec tant d'amour et de grâce. L'histoire est légère comme nous en fermant le livre. Merveilleux Capote !

Une pépite. En parallèle intéressant pour celles et ceux ayant aimé Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. En effet qui s'est inspiré de qui??

LA HARPE D' HERBES de TRUMAN CAPOTE
Le jeune Colin vit avec deux soeurs qui l'on recueilli, Verena, austère et déplaisante, et Dolly, éthérée et passionnée par les plantes et les herbes. D'ailleurs elle fabrique une potion supposée soigner l'hydropisie que Verena vend par correspondance. Un jour de dissension entre les 2 soeurs, Dolly quitte la maison avec Colin et Catherine, la servante noire. Et ces trois personnes vont s'installer dans un arbre!
Un roman plus dans le style des Domaines Hantés que de Sang Froid. On retrouve toute la poésie, toute la finesse d'écriture de Capote. On est aux confins du merveilleux, du conte initiatique pour Colin. Bien des personnages attachants dans ce livre au fin fond d'une Amérique rurale auxquels Capote insuffle un souffle poétique. Les talents de Truman Capote sont décidément multiples.

Il y a des livres qu'on croise par hasard, qu'on découvre avec curiosité, et pour lesquels on se prend de tendresse effrénée. Cet ouvrage en fait partie. Je n'avais jamais rien lu de Truman Capote (sans doute à cause de son patronyme ^^ ) et je le regrette profondément, car j'ai découvert un monde qui me plaît beaucoup en lisant ses mots. Ce monde, c'est celui de Collin, un jeune orphelin élevé par ses deux tantes: Verena, la tête froide, et Dolly, faible d'esprit, mais riche de coeur. Dolly qui n'a qu'une seule richesse, qu'un seul trésor, une vieille recette médicale. Dolly qui sait regarder les choses et les gens pour y voir le meilleur. Dolly qui entend les voix des morts souffler dans la harpe d'herbes. Dolly qui, à l'aube, quitte la maison pour ne pas perdre complètement la tête...
Tous ces personnages, d'autres aussi, sont campés avec beaucoup de finesse, de gentillesse, et peut-être qu'ils vous plairont aussi.

Livre choisi par hasard. Je ne connais rien. Pas même l'auteur. le nom m'est familier pourtant. Grand auteur américain ? Grand nom de la mafia ? Qu'importe, j'ouvre ce livre à l'inconnu comme on se jette dans l'aventure. Je ne sais pas à quoi m'attendre à chaque page et c'est délicieux. Je n'en attends rien. D'ailleurs, c'est ce livre qui est délicieux quand on n'en attend rien. C'est bien écrit, on se croirait avec les personnages. J'ai l'impression d'avoir été là, moi aussi, étendue dans un champ d'herbes sauvages balayées par le vent. de quoi parle ce livre ? Je ne sais pas vraiment. Il me fait penser à une chanson de Joe Dassin, à certains autres romans américains que j'aime beaucoup. Il se lit vite, il rend heureux, ça me suffit.
Lien : https://joy369.unblog.fr/

Un livre assez difficile à trouver, en particulier en V.O. Extrêmement bien écrit, il me donne envie de lire et relire tout Capote. le coeur de l'intrigue me rappelle « Le Baron Perché » d'Italo Calvino (qui a été écrit bien plus tard), mais, alors que le livre de Calvino est un essai philosophique un peu barré, le court roman de Capote est plutôt une ode à l'enfance, ou disons une sorte de roman initiatique (même si le narrateur reste très effacé). Et comme dans pas mal de romans sur le sujet, on s'aperçoit très vite que les « enfants » sont plus raisonnables que les adultes ou, plutôt, qu'ils savent reconnaitre et apprécier les choses vraiment essentielles.
Ce livre me rappelle également (désolé pour l'anachronisme) certains passages de Joyce Carol Oates (ou de Steinbeck), à savoir un amour de la nature américaine (ici, l'herbe des indiens, si vous ne connaissez pas je vous conseille un coup de wiki, vous verrez qu'avant d'en faire un champ géant de maïs il y avait au centre de l'Amérique une biodiversité étonnante), et une certaine désillusion quant à ses habitants, pas meilleurs que les autres habitants de la terre, car quand ils ne sont pas cassés par la vie, ils sont lâches, voleurs, intolérants à la différence, et parfois violents. Mais heureusement pas tous ! Et d'ailleurs le livre se garde bien d'être manichéen puisque parmi les héros perchés dans l'arbre, Catherine est loin d'être parfaite, et il est difficile pour nous d'aimer pleinement ce personnage. Bref, beaucoup de nuances dans
ce beau roman.