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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Enfin un ouvrage sérieux et foisonnant sur le sujet de l'éthique animale (et pas que...), et qui a le mérite d'aborder des sujets complexes en philosophie, politique et économie sans que l'auteur ne nous fasse sentir qu'il nous abreuve de son savoir et ne nous impose sa vision du problème. Dans "No steak" déjà, Aymeric Caron avait brillamment abordé le problème de la nourriture carnée (élevages intensifs, d'où pollution, d'où souffrance -pour les animaux comme les humains destinés à manger de mauvais produits ou exploités à les "fabriquer"-) et défendu une alimentation végéta*ienne. Il va plus loin ici en traitant de l'antispécisme (le mot vient d'entrer dans Le Robert, c'est dire son actualité) : est antispéciste celui qui considère toute forme de vie sur un même pied d'égalité. Humains, animaux non humains, mais aussi les plantes, tout être vivant sur Terre est doté d'une intention de vivre, et doit donc être respecté pour cela. On voit donc que le problème va bien plus loin que le simple fait de ne pas manger d'animaux ou de ne pas les exploiter. Humains, animaux, tous ont le droit et le devoir de profiter de leur vie propre, sans, si possible, être dommageable aux autres et à la planète qui est le havre de cette vie. Aymeric Caron convoque (avec la rigueur qu'on lui connaît dans la citation de ses sources) penseurs, philosophes, scientifiques, politiques pour montrer que l'antispécisme est le seul avenir possible pour l'homme et ses "partenaires de vie" (ça, c'est de moi ;-) ). Il pointe du doigt les écueils de l'écologie actuelle (qu'il rebaptise "écologie molle") dont les représentants politiques sont plus préoccupés par leur place dans un gouvernement qui, entre autres, défend le nucléaire (voir Jean-François Placé, modèle du genre). Il va même jusqu'à donner des propositions (car le livre n'est que ça, des idées, certes face à une évidence - n'en déplaise aux détracteurs de l'auteur) pour un nouveau modèle démocratie qui ne serait pas qu'anthropocentriste. Tout un monde à refaire en somme, que d'aucuns jugeront peut-être utopique, mais un livre dont les politiques feraient bien de s'inspirer s'ils veulent qu'un jour, il y ait encore des personnes sur cette planète polluée, surexploitée, mourante, pour les élire !! Vous découvrirez un écrivain profondément humaniste, avec beaucoup d'humour (aussi) et de passion, bien loin de l'image qu'il a été obligé de donner dans l'émission de Ruquier. Fon-da-men-tal !!
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Ce livre est super pour la centaine de pages que j'ai pu lire, je l'ai abandonné car je suis trop sensible pour les exemples donnés dans ce livre. En revanche ce livre devrait être mis entre les mains de tous ! L'auteur tient à sa cause et ça se voit dans les lignes de ce livre. Il faut parfois appuyer là où ça fait mal pour que les gens comprennent !
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Plus qu'une prise de position pour l'abolition de l'élevage et contre la discrimination des animaux, il s'agit d'une réflexion sociologique, politique et économique de notre société.
Très bien écrit et sourcé.
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De l'humilité à la honte, une réflexion morale passionnante *****
Page Facebook : Pascale Bookine
Blog: pascalebookine.eklablog.com

« Antispéciste » est un livre que l'on referme avec un sentiment d'urgence, celui de tout effacer et de remettre sur pied une société à l'agonie, malade de sa vacuité et de son anthropocentrisme. le titre et la personnalité médiatique de l'auteur pourraient laisser penser qu'il s'agit d'un plaidoyer pour les animaux mais ceci n'est que partiellement vrai, tant l'ouvrage va au-delà de cet aspect. Il a le mérite d'allier sensibilité, réflexion d'ordre intellectuel, philosophie morale et projet politique, servi en cela par un discours clair, intelligible et intelligent, sans fioritures.

Ce livre peut être qualifié de révolutionnaire en ce sens qu'il bouscule les idées reçues auxquelles nous avons été biberonnés depuis toujours et dont nous ne sommes même plus conscients qu'elles nous ont été imposées. Il engendre un changement de perspective aussi radical que le fut la révolution copernicienne, grâce à une analyse qui ne peut qu'interpeller à défaut hélas de convaincre tout le monde.

Aymeric Caron a parfaitement saisi et exprimé, pour les avoir éprouvées, l'indignation et la douleur des amis des animaux, peu compréhensibles pour certains. A propos de la mort du lion Cecil et des massacres de dauphins aux îles Féroé, il écrit ceci : « La flèche qui a transpercé les muscles de Cecil nous a frappés au coeur, et les lames qui découpent la chair des cétacés s'enfoncent dans notre peau. Nous sentons les couteaux qui sanctionnent nos nerfs. La détresse de ces animaux est la nôtre. Nous ne voyons pas les cadavres d'anonymes représentants de l'espèce « dauphins » et de l'espèce « lion ». Non, nous nous émouvons devant des mamans et des bébés massacrés, nous rendons hommage à un chef de tribu assassiné ».

Outre cette profonde compassion à laquelle on pouvait s'attendre, «Antispéciste» suscite une réflexion d'ordre moral et intellectuel passionnante, illustrée notamment par le célèbre et fascinant dilemme du tramway. L'ouvrage est d'une grande richesse, aidé en cela par des références à de grandes figures connues ou moins connues, que ce soient Schopenauer, Théodore Monod, Henry David Thoreau ou encore Elisée Reclus, suscitant ainsi l'envie d'en savoir plus et de lire ces auteurs.

Le contenu est trop dense pour être résumé aisément et je me bornerai dès lors à partager quelques réflexions qui m'ont paru essentielles : le parallélisme entre le spécisme (discrimination à l'égard des autres espèces sans justification, du seul fait qu'elles ne sont pas la nôtre) et d'autres injustices profondes tels le racisme ou l'esclavagisme, les chiffres terrifiants de l'exploitation animale sous toutes ses formes, une réflexion sur l'absurdité d'une société qui porte aux nues ses dieux du stade, une dénonciation du consumérisme excessif (« Les biens que l'on achète, dès lors qu'ils ne répondent pas à des besoins essentiels, ont surtout deux fonctions : nous faire exister socialement, et nous consoler du vide de notre quotidien. ») ou encore la critique d'un système capitaliste servi par des « politicards inintéressants » et qui broie tant les hommes que les animaux non humains, courant ainsi aussi sûrement à sa perte que la civilisation de l'île de Pâques.

«Antispéciste» nous fait osciller entre la honte de ce que nous infligeons (directement ou par nos comportements de consommateurs) et l'humilité de nous souvenir qu'indépendamment de notre arrogance et de notre « propre importance imaginée » (Carl Sagan), nous ne sommes dans l'univers qu'un « point bleu pâle ». Face au terrifiant constat d'échec de notre système (« Notre monde crève d'un sérieux d'autant plus pathétique qu'il fait semblant de croire à la solennité qu'il s'est inventée »), Aymeric Caron propose un bouleversement radical mais plein de bon sens de notre (dys)fonctionnement, avec en ligne de mire la seule chose qui vaille la peine : par l'intelligence du coeur, la réconciliation de l'homme, de l'animal et de la nature. Car après tout, « l'humanité ne s'est embellie qu'au rythme des révoltés »…

Un ouvrage d'une grande richesse morale et didactique, qui satisfera tant la curiosité intellectuelle que la sensibilité blessée et que je vous recommande vivement.
Lien : http://pascalebookine.eklabl..
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Je crois que toutes les critiques précédentes s'étalent assez sur le contenu du livre. Pour ma part je dirai juste que j'ai beaucoup aimé, je l'aurai pensé un peu rébarbatif (500 pages quand même ou presque je sais plus) mais non, ça se lit comme un roman, c'est super intéressant et même si t'es un peu branché sur le sujet t'apprends pas mal de choses. perso j'ai trouvé qu'il ménageait pas grand monde et ça j'apprécie beaucoup, ça change des courbettes diplomatiques que l'on pratique beaucoup de nos jours.
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Vous savez, lorsque vous lisez un ouvrage il vous arrive de vous arrêter sur une phrase qui vous interpelle, de par sa beauté, son impétuosité, sa vérité ou tout simplement par ce qu'elle a trouvé un écho dans votre coeur ou votre raison. Ces phrases deviennent parfois des citations plus ou moins connues selon le sujet qu'elles abordent, le milieu concerné ou la corde sensible qu'elles touchent. Certaines citations sont connus de part le monde. Elles voyagent et interpellent les gens de tout bord, toutes origines, toutes religions ou toutes opinions politique confondues.

Ce livre est une citation à part entière. Chaque phrase questionne et met le doigt sur l'essentielle. Et si chaque sujet abordé par l'auteur l'est de manière purement scientifique et logique il n'en est pas moins qu'il se dégage de sa plume une beauté épurée admirable. En sus d'être efficace.
Le style de l'auteur n'a rien de poétique, de rocambolesque. Il n'est en rien maniéré ou romantique mais au contraire honnête et authentiques. Pas de tournures trompeuses ou d'entourloupes. L'écriture de l'auteur est belle par sa sincérité et la vérité qui en découle, par son intensité et sa logique implacable.

Soyons humble et honnête avec nous même pour changer. Laissons là le déni et reconnaissons nos erreurs. Il n'est de plus grand sage que celui qui admet s'être trompé et avoir consciemment, ou non, mal agit dans le passé mais qui regarde l'avenir avec les yeux grands ouverts de celui qui veut continuer d'apprendre pour mieux oeuvrer. La quête de vérité est peut-être semée d'embûches médiatique, politique, financière..., mais n'est nullement inaccessible. Au XXI siècle la recherche, la science et la technologie sont devenues tellement sophistiqués et pointues qu'il n'est plus possible de les dénigrer, de les éviter ou de nier les évidences qu'elles avancent. Aujourd'hui la vérité est accessible à tout a chacun, il suffit de la vouloir.

Aymeric Caron expose clairement et de manière flagrante, la compréhension du monde actuel en se basant sur les dernières études scientifiques ou les dernières avancées technologiques pour traiter tous les sujets qui sont d'actualité comme le racisme envers les personnes n'ayant pas la même couleur de peau que vous, les affronts violents faits aux femmes ou aux homosexuelles, la torture des animaux non humains, l'exploitation éhontée des enfants, l'extermination de minorités contre quelques billets, etc, etc

Ces sujets qui sont encore aujourd'hui cruellement fréquents et dominant dans cette société et sur tout les continents, n'intéressent malheureusement plus que les philosophes. Hors Aymeric Caron souhaite faire entendre la voix de tous ces individus discriminés pour leurs différences, leurs faiblesses, leurs malléabilités ou tout simplement pour leur complaisance, en étayant ses arguments de manière logique. Les faits sont là, et tous les contres arguments violemment bombarder pour assommer les plus crédules sont démantelés par de simples vérités scientifiquement irréfutables. Il n'est plus question de brouiller les pistes avec de fausses excuses ignobles et sectaires.

Mais ce livre ne s'arrête pas là. Il n'est pas question que du respect et de la considération d'autrui et de la remise en questions des codes sociaux culturels actuelles, mais également de fonctionnement. Fonctionnement de la politique, de la génétique, de la philosophie et bien d'autres sujets, tous si différents en apparences et pourtant tous liés dès lors que la vérité pose les bases d'une compréhension nouvelle, saine et intrinsèque.

Personne n'est parfais et ne le sera jamais. Mais il est également indéniable que quels que soient les limitations intellectuelles et physiques de chacun, il est toujours possible de mieux faire. Libre à chacun d'ouvrir ou non sa conscience.

Ce qui m'ennuie en revanche dans cet ouvrage c'est le titre. Il est à double tranchant, car s'il m'a effectivement permis de trouver ce livre, parce que je savais ce que je cherchais et que je connaissais le terme, je trouve que ce titre est trop restrictif. Honnêtement combien de personne encore dans le monde n'ont jamais entendu parler de ce terme, antispécisme ? Une bonne majorité il me semble. C'est pourquoi je trouve dommage que l'auteur n'est pas trouvé un titre plus sociétaire ou du moins rajouté un sous-titre plus détaillé. Car s'il est clair qu'il est question d'antispécisme dans son ensemble, l'auteur aborde quantité de sujets qui pourraient intéresser également les carnistes, les spécistes ou les animaloseptiques. Et force est de reconnaître que peut d'entre eux liront ces pages en raison du titre trop limitatif, trop opposé à leurs principes. Et ne voulant pas déroger à la règle du déni qui les guide ils n'oseront probablement même pas lire la quatrième de couverture pourtant plus explicite.

Ce livre est en soit une source honnête du savoir. Il devrait être accessible dans chaque bibliothèque municipales ou CDI scolaires pour que chacun ait un accès aisé à des bases saines et pour que les choix de vie de chacun soient le fruit d'une réflexion personnelle non d'une manipulation des plus corrompus. Il n'est pas question de mysticisme ou d'idéologie religieuse fantasque mais bien d'un accès à une compréhension réelle de la vie qui, soyons honnête, est bien trop souvent entravée par les grands de ce monde qui ne souhaitent surtout pas que le peuple commence enfin à réfléchir.
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