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4,05

sur 1712 notes
Ce titre fait partie de ceux que je n'aurais pas acheté si l'on ne me l'avait pas conseillé, alors merci Anne-Sara. Il est classé dans les romans policiers mais il faut savoir qu'il se passe dans la fin des années 1896 au début de New York. L'atmosphère est lourde, grise, engluée dans les bas-fonds de certains quartiers. L'enquête sera menée par un "aliéniste", Lazlo Kreisler, qui va s'entourer d'amis dont un chroniqueur criminel, ainsi que d'autres personnes attachés à ses expériences. le préfet, Théodore Roosevelt, sera l'instigateur de cette recherche hors du commun. Je suis assez éprise de ce style de récit où l'on ne voit le jour que lorsqu'on lève les yeux du livre.

- "Note de l'auteur : Avant le XXe siècle, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire étrangers, non seulement au reste de la société mais aussi à leur propre nature. Les spécialistes qui étudiaient et traitaient leurs pathologies étaient connus sous le nom d'aliénistes."

Les pouvoirs publics d'alors ne se sentent pas concernés par les meurtres barbares de jeunes enfants "particuliers". Voilà pour l'histoire.
Il y a ici plus de 570 pages de recherches, de détails, précisions, perceptions sur l'âme humaine, mais aussi d'incroyables descriptions de cette Amérique à cette époque ainsi que la non considération de ses immigrés.

- "Un paysage d'échoppes fermées par des volets coulissants défilait de part et d'autre de Delancey Street et semblait nous escorter vers le front de mer, juste au-dessus de Corlears Hook, les bas-fonds du Lower East Side, où se regroupaient les cahutes et les taudis les plus pouilleux. Une macédoine de cultures et de langages se combinait pour donner au quartier sa couleur immigrée…"
- "Mais ici, rien ne semblait anormal, pas plus la danse du linge gelé que le ballet furtif des spectres qui désertaient les noirs pas de portes pour s'aventurer dans les allées obscures, vêtus de sombres hardes, foulant de leurs pieds nus l'amalgame verglacé d'urine, de suie et de crottin qui couvrait le sol…"

Un beau coup de coeur pour ce récit et son auteur, j'ai été emportée par l'histoire et l'écriture dès le début et je ne manquerais pas d'aller farfouiller dans ses autres textes.

"Un monde digne d'Eugène Sue. Avec l'ombre de Sherlock Holmes qui plane, non loin de celle de Jack l'Eventreur." Jean-Luc Douin.
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Découvert lors de sa sortie chez Pocket, L'Aliéniste fut un énorme coup de coeur. Caleb Carr signe là un roman formidable et complexe, alliant le thriller au roman historique, une étude psychologique et un précis sur les débuts des méthodes criminologiques.
L'histoire se déroule dans le New-York de 1897. Un crime atroce et hors norme est perpétué sur un jeune garçon. le Préfet de police Théodore Roosevelt, qui deviendra quelques années plus tard le 26ème président des États-Unis, met sur pied une cellule d'enquête officieuse pour trouver le coupable. Cette fine équipe comprend le narrateur, dandy journaliste, Sarah fine mouche et dotée d'un caractère fort, des jumeaux policiers à l'allure maladroite mais au point en matière de nouvelles sciences criminologiques. Et bien sûr Laszlo Kreitzler, l'aliéniste du titre. Thérapeute aux méthodes décriées. Un personnage atypique, ténébreux et totalement fascinant.
Chacun apportant ses atouts et sa réflexion, ils vont partir du crime et de la victime pour déterminer la personnalité du tueur. Profileurs avant l'heure.

Ce roman est un régal. L'enquête est passionnante et nous fait découvrir les premiers recours à la science (chimie, psychologie, etc) dans une enquête, à commencer par la poudre révélant les empreintes digitales. Caleb Carr aborde aussi le bertillonnage, processus d'identification créée par le Français Bertillon. L'intrigue se focalise surtout sur la détermination du psychisme meurtrier. C'est à une véritable plongée dans cet esprit malade que Laszlo invite ses partenaires.

L'auteur dépeint avec brio le New-York fin de siècle, qu'il s'agisse de ses bas-fonds les plus sordides aux salons huppés, ses gangs organisés par un dandy dangereux et racé.
L'écriture parachève les qualités du roman en étant dynamique et teintée d'ironie dans la bouche du journaliste (j'ai en tête les paris sur accidents pris par les convives du restaurant Delmonico's).

Parler de L'Aliéniste m'a donné envie de me replonger dans cette atmosphère si particulière qui s'en dégage. Je crois que je vais céder aux plaisirs de la relecture.
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L'aliéniste, mon tout premier du romancier Caleb Carr, une oeuvre qui m'a conquis très vite, malgré le caractère effrayant que peut avoir ses 500 pages en petit caractère.
L'histoire, aussi sordide soit-elle, est captivante. L'auteur nous plonge avec envoûtement dans un New York sale est dangereux, exactement comme je me l'imaginais à cette époque, et nous transporte dans cette histoire macabre.
Ce roman nous permet également de comprendre les débuts de la psychiatrie moderne, à savoir, pourquoi certaines personnes font-t-elle ce qu'elles font.

Une phrase du livre que j'ai particulièrement aimé, et qui décrit je trouve très bien le roman : «Selon Kreizler, nous autres, américains, n'avons jamais cessé de courir. Quand personne ne nous regarde, que nous sommes seuls face à nous-même, nous courons, toujours aussi rapides et peureux que naguère, pour fuir les ténèbres que nous savons cachés derrière la porte de tant de foyers apparemment sans histoires, pour fuir les hantises greffées dans la cervelle des enfants par ceux-là même que la nature leur dit de croire et d'aimer , nous courons, plus pressés et plus nombreux encore, vers le mirage de ces potions, de ces médications, de ces prêtres, de ces philosophies qui nous promettent de terrasser nos frayeurs et nos cauchemars, et qui nous réclament, en échange, une dévotion servile. »
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L'aliéniste met en scène un personnage obscur, aux faux airs de Sherlock Holmes, un psychiatre européen immigré aux États-Unis et dont les théories dérangent à l'époque où l'on considère la folie innée, Laszlo Kreizler. Pour ce médecin, les actes des gens dépendent le leur enfance, de ce qu'ils ont vécu, ils deviennent ce qu'ils sont et ne naissent pas ainsi. Il cherche alors à comprendre ces hommes et ces femmes qui commettent des actes innommables, ne juge pas et considère que temps et écoute peuvent en faire d'autres êtres humains.

A ses côtés, Caleb Carr met en scène un éminent personnage historique qui nous est plus connu, à nous Français, pour son poste de Président des États-Unis d'Amérique que pour ses quelques années en tant que Préfet de police de New-York, à savoir Théodore Roosevelt. Par l'intérmédiaire de ce personnage, l'auteur introduit un réalisme historique certain, puisqu'il campe l'intrigue dans un contexte de dénonciation de la corruption qui faisait rage à l'époque dans la police new-yorkaise. On découvre la ville à la fin du 19e, avec ses beaux quartiers et ses bouges, ses malfrats à la solde du parrain du coin et ses grands travaux qui participent à la métamorphose de la ville.

Pour nous relater l'enquête qu'ils vont suivre, l'auteur a créé un narrateur qui va participer tout aussi activement aux recherches en la personne d'un journaliste. C'est lui qui aura la charge, au lendemain de la mort de Roosevelt en 1919, de raconter au monde comment, dans le secret d'un immeuble sur Broadway, quelques hommes et une femme tentèrent de brosser un portrait d'un meurtrier, portrait qui devait leur permettre de mettre la main sur l'homme qui effrayait toutes les familles du coin...

Avec quelques scènes d'action, très légère, mais surtout une grand attention portée à la construction de la psychologie du meurtrier, L'aliéniste est un excellent roman noir, avec des personnages bien trempés, attachants pour certains, qui vous transportera directement dans un New York en pleine mutation, plus noir et plus impressionnant que ce que j'en imaginais déjà...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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New York, fin du 19ème siècle. John Moore, reporter au New York Times, est appelé d'urgence par son ami le Dr Kreizler, précurseur de la pyschologie, suite à la découverte macabre du corps d'un enfant mutilé, sur les bords de l'East River.

Le lecteur est tout de suite embarqué dans une course poursuite pour identifier le tueur en série qui se cache derrière ces meurtres et deviner la cible, le lieu et le jour de son prochain meurtre.

Dans les ruelles d'un New-York en pleine ébullition, découvrant le monde des immigrés, des lieux de prostitution, côtoyant Theodore Roosevelt, Laszlo Kreizler, JP Morgan, balbutiant dans mes investigations, admirant les déductions amenant petit à petit nos enquêteurs à dresser la psychologie de notre homme (ou femme, qui sait...), tremblant lorsque les événements ne se déroulent pas exactement comme prévu, j'ai passé un très bon moment (si tant est qu'on parler de bon moment, lorsqu'on découvre des corps d'enfants mutilés, assiste à des autopsies macabres,...).

Un excellent roman sur les prémices de la psychologie criminelle. Palpitant !
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Il arrive parfois que certains livres vous marquent.
L'aliéniste fait partie de mes livres qui m'ont laissé quelque chose.

L'histoire relate la chasse à l'homme menés par un aliéniste, le Dr Laszlo Kreizler, un journaliste, John Moore, une secrétaire, Sara et deux inspecteurs, les frères Isaacson.
Là, rien d'exceptionnel pour un thriller.
Les crimes sont particulièrement atroces, des meurtres d'enfants prostitués.
Mais dans ce genre de littérature, il faut s'attendre à cela.

Non, je pense que, ce qui m'a marqué, c'est les personnages et plus particulièrement le Dr Kreizler!
Quel personnage!
Avec son humanité, ses talents d'orateurs, sa perspicacité, ses observations mais aussi ses théories!
En prenant par exemple, des personnes accusées de crimes à son service afin de les réinsérer dans la société, estimant qu'ils avaient des circonstances atténuantes.
Leur passé, et plus précisément leurs blessures, ont d'après lui, joué un rôle dans leur comportement.
Thèse qu'il défend tout au long du récit.
Ce concept a fait du chemin depuis mais l'histoire relaté datent de 1896.

Les personnages secondaires comme Marie, Cyrus ou Stevie, les trois membres du personnel du docteur ne sont donc pas dénué d'intérêt non plus. Chacun d'entre eux à son histoire, ses failles et cela leurs donnent une profondeur.

Enfin, il y a le rôle que la psychologie joue dans ce roman.
On en trouve souvent, me direz-vous, dans les thrillers, mais peut être pas de cette manière là.
Beaucoup d'explications, de théories, de débats et finalement peu d'action.
Cela peut rendre la lecture fastidieuse, il est vrai.
Mais, pour ma part, j'ai trouvé cela très intéressant!

Livre que je recommande donc!

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Un sérial killer, les balbutiements de la police scientifique (découverte des empreintes digitales, la graphologie, la recherche du profil psychologique de l'assassin), un voyage à New-York au 19èmes siècle....
Un thriller tel que je les aime.... Je n'en dirai pas plus toutes les critiques sont élogieuses.
J'ai adoré à lire...
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Au-delà de l'aspect thriller gore, ce roman est aussi une agréable chronique du New York de la fin du 19ème tant sur son organisation sociétale que sur le développement de ses infrastructures.
L'enquête est également prétexte à nous faire partager les balbutiements du profilage de façon didactique.
Bref, un thriller tranquille et intéressant
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Lorsque le corps d'un jeune prostitué assassiné avec une violence sans nom est découvert à New York, Theodore Roosevelt - alors préfet de police - décide de faire appel à deux de ses plus vieux amis, Lazlo Kreizler et John Moore. John est un journaliste à l'esprit affûté et Lazlo est un aliéniste, un médecin spécialisé dans les maladies mentales. Ce dernier est également adepte de théories modernes et révolutionnaires qu'il va utiliser pour attraper le meurtrier. Constituant une petite équipe discrète, il va travailler sur l'enquête d'une façon qui semble s'approcher énormément de ce qu'on pourrait appeler le profilage..


Cela faisait une éternité que j'avais envie de lire ce roman dont j'avais entendu énormément de bien. Sa réédition aux Editions Presses de la cité m'a permis de découvrir enfin Caleb Carr et son fameux Lazlo Kreizler et je dois dire que je suis totalement séduite.

Lazlo Kreizler - le fameux aliéniste - est un personnage fascinant, on croirait un héros de la série Esprits Criminels rejeté cent ans en arrière, ses déductions et ses analyses étant profondément perspicaces pour l'époque. C'était très intéressant de voir la façon dont ses collègues et les policiers en général le traitaient, comme un véritable charlatan, un sorcier ou un médium n'auraient pas de réputation moins crédible à leurs yeux. Ses co-enquêteurs sont tout aussi attachants, leurs maladresses et leurs défauts les rendant très crédibles, très accessibles. On s'accroche à leur petit groupe, on préfère l'un ou l'autre mais ils forment un tout vraiment touchant, je me suis réellement attachée à chacun d'entre eux.

L'enquête m'a tout aussi séduite, peut-être même plus si c'est possible. Visiter les quartiers malfamés du New York de la fin du dix-neuvième était une expérience des plus intéressante.. et assez dégoûtante je dois dire. Que d'horreurs et de saleté, l'auteur ne nous épargne aucun détail pour rendre l'expérience des plus véridique. On est plongés dans la fange des vilains quartiers, on côtoie tenancières de bordel et enfants prostitués, le tout comme si c'était incroyablement.. normal. On s'y fait, à force, mais la plongée du début est étonnante.

A côté de ça, le gros point fort du roman est sans aucun doute cette possibilité de découvrir les débuts du profilage ainsi que d'autres façons d'enquêter qui semblaient révolutionnaires et totalement ridicules aux policiers de la vieille école, c'est-à-dire presque tous. Victimologie ou empreintes digitales, on découvre les balbutiements de nombreux outils qui semblent tout à fait classiques de nos jours. Certains passages étaient tout de même un peu longs, souvent quand nos enquêteurs citent et re-citent des extraits d'articles de psychologues célèbres mais c'est relativement gérable.

L'enquête concerne des meurtres particulièrement choquants, il faut le dire. Je ne le conseille pas à ceux qui n'ont pas l'estomac bien accroché, les détails scabreux sont présentés de manière bien détaillée, sans faux-semblant. C'est très prenant et j'ai adoré voir nos héros patauger dans la boue pour pouvoir découvrir le meurtrier. Le grand dénouement était très bon et le chemin jusque là encore plus.

Une incroyablement bonne découverte donc! J'ai été absolument séduite par ce roman de Caleb Carr et je n'ai qu'une envie: lire la suite!
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Que d'humanisme et d'intelligence de la part des personnages principaux. Que de courage pour oser suspendre à ce point ses jugement et ses pulsions de vengeance vis-à-vis de monstres prétendus. Ce pour tenter de comprendre l'humain, l'enfant qui demeure enfoui au loin, et comment certaines causes terribles peuvent produire certains effets plus terribles encore par une alchimie complexe, tordue ou hasardeuse.
Je ne parle pas de l'écriture de l'auteur, de son style ou de ses intentions car j'ai trouvé l'histoire, les personnages et le propos tellement forts qu'il ne me reste que cela. Quand l'auteur fond aussi naturellement dans son oeuvre, c'est qu'il est Grand.
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