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sur 1746 notes
Un livre magnifique. Un mélange de deux thèmes passionnants. D'abord, le cheminement spirituel de l'auteur, ses relations tumultueuses avec la religion, les expériences de vie, ses hauts et ses bas. Toujours dans une grande tolérance, une ouverture d'esprit exceptionnelle.
Et puis la vie de Jésus et l'analyse des évangiles, avec un recul phénoménal. Croyant ou non, ce livre offre un éclairage fabuleux sur la religion. Il m'a marqué!
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Raconté de maniere touchante. Une belle oeuvre
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Ce livre est incontestablement le meilleur que j'ai jamais lu. L'enquête à laquelle nous invite l'auteur, Emmanuel Carrère, après avoir alléché le lecteur par le récit de sa propre et courte expérience religieuse, est un parcours passionnant dans les méandres les débuts de la chrétienté. Tout y est, le questionnement, les recherches, les siennes et celles des autres, les références historiques, les hésitations , les doutes, les absurdités, le bon sens et l'incompréhensible, tout est disséqué, sans complaisance, ni faux semblant, avec une honnêteté et parfois, une autodérision rafraîchissante!
On apprend tellement de cette lecture qu'il faut relire le livre plusieurs fois pour essayer de ne rien rater! Pour ma part, je l'ai lu 3 fois et je le relirai, car c'est une magnifique histoire, celle de nos racines judéo-chrétiennes, celle que tous ceux qui se posent les questions existentielles basiques se doivent de lire. L'auteur n'essaie pas de nous influencer, son honnêteté et son impartialité sont exemplaires. son style est d'une simplicité et d'une fluidité qui rend cet ouvrage facile à lire malgré la richesse du sujet!
Dommage que le Prix Goncourt n'ait pas récompensé cet extraordinaire travail. Il le méritait absolument.
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J'avoue, je cale. Je vais (essayer de) finir. Cela sera mon chemin de croix. J'en suis à la page 160 environ.
Un écrivain, c'est lui qui l'affirme, nous parle (surtout) de lui. Il ne s'aime pas, encore qu'il se proclame intelligent. Il vient de se convertir, il va même - suprême effort - jusqu'à ingérer le corps du Christ. Passionnant, mais presque. La description qu'il nous fait de lui est celle d'un parisien pharisien. le bobo qui s'interroge sur sa foi ou en l'occurrence sur sa non-foi programmée. Je suis tombé deux fois de mon oreiller, mais jamais deux sans trois. Il faut que je m'accroche aux branches de l'olivier, le monsieur va nous parler de Jésus en accentuant le cul de poule sur la seconde syllabe. Que n'a-t-on pas dit ou écrit sur le Sauveur triste ? Heureusement qu'Il est ressuscité, sinon Il s'agiterait sempiternellement dans sa tombe en lisant tous les marchands du Temple qui se sont remplis les poches en parlant de Lui. Courage, lisons.
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Un bien curieux récit qui mêle confession, fiction et exégèse, irritant et sincère, séduisant par sa finesse, que l'auteur aurait pu sous-titrer « Dieu, moi et Luc ». Carrère nous dit sans morgue ni modestie : « Au moins deux tiers des lettres de Paul, selon les critiques les plus sévères, sont bel et bien de lui. Elles expriment sa pensée aussi directement que ce livre exprime la mienne » (p 206). Son livre commence par un prologue où il nous prévient qu'il a échappé à l'église et à la psychanalyse (voir p 25 la relation pince-sans-rire de son échange avec Roustang sur le suicide). Suit un chapitre intitulé « Une crise », qui raconte un engagement religieux aussi brutal que celui de Claudel derrière le pilier de Notre-Dame, mais réversible : « Oui, bien sûr, on peut dire que je me suis converti parce que je désespérais, mais on peut dire aussi que Dieu pour me convertir m'a accordé la grâce du désespoir. C'est ce que je veux penser, de toutes mes forces : que l'illusion, ce n'est pas la foi, comme le croit Freud, mais ce qui fait douter d'elle, comme le savent les mystiques. Je veux penser cela, je veux le croire, mais j'ai peur de cesser de le croire. Je me demande si vouloir tellement le croire, ce n'est pas la preuve que, déjà, on n'y croit plus » (p 118-9).

Puis viennent les chapitres « Paul », « L'enquête » et « Luc », et malgré la première citation, c'est bien à Luc, « le seul goy de la bande des quatre », que Carrère s'identifie, même et surtout s'il ironise à son propos : « Luc monte en épingle quelques recrues de rang plus élevé, des Romains en particulier, mais Luc est un peu snob, enclin au name-dropping, et tout à fait du genre à souligner que Jésus n'était pas seulement fils de Dieu mais aussi, par sa mère, d'une excellente famille » (p 188-9). Nous entrons alors dans un roman psychologique qui met en scène Luc, le voyageur et le témoin omniprésent, qui oppose Pierre et Jacques, qui ont le goût du quotidien, des hommes et de leurs modestes espoirs, et Paul qui ne croit qu'aux idées (« vies minuscules contre théologie majuscule »), qui oppose aussi l'église de Jérusalem et la religion des gentils, les fondateurs des églises d'Asie et de celle de Rome, « l'église de la circoncision et celle du prépuce ». Il ne faut pas retenir seulement l'ironie de l'auteur, mais aussi sa pénétration autour de l'idée centrale et décevante de la résurrection, tributaire de la proximité attendue de la fin du monde et du jugement dernier, ou sur les paradoxes de la morale (l'intendant chassé, les talents, les ouvriers de la onzième heure, le fils prodigue) : « Les lois du royaume ne sont pas, ne sont jamais, des lois morales. Ce sont les lois de la vie, des lois karmiques » p 566.

Le livre est magnifiquement documenté, parfois sèchement pédagogique (« Voilà, vous savez ce qu'il faut savoir sur Q » p 403) ce qui fait accepter ses hypothèses, ses métaphores et ses symboles. L'auteur rappelle aussi souvent que nécessaire que c'est son récit, son scénario, acceptable comme fiction ou séquence plausible par certains lecteurs, inacceptable par d'autres, mais qui fait la dynamique et la séduction de son livre. Commencé dans la dépression, il s'achève dans un épilogue panoramique coquettement sous-titré « Rome, 90 - Paris, 2014 », qui mêle aux anecdotes des pages superbes sur Jean.

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J'ai aimé et je conseille ..... Pourtant, au début du livre, je me suis demandé un peu dans quelle aventure je m'embarquais (400 pages tout de même! ... et je suis loin  d'être un spécialiste des Évangiles...).
Quelques éléments cependant pour étayer ce ressenti:
- Emmanuel Carrère, comme dans tous ces livres parle beaucoup de lui même. Mais dans ce livre, c'est plus que bienvenu, puisqu'il fait référence à ses 3 années de chrétien à 100% ("obsessionnel") , puis à l'évaporation de sa foi, et ses réponses ambiguës à la question "êtes vous chrétien" (réponse officielle non, mais sourd très vite la déception de ne plus avoir la Foi)
-  les provocations (mesurées, au moins sur le fond) qu'il manie, le style volontairement hors sol par rapport aux textes originaux, ses rapprochements avec l'histoire récente, le positionnement des actions dans le contexte social de l'époque (via ses recherches complétées par son imagination), donnent un aspect rafraîchissant qui permet de venir sur ces textes avec un autre regard, exempt du déjà vu déjà entendu peu propice à une lecture "sereine".
- les questionnements sur les ambiguïtés les contradictions des différents textes (disons le mot: Évangiles...), mais qui sont utilisés comme moyen de rechercher les fondamentaux de la chrétienté plutôt que de vaines polémiques sur ce qui est "vrai" ou pas, alors que les matériaux historiques ne permettent pas de conclusion
- un "questionnement" des Évangiles via des prismes variés : son expérience personnelle (la foi m'a t elle rendu "meilleur"), de Nietzsche, du "bon sens commun" qui émaille le texte qui ne se résume plus à un récit
- son affirmation matérialiste posée ("chose étrange que des gens normaux, intelligents puisse croire à un truc aussi insensé que la religion chrétienne, un truc exactement du même genre que la mythologie grecque ou les contes de fées......") est aussitôt questionnée sur son inopposabilité à la Foi 
- un humour bienvenu ... et sans excès.
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Que dire ce livre m'a très vite ennuyée et laissée de côté...
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Je ne suis pas certaine de parvenir à chroniquer correctement ce roman tant il me laisse ébahie et désemparée à la fois.
Peut-être pourrais-je commencer par cette phrase, tirée de la page 560 (oui, c'est un beau pavé, 630 pages, pour être exacte, mais crois-moi, elles ne sont pas de trop au vu de l'ampleur que se donne le livre!) :
« Connaissant bien moi même cette joie-là, je l'imagine rapportant chez lui son butin, cette source jaillissante de mots, de noms, de coutumes, de petits faits historiques dont il va faire son miel ».

Et il est vrai que c'est exactement le sentiment que j'avais lorsque je suis ressortie de la librairie avec ce joli pavé sous le bras, terriblement heureuse d'avoir entre les mains de quoi me mettre sous la dent, un os à ronger somme toute, bien comme il faut, patiemment et méthodiquement. Ce n'est après tout pas comme si, sa sortie voilà quelques années, s'était faite à pas feutrés ! Les prix littéraires ont plu, les critiques ont pu s'en donner à coeur joie ! de la matière bon dieu ! C'est le cas de le dire.

Un beau livre donc, des mots, des sources, des lettres, des phrases, des versets, des textes, bref un ouvrage qu'il est impossible de ne pas qualifier d'érudit. Bon, disons que si comme moi, vous connaissez un peu Emmanuel Carrère, cela ne vous étonne pas. C'est donc en petite privilégiée, nantie de toutes les connaissances que je m'apprêtais à amasser au fil de cette lecture que j'ai entamé avec nervosité et passion le Royaume d'Emmanuel Carrère. J'ai été immédiatement subjuguée par les prémisses du roman, entrainée par le ton de l'auteur, l'audace de son propos, et la fluidité de ses mots.

Tout commence par ces quelques phrases, nonchalamment posées sur la quatrième de couverture :
« A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C'est passé.
Affaire classée, alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'éprouve le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcouru en croyant, je les parcours aujourd'hui – en romancier ? en historien ?
Disons en enquêteur. »

Revenant aux sources de cette étrange période de sa vie, Emmanuel Carrère nous offre un roman superbe, touffu, incroyablement dense et passionnant.
Car après tout, c'est une chose bien étrange que des gens normaux, intelligents, éduqués, puissent croire en un truc aussi insensé que la religion chrétienne. Plus personne aujourd'hui ne croit aux contes de fée ou à la mythologie grecque !

A une époque plus reculée, où les gens étaient moins éduqués, plus crédules, où la science, telle qu'on la conçoit aujourd'hui, n'existait pas, je ne dis pas. Mais aujourd'hui ! On n'hésiterait pas à traiter de folle toute personne croyant en un dieu capable de se métamorphoser en cygne pour séduire sa bien-aimée. Or des tas de gens croient à une histoire tout aussi délirante sans pour autant passer pour des cinglés ! Loin de là ! Même si l'on ne partage pas leur croyance, on les prend au sérieux, ils ont un rôle social, ils sont respectés. Leur lubie cohabite avec des activités tout à fait sensées, les présidents de la République rendent visite à leur chef avec déférence. C'est tout de même bizarre non ?

Loin de moi l'idée de commettre un texte anti-catho, (j'ai fait moi-même partie du club pendant un bon bout de temps, et j'ai pour cette période un respect entier et une humilité réelle), ni même de m'enfoncer dans de telles considérations car elles n'ont aucune importance. Elles ne sont que le point de départ à la réflexion d'Emmanuel Carrère qui le mènera, 630 pages plus loin, à une magnifique conclusion aussi sage que délicieuse.

Et au milieu,
au milieu de tout cela,
Emmanuel Carrère - en historien ayant épluché (le terme est sciemment choisi) des centaines de traductions de la Bible, participé pendant plus de sept ans à la traduction des Evangiles de Saint Luc pour une de ses dernières versions, rédigé des dizaines de carnets de notes et de réflexions au sujet de l'apôtre Jean, lu des centaines d'ouvrages sur les débuts du christianisme - , nous fait vivre les balbutiements dans la foi des premiers chrétiens, juifs de Judée, gentils, païens, grecs convertis. En romancier, il les couvre d'une épaisseur digne des plus grands personnages des plus admirables fictions. On circule aux côtés de Paul, de Luc, des Jean et de Marc, on croise la route de Néron, de Titus et de Flavius Josèphe, on côtoie Jésus aussi, un peu de loin, par ouïe dire surtout, comme cela a été le cas pour les évangélistes.

On assiste en temps réel à la chute du grand Temple de Jérusalem, à l'incendie de Rome, aux débuts des persécutions contre les juifs, à ces grands moments de l'histoire au beau milieu desquels s'intercalent les lettres de Paul et l'Evangile de Luc, devenus sous la plume d'Emmanuel Carrère de précieux documents sur la vie des premières communautés chrétiennes. En bons prosélytes, ils n'ont eu de cesse de courir la Méditerranée pour annoncer la bonne parole et raconter l'histoire du Messie. Leur vie est un péplum, fait d'amitié, de trahison, d'instants de grâce et de délires mystiques.

J'ai été touchée par l'humilité de l'auteur, capable de penser à rebours, de s'avouer vaincu, peinant à trouver les réponses, tâtonnant, désireux de faire, avec son lecteur, dans un très bel acte d'intimité, un retour sur lui qui ne l'a pas laissé indemne.

Et qui me laisse moi un peu heurtée, un rien bouleversée, heureuse d'avoir partagé avec lui ces moments de doute et de questionnement. Son cynisme, exacerbé parfois, a contenté mon cerveau; sa ferveur, a rempli mon coeur. Je me suis sentie aussi reconnaissante d'avoir pu lire de si belles pages de littérature, si bien construites, tellement référencées, gorgées de connaissances, des vraies pages savantes. Des pages qui ne sont pas anodines. Des pages qui nous font entrer de plein pied dans le beau monde des grandes Lettres et des belles histoires.

Habituée que je suis aux envolées littéraires, il m'est difficile, au sortir de ce singulier roman, de me laisser emporter tant je me sens petite. Mais un peu plus instruite aussi, et je dois l'avouer ; il est bon de lire des fictions qui nous emmènent bien plus loin que tous nos livres d'Histoire réunis, des fictions qui nous font sentir le sable sous nos pieds, vivre la Rome en flammes, entendre les hurlements des premiers martyrs et nous poser des questions que nous ne pensions pas nous poser un jour.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Certains diront qu'il est évident qu'un journal chrétien comme La Croix ne peut pas avoir un avis objectif sur ce livre. Mais j'allais dire comme tout à chacun sauf qu'on ne peut pas dire que les journalistes spécialistes de l'histoire des religions ne connaissent pas leur sujet!
Alors avant d'acheter ce livre que l'auteur affirme avoir écrit en enquêteur je vous suggère de lire la critique ici:
https://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Le-Royaume-d-Emmanuel-Carrere-sous-le-regard-d-un-bibliste-2014-08-27-1197539
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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J'avoue que je ne sais pas trop comment aborder la critique de ce livre sans qu'elle ne soit faussée par le fait que peut-être je n'ai pas lu ce livre au bon moment.
Je précise que d'ordinaire, j'aime beaucoup l'écriture d'Emmanuel Carrere et que ce dernier roman me faisait de l'oeil depuis un moment.
La religion étant un sujet que je connais si peu, je me disais que, plutôt que de lire la bible, autant passer par la plume de Carrere pour en apprendre un peu plus sur le sujet.
En effet, dans ce roman, Emmanuel Carrere tente d'expliquer et d'analyser les textes des évangiles avec les yeux de celui qui ne croit pas ou plus vraiment en Dieu.
Au tout début de ma lecture, j'ai encore une fois été happée par le style et même si parfois ça énerve certains, personnellement j'aime sa façon de s'exprimer à la première personne, s'impliquant lui-même dans ce qu'il nous raconte, un peu comme une biographie.
J'aime aussi les références faites à ses livres ( pourtant ce procédé a le don de m'énerver quand il est employé par Houellebecq 😊) et d'ailleurs, je pense lire très prochainement " l'adversaire ".
Cependant, et à mon grand regret, passé les 200 premières pages, ce livre prend une tournure à laquelle je ne m'attendait pas, à savoir relater l'histoire des apôtres de Jésus.
Alors autant le dire, j'aurais aussi bien pu lire la bible.
A partir de là, j'ai bien essayé de persévérer dans ma lecture, devenant de plus en plus laborieuse pour finir par me tomber définitivement des mains.
C'est à croire que le sujet m'intéressait peu finalement.
Quelle déception de ne pas avoir réussi à aller jusqu'au bout alors qu'il avait si bien commencé.
Ce livre est certainement très bon d'un point de vue historique.
Peut être l'ai-je lu à un moment où je n'étais pas assez concentrée.
Bref, je le délaisse pour quelque chose de bien plus léger.
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