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sur 1966 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Moi, ma vie, mon oeuvre, tout qui tourne autour de ma personne. Emmanuel qui fait du yoga, Emmanuel qui se rend à des obsèques, Emmanuel médite. Emmanuel fait un séjour à Sainte-Anne.

Moi, moi et moi encore. À croire que pas grand chose d'autre ne l'intéresse.

L'auteur écrit bien et narre de manière plutôt agréable son existence, mais il n'y a rien d'autre véritablement.

J'ai fini l'ouvrage mais je me suis senti un peu floué par tant de narcissisme - dont le quatrième de couverture ne faisait pas état.
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Je n'ai pas tout aimé dans ce roman composé de plusieurs parties.

J'ai aimé la première sur le yoga et la méditation ; j'ai aimé le séjour à Lesbos et l'aide aux réfugiés.

J'ai moins accroché au séjour en HP et les rencontres amoureuses.

Finalement, ma lecture de ce dernier roman de l'auteur est à l'image de mes lectures de ses précédents romans. J'avais adoré L'adversaire, D'autres vies que la mienne, Limonov. J'avais abandonné le royaume.

J'ai toutefois appris qu'Emmanuel était le fils aîné d'Hélène Carrère d'Encausse, et que Marina était sa petite soeur.

Je pense toutefois qu'il ne me restera pas en mémoire très longtemps, à l'exception sans doute des 4 ados migrants de Lesbos.

L'image que je retiendrai :

Celle des bières bus devant la mère sur une petit île De Grèce.
Lien : https://alexmotamots.fr/yoga..
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Dans ce livre très médiatisé de la rentrée littéraire 2020, Emmanuel Carrère nous dévoile un morceau de sa vie et de son expérience méditative par le biais du yoga, pratique qu'il exerce depuis une vingtaine d'années.

Faisant attention à sa respiration, il raconte pouvoir calmer ses vritti, de petits singes qui symbolisent notre agitation et notre épuisement en sautant perpétuellement de branche en branche. Ecoutant ce que réclame son corps, il nous parle aussi d'amour ou plutôt de sexe, assez crument d'ailleurs. Assis sur son zafu, ce fameux coussin japonais, spécialement conçu pour favoriser l'assise et la verticalité dans la méditation, il semble relativement serein. Il nous parle de spiritualité, de sagesse orientale, cite de nombreuses personnalités qui accompagnent sa réflexion comme son ami Hervé Clerc sur le bouddhisme, l'essayiste Matthieu Ricard devenu moine bouddhiste tibétain, ou encore le vieux maître birman S.N Goenka. Il relate son stage au centre de méditation Vipassana dans le Morvan. Il tente de répondre aux codes du lieu mais ne se prive pas d'un regard parfois critique. Il s'amuse des adeptes du mouvement, le professeur de lycée campeur, le naturiste, le végétarien, le jeune mec à dreadlocks et bonnet péruvien. Il avoue n'avoir jamais été « transporté », « rien qui soit de l'ordre de l'arrêt des pensées, de l'expérience du vide, de l'illumination ou de son pressentiment, de la lumière au fond du tunnel ».
Il vit sa propre expérience d'apprenti et non de maître. Il nous délivre ses propres définitions de la méditation et se demande si, durant ces dix jours de stage, cela sera « le méditant qui va observer l'écrivain ou l'écrivain qui va observer le méditant ? ». Et finalement il confesse, son problème à lui, n'est-ce pas celui d'un « nanti », n'est-ce-pas celui de son « égo encombrant et despotique dont il aspire à restreindre l'emprise » ?

Mais, le livre dévoile que les choses ne sont pas si simples et apaisées. A partir de sa deuxième partie, le roman va surtout devenir le réceptacle de la forte crise existentielle qui perturbe l'auteur.
Il couche alors sur le papier sa souffrance psychologique face à plusieurs événements tragiques de sa vie, face au diagnostic tardif des médecins quant à sa bipolarité. le roman devient presque insoutenable voire impudique lorsqu'il se remémore l'histoire tragique d'un enfant totalement paralysé, emmuré dans son propre corps, histoire dont il a pris connaissance dans les journaux mais qui l'a profondément marqué. Il nous fait partager son très grand chagrin lorsqu'il relate les circonstances de la mort de son ami Bernard Maris, tué dans le cadre de l'attentat de Charlie Hebdo le 5 janvier 2015. Il décrit crument le corps ensanglanté. Il ne se remet pas non plus de la mort de son ami et éditeur depuis 35 ans, Paul Otchakovsky-Laurens, mort dans un accident de voiture. Ami qui s'était amusé de découvrir qu'Emmanuel Carrère tapait à la machine avec un doigt et qui lui avait, du coup, conseillé une méthode dactylographique.
L'auteur se met à nu, partage sa dépression sévère, son internement de 4 mois dans un hôpital psychiatrique. On est loin du livre de développement personnel !
A la sortie de l'hôpital, il poursuit sa narration et raconte son choix de partir plusieurs mois sur l'ile de Leros en Grèce où il décide de se mettre au service des migrants. Il y fera notamment la connaissance de Federica, « la bénévole idéale qui noie son chagrin d'amour dans l'altruisme » et qui écoute sans cesse la Polonaise héroïque de Chopin. Il rencontrera « les garçons », Hamid, Atiq, Hussein et Mohammed, de jeunes réfugiés que Federica a pris sous son aile. A ce moment là de sa vie, sa vision de la méditation est loin, très loin de la douce méditation du début « Si je devais n'en choisir qu'une de ces définitions, ce serait laquelle ? Aujourd'hui en ce début d'automne 2016 où je m'attarde à Leros sans plus de raison de partir que de rester, ma préférence va à : la méditation, c'est pisser quand on pisse et chier quand on chie ». Finie la subtilité…

Le livre oscille donc entre ténèbres et espoir avec une construction curieuse, une chronologie particulière. Ce roman est une autofiction et depuis sa parution l'on a appris que l'ex femme d'Emmanuel Carrère aurait demandé à ce que des passages du roman soient retirés de la version définitive.

Dans ce double balancement, il fait un constat cinglant « L'essentiel qui est l'amour, m'aura manqué. J'ai été aimé, oui, mais je n'ai pas su aimer – ou pas pu, c'est pareil ». Mais l'espoir revient dans les toutes dernières pages. A Majorque, l'histoire raconte qu'il rencontre une jeune femme, qui pratique non pas du yoga solennel ou méditatif mais un yoga pour faire de la gymnastique. Il tombe sous le charme et finit par dire qu'il est pleinement heureux d'être vivant.

Au final, c'est une appréciation en demi-teinte que je garde ce livre. Je reste un peu sur ma fin, même parfois presque dérangé par ce livre. Je n'ai pas été « télétransporté » pour reprendre un terme emprunté à la méditation. Pas de nirvana non plus, mais je garde la certitude qu'Emmanuel Carrère est un vrai écrivain et que son univers et ses références sont très riches.
En terme de références, je finirai par celle de Thomas Bernhard, ironique je trouve, qu'il cite vers la fin du livre « Ce n'est pas très compliqué d'écrire, il suffit d'incliner la tête et de laisser tomber tout ce qu'il y a dedans sur une feuille de papier ».
Mais ce n'est pas facile d'écrire, surtout quand il s'agit de « l'acte le plus important de sa vie ». C'est pourquoi Emmanuel Carrère nous rappelle combien de fois il s'est identifié au héros de Shining qui dans le film de Kubrick répète à l'infini et jusqu'à la folie les mêmes mots sur sa machine à écrire.
Il nous dit alors « J'ai commencé à recopier et mettre bout à bout les fichiers à première vue disparates qui allaient composer ce livre que vous lisez ». Alors, narcissisme ou humilité ? A vous de le découvrir !
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C'est ma première lecture d'Emmanuel Carrère et je suis partagée. J'ai beaucoup aimé la première partie consacrée au yoga et à la retraite de méditation qu'il a entamée. A ce moment du texte, les digressions et les retours sur le passé font sens. Il s'agit de décrire la quête ancienne, sincère et active de l'auteur vers un autre état, vers quelque chose d'autre que la vie matérielle. C'est un fil conducteur qui parcourt sa vie et qui m'a beaucoup touchée.

En revanche, j'ai complètement décrochée dans la seconde partie. Je n'ai vu aucun lien entre sa retraite interrompue, sa décompensation psychique et la suite du récit. On le retrouve entre autres en Grèce auprès de migrants. Il ne sait pas bien quoi ce qu'il fait là et moi non plus. de nouvelles digressions s'accumulent sans que je puisse retrouver de lien. le récit contient des instants captés de beauté fulgurante et une recherche renouvelée de liberté mais l'ambiance complètement autocentrée a fini par épuiser ma bienveillance. C'est dommage parce que j'ai trouvé l'écriture brillante et agréable.
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Le titre dévoile en partie le sujet du livre. La quatrième de couverture le présente. « C'est un livre sur le yoga et la dépression/ sur la méditation et le terrorisme/ Sur l'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire/Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble/En réalité, si : elles vont ensemble ».

C'est un récit de quatre années de la vie de l'auteur, qui commence par un stage de yoga et de méditation « Vipassana » au coeur du Morvan, dans le respect « du noble silence ». Puis survient l'attentat contre Charlie Hebdo, cas de force majeure pour interrompre la session, il doit préparer un texte pour l'enterrement de Bernard Maris. Se succèdent ensuite, une longue hospitalisation suite à un mal-être qui glisse crescendo vers les abîmes les plus profonds. le moindre apaisement est cependant accompagné par les rythmes alternatifs de la Polonaise héroïque de Chopin.

En empathie avec l'auteur face à la maladie, je comprends ses espoirs, ses doutes comme ses moments de plénitude et d'union, son désespoir face aux choses cruelles de la vie, mais sa mise à nu totale de l'âme s'associe mal à son statut de personne socialement privilégiée. Aucune relation de cause à effet, mais j'ai vu cela comme une dissonance. Dans le camp de réfugiés de Lesbos qu'il rejoint lors d'un séjour en Grèce, beaucoup de jeunes - à qui il apporte de l'aide- sont confrontés à la dépression…
Je préfère penser que ce livre fait partie de la thérapie de l'auteur et le considérer comme un témoignage, très autocentré. En ce sens, c'est un livre utile, mais rien d'un « petit livre souriant et subtil sur le yoga » . D'ailleurs, fallait-il rassembler autant de sujets ?
Ainsi, je reste sur le souvenir de Limonov et bien d'autres.

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Je n'aime pas les introspections égocentrés et je ne suis un inconditionnel de personne, non, ce n'est pas vrai, mais je ne me souviens plus en cet instant. La proximité de l'auteur avec son éditeur me fait dire qu'il aurait pu retranscrire le Bottin, s'il existait encore, il l'aurait publié. Ce n'est pas très gentil de ma part, d'autant plus qu'Emmanuel Carrère est un type sincère, fragile et solide à la fois, qui ne joue pas, ni dans la cour des médiocres, ni dans celle des poseurs. Il se met à nu, invente peu dans ce livre, le debriefing de fin d'ouvrage est une excellente idée, qui fait de son texte...un roman, à la marge toutefois, tant l'essence de son texte est un vécu, une leçon de vie, de résilience, dit-on aujourd'hui.
Le yoga est un continent inconnu de moi, qui me fait peur, moins maintenant par les descriptifs, les degrés et le relatif insuccès de la pratique par nous autres, occidentaux, trop centré sur notre personne. Demandez-moi de faire abstraction de mon égo et je vous dirai d'où je viens. Les passages décomposant le corps en une multitude de cellules m'ont laissé perplexe ainsi que la circulation de l'air par nos orifices. Ceci semble la base de certaines pratiques du yoga, la pleine conscience est l'aboutissement, après des années de pratique. Il semblerait qu'il n'y ait pas de fin en soi, d'objectif de résultat : la fin est le chemin est-il mentionné quelque part ainsi qu'une liste interminable de définitions de la méditation, relativisant quelque peu, non pas l'intérêt de cette pratique, mais la fonction, manifestement adaptable, du yoga, et du type que l'on souhaite aborder. L'approche de la discipline doit se faire avec circonspection, de bons conseils, la rencontre de maîtres yogi de bonne tenue rendent le pas en avant pour le moins aléatoires, non sans risques.
Livre déroutant, thérapie manifeste de son auteur, talentueux acteur-spectateur-auteur de sa propre vie.
Heureux homme.
A lire
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Yoga est un livre atypique et difficile à résumer.
Le fil conducteur, initialement autour du yoga, se perd parmi les divers souvenirs évoqués. Un peu décousu, le récit reste fluide du fait d'une écriture belle et soignée.
Emmanuel Carrère nous dévoile son intimité sans pudeur et la description de la maladie dépressive et bipolaire est saisissante. C'est là pour moi où réside la partie la plus forte de son récit : comment maladie psychique et méditation sont-elles compatibles ? Carrère démystifie la méditation, et notamment ses pratiquants. Il les rend humains, faillibles et imparfaits. Son récit transpire le courage et la résilience : c'est l'histoire d'un homme qui galère, s'en rend compte et essaye de s'en sortir. Sa démarche est honnête, il parle de ses tares, de ses difficultés. On ne peut pas lui reprocher qu'il soit autocentré, il l'avoue rapidement.

Je reste au final un peu perplexe. Perplexe et déçue quand il avoue avoir romancé certaines anecdotes et certains personnages. Quel est le sens d'un récit autobiographique, qui finalement ne l'est pas ? Perplexe et interrogative vis-à-vis du titre puisqu'Emmanuel Carrère aborde finalement peu le yoga, mais plutôt le tai shi et la méditation bouddhiste. le yoga et le tai shi étant tout de même de traditions philosophiques distinctes (l'une indienne et l'autre chinoise), j'aurais attendu davantage de réflexions sur les différentes pratiques.
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Emmanuel Carrère parle beaucoup de lui-même dans ses livres, même lorsqu'il n'en constitue pas le sujet principal. En général, ça ne pose pas problème parce qu'il est très bon pour capter et maintenir l'attention du lecteur.

Dans ce nouveau livre, ça marche un peu moins bien : Carrère est trop centré sur lui-même; il dépasse franchement les limites. Je comprends qu'il a traversé une dépression et que sa femme l'a quitté (qu'il fasse partie de la classe des nantis n'a rien à voir), mais il ne dit rien que je n'aie déjà lu ailleurs.

La deuxième partie du livre rachète cependant la première, et on y retrouve le Carrère qu'on aime, celui qui s'intéresse à la vie de gens ordinaires qui vivent des choses peu ordinaires
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Divisée, c'est ce qui me vient en refermant ce livre.
Primo j'ai toujours su que le Yoga était une chose impossible pour moi, incompréhensible, loin d'être méprisable mais venu d'un autre monde et j'en ai la confirmation avec ses pages longues, tellement longues sur la pratique dans cette retraite silencieuse ou se retire l'auteur.
Ensuite la narrateur est comme souvent au coeur de son histoire, en soi c'est aussi une histoire que de livrer la sienne mais parfois c'est complaisant et agaçant.
Jamais inintéressant mais pas non plus transcendant.
Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas été touchée par sa souffrance, pas même émue par ses amours.
Rien à dire sur la qualité de l'écriture mais la confusion et le côté brouillon de la construction ont souvent eu raison de mon intérêt.
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Quand Carrère ne parle que de lui, cela donne un récit vidé de toute substance. C'est ce qui était fort dans Un Roman Russe, ou D'autre s vies que la mienne, c'est cette puissance qu'il avait de parler de lui en parlant des autres. Ici dans Yoga, tout est resserré sur l'auteur, de sorte qu'on s'épuise assis en tailleur, on a mal au dos tout le temps.
De belles fulgurances quand même, particulièrement lorsqu'il parle du journaliste Wyatt Mason venu l'interviewer. Lorsqu'il parle des autres...
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