Depuis
le Chuchoteur, je n'avais lu aucun
Carrisi, tant j'avais été foudroyée par ce polar psychologique de très haute volée. Me voici avec
La maison sans souvenirs… perplexe.
Nul doute que le suspens et la narration tiennent en haleine. Les pages se tournent à une vitesse folle, les énigmes s'amoncellent, la tête tourne, le roman devient une obsession.
Néanmoins, j'en ressors avec un brin de déception et de frustration. Sans spoiler:
En termes de rythme : l'accélération vers le dénouement (qui n'en est pas un par ailleurs) est trop abrupte à mon goût, surtout lorsqu'on a été habitué à avancer au gré des ambiguïtés qui laissent pantois à chaque fin de chapitre.
En termes de final : il faut attendre la suite ! Normal, c'est une trilogie, ici le 2e volet. Mais trop de questions sans réponse et de nouveaux mystères pour apprécier. Ce roman est un teaser pour le vrai grand final qui sera dans le suivant. Il est tombé dans le travers de nombreuses trilogies, où le 2e numéro est une passerelle, peut-être nécessaire, mais insatisfaisante.
En termes de psychologie des personnages et surtout du héros, Pietro Gerber : au vu du dénouement, sa réaction et son apparente acceptation me semblent en contradiction avec son engagement auprès de ses patients, sa relation avec son père, son histoire personnelle.
Donato Carrisi sait indéniablement mener une enquête policière de l'intérieur, il sonde les âmes comme personne. Dommage qu'il n'ait pas donné plus de clés de cette maison sans souvenirs pour y entrer complètement. Au contraire, il a ajouté des serrures.
Je recommande d'attendre le 3e opus l'année prochaine pour tout lire d'un coup ! Et là, ce sera incroyablement HALETANT !