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3,53

sur 373 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire bien écrite mais sans grande surprise.
Une recherche généalogique qui nous replonge au 19 ème siècle un peu avant la commune jusqu à nos jours.
Les personnages sont attachants et originaux
Plaisir de lecture 7/10
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J'ai eu beaucoup de mal à rédiger mon avis, parce que j'ai eu aussi beaucoup de mal à parvenir au bout de ma lecture. Pour quelles raisons ? J'ai eu du mal avec la double temporalité, j'ai nettement préféré l'époque contemporaine, et je peinais pour tout ce qui se déroulait en 1870. J'ai presque plaint Auguste - presque. Ce chétif idéaliste  a tiré un mauvais numéro au service militaire, et sa famille cherche à lui acheter un remplaçant. J'ai l'impression d'avoir toujours connu cette pratique d'un autre âge, l'achat d'un pauvre pour remplacer un riche, même si je ne me souviens plus quand je l'ai appris - la mémoire familiale ne remonte pas jusque là. Pour Auguste, je maintiens le "presque" parce que sa volonté de changer la société ne va pas jusqu'à refuser la recherche assidue de ce remplaçant - les temps sont durs, les hommes sont chers en temps de guerre. Blanche, sa descendante au royal prénom, le juge sévèrement, et moi aussi, non parce que je suis influencée par le point de vue de Blanche, mais parce qu'Auguste ne veut pas se mélanger au peuple, qu'il méprise ainsi un peu - beaucoup. Il ne veut pas obéir à un chef non plus - il n'en a pas l'habitude. Il méprise un peu, aussi, Célestine, la promise de son remplaçant, Célestine qui mettra Blanche sur la voie de ses ancêtres, maîtresse-femme, croyante contrairement à Auguste, qui pensait avant tout à sa subsistance, à celle de son fils, plutôt qu'à changer la société.
Oui, le passage du temps est très marqué pendant ces années 1870, scandant les jours qui nous séparent de "son" dénouement. La partie contemporaine nous entraîne aussi dans le passé, grâce aux recherches de Blanche sur sa famille et grâce aux retours en arrière sur son propre passé : sa naissance, la mort de sa mère, son accident, sa rééducation, la conception de sa fille, l'absence d'amour de son père, sa rencontre avec Hildegarde, au prénom symbolique à mes yeux, leur travail de fourmi au palais de justice - encore des "petites mains" qui se voient confier des tâches ingrates, tout en permettant à ceux qui les emploient une bonne dose de bonne conscience.
Par son handicap, ses conditions de vie, Blanche est au coeur de l'actualité, elle est de ceux qui protestent et veulent aussi, de façon dérisoire "pouvoir acheter". J'ai aimé aussi que l'on parle de l'association L214, par le biais de la très investie Hildegarde, du combat écologiste - moins important aux yeux de beaucoup que le fait de se nourrir, peu importe avec quoi et de quelle manière. Dans le même registre, j'ai aimé le passage sidérant sur le diésel africain et le cynisme de ceux (ils existent bien) qui pratiquent ce genre de trafic. En revanche, j'ai eu du mal avec les entourloupes de Blanche, qui tire partie de toutes les auto-entreprises actuelles - je reconnais néanmoins qu'elle ne fait qu'utiliser les failles du système, ce même système qui ne lui permet pas de vivre correctement.
J'en oubliais presque les de Rigny. Ils ont puants, presque pas un pour sauver l'autre, personne ne songe à sauver qui que ce soit, juste à s'enrichir et à profiter. J'ai mélangé chacun des personnages, n'en plaignant aucun, puisque tous ont bien profité de leurs avantages.
Richesse oblige est un livre qui nous parle de notre époque - et notre époque est assez désastreuse.
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Comment une descendante d'une branche oubliée d'une famille de riches industriels du XIXème va tout mettre en oeuvre pour accéder à cette fortune. On oscille entre 1870 et le siège de Paris par les prussiens et notre époque. On croise des personnages sinistres, cyniques, des idéalistes, des communards....
Hannelore Cayre livre un roman engagé et décapant sur ces deux époques.
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Si vous avez aimé « La daronne », ne passez pas à côté de « Richesse oblige »
Il y a une similitude dans les deux romans d'Hannelore Cayre, on retrouve chaque fois un personnage hors norme et improbable avec son franc parler et dont la vie est plutôt galère. Dans son dernier roman, l'auteure s'attache aux pas de Blanche de Rigny, qui n'a rien d'aristocratique. Un grave accident l'a laissée handicapée et elle se déplace avec deux béquilles. En froid avec son père qui vit retiré sur son île bretonne, elle lui rend visite. Intriguée par des voyageurs qui évoquent son nom, elle va faire des recherches et se trouver une parentèle fort éloignée mais riche.
L'originalité du roman, c'est de nous faire découvrir, en parallèle de l'intrigue, cet ancêtre commun, Auguste de Rigny, un jeune fortuné et idéaliste qui ne partageait pas les ambitions et les idées de sa propre caste. Ayant tiré un mauvais numéro, il doit être mobilisé mais son père va payer une fortune pour lui acheter un remplaçant. Sur fond de Commune et de guerre de 1870, on suit les aventures d'Auguste jusqu'à la ramification bretonne d'où est issue Blanche.
Blanche, qui gagne une misère dans un emploi réservé au Ministère de la Justice, poursuit son enquête sur cette famille riche et pédante.
Même si l'intrigue tient en haleine, j'ai surtout aimé les à propos de l'héroïne et de sa copine Hildegarde, victime d'une maladie orpheline. Végan, elle milite pour les droits des animaux. Blanche, elle, se bat contre toute forme d'injustice et d'exploitation des plus faibles, que ce soient l'impunité des riches, l'invisibilité des personnes handicapées ou bien le non-respect de l'environnement.
Tout comme le personnage de la daronne, Blanche de Rigny ne s'embarrasse pas de morale pour améliorer l'ordinaire avec ses petits trafics.
Le retour vers le passé et l'explication, cocasse, de la lignée avec un breton pauvre traversent l'histoire avec les évènements de la Commune et les soubresauts politiques. Bien documenté, le récit de l'auteure et passionnant

Un bon moment de lecture.



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L'auteure de "La Daronne" est de retour, avec son franc-parler, son humour grinçant, son regard acéré sur la bourgeoisie mais aussi sur les moyens de tirer profit de notre système judiciaire. Sur ce dernier point, qui était au coeur de son précédent roman et qui occupe également une partie de celui-ci, on sent un peu le filon. Mais comment reprocher à quelqu'un, grouillot ou presque de cette lourde machine qui recèle en son sein moult secrets, de ne pas s'en servir, certes en se jouant de l'illégalité, pour essayer de rendre la justice à sa façon ? On retrouve donc ce côté immoral qui faisait la saveur de son précédent ouvrage, mais avec un angle vraiment différent et sans doute beaucoup plus anti bourgeois.
Le thème principal de "Richesse Oblige" est une enquête généalogique qui va nous faire remonter jusqu'en 1870, le roman alternant entre cette époque, moment trouble qui verra l'enrichissement d'une famille sans l'ombre d'un scrupule, et aujourd'hui avec une descendante de cette famille, qui a hérité toutefois d'un même manque de scrupules et qui s'interroge sur ses origines. On y retrouve donc, en alternance un roman historique qui s'essaie au parallèle avec aujourd'hui et la chronique d'une vengeance qui enquille tous les problèmes de notre société actuelle avec plus ou moins de bonheur. Et c'est peut être dans ce trop plein, cette volonté de tout englober dans une histoire, où le roman perd un peu de punch. Il reste toutefois un regard mordant, narquois et drôle sur cette bourgeoisie décomplexée quelque soit l'époque et une héroïne principale très attachante, au franc parler. Et à un moment où un confinement nous oblige à supporter des discours et des commentaires lénifiants, la verve et la prose d'Hannelore Cayre nous réconcilie avec l'humain ! C'est toujours ça de pris !
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Bon sang ne saurait mentir ! Quand on fait la connaissance de Blanche de Rigny , on repense inévitablement à la Daronne. Rappelez-vous, la Daronne était l'inoubliable héroïne imaginée par Hannelore Cayre dans son précédent roman.
On retrouve dans "Richesse Oblige" son humour caustique. Avec toujours autant de délectation, l'auteure dézingue les abrutis de toutes espèces et de toutes les époques, et tous les nantis qui écrasent les plus faibles comme de vulgaires insectes. Blanche déroule le fil de sa propre histoire familiale dans ce polar. J'y ai découvert l'ignoble pratique du remplacement militaire encore monnaie courante à la fin du 19e siècle. En digne héritière de ce patrimoine peu reluisant, elle utilisera à son avantage et à sa manière leurs failles pour les détruire. Leur rendre la monnaie de leur pièce, voilà son objectif. Une fois de plus, Hannelore Cayre, auteure engagée, se dresse contre la bêtise humaine. Notamment celle qui vise ceux qui sont repoussés en marge de la société, les handicapés par exemple.
Un livre réjouissant et jubilatoire, mais moins convaincant que "La Daronne" malgré tout.
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J'ai découvert Hannelore Cayre il y a une dizaine d'années, lorsque 'Toiles de maître' avait fait partie de la sélection du prix du polar SNCF auquel je participais comme juré. J'avais bien aimé ce roman un peu déjanté, cette histoire d'avocats / truands / politiciens véreux / détrousseurs de la seconde guerre mondiale / ... amusant, avec quelques belles trouvailles, j'avais passé un bon moment :)

En 2017, je me suis régalée avec La daronne dont je me réjouis de l'adaptation cinématographique.

Cette année, je n'ai donc pas attendu longtemps avant de me plonger dans Richesse oblige.

Ce nouvel opus alterne les séquences de 1870 où un riche bourgeois cherche un remplaçant pour le service militaire quand les bruits de bottes annoncent la prochaine guerre contre la Prusse, et elles d'aujourd'hui où une jeune femme privée de l'usage de ses jambes se sert d'informations privilégiées pour... 

Allez le lire ! Je n'en dévoilerai rien d'autre ! 

Sinon que le rythme est prenant et qu'avec ce premier roman lu en temps de confinement, je me suis régalée :) 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Excellent roman, bien construit, où l'on suit en parallèle l'histoire de Blanche, de nos jours, et de son ancêtre Auguste, en 1870 à Paris. Blanche enquête pour identifier les membres survivants de sa famille, et se prend à rêver à ce qu'elle pourrait faire avec la fortune familiale. Changer le monde peut-être. Mais pour hériter ...
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Un roman assez jubilatoire et très instructif en même temps. L'auteure a effectué un gros travail de recherches sur le système du remplaçant en cas de mauvais tirage pour le service militaire de 9 ans en 1870.
Nous comprenons également mieux l'ambiance du Paris assiégé et affamé de 1870, puis les évènements de la Commune.
La narratrice enquête sur ses origines, les chapitres alternent avec les évènements de 1870 dans lesquels évoluent ses "ancêtres" et notre monde actuel. A la limite du politiquement correct et de la moralité, notre héroïne est assez sympathique finalement!
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5e roman de l'auteure, et je me régale toujours autant.

L'auteure alterne la vie d'Auguste de Rigny en 1870 lors du siège des prussiens et la vie de son personnage principal, jeune femme handicapée suite à un accident et travaillant pour la Justice.

J'ai aimé la rébellion de Blanche, le personnage principal, qui m'a rappelé un peu La Daronne par son anti-conformisme.

Le personnage d'Auguste m'a attendri : jeune homme issu de la haute bourgeoisie, il fréquente les milieux socialiste parisiens. Il souhaite à la fois entrer dans l'armée comme ces milliers de pauvres de son pays qui n'ont pas le choix, mais se rend compte de l'impossibilité pour lui de vivre la vie d'un corps de garde.

Encore une fois, j'ai aimé l'humour de l'auteure et sa vision d'une justice efficace.

Quelques citations :

Et qu'on ne vienne surtout pas me parler à propos des stups, de santé publique, vu ce qu'on mange et ce qu'on respire tous les jours.

… cette intuition diffuse d'après laquelle notre société du XXIe siècle ressemblerait de plus en plus à celle du XIXe.

L'image que je retiendrai :

Celle de la petite île bretonne sur laquelle vie le père de Blanche où tout le monde se connait.
Lien : https://alexmotamots.fr/rich..
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