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sur 9934 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voila ! Je viens de refermer Voyage au bout de la nuit et je peux déjà dire que ce roman restera un bon moment dans ma mémoire. J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans cette histoire. Bardamu n'est pas un personnage sympathique et sa vision du monde est assez démoralisante. Pourtant, bien aidé par le style inimitable de l'auteur, on suit les aventures de Ferdinand qui traverse le monde, la guerre et la misère avec son regard brut, pessimiste et parfois cynique mais aussi d'une très grande lucidité sur la nature humaine. Un très grand roman tout simplement.
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Certes l'homme Céline est haïssable (par son attitude et certains de ses écrits comme les pamphlets ) mais ce roman là en particulier est une des oeuvres majeures du siècle . Ce n'est pas original de le dire mais lorsque je l'ai lu pour la première fois ce fut un choc (j'avais commencé en lisant Mort à crédit) . Et cette édition de Futuropolis apporte en plus la traduction graphique des noirceurs de Céline sous la plume charbonneuse du génial Tardi .J'ai rarement trouvé une telle adéquation entre texte et illustration ! Magnifique !
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Écrire la critique d'un livre tel que Voyage au bout de la nuit est probablement un peu vain, et même un peu insultant pour l'auteur car une dizaine de lignes ne peuvent rendre justice à cette oeuvre monumentale, si pleine de réflexions et de visions justes et à la langue vulgairement poétique. Voilà Bardamu, le héros-narrateur, qui refuse la guerre, surveille une colonie en Afrique, s'émerveille des villes américaines et se désespère du fordisme, soigne des gens qu'il méprise en banlieue parisienne, le tout en traversant l'une des périodes les plus riches et les plus inquiétantes de l'histoire française, c'est-à-dire l'entre-deux-guerres et en mettant fin aux illusions en démontrant l'absurdité et la bêtise du genre humain.
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Premier roman de Céline, publié en 1932, Voyage au bout de la nuit est une plongée presque médicale, scientifique, des raisons qui poussent l'homme à vivre, et parfois à se suicider lorsqu'il s'est suffisamment penché sur ses propres turpitudes. D'autopsies noirâtres en découvertes abjectes, Céline nous dépeint tels que nous sommes au fin fond de notre être, et ce qu'il extraie n'engagerait même pas à naître si nous décidions nous-mêmes de sortir d'un ventre. S'il est vrai que cet écrivain génial aborde plusieurs thèmes, dont le colonialisme ou l'antimilitarisme, acte courageux pour l'époque, c'est surtout la noirceur qu'il nous sert tel un jus pressé, sans concession aucune, et ce jus sent le pourri, se drape dans une lâcheté assumée. A ne lire ou relire que lorsqu'on a déjà été trahi plusieurs fois, qu'on a soi même abandonné des êtres chers, par confort ou obligation, que lorsque votre religion d'épouvante est faite… Et puis, si vous n'éprouvez pas le besoin de le lire, ce n'est pas si grave, c'est même beaucoup mieux pour vous d'ailleurs. Peut-être après tout vaut-il mieux ne pas savoir.
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Embarquer dans le Voyage au bout de la nuit est une expérience unique. Immense roman de l'indicible et qui pourtant dit tout. Exploration du fond de l'âme qui nous renvoie au visage nos déséspoirs, nos lâchetés, nos abandons. Manifeste pessimiste, abysse de solitude qui fascine grâce au talent et à la clairvoyance de son auteur. Et puis c'est drôle, ça grince, et puis on aime nous les Français la regarder en face la terrible condition humaine.

Accrochés aux souliers de Bardamu comme on entre en galère, on traverse les continents sans bien savoir si on court après une illusion perdue ou si l'on fuit un désastre.

La guerre est une peste qui infiltre les esprits et marque au fer rouge le pauvre Ferdinand. Lui ne demande qu'à être un lâche, bien vivant. Il vomit l'héroïsme ambiant, abandon stupide au front et aveuglement abjecte à l'arrière. Ensuite, elle le pourchasse la guerre, toujours.

L'Afrique est un abime, une fièvre qui s'étale dans la crasse et la moiteur. Sans compassion, en quelques paragraphes, on abat le colonialisme, les rêves de fortune et la dignité.

Puis c'est l'Amérique, le monde moderne, l'avenir, la richesse à fleur de trottoirs, “la ville debout”. Et là encore la solitude et la misère. Mais en pire, parce s'y ajoute le mépris et l'indifférence. Après le colonialisme c'est le capitalisme qui nous écrase de sa lourdeur impitoyable.

On revient en France. Pourquoi continuer à ramper ailleurs que chez soi ? Bardamu il devient médecin, comme Céline, sans qu'on sache trop ce qui lui a pris. Il s'installe en Banlieue et après le monde c'est le cerveau des humains qu'il se met à disséquer. Et c'est pas beau ce qu'il en sort. Comptables de l'ennui, monstre égoïstes, assassins rongés par leurs désirs, partout de grands lâches qui s'accrochent à leur toute petites planches de survie.

Pourquoi est-on partagé entre le dégout et cette drôle de sensation que Céline nous révèle ce qu'il y a au fond de nous sans que l'on ose y regarder ?

Et puis il ya ce regard de côté, on est à la bonne distance. Dans la poisse et au dessus la mêlée. L'invention de cette langue qui empoigne son lecteur et l'accompagne quand il referme le livre. On serre les dents, on imagine, on pense et on sourit, souvent.
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La nuit peut faire peur, mais elle peut servir de refuge aux différents, aux inadaptés, aux rebelles en tout genre, à ceux que le jour refuse. La nuit ne fait aucune discrimination. Bardamu a accepté la nuit comme sa peine et sa rédemption, et il s'y enfonce de plus en plus. La vie ne se prépare-t-elle pas dans la noirceur? Dans le roman, on ressent le malaise qu'aurait une chèvre chez les lions. Mais l'espoir n'est-elle qu'une naïveté? ou la plus belle des folies?
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Je viens de le terminer à l'instant. Il m'a pris quand même 2 mois. Pas que je n'ai pas aimé, bien au contraire mais parce que lorsqu'on lit "Voyage au Bout de la Nuit", c'est comme se regarder dans un miroir. Un miroir de l'âme. J'ai eu l'impression de me découvrir, de découvrir des choses que je connaissais mais enfouies inconsciemment en moi. Je ne sais pas comment trop l'exprimer, mais ce bouquin, ça raconte la vie, l'existence et donc on s'y reconnait forcément un peu. Mais sans superficialité, sans hypocrisie. C'est du tout brut, on prend la vérité comme elle vient. Comme une bonne grosse claque en somme ! Et c'est pour cette raison que j'ai pris autant de temps pour le lire. Parce que ce livre me confrontait à mes propres angoisses, à la solitude, au vide de l'existence, à l'absurdité de la vie... J'ai lu d'autres choses entre-temps, alors.

L'écriture de Céline, bien qu'écrite comme du langage parlé et avec des termes argotiques n'en est pas moins époustouflante de beauté, c'est une pleine brouettée de poésie, ça m'a enivré comme du vin, à tel point que j'en suis venue à relire 5, 6, 7 fois de suite certains passages. Non je ne suis pas devenue folle, enfin, j'espère. :P

C'est une oeuvre touchante, profonde, qui parle directement à l'âme de ses lecteurs...
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Combien de romans nous retournent, nous questionnent, nous vident autant que celui-ci ? Combien de fois avons-nous eu la sensation de lire dans une autre langue que celle employée ? Combien d'auteurs décrivent l'abomination et le dégoût en y pénétrant aussi loin ?
Heureusement que la réponse est "peu", c'est éprouvant !
Chapeau bas Docteur Destouches, malgré vos abominations.
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Ah ! Les aventures de Bardamu, tout un poème ! On ne reste pas indifférent devant le style de Céline. Empreinte d'oralité (le terme est faible!), l'écriture célinienne attrape le lecteur, le choque pour finalement le faire adhérer.
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Il y a un avant le Voyage et un après, le monde littéraire en restera changé, Céline a ouvert des portes, on peut le détester mais son apport à la littérature est majeur. Céline traumatisé par la guerre et ses horreurs n'écrit pas, il vomit les mots, il éructe c'est d'une puissance phénoménale. On ne sort pas indemne de cette lecture, une des plus marquantes de ce début de 20 ème siècle.
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