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3,73

sur 1058 notes
Une histoire hors du commun. Celle de l'homme qui pensait devenir "le plus riche du monde". Une histoire vraie, mais romancée par l'auteur, dans un style plus proche du rapport, du reportage que du roman, sauf bien sûr quand Cendrars s'éloigne de la stricte vérité historique. J'ai pourtant beaucoup aimé ce livre court qui se lit d'un traite avec l'envie de connaître l'issue finale de cette vie de combat d'un héros ambivalent, à la fois héroïque et pathétique. Une existence faite de parodoxes, de sommets et de gouffres, de gloire et de misère. En définitive, tous les errements de hommes plus assoiffés de richesses matérielles que de sens et de bienveillance pour leur semblables se trouvent décrits dans ce roman.
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L'or peut ruiner parfois!
Voilà, l'une des vérités qu'énonce Blaise Cendras, auteur suisse naturalisé français du XIX° siècle, dans L'or, (énième) roman d'aventure, écrit en 1925, qui a connu un succés mondial fulgurant. Blaise Cendras est par la suite devenu journaliste et grand reporter.
L'or nous conte le destin dramatique et cruel de Johann Auguste Suter, "banqueroutier,fuyard,rôdeur, vagabond, voleur,escroc" .
6 mai 1934.
Ce trentenaire,ambitieux, n'hésite pas à abandonner femme et enfants pour filer sur les routes, à pied, de Rünenberg à Paris, puis au Havre. le bâteau des émigrants le mène à New York.Puis, c'est l'ouest, la patrie des grands bisons. Les caravannes. Honolulu où le rhum coule à flots. La baie californienne. Sacramento et sa vallée fertile où aidé d'une floppée de canaques, il va monter à mains nues son domaine agricole, nommé "La nouvelle Helvétie". C'est la richesse, son nom court sur toutes les lèvres.Il plante même des vignes du Rhin et achète un piano chez Pleyel à Paris....C'est dire!
Sa famille est restée quatorze ans sans nouvelles! Qu'importe! Il va les faire venir d'Europe.
1848.
Et là...le destin, ou plutot le malheur frappe à sa porte. C'est la ruée vers l'or et le filon trouvé sur ses terres fera qu'on se ruera chez lui pour se l'approprier.
Grandeur et décadence.Ruine.Révolte.Injustice.Découragement. le mythe redevient triste réalité!
Un livre fort bien écrit dans un style journalistique, sorte de reportage vécu au jour le jour qui donne une idée de cette époque là. Un conte philosophique sur le bonheur qui nous démontre que dans la vie rien n'est acquis et qu'il suffit d'un grain.... d'or dans les rouages pour que tout parte à vau- l'eau!
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En lisant ce livre de ce Neuchâtelois, je découvre d'une part un nouvel auteur suisse, d'autre part l'histoire d'un homme qui a profondément changé la destinée d'un continent

Cette biographie romancée est efficace, claire, précise. Elle nous entraîne petit à petit dans cette course enfiévrée du 79ème élément du tableau périodique des éléments de Mendeleïev. Tel Midas, tout son travail se transforme en argent dont il ne pourra jamais en profiter en vieillard déclinant
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Ce roman aurait aussi pu s'intituler "Ascension et déchéance de Johann August Suter".
Cet homme, parti pour l'Amérique sans un sou, réussit à force d'ingéniosité et de travail à devenir l'homme le plus riche du monde. Il fonde la Nouvelle Helvétie en Californie qui devient une terre prospère.
Jusqu'au jour ou un (mal)heureux coup de pioche d'un employé va tout faire basculer.
Sur la couverture du roman, il est inscrit "L'or l'a ruiné". Au premier abord, on peut se demander comment l'or peut ruiner quelqu'un ? Or, la vie de Johann August Suter en est la pleine illustration.
J'ai été frappée par la violence inouïe que la découverte de l'or va engendrer.
Il n'y a ni foi ni loi, c'est une folie destructrice, meurtrière qui s'installe.
Suter le dira lui-même "L'or est maudit".
Il est incroyable de se dire qu'une homme, riche propriétaire terrine, qui a fait prospérer la Californie malgré un contexte difficile avec des révoltes et des crises successives, fourni de la nourriture en abondance... va devenir un homme rabaissé, raillé, dépossédé non seulement de ses terres et de ses biens matériels mais aussi de sa famille, de son honneur, de lui-même. Quand Suter engage des procès contre tous ceux qui l'ont spolié (et ils sont très nombreux), il est intéressant de voir qu'il ne le fait pas tant pour l'argent et la réparation des préjudices que pour obtenir justice.
En effet, avec cette histoire que je qualifierais d'effarante tellement la vilénie des hommes est grande, tant tout cela inspire du dégoût, l'auteur oppose Johann August Suter qui ne demande qu'une chose : la justice.
Si la deuxième partie du roman est intense, elle contraste avec une début que j'ai trouvé plutôt fade. C'est ce qui fait que je reste un peu partagée sur cette lecture.
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Dans un style vraiment épuré, l'auteur énumère les péripéties du général Suter (qui n'était pas général mais plutôt un lâche, un voleur, un escroc…) sans faire de sentiment. Un livre qui se lit vite car les chapitres sont courts. Si vous voulez beaucoup plus de détails concernant les faits marquants de ce début du dix-neuvième siècle dans cette Californie naissante, passez votre chemin.
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Une belle épopée pour retracer , sans exagération, ce qui a forgé les Etats Unis d'Amérique. L'esprit de conquête, la volonté jusqueboutiste de réussir, quel qu'en sera le prix. Les illusions de certains, les sacrifices et les souffrances et, en filigrane, l'individualisme qui a servi d'oxygène à bon nombre de tous ceux qui ont pris un bateau pour chercher fortune et/ou effacer "certaines ardoises".
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Cette aventure surhumaine a pourtant bien eu lieu. On se pince pour y croire. Mieux qu'un roman, une histoire vraie littéralement inimaginable. Cet homme a vécu 50 vies courageuses et démentielles. Une métaphore des luttes, espoirs et illusions, sanctionnés par l'injustice (c'est-à-dire la justice humaine ?).
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Blaise Cendrars raconte la merveilleuse histoire du général Johann August Suter qui quitta Suisse, femme et enfants pour embarquer vers les États-Unis, fit fortune dans l'agriculture en Californie, posséda une partie de l'Ouest des États-Unis et finit ruiné par la découverte d'or sur ses terres. En effet, des milliers de personnes envahirent ses territoires, exploitant et se partageant les parcelles sans son autorisation et le laissant sur la paille, à moitié fou.
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire incroyable inspirée de faits réels, peut-être à cause du style laconique de l'auteur ou de l'absence de dialogues mais le coté rocambolesque du récit et les aventures bigger than life de Suter on finit par emporter mon adhésion.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Afin d'échapper à ses créanciers et par goût de l'aventure, Johann August Suter, natif de Bâle (Suisse), s'embarque pour le Nouveau Monde. Fraîchement débarqué sur la côte Est des États-Unis, il a vent de la rumeur d'une terre à conquérir à l'Ouest : la Californie, alors sous mandat espagnol. Il débarque sur les côtes de ce qui sera plus tard la ville de San Francisco. Et obtient des espagnols le droit d'exploitation d'un lopin de terre, qu'il rebaptise « La petite Helvétie » et qu'il développe en faisant de l'agriculture. Peu après la rétrocession de la Californie aux États-Unis, de l'or est découvert sur ses terres. La découverte étant vite ébruitée, cela déclenche la première « ruée vers l'or ». Au lieu de faire fructifier son affaire, cette découverte va entraîner la ruine de Suter…

Premier roman de Blaise Cendrars, initialement connu comme poète, « l'Or » est la biographie romancée de Johann August Sutter : personnage méconnu parmi les pionniers du nouveau monde. L'écrivain baroudeur propose un récit court, volontairement avare en détails historiques afin de se recentrer sur l'essentiel : l'histoire d'une ascension et d'une chute, avec comme fil conducteur, l'obsession pour son personnage principal d'obtenir réparation.

Je découvre l'auteur avec ce livre. le style n'est pas le plus flamboyant mais il est vif, concis et va droit à l'essentiel. Certains passages ont valeur d'aphorismes à la portée universelle et définitive. Pour certains lecteurs, je pense qu'il peut y avoir une sensation de « trop peu ». On est presque sous le format de la chronique journalistique. L'auteur n'extrapole pas, un mot, parfois une phrase, suffit à rendre compte de l'idée que l'auteur veut faire passer. Je me risquerai à le comparer à Albert Londres, écrivain journaliste, lui aussi grand voyageur, et qui avait un style vif et concis. Toutefois je ne crois pas que ce dernier versait, contrairement à Cendrars, dans la licence poétique.
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N°831 – Novembre 2014.

L'OR – Blaise Cendras- Folio.(Grasset 1925)

Il est des romans dont le seul nom de l'auteur est une invitation à la lecture. Dans ma bibliothèque idéale Cendras reste un écrivain emblématique peut-être à cause de son parcours personnel, peut-être à cause de l'importance et la diversité de son oeuvre ou des commentaires qu'elle a suscités.

Il s'agit ici d'une biographie romancée, celle de Johann August Sutter (1803-1880) un Suisse parti de rien qui s'exila aux États-Unis en 1834 et fonda, après pas mal de déboires, en Californie alors mexicaine, un vaste domaine agricole. Son nom est associé à la « ruée vers l'or » qui ne fit cependant pas sa fortune. Il mourut en effet ruiné, bien qu'on trouvât de l'or sur ses terres, incapable de s'adapter à cette nouvelle vie de prospecteur et aussi victime de spéculateurs, de voleurs et de procès.

Sous la plume de Cendras cet aventurier perd un « t » dans son nom mais gagne le grade de général, s'établit effectivement en Californie où il a le même destin que son modèle. Il meurt fou à Washington.

Écrit en quelques jours ce roman fut un succès et l'auteur abandonna son écriture poétique pour adopter ce nouveau style romanesque. La vie de cet authentique homme d'affaires et aventurier ne pouvait laisser Cendras indifférent, lui dont la vie s'est déroulée sous le signe de la découverte et de l'aventure.

Le personnage de Baise Cendras m'a toujours fasciné mais j'avoue avoir été un peu déçu par le style. La phrase est simple mais dans mon souvenir elle était plus travaillée, moins spontanée. Après tout c'est peut-être le but recherché pour instiller un rythme à travers le texte. Pour autant ce bref roman est une nouvelle occasion de réfléchir sur la vie, la richesse, les choses acquises, la splendeur et la décadence d'un personnage, le passage sur terre de chacun d'entre nous, l'énergie qu'on déploie pour réussir puisque c'est paraît-il le but de l'existence et la trace que nous pouvons laisser après nous.

©Hervé GAUTIER – Novembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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