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3,73

sur 1058 notes
Une oeuvre qui m'a captivé de bout en bout. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre l'entamant, ayant lu çà et là que le style pouvait être décevant. Je l'ai pour ma part trouvé très efficace : Blaise Cendrars ne s'est pas attardé à détailler chaque point de l'histoire, et l'absence de longues descriptions rendent le récit très énergique - j'ai bien conscience que ce n'est pas le ressenti de tout le monde. J'ai la chance de posséder une "belle" édition de cette oeuvre, ce qui a rendu cette lecture d'autant plus agréable.
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Une agréable surprise. Malgré un style déroutant, qui peut sembler décousu au début, on se laisse embarquer dans l'aventure du personnage principal, Johan August Sutter. On prend la mesure de la folie engendrée par la découverte de l'or dans l'Ouest américain. Sutter, qui a réellement existé, est broyé par le marche de l'Histoire et par la création des USA. C'est l'opposition entre un le destin d'un homme et celui d'une nation en devenir. C'est l'opposition entre la vieille Europe et la fougueuse Amérique. C'est aussi un aventure telle que peuvent la rêver les enfants: une histoire d'indiens et de colons dans un far-west sans foi ni loi.
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Sous-titré « La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter", L'Or est le premier roman de Blaise Cendrars.
Publié en 1924, il raconte l'histoire vraie de Johann August Suter, qui en mai 1834 abandonne sa femme et ses quatre enfants dans le comté de Bâle en Suisse. Âgé de 31 ans, Il part sans un sou en poche et prend un bateau qui le conduit en Amérique.

Cette histoire est donc une histoire vraie mais Cendrars lui donne une dimension largement plus intéressante, ce roman prend en effet la dimension d'une tragédie ou au moins d'un apologue.

Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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Blaise Cendrars (1887-1961) a écrit "L'or" en 1925. Ce récit nous donne un aperçu sur la vie de Johann August Suter (1803-1880), un pionnier américain d'origine suisse, arrivé dès 1834 en Californie alors mexicaine. Son existence est presque incroyable. Misérable aventurier dans un territoire riche et presque vide, il a su créer des activités très lucratives et s'est vite retrouvé à la tête d'une immense fortune. Mais la découverte d'or dans l'une de ses propriétés déclenche la ruée de 1848. Ses domaines sont mis à sac par une nuée d'immigrants sans foi ni loi, contre lesquels il ne peut rien. Ce qui aurait dû le rendre plus riche que Crésus finit par le ruiner. La seconde partie de sa vie est sombre. La Californie étant rattachée aux Etats-Unis, Suter tentera vainement de faire valoir ses droits devant la justice américaine…
C'est la première fois que je lis un livre consacré (essentiellement) à la ruée vers l'or. Le livre illustre bien la folie des hommes qui se sont comportés en impitoyables prédateurs dès qu'on a parlé du métal jaune. Demain, dans les mêmes circonstances, la même chose se reproduirait – j'en suis persuadé.
J'ai aussi découvert tardivement la prose de Cendrars. Ce court récit décrit avec précision et justesse un destin extraordinaire. Il est écrit dans une langue nerveuse, et sans digressions. A mon avis, cet opus mérite bien sa (bonne) réputation.
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De « L'Or » mon impression ?
« L'Or » c'est sûr, n'est pas la moitié de l'Or-dre, mais l'intégralité du désOrdre ! Pourtant l'Or donné sur ordre aurait pu mettre de l'ordre d'Or dans ce désordre sans Or. :-)

Le style ressemble à la ruée vers l'or par sa fièvre, son rythme, son pas court et rapide. Je l'apprécie particulièrement dans les chapitres brefs où il rejoint la poésie concise que j'aime le plus. Il s'alourdit un peu quand Cendrars plante le décor politico-historique.
L'histoire, même romancée, est impressionnante, en elle-même, et par son paradoxe si bien résumé en une seule phrase "l'or m'a ruiné". Plus simplement, elle me renvoie à ce qu'il m'arrive de dire souvent : "ce n'est que de l'argent".
C'est un livre très dense. Je suis contente que de l'avoir lu, mais je ne suis pas tentée de le lire et relire encore. Je regrette cependant de ne pas l'avoir lu d'une traite comme, je pense, il l'exige.
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C'est une biographie romancée, mais surtout c'est un récit épique, des phrases courtes, des paragraphes brefs, un style parfois télégraphique qui permet à Cendrars de retranscrire l'enchaînement rapide des évènements non sans un certain lyrisme.
Ce roman eut un grand succès à sa sortie en France en 1925. Mais fut très critiqué par les américains : comment un écrivain peut-il prendre autant de libertés avec la vérité historique ??
J'ai beaucoup aimé ce court roman au style moderne qui raconte la vie merveilleuse du Général Sutter qui quitta la Suisse ruiné, débarqua aux États-Unis, devint multimillionnaire en Californie et perdit toute sa richesse, sa raison et sa dignité à cause de la Ruée vers l'Or de 1848.
Une belle découverte qui me donne envie de lire la poésie de Cendrars
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Le livre est court, le style assez direct et concis. Pas de fioritures.
Pour autant l'histoire du Général Suter au moment où la Californie intègre les Etats-Unis est très intéressante.
J'avais le souvenir de la ruée vers l'or de 1849 dans la Sierra Nevada mais j'ignorais qu'elle fut à l'origine de San Francisco. Et j'avais aussi oublié l'histoire des missions espagnoles fondées par des franciscains, dominicains ou jésuites à la fin du XVIIIème siècle. Elles sont le point d'origine de plusieurs grandes villes californiennes auxquelles elles ont souvent donné leur nom et certaines sont encore actives.
C'était très instructif, j'ai regretté que le texte ne soit pas un peu plus étoffé.
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L'écriture, empressée et fiévreuse, comme exaltée, esquissant en quelques traits plus qu'elle ne décrit minutieusement, s'accorde parfaitement avec le rythme effréné du récit, qui lui même convient parfaitement à ce roman d'aventures rocambolesque s'il en est. Un homme d'abord criblé de dettes, fuyant sa Suisse natale vers l'Amérique, en laissant derrière femme et enfants, qui connaît quelques années de vaches maigres avant de tenter sa chance vers l'Ouest californien, y fait fortune et se décide a appeler sa famille laissée au pays...Avant d'être ruiné par la ruée vers l'or de 1849 qui ravage ses terres


N'aurais-je eu connaissance du fait que Johan August Suter était un personnage réel que j'aurais cru à une sorte de fable inspirée de quelque parabole biblique.


En dépit du caractère dramatique, pour ne pas dire presque tragique du récit, Cendrars ne tombe jamais dans le pathos. Son écriture se fait toujours autant enlevé et dégourdi quand il relate la ruine du général Suter que lorsqu'il décrit sa chute vers la ruine. La dernière phrase du roman est un chef d'oeuvre d'ironie grinçante "Qui veut de l'or? Qui veut de l'or?"


C'est sans doute là que réside la plus grande force de ce roman: ne rien rajouter à un récit qui se suffit à lui même dans sa cruauté et la cuisante ironie qu'elle exprime: un homme dont la fortune, patiemment construite après des efforts méritoires, se retrouve ruinée par la chose même qui assurera la fortune de tant d'autres: l'or.


C'est cette légèreté guillerette et pétulante, jubilatoire du roman qui en fait ressortir ce qu'elle a d'ainsi presque effarant: la démonstration de l'insignifiance de l'effort humain face aux circonstances qui le dépassent.
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L'histoire commence en mai 1834. Johann August Suter a 31 ans. le natif du Grand Duché de Bade, membre d'une riche famille commerçante, est victime d'une faillite et abandonne femme et enfants pour refaire sa vie en Amérique. Il embarque à bord d'un navire au nom prédestiné de "l'Espérance" pour traverser l'Atlantique et poser le pied à New-York après un mois de mer.
Le jeune homme va rester deux ans à New-York où il exerce plusieurs métiers et mange de la vache enragée mais, doté d'un solide esprit d'aventurier et d'un formidable sens des affaires, il part pour Saint Louis dans le Missouri, avant de pousser plus loin vers l'ouest et la Californie, en compagnie d'un petit groupe de pionniers qui s'engage sur une longue piste éprouvante et dangereuse où les difficultés techniques et climatiques sont nombreuses et où les attaques d'indiens chasseurs de scalps terriblement meurtrières.
Il arrive à Yerba Buena (aujourd'hui San Francisco) le 1er juillet 1839 après un dernier détour par Hawaï et l'Alaska, cinq ans après son départ d'Europe. La Californie, région sauvage et vierge, appartient alors au Mexique et Suter obtient du gouvernement d'Amérique Centrale une concession de 20000 hectares à laquelle il donne le nom de Nouvelle Helvétie, connue aussi sous le nom de Fort Sutter.
En quelques années, l'émigrant devient le maître d'une immense exploitation agricole, propriétaire de milliers de têtes de bétail, porcs, chevaux, moutons, employant des centaines de travailleurs agricoles ou d'artisans dans l'atelier de tissage, la distillerie, le moulin ou la tannerie qui font partie du domaine. Sutter n'a pas ménagé sa peine et ses efforts pour devenir un homme immensément riche et il a su manoeuvré auprès des gouvernements mexicain et américain qui se disputent la Californie pour obtenir de l'un comme de l'autre toujours plus de terres et d'espaces.
C'est la construction d'une scierie en janvier 1848 sur l'American River qui va précipiter la déchéance du pionnier helveto-mexicano-américain lorsque l'un de ses employés découvre dans la rivière une pépite d'or. Bien qu'il ait essayé de tenir la chose secrète, Sutter ne peut empêcher la nouvelle de se répandre partout à travers les Etats-Unis. En quelques mois, des milliers de chercheurs d'or débarquent sur ses terres. Dans la frénésie qui s'emparent des hommes, les bêtes et les récoltes sont abandonnées et les titres de propriété de Sutter contestés. La venue de sa femme et de ses enfants à la mitan du siècle n'arrange rien. Il est complètement ruiné et ses nombreuses tentatives de faire valoir ses droits à Washington se soldent toutes par des échecs. L'homme qui avait fait fortune meurt en 1880 dans la misère à cause de l'or découvert sur son domaine.

Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, a écrit "l'or" en 1925. Cette courte biographie romancée fait suite à la publication de recueils de poésie qui avaient lancé sa carrière littéraire et le transforme en romancier de l'aventure, ce que confirme un an plus tard la publication de "Moravagine". D'ailleurs, avant d'écrire, le jeune Sauser a mené une vie de bourlingueur qui a certainement permis à l'auteur de savoir mélanger avec talent imaginaire et réalité.
Avec "l'or" qui connaitra un formidable succès, l'auteur dresse un paradoxe saisissant entre la découverte du métal précieux synonyme de richesse et la ruine que cette découverte entraîne au final et explore la folie qu'elle engendre chez les hommes. Sur ce dernier point, il m'apparait que le roman de B. Traven "Le Trésor de la Sierra Madre" va plus au fond de l'analyse et des comportements humains qui se trouvent exacerbés lors de tels événements. Malgré ce bémol, "l'or" reste une oeuvre d'une grande richesse (si l'on peut utiliser ce terme pour évoquer une ruine totale) fort agréable à lire même si, d'après les biographes de John Alexander Sutter qui ont poussé leurs études du pionnier millionnaire plus loin que Cendrars, elle comporte de nombreuses erreurs historiques. On passera dessus pour se laisser emporter par le style précis et direct de l'écrivain à la main coupée.
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"Qui veut de l'or ? qui veut de l'or ?"

Un vaurien en quête de fortune abandonne femme et enfants, quitte sa Suisse natale, traverse l'océan et s'enfonce dans un Far-West fantasmagorique puisque inviolé. En Californie, il se bâtit un empire, corne d'abondance de la jeune Amérique. Propriétaire d'immenses territoires -San Francisco et ses environs-, son hégémonie vacille puis trébuche du jour où l'on y découvre des filons aurifères. Spolié par la folie des prospecteurs (Gold Rush, 1848-49), Suter est ruiné : sa poule aux oeufs d'or est éventrée et il ne lui reste plus que les tribunaux pour pleurer... Débouté, il mourra en état de semi-démence.

Pont jeté entre poésie et roman, L'Or irradie d'audace et de liberté. En mythomane invétéré, Cendrars réinvente la biographie de Suter : il émonde, développe ou résèque dans la matière première d'un chemin de vie prodigieux. Dans cette hagiographie d'une crapule repentante, il égrène, en courts chapitres, la vie et les actes de son héros et métamorphose la matière littéraire en un serial tressautant. Les panoramiques, les travellings, les close-ups s'enchaînent pour suivre dans son orbe (de son zénith à son nadir) la trajectoire de Suter.

En son continuum créatif, Cendrars suture art poétique et prose munificente. Il emprunte les sentiers d'un Jacques de Voragine et de sa Légende dorée*, transforme son aventurier helvète en icône de papier et allégorise le destin de l'artiste : les défricheurs récoltent rarement ce qu'ils ont semé !

Une pépite !

* La Légende dorée (L'Or) de Jacques de Voragine (Moravagine) passée au creuset de l'homme de braises et de cendres : calcination, lessivage, sublimation, incandescence...
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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