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sur 1058 notes
C'est un Suisse qui raconte l'histoire d'un Suisse.
Le Suisse quitte son pays parce qu'il n'a plus le sou. Il fuit tout ce qui lui coute : travail, dettes, femme, enfants. Il se sauve d'un pays devenu trop petit, le Suisse. Vite, il vole ses compagnons pour payer la traversée. Ouf, New York. La débrouille : les petits boulots, les petites combines, il fait tout le Suisse, même second couteau. Puis, un peu à l'Ouest, il ouvre un bistro. Paye des pots, gagne des infos. Rejoins St-Louis et de là San Francisco. Qui n'est pas, qui s'éveille. San Francisco. Où est-vous ? San Francisco : sa quête, son obsession. San Francisco : c'était Lui ! Et puis l'or, la fièvre, le feu, les cendres, et bientôt ses cendres.

De tout cela, je me souvenais, mais plus des mots, mais plus des phrases qui nous emportent comme le destin. Je me souvenais de cet autre Alchimiste, de cet autre Don Quichotte, de l'ironie tragique. J'avais envie de le relire, ce destin brisé. Maintenant que je n'ai plus de boulot, j'ai du temps. J'ai eu de la chance, je l'ai vue la Californie, moi aussi. Et au nord de San Francisco les séquoias géants. Notez, il y a plus court. Mais si ! Cet if de Kipling, tellement exemplaire, aussi.

Alors après tout je me dis : à l'aise Blaise, et demain un autre bouquin.

PS. L'on pourrait se demander pourquoi relire ce roman ? Je dirais qu'à l'heure de grands changements technologiques et de l'émergence extrêmement rapide de nouvelles puissances, de profonds bouleversements géopolitiques et sociétaux vont bousculer plus que jamais la vie de tout un chacun. Certes, de nouveaux Eldorado vont apparaître. La 1ère question posée par L'or est : les hommes seront-ils plus sages et moins cupides ou bien feront-ils preuve de la même sauvagerie que par le passé en courant après un nouveau miroir aux alouettes ? La seconde, plus individuelle, inéluctable est : Et si demain je perdais tout ce que j'ai bâti jusqu'à présent ?
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C'est vraiment la vie qui fait les histoires les plus incroyables. Mais celle-ci est-elle plus incroyable parce que plus vraie? Elle m'a fait rappeler que le bien et le mal ne sont que des effets. Les choses en-soi n'ont que la valeur que nous leur donnons. L'or n'est donc pas synonyme de fortune.
Dans ce roman, j'ai l'impression d'avoir vu la chute d'un monde ancien au profit d'un monde nouveau. Je ne juge aucun des deux. Les aventuriers et les explorateurs ont fait place aux villes et au progrès industriel.
Ce n'est pas simplement une biographie que nous offre Cendrars, mais toute une fresque de l'histoire des États-Unis, à une époque bien intrigante ; la mythique Conquête de l'Ouest.
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Totale découverte pour moi que cette histoire du général Johann August Suter, ce pionnier d'origine suisse qui, en 1834, quitte femme et enfants pour venir « par des sentiers insoupçonnés, se jeter dans le pays des aventures et des dangers » : le continent américain . Il fait rapidement fortune dans une Californie qui appartient à l'époque au Mexique et bâtit un véritable empire baptisé « La Nouvelle Helvetie ». Mais la découverte d'or sur ses terres fait tout basculer….


S'il est inspiré de la véritable histoire du Général Sutter, c'est bien un roman qu'a voulu écrire Blaise Cendrars (« J'ai fait oeuvre d'artiste et non pas d'historien ») et il faut dire que le personnage s'y prête à merveille !
Aventurier au passé plutôt louche , il se révèle un entrepreneur de génie , créant de toutes pièces sur des milliers d'hectares une espèce de phalanstère où travaillent et vivent en bonne intelligence indiens, canaques « Importés » par ses soins, européens d'origine diverse… Alors qu'il est en passe de devenir l'homme le plus riche du monde, la nouvelle vite répandue de présence d'or sur ses terres va lui faire tout perdre et Cendrars nous fait le tableau de cette fameuse « ruée vers l'or » et des folies et violences qu'elle entraîne. Et la Californie devint américaine….


On est un peu surpris au début du texte de la sécheresse du récit, une succession de faits bruts , un récit chronologique un peu en mode journalistique, ce qui n'empêche pas une richesse de vocabulaire à laquelle on n'est plus trop habitué . Puis on se prend d'intérêt pour ce bonhomme surprenant et assez visionnaire il faut bien le dire et à son destin incroyable .
Un court roman que j'ai apprécié de découvrir grâce au Challenge solidaire 2022.
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En 1834, Johan Suter quitte la Suisse, sa femme et ses quatre enfants et part à l'aventure. Il embarque pour l'Amérique, s'installe d'abord dans le Missouri, puis, en 1839, part pour la Californie, alors province du Mexique. Il fait fortune grâce à l'agriculture, à tel point qu'il rachète la région au Mexique mais alors qu'il est en passe de devenir l'homme le plus riche du monde, un evènement va stopper net son ascension: de l'or est découvert sur ses terres. La ruée vers l'or qui s'ensuit va transformer la vie rêvée de Sutter en cauchemar.
Paru en 1925, "L'or" est le premier roman du poète Blaise Cendrars, quoiqu'il s'agisse ici plutôt ici d'une biographie romancée même si Cendrars a pris quelques libertés (minimes) avec la vérité historique. Le style sec, presque journalistique de l'auteur peut de prime abord rebuter. Cendrars ne cherche pas à nous faire entrer en empathie avec le personnage de Suter (d'ailleurs peu sympathique...), mais cette distance permet justement de mieux mettre en valeur cette aventure extraordinaire. Court et prenant, le récit décrit la folie de la ruée vers l'or et nous fait vivre une page passionnante de l'histoire des Etats-Unis et Suter, broyé et presque oublié par L Histoire, symbolise à lui seul la vanité de l'ambition humaine. Conte cruel et ironique, "L'or" est définitivement... une pépite (haha) .
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« le vieux fou.
L'homme le plus riche du monde.
Quelle bonne blague ! »

L'or ou la merveilleuse aventure du Général Johann August Suter donne a connaître la vie incroyable d'un suisse qui abandonne tout, y compris sa famille, pour aller à la découverte du nouveau monde et créer la Californie au 19ème siècle. L'homme qui a failli être le plus riche du monde, termine ruiné lors de la découverte de l'or sur ses terres par son menuisier. Incroyable, inimaginable une telle aventure. J'ai adoré le roman car je ne connaissais pas du tout cette histoire fabuleuse mais en plus, je découvre l'écriture de Blaise Cendrars et j'ai beaucoup aimé. C'est lent au début et au fil du temps, ça monte jusqu'à être embarquée dans la folie qui a saisi cette contrée jusqu'à son embrasement. Mais Suter, « l'or l'a ruiné. Il ne comprend pas. »

« Il joue nerveusement avec l'anneau qu'il porte au doigt, le tourne, le change de doigt et se répète à mi-voix l'inscription qu'il y a fait graver :
- LE PREMIER OR -
DÉCOUVERT EN JANVIER 1848 »
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Rarement je n'ai détesté autant d'éléments dans un livre !

Le style d'abord : on se croirait en train de lire des articles de journaux ! Sec, aride, ennuyeux... J'ai lu des rubriques nécrologiques plus palpitantes !
Le personnage ensuite, assez inconséquent et antipathique. Sutter abandonne sa famille purement et simplement pour tenter sa chance en Amérique. Et il y parvient, pas toujours en gardant les mains propres d'ailleurs !
Enfin parvenu à faire fortune, à la tête d'une riche plantation, son univers s'effondre lorsqu'on trouve de l'or sur ses terres. Tout le monde se rue à la recherche de l'or, pendant que ses récoltes pourrissent sur pied, bref, un sacré revers de fortune.

Le sujet aurait pu me plaire, mais la narration et le personnage principal m'auront laissée de marbre.
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Il est des fois où l'on fait des mauvais choix. J'ai acheté ce livre il y a longtemps, un peu par hasard, livre d'occasion sur les étagères d'une grande enseigne parisienne. J'ai entendu l'année dernière un portrait de l'auteur dans une émission de radio aujourd'hui disparue (« Partir avec… » de Stéphanie Duncan). le personnage ne m'a pas paru bien sympathique mais je me suis souvenue de ce livre qui dormait sur mes étagères. Alors, voulant lire un livre court et plein d'aventures, je me suis dit qu'il était temps de l'exhumer. Bien mal m'en a pris… J'ai mis trois semaines à en venir à bout, préférant le délaisser entre-temps pour Kessel et Giono et quelques livres pour enfants, et je me suis forcée à le finir, me disant que peut-être finirais-je par comprendre.
Enfin, fini, refermé. Quel style aride, fait de phrases courtes, sèches, plates. On ne peut même pas parler de style journalistique. Un style que d'aucuns aiment, mais décidemment pas moi, j'ai eu l'impression de lire quelqu'un qui ne savait pas s'exprimer.
L'idée de départ est intéressante, il s'agit de la biographie romancée d'un personnage dont j'ignorais l'existence, Johann August Sutter, commerçant, colon, aventurier, un des premiers à s'établir dans les environs de ce qui deviendra San Francisco, alors que la Californie était encore mexicaine et avant la ruée vers l'or au milieu du XIXème siècle.
Mais je ne peux comprendre quel est l'intérêt de cette biographie romancée. D'abord Cendrars n'exploite pas ce qui semble être la raison pour laquelle ce personnage l'a intéressé, à savoir cet apparent oxymore qui devient la devise de Sutter, « la découverte de l'or m'a ruiné ». D'autre part, Cendrars semble avoir négligé certaines des contradictions du personnage, comme le rôle d'un de ses fils dans l'urbanisation des terres de son père. Je ne comprends donc pas le propos de Cendrars ; il me semble qu'il fallait soit simplifier le personnage pour en faire la parabole de son oxymore, soit en garder la complexité et en explorer les ramifications.
En définitive, je suis restée imperméable au style comme au propos de l'auteur, et je suis passée complètement à côté de ce qui est considéré comme un classique du début du XXème siècle. Je laisse à d'autres le soin de décrypter les tenants et les aboutissants de cette oeuvre, c'est hors de mes affinités littéraires.
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Il y a souvent un classique que l'on n'a jamais lu, et qui traîne pourtant parmi nos livres...C'est le cas de "L'Or" que j'avais acheté parmi d'autres, au poids dans une vente UNICEF.
Hier matin, avant d'aller prendre mon train, je fouille vite fait dans une pile de livres, histoire d'avoir quelque chose à lire si le voyage s'avère trop long, et c'est celui-ci que je prends, je file à la gare.
Le soir au retour, je l'ouvre et c'est bien, très bien, je me dis "tu es bien bête de ne l'avoir pas encore lu"..."hé, dis donc, il y en a tellement!"...
Le train s'arrête dans une gare, forcément, des gens montent, d'autres descendent, la routine.
"On ne lit plus beaucoup Cendrars aujourd'hui et c'est bien dommage."
Je lève les yeux vers l'importun.
Et alors commence une de ces discussions qui n'arrivent que dans un train, on parle littérature avec un inconnu, trois quarts d'heure formidables dont je vous fais grâce.
Et me voilà avec une nouvelle bonne raison de continuer à lire autant et à la recherche soit dit en passant, d'une bonne biographie sur Blaise Cendrars.
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Une excellente lecture pour ma part avec ce petit livre qui cache bien son jeu.
Ce livre est le premier que je lis de Blaise Cendrars et j'avoue que c'est une belle rencontre.
Ce classique publié en 1925 retrace de manière assez dramatique le vie d'un certain Johann Suter dit le Général Suter qui a vainement essayé de faire fortune sur des terres qu'il a achetées et qui feront partie de la Californie. Cet homme qui possédait tout ou presque va tomber dans une spirale infernale. En effet la ruée vers l'or rendra les hommes et le Général Suter fous.
C'est une histoire vraie mais un peu modifiée par l'auteur. L'histoire se lit bien, on est entraîné par les événements, en très peu de pages (180) l'auteur nous happe dans cette histoire infernale.

Et oui je conseille A lire 💕💕💕

Pour les curieux James Peter Zollinger a écrit une biographie plus juste du Général Suter sur le plan historique sous le titre : À la conquête de la Californie. La vie et les aventures du colonel Sutter, roi de la Nouvelle Helvétie
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"Les émigrants débarquent jour et nuit, et dans chaque bateau, dans chaque cargaison humaine, il y a au moins un représentant de la forte race des aventuriers."
Johann August Suter fait partie de ces immigrants quittant l'Europe, quittant femme et enfants, les laissant de nombreuses années sans nouvelle, afin de chercher une vie meilleure, afin d'abandonner la pauvreté qui les guettait...."Johann August Suter, banqueroutier, fuyard, rôdeur, vagabond, voleur, escroc."
Il débarque à New-York le 7 juillet 1834, il fait 100 métiers, 100 petits boulots pour manger et rencontre même Edgar Allan Poe.
Il s'établit fermier à proximité de la jonction Mississippi Missouri, puis décide de tout vendre...des Indiens lui ont parlé d'un pays merveilleux, un pays de cocagne, de l'autre côté des montagnes, un pays immense qui ne s'appelait pas encore La Californie...Là il crée en quelques années le plus grand domaine américain, un domaine à la dimension d'un Etat.
Il recrute des canaques, des esclaves....Suter est un homme de démesure, n'hésitant pas à atteler 60 couples de boeufs blancs pour transporter la chaudière et la machinerie du premier moulin à vapeur construit aux Etats-Unis... Il embauche à tour de bras pour développer son domaine. Ses ouvriers font venir leur famille et s'installent dans des maisons qu'ils construisent sur les terres de Suter.
Tout lui réussit, il est devenu en quelques années un homme riche et célèbre !
Marshall, l'un de ses ouvriers trouve un caillou brillant en creusant les fondations de la scierie de Sutter..."De l'Or ! J'ai trouvé de l'or !"
Début de la fin...ses ouvriers abandonnent leur travail et creusent son domaine, chacun a son trou...les pauvres affluent, s'installent sur ses terres, sans autorisation. Seul face à cette foule, il est impuissant et ne peut lutter. Il n'a plus personne à ses côtés. Tous l'ont quitté.
« Si j'avais pu suivre mes plans jusqu'au bout, j'aurais été en très peu de temps l'homme le plus riche du monde : la découverte de l'or m'a ruiné. »
Long et couteux combat juridique d'un homme bien seul pour faire reconnaître ses droits, pour retrouver ses biens perdus.
En quelques heures de lecture, on découvre cette Californie et sans morale, seule comptant l'OR....cet ruée vers l'Or tant décrite par les films qui nous ont fait rêver, ou nous ont ému.
Un rêve américain pour les uns...qui sera le cauchemar d'un homme .....et le plaisir du lecteur
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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