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EAN : 9782896710706
222 pages
Coups de tête (01/01/2012)
2.86/5   7 notes
Résumé :
Le 1er septembre 2009, Lee Chatham, un écrivain américain, reconnu coupable du meurtre de Léo Cavanagh, un écrivain canadien, et de son épouse, Maurine, est exécuté dans une prison du Missouri, et ce malgré qu'il ait toujours nié sa culpabilité. Lara Crevier, étudiante en littérature et passionnée par les ouvres de l'un et de l'autre des écrivains, tente de comprendre ce qui a pu pousser Chatham à assassiner Cavanagh et à violer et tuer Maurine, dans sa maison de St... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Vous avez dit polar ?
Un univers particulier pour un roman à la fois fascinant, dérangeant, déroutant, bluffant, percutant, mais qui laissera difficilement indifférent.
Il sera classé au rayon « policiers » parce qu'il y a des meurtres et une « enquête ». D'ailleurs, peut-on réellement appeler « enquête », la recherche d'une jeune étudiante qui, intéressée, par les textes d'un écrivain, décide d'écrire son mémoire de maîtrise sur l'oeuvre de celui-ci ?
C'est elle qui dira « je » dans cet opus, expliquant son cheminement, ses recherches. Au-delà des prospections et des rencontres de cette femme pour comprendre l'homme dont elle étudie les textes, c'est tout ce qui est lié à l'écriture et à la personnalité des écrivains qui est vraiment captivant.
Les deux auteurs morts au début du livre, sont des hommes dont l'un est sur le déclin, l'autre une étoile montante. le principe des vases communicants, comme si la notoriété de l'un faisait de l'ombre à l'autre, comme si la sève de l'inspiration pompée par l'un ne pouvait plus être fournie à l'autre….

Au coeur de ce roman, les nombreux démons des créateurs : Serais-je plus célèbre mort ou vivant ? Et si je n'ai plus d'idées ? Et si un de mes élèves me dépasse, moi, le maître ? Où puiser l'inspiration, comment être connu ? Ou tout simplement comment devenir célèbre lorsqu'on est persuadé d'avoir du talent mais qu'on n'est reconnu par personne ?
Et toutes ces questions abordées par l'intermédiaire de dialogues, de quelques phrases fortes qui bousculent ….
« ….se sentait moins intéressé par la création littéraire en tant que telle, et il était davantage tourné vers les effets de la littérature sur les lecteurs. Les livres, selon lui, n'étaient pas grand-chose en eux-mêmes. Seule comptait l'interprétation que chaque lecteur pouvait en faire, l'impact qu'un texte pouvait exercer sur son environnement. »

« ….il considérait le livre comme une arme. »
Mais aussi une approche de la justice américaine qui va vite, qui ne s'interroge pas trop loin, des fois que ça gêne….. Ainsi qu'une critique rapide et acerbe des milieux dits littéraires où on ne pénètre pas si facilement qu'on pourrait l'imaginer….
Quelques scènes de sexe un peu torrides, pas forcément indispensables à mon sens, mais qui créent le climat dans lequel se retrouve celui ou celle qui lit. L'auteur nous provoque, nous irrite, nous envoûte (ou pas) mais il instille une atmosphère qui captive, qui attire comme un aimant ….
Son écriture est sèche, avec plus de questions littéraires que de réflexions sur « l'enquête ». Il y a de temps à autre ce qu'on peut assimiler à des parenthèses, comme s'il avait décidé de ne respecter aucun « code », ne suivant que son instinct, les mots étant plus forts que tout… les personnages ayant pris le dessus sur lui et l'entraînant en dehors de sentiers battus. le vrai, le faux se mélangent allègrement, on est ballotté, désorienté, visitant les différents lieux sur la pointe des yeux, de peur que tout cela déteigne sur nous….
Parce qu'il faut le reconnaître, les personnages sont eux aussi dérangeants, totalement atypiques, de la jeune étudiante qui n'a pas froid aux yeux à Lee Chatham, assassin aux mobiles troubles en passant par les individus que Lara Crevier va rencontrer au cours de ses pérégrinations : professeurs peu nets et autres hommes (tiens les femmes sont plutôt transparentes dans l'ensemble …)
C'est un roman étonnant, qui ne peut être classé dans une aucune catégorie, dont on peut se poser la question de savoir si on l'a apprécié ou pas… Mais ce qui est certain, c'est que Laurent Chabin a réussi une sacrée performance au niveau du contenu* ….

* surtout lorsqu'on découvre dans les premières pages, les lignes suivantes :
Plusieurs des personnages et des lieux de ce roman --rebaptisés ou déplacés—existent ou ont existé. Aucune ressemblance avec des personnes ou des lieux réels n'est donc fortuite.
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Les romans policiers doivent respecter une règle importante, mais tout de même non écrite. C'est-à-dire qu'il doit y avoir un crime quelconque, une enquête et un dénouement. Il existe quelques livres qui se targuent d'être un polar, mais qui ne suivent pas systématiquement cette recette. Que devons-nous penser de ces oeuvres et de leurs classifications?

Laurent Chabin est un auteur québécois prolifique. Il a écrit plus de 80 bouquins dont le populaire « Élise », « le prisonnier » et aussi « Luna Park ». Personnellement, il m'était inconnu jusqu'à la lecture de « le Corps des femmes est un champ de bataille » publiée chez « Coups de tête » en 2012. Contenant 239 pages, il s'agit d'un roman noir.

Il m'est difficile de chroniquer sans dévoiler une partie de la chute. Par contre, je ne vous communiquerai pas tout, pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture. Sachez, tout simplement, que nous ne découvrirons jamais la vérité. Frustrant, dites-vous? Surtout venant d'un polar. La facette du dénouement a ainsi été complètement mise de côté pour laisser une ouverture et des questionnements. C'est conséquemment sur une note plutôt amère que j'ai terminé le bouquin.

L'idée est pourtant bonne: mêler littérature et enquête sur un crime. C'est d'ailleurs ce thème qui m'a d'abord intrigué. L'oeuvre utilise donc cette trame de fond à un meurtre sordide. J'ai également apprécié la plume de l'auteur qui se veut simple, ce qui est à mon avis, garant de succès pour un polar.

Il y a par contre de grands problèmes dans le bouquin. le plus énervant, outre la finale, est une scène qui aurait dû être complètement supprimée à mon avis. La protagoniste rencontre un homme inconnu qui l'invite chez lui pour parler de l'enquête. Elle semble lui être repoussante au vu de la description faite par l'écrivain. Rien ne l'empêche, pourtant, de s'adonner à la sodomie avec ce personnage, sans aucune raison valable, au saut d'un paragraphe. C'est incompréhensible, complètement inutile et surtout de mauvais goût.

Nous sommes confrontés à quelques décrochages lors de la lecture. Surtout qu'après cet acte sexuel incompatible avec le reste, elle n'hésite pas à l'appeler d'un élégant « Monsieur » quelques chapitres plus loin… Comme s'il ne s'était rien passé entre eux deux. Oublie au moment de l'impression? Erreur de rédaction? Aucune idée. Pour un si petit roman, ce fut pour moi une goutte de trop. Bien que l'écriture est géniale, ces problèmes surpassent facilement la qualité littéraire.

Finalement,

Malgré le concept excellent et la belle plume, ce fut une vraie déception due aux scènes superflues et sans réelle logique avec la trame. La chute ouverte est également amère. 2 sur 10

On aime : la plume, la trame

On n'aime pas : les scènes sans logique, la chute
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
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Sexe, violence et littérature, voici les trois ingrédients de ce roman réussi que je n'ai pourtant pas aimé.

Sexe

J'ai pensé d'abord avoir été «dérangée» par toutes ces petites doses de sexe dont le roman est émaillé.

Mais, à la réflexion, mon agacement vient peut-être plutôt de ce que lesdites doses de sexe me semblent ici superflues et leur description volontairement provocatrice. Je me questionne : pourquoi? Je n'arrive pas à comprendre en quoi cela sert le roman.

Ce thème ne justifie pas non plus le titre du livre qui, lui, fait référence aux armes blanches.

Le sexe ici a donc juste servi, me concernant, à me détourner par moment des pensées et du message communiqués par Chabin, ce que je déplore car ceux-ci sont intéressants, riches et matière à débat et réflexion. J'adore.

Violence

La violence, sa genèse, ses origines. Pourquoi celle-ci surgit-elle? Intéressante question.

Littérature

C'est autour de ce thème omniprésent dans le roman de Chabin que je me suis régalée.

Les effets de la littérature sur les lecteurs, le pouvoir de celle-ci, les liens étroits entre fiction et réalité. Tout est ici décortiqué avec finesse. Enrichissement intellectuel garanti.

Ah oui, c'est vrai, ce livre est classé dans la catégorie «polar». Ce n'est pourtant pas son aspect le plus important à mes yeux. Oui, il y meurtres. Oui, il y a enquête, quoique. Et puis, dès la page 168, à cause d'un petit détail... «si l'on peut dire»... j'avais découvert le pot aux roses. Décevant. Bref, amateurs de polar, passez votre chemin. La substance de ce livre n'est pas ici à mon humble avis, mais bel et bien dans le regard que Chabin porte sur la société, les écrivains et leur rôle au sein de celle-ci.

Non, je n'ai pas aimé ce «polar» de Chabin, mais j'ai une énorme envie de découvrir d'autres écrits de cet auteur dont les réflexions me poussent à me questionner sur tant de choses... à commencer par la littérature elle-même.

J'ai manqué (en partie) un livre, mais j'ai découvert un auteur.

À bientôt Monsieur Chabin.
Lien : http://austintoutvabien.over..
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http://labibleurbaine.com/wp/le-corps-des-femmes-est-un-champ-de-bataille-de-laurent-chabin-un-polar-digne-des-maitres-du-genre/
Lien : http://labibleurbaine.com/wp..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les armes de longue portée sont les armes des hypocrites, des lâches, des traîtres. Ce sont les armes des snipers, des tireurs embusqués, des tueurs qui ne veulent pas dire leur nom. Ou celles des naïfs, comme Chatham. L’arme à feu, en mettant de la distance entre le tireur et sa victime, constitue une tricherie. Elle l’éloigne de son objet, de ses réactions. L’arme à feu vous garde les mains propres. C’est elle qui vous guide et, par la même occasion, vous absout. C’est un peu comme quand on confie à un boucher, qu’on ne veut surtout pas voir agir, le soin de tuer la bête dont on va manger la viande avec le cœur léger.
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Tout n’est qu’une question de temps. On évite de parler de tel romancier contemporain à cause de ses engagements douteux, mais on lit Balzac comme s’il avait inventé la classe ouvrière ou Rousseau en affectant de croire qu’il s’agissait d’un type sympa et de gauche. Anachronismes lamentables. Quant à Homère, c’est si vieux, si loin… A-t-il seulement existé ? Seule l’Odyssée demeure.
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C’était un écrivain à style. La « pensée », si toutefois ce mot ne recouvre pas lui-même une fiction de plus, ne m’intéresse d’ailleurs pas plus que lui. La pensée des écrivains n’est pas intéressante. Mais leur désir… Qu’ils cherchent à le museler, à le taire, à le travestir, n’y change rien. Le désir est là, au cœur de tout livre, et lui seul peut nous révéler quelque chose.
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... pour le pouvoir, la lutte contre la violence est la meilleure façon de se vendre au peuple qui l'accepte ou qui le met en place. Il doit veiller à ce que la violence perdure, puisque c'est elle qui le justifie. Le pouvoir a besoin de la violence et des instruments de la violence. Il y va de sa survie.
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Pour le pouvoir, la lutte contre la violence est la meilleure façon de se vendre au peuple qui l’accepte ou qui le met en place. Il doit donc veiller à ce que la violence perdure, puisque c’est elle qui le justifie. Le pouvoir a besoin de la violence et des instruments de la violence. Il y va de sa survie.
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Videos de Laurent Chabin (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Chabin
0:00 / 4:32 Laurent Chabin lit un extrait de Le canal de la peur
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