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Un homme aux épaules affaissées, à la casquette gavroche et à la silhouette accablée, promène à l'extrémité d'une laisse, un chien tout aussi résigné dans les rues jouxtant le musée. Cette promenade permet de situer le bâtiment dans son environnement immédiat : la Seine, les quais et leurs voitures, la place et son rhinocéros.

La reproduction d'éléments architecturaux de cette ancienne gare propice au dessin, s'intercale au milieu de dessins de sculptures et autres tableaux exposés au sein de ce musée d'Orsay. Chabouté triture les angles de vue de manière jubilatoire.

L'alternance d'une foule de visiteurs pendant les heures de visite et le vide des allées en dehors de celles-ci interpelle le lecteur. D'autant que la foule ne dissout pas une impression persistante de solitude et de claustration : la visite d'un musée est une expérience intime, les salariés qui y travaillent connaissent aussi ce retranchement : agents de nettoyage, gardiens...
Mais voilà que les personnages sculptés ou représentés dans les oeuvres exposées prennent vie durant la nuit. Dotés de sentiments humains, ils commentent, discutent, interfèrent...quel est le groupe le plus vivant ? Celui qui connait l'immobilité de l'oeuvre figée ou la horde de visiteurs compassés et prétentieux ?

Chabouté sublime le traditionnel et austère dessin de bd noir et blanc en le dotant de larges aplats de noirs prenant par moment le lecteur à rebrousse-poil de la vision traditionnelle de l'ombre. le noir n'est pas obscurité mais une couleur mate et unie rehaussant élégamment une composition générale complexe. Aucune déclinaison de noirs, aucune nuance. le noir est unique et absolu.
Des séries de bandeaux en forme de strips répétitifs attribuent ponctuellement un supplément pop-art à l'ensemble.
Génial.
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Pendant plusieurs semaines, Chabouté a pris ses quartiers au Musée d'Orsay pour observer les visiteurs au milieu des oeuvres d'art. Il a scruté leurs réactions, écouté leurs commentaires et de tous ces instants saisis, il a tiré cet album qui propose de faire vivre le quotidien dans un musée.

Il y a celui qui devant une toile va dérouler la liste de tous les mots pompeux qu'il connaît tandis qu'une autre va sobrement décrire l'émotion qu'elle ressent. Il y a ceux qui prennent tout leur temps, ceux qui font la visite au pas de course. Ceux qui photographient tout, ceux qui suivent la guide, ceux qui caressent discrètement le galbe d'une sculpture…

Puis quand les portes du musée se referment, les oeuvres figées prennent vie. Elles se dégourdissent les jambes, observent à travers les vitres de l'horloge les boites carrées à roulettes dans la rue, s'étonnent du petit rectangle dans la main que les visiteurs brandissent à tout bout de champ. Herakles passe son temps aux toilettes à essayer de percer les secrets de la cuvette, de l'urinoir ou du dérouleur de papier blanc. Les amoureux séparés la journée se retrouvent. Les bustes font le compte-rendu de la journée du gardien.

Et le lendemain, les visites reprennent, avec leur lot de visiteurs qui se ressemblent tous un peu et qu'on a tous déjà croisés. le regard de Chabouté est taquin sans être moqueur. Il est aussi, très souvent, plein de tendresse.

Le dessin de Chabouté sied parfaitement au sujet : noir et blanc, élégant, avec un beau contraste entre l'ombre et la lumière. C'est un album beau et reposant, qui permet de déambuler un peu dans ce magnifique musée en s'amusant à reconnaître les oeuvres, dont les Raboteurs de parquet, qui se font la malle à la nuit tombée. En message sous-jacent, l'importance de l'art qui nous touche tous de façon différente, immédiate ; qui n'a pas besoin d'avoir d'autre utilité que celle de nous apporter du plaisir, de la poésie, de la beauté…
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Qui observe qui ? Au musée d'Orsay, les jours se succèdent, comme les visiteurs… Les tableaux sont-ils aussi immuables qu'ils en ont l'air ? La journée, oui, mais la nuit… il se passe des choses au musée… Peintures, sculptures, art primitif se rencontrent, tout cela sous le cadran de la grande horloge…
Une BD à lire et à relire pour découvrir toutes ses subtilités. Un noir et blanc que je redoutais mais qui permet d'apporter profondeur et lumière et ainsi, d'ancrer l'histoire dans une sorte d'« éternité ».

Cette BD m'a rappelé l'album « cette nuit-là... au musée", qui se passe au musée des Confluences de Lyon. Si la BD "Musée" explore un peu la même thématique, elle est bien plus profonde et aborde plus de thèmes que l'album jeunesse : les angles, les jeux de regard, les points de vue permettent une exploration du musée dans tous ses recoins, même les plus insoupçonnés…

On contemple, on se laisse regarder, et on sourit au petit jeu des uns et des autres… Une réussite totale qui donne envie d'aller au musée d'Orsay !
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Comme pour nous apprendre la patience et la curiosité, Chabouté nous fait attendre la page 48 avant de glisser les premières répliques. Avant ça, on a d'abord affaire à une galerie de portraits silencieux : ceux des visiteurs du musée d'Orsay, mais aussi ceux des visités.

D'un côté, les sourcils froncés d'une vieille dame, les couettes étonnées d'une gamine, les bras croisés d'un homme en costume, le smartphone d'un étudiant, l'appareil photo d'un touriste. D'un autre, l'autoportrait de van Gogh, La petite danseuse d'Edgar Degas, L'Origine du monde de Gustave Courbet.

Toute cette foule finit par s'agiter. Y compris les oeuvres, tellement vraies qu'elles en deviennent vivantes. Car chaque nuit, les peintures, les statues, les nus, les bustes, les fresques s'animent, se baladent et se chamaillent dans les couloirs de l'ancienne gare. Se rencontrent et se racontent leur journée. Un peu comme nous, finalement.

Dans un noir et blanc franc, sans nuance de gris, Chabouté nous rappelle qu'un musée est toujours une histoire de rencontre. Il nous invite à épier les formes et les rondeurs des personnages, qu'ils soient dans un cadre
ou non. À nous émouvoir des détails des visages, en 2D ou en 3D.

À aimer les journées peuplées comme les ambiances nocturnes. À expérimenter le désordre joyeux malgré la rigueur architecturale d'un musée. À écouter les commentaires avisés des guides, les discussions anodines des visiteurs, mais aussi les silences contemplatifs des oeuvres, qui elles aussi, peut-être, nous entendent.
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Cet album autour du monde de l'art est sobrement intitulé Musée. Chabouté dévoile une pluralité de regards sur les oeuvres d'art, sans porter de jugement. Chacun se positionne différemment pour appréhender les peintures et les sculptures. Son dessin en noir et blanc capte les expressions, les regards. Et le lecteur se met à la place des tableaux, scrutés sous tous les angles. Il découvre l'envers du décor ! L'auteur incorpore une touche de fantastique en permettant aux oeuvres de prendre vie, la nuit. Il leur donne une âme, une personnalité, un propre regard sur le monde. Les dialogues viennent dans un second temps, laissant une grande partie de la bande dessinée muette. Ils sont savoureux, apportant une touche d'humour complémentaire. L'ouvrage est superbement illustré et nous questionne sur le rapport à l'art et aux oeuvres, de façon subtile et très abordable.
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C'est mon premier Chabouté et je dois dire que je suis tombé sous le charme graphiquement, ce jeu de noir intense et de blanc, j'étais absorbé par les dessins.
Mais cette histoire ou le manque concret d'intrigue m'a désarçonné tout au long de la lecture. Mais c'était quand même intéressant à suivre. Mais la lecture a semblé longue. Mais c'était beau.
Voilà, je ne sais pas quoi en penser, je ne sais pas ce que je vais en retenir, mais je retournerai sur du Chabouté pour essayer.
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Quel bonheur que le retour de Christophe Chabouté !
Pour cet album, il s'est installé au Musée d'Orsay où il observe avec une grande acuité les visiteurs le jour et imagine la vie des oeuvres la nuit.
Avec son style unique, sans mot dire, il s'attarde avec tendresse sur les postures et les comportements de l'homme (et la femme) contemporains menés par le bout du nez par leurs smartphones et leur ultra solitude face à l'impermanence d'oeuvres d'art qui, peut-être, s'émancipent une fois le dernier visiteur parti.
Entre l'étude sociologique et la fiction, Christophe Chabouté nous offre ici une nouvelle pépite.
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Dubitative sur les premières pages, je me suis complètement faite emporter par cette bande-dessinée. Que ressentent les oeuvres d'art dans un musée ? Que s'y passe-t-il la nuit ? Inattendues et étonnantes sont les petites histoires et conversations qui vont défiler. Les visiteur.euses apparaissent pour servir la mise en avant des oeuvres, une belle façon de découvrir les musées autrement.
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Le musée d'Orsay comme vous ne l'avez jamais vu, brossé par le génial Chabouté. de son noir & blanc exquis, il pointe certains moments volés aux visiteurs, leurs émois, leurs éclats ; il invente les heures silencieuses, celles de la fermeture, où les oeuvres livrées à elles-mêmes soudain s'animent… et deviennent plus que jamais les reflets de la condition humaine. Hommage au musée et à ses oeuvres, ce roman graphique est surtout une déclaration d'amour à l'Art et à l'humain. Grandiose !
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Après mon énorme coup de coeur pour "Tout seul", je continue ma découverte des BD de Chabouté
Je viens de lire "Yellow cab", j'ai trouvé pas mal, sans plus, et la dernière parution = Musée, autre BD en noir et blanc, beaucoup plus convaincante à mes yeux.
Il faut croire que moins il y a de texte, mieux cela lui réussi à cet auteur.

Une alternance de musée de jour, / musée de nuit :
La journée avec tous les visiteurs, qui savent plus ou moins regarder les tableaux et sculptures exposés,
la nuit , lorsque personnages et natures mortes prennent vie - bon, les natures mortes on constate juste qu'elles sont sorties des cadres, on ne sait pas où elles vont .

Ceux qui ont des jambes pour marcher parcourent les différentes salles, ce sont surtout les statues donc qui ont la possibilité de se promener partout, mais tous peuvent parler, commenter les anecdotes de la journée, commérer sur les éventuelles idylles entre personnages d'oeuvres d'art (ou entre membres du personnel de la journée) , s'interroger sur les particularités et les étrangetés des vrais vivants ...
Une visite insolite donc, fantastique bien sûr, avec un regard tendre sur les humains dans le fond -

J'ai bien aimé !
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