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Chabouté observe et croque le musée d'Orsay, lorsque les visiteurs sont là, en journée.
Pour la version 'nuit', il imagine des oeuvres capables de parler, d'exprimer des sentiments, et même, pour les sculptures dotées de pieds/pattes, aptes à changer de position, voire à se déplacer.
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Les comportements des visiteurs sont bien vus, touchants (la fillette et son grand-père), amusants (les ados face aux 'nanas à poil' - sic). On les reconnaît et on s'y trouve soi-même : de l'indifférent au snobinard puant qui prétend tout connaître, tout savoir, en passant par le curieux avide d'apprendre & comprendre en suivant attentivement une visite guidée.
De leur côté, les oeuvres s'interrogent sur ces visiteurs (les petits rectangles qu'ils collent à leurs oreilles ou tendent vers elles) et sur certains équipements du musée - sanitaires, papier toilette...
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L'ensemble se met en place assez lentement, et les néophytes comme moi sont perdus, puisque l'on ne déchiffre pas toujours la plaque à côté de l'oeuvre exposée.
Je suis néanmoins contente d'avoir découvert 'La jeune Tarentine', via la statue de marbre d'Alexandre Schoenewerk, et le poème d'André Chénier qui l'a inspirée.
De même, j'ai aimé voir 'L'Ours blanc' de François Pompon s'allonger pour la nuit.
Mais globalement, le sentiment de déjà-vu a terni le plaisir de lecture. J'ai notamment pensé à 'Le Grand Incident' de Zelba, où les femmes nues exposées au Louvre se rebiffent, et à d'autres ouvrages décalés sur les incontournables de l'Art ('Joconde jusqu'à 100' de le Tellier, et 'Quel tableau !' de Julien Couty).
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Sur la première de couverture, on voit que l'album est estampillé 'Musée d'Orsay'.
S'agit-il d'une commande du musée ? Pour sa boutique - espace dont on ne ressort jamais les mains vides, désireux d'emporter chez soi un petit morceau de la magie des lieux ?
Pour donner envie d'y aller à ceux qui n'y ont jamais mis les pieds ? Si oui, c'est efficace.
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Mon préféré +++ de Chabouté reste 'Tout seul'.
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Observer ceux qui regardent ou regarder ceux qui observent ?
That is the question ?

D'ailleurs au sein du musée d'Orsay tout au long de ce magnifique album, on finit par ce demander qui observe qui ?
Et au fil des pages nous sommes les spectateurs de ce jeu sans fin....

Les Éditions stock ont lancé un collection qui s'intitule "Ma nuit au musée"
et bien le sous-titre de ce roman graphique pourrait être "Leurs nuits au musée"

Loin des tableaux colorés,
Loin des teintes chamarrées,
l'auteur a pris le parti du Noir et Blanc, et quelle réussite !!! Des dessins qui ont l' instantanéité d'une photo

Un musée est le notre propre reflet, cet album est de prime abord le reflet de nos attitudes dans un musée.
Avec une certitude chacun se retrouvera au moins dans une vignette, comme une mise en abyme graphique.
Il y a ceux qui s'approchent pour mieux détailler une oeuvre, ceux qui s'éloignent pour
Il a ceux qui contemplent une oeuvre seuls, assis, et qui au fil des minutes ou des voient défiler plus de personnes devant l'oeuvre que l'oeuvre elle-même, et qui au final découragés s'en vont ;
Il y a ceux dont on sait, qu'elle oeuvre ils regardent, juste avec un regard ou une attitude ;
Il y celui qui faisant partie d'un groupe qui visite le musée au pas de course, ne peut prendre son temps devant les tableaux, et cours après le groupe qui court ;
Celui là même qui passe son temps à courir, et qui fini par s'échapper du groupe pour mieux revenir sur ses pas ;
Ma préférée : le couple qui visite le musée Monsieur qui détaille le tableau, s'extasie devant celui-ci et Madame qui lui dit : " dépêche toi.... de toute façon, je l'ai pris en photo.... Tu pourras le regarder à l'hôtel ce soir..." ;

Et puis une fois le musée fermé.... Que se passe-t-il....
Ce sont les oeuvres qui nous observent par l'horloge emblématique du Musée d'Orsay.
Surtout quatre, fidèles au poste tous les soirs : La Pensée d'Auguste Rodin, le Narcisse de Paul Dubois, le Buste de Charles Garnier de Jean Baptiste Carpeaux et enfin le Persée de Laurent-Honoré Marqueste. Ces statues devenues vivantes observent notre vie, dans nos boîtes qui se déplacent, et nos travers l'oreille collée ou les yeux rivés sur une autre boîte plus petite.... Petite boîte que nous leur montrons à longueur de journée, c'est La Méditerranée de Maillol qui le dit à un des Gladiateurs de Jean-Léon Gérôme.....
Il y a les commérages des parlementaires d'Honoré Daumier, rien ne change vraiment....
Il y a ceux qui "s'évadent" le temps de la nuit, les Raboteurs de parquet partis je ne sais où ? , l'Olympia de Manet qui allongée toute la journée n'a-t-elle pas le droit de se dégourdir les jambes ? , et l'ours blanc de François Pompon, lui c'est l'inverse, n'a-t-il pas la possibilité de quitter sa pose pour trouver un recoin où se reposer ?
L'Héraklès d'Antoine Bourdelle qui se découvre une passion dévorante et intrigante pour les toilettes du musée.....

Un musée est le notre propre reflet, un musée c'est donc la vie, avec ses histoires :
Anacréon d'Eugène Guillaume et La liseuse et Henri Fantin-latour qui se retrouvent après une journée de manque loin l'un de l'autre ;
La Jeune femme à la rose d'Amédeo Modigliani et le Mercure d'Henri Chapu jouant au jeu du "Je t'aime moi non plus" ;
L'Oedipe à Colone par Jean Hugues qui accueille la Venus Victrix d'Auguste Renoir et lui fait la visite, les présentations.... Et répond à ses questions :
"Mais pourquoi il nous arrive tout ça ?
Arrive quoi ?
Ben bouger, marcher, parler....
On en sait strictement rien. Et on ne se pose même pas la question. En fait, on s'en fiche.... royalement.
Est-ce si important de savoir pourquoi ?
On profite.... On savoure. On vit" ;
Berthe Morisot au bouquet de violettes qui tous les soirs a rendez-vous avec l'homme au chien....

Une BD singulière pour des regards pluriels....
Qui donne envie de pousser la porte du musée, quel qu'il soit, et d'y prendre son temps, d'y perdre son temps, de regarder, d'observer, d'en profiter, de le savourer et de le vivre...
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Il s'en passe des choses au musée ! On nous donne ici à voir l'envers du décor, ce qui se trame lorsque les portes du musée se ferment et que les oeuvres prennent vie.

En prenant le point de vue du "regardé", ces statues et ces tableaux emblématiques du Musée d'Orsay, Christophe Chabouté nous offre une reflexion sur le rapport que chacun entretient à l'art. Il observe avec beaucoup de minutie nos petits tics de langage, nos postures et nos expressions face aux oeuvres. Comme le musée est également un lieu de rencontre, il s'amuse aussi de toutes ces scènes du quotidien, réelles ou fantasmées, qui pourraient s'offrir à ceux qui resteraient une journée immobile face aux visiteurs d'un musée.

L'entreprise est parfaitement réussie : le Musée d'Orsay est ici magnifié sous les traits du dessinateur et, une fois la lecture terminée, il nous tarde de retourner visiter ce lieu. Peut-être pourrons-nous à notre tour y voir une statue nous faire un clin d'oeil.
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La couverture et le titre de ce roman graphique m'ont de suis attiré, j'étais très curieuse de découvrir ce que ce roman graphique pouvait donner.

Et j'ai été très agréablement surprise, ayant visité le musée d'Orsay il y a peu on reconnait très facilement les lieux et tableaux ou sculptures dessinées, ce qui rend du coup le récit plausible au niveau du cadre ou il se situe.

Les dessins sont en noirs et blancs et les dessins sont plutôt beaux à regarder, il n'y a pas énormément de texte à lire cependant il est difficile d'inventer des choses sur ce type de sujet, cela ressemble un peu au niveau de l'idée de départ aux films Une nuit au musée.

Je suite très heureuse d'avoir découvert ce roman graphique en emprunt car cela a un coût, mais j'ai passé un agréable moment en lisant celui-ci.
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Nous, banlieusards et parisiens, amoureux de l'art, connaissons le Musée d'Orsay. Inauguré en 1987, ce Musée consacré aux oeuvres du 19ème siècle a rencontré son public au-delà des espérances de ses concepteurs. Alors, au moment où l'on fête les 150 ans de l'impressionnisme, orchestré justement par le Musée d'Orsay sur toute la France, il semblait important de présenter ce magnifique roman graphique, Musée, de Christophe Chabouté.

Les millions de visiteurs annuels admirent les oeuvres chacun à sa manière. Christophe Chabouté les dessine avec beaucoup de justesse. On s'y reconnaîtra à certains moments.
Seulement, le dessinateur imagine qu'à la nuit tombée, ce sont les personnages des tableaux et les statues qui se mettent à nous regarder. Olympia a quitté sa couche. Berthe Morisot séduit le visiteur du soir. Une statue grecque se découvre des problèmes d'identité. du haut de l'horloge gigantesque, les différentes statues découvrent notre monde.

La confrontation regardeurs regardés est complètement savoureuse, jusqu'à ne plus savoir qui est qui. L'humour et la poésie sont omniprésents. de plus dans ce roman graphique, il y a très peu de textes mais le dessin en noir et blanc, délicat, est si explicite que la lecture est très agréable.

Gratifié du prix Alph Art d'Angoulême en 1999, Christophe Chabouté n'a cessé de se faire remarquer dans le monde de la bande dessinée. Ici, avec Musée, il confronte les visiteurs et les oeuvres. Un beau livre à découvrir sans modération et à garder pour réviser ses classiques !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Lecture peu commune qui m'a énormément plu. On frôle le coup de coeur !

C'est la version sur papier, en bien plus poétique, du film Une nuit au musée: les personnages du musée d'Orsay reprennent vie une fois la nuit tombée et les visiteurs partis.

Qui observe qui ? Finalement on ne sait plus.

Cette bande dessinée est superbement bien menée alors qu'il y a pourtant très très peu de texte, voir pas du tout... et pourtant tout passe: ce qui ne se lit pas se comprend aisément par les planches. Joli travail que cet exploit de faire passer autant de choses juste avec des illustrations !

C'est tout à la fois drôle et émouvant.
Notemment drôle de nous voir, visiteurs, avec nos tics et manies devant les peintures et sculptures ! Tantôt amusant ou horripilant.

Dans l'histoire se glisse pleins de petites tranches de vies que j'ai adoré : notemment celle où une petite fille décrit de façon très pragmatique ce qu'elle voit pour son accompagnant non voyant.
Comme devant le tableau L'asperge de Manet:
" Ben là, c'est juste une asperge.
Le tableau est tout rikiki.
Le peintre devait plus avoir assez de peinture pour faire un grand tableau...avec les autres légumes"

Je l'ai emprunté à la bibliothèque mais voilà un ouvrage que je prendrai plaisir à avoir pour le lire et le relire car c'est une véritable pépite.
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Toujours un bonheur de retrouver le style contrasté et ciselé de Chabouté, son trait réaliste, en noir et blanc, sans nuances, en contrastes dur et expressionnistes. Dans “Musée”, il nous entraîne au Musée d'Orsay dans une visite personnelle et vivante, en proposant un chassé croisé entre le public et les oeuvres : qui observe qui, qui voit, qui ne voit pas... Pas d'histoire monolithique, pas de personnage principal, le musée se révèle au lecteur comme lieu de déambulation sous forme de petites anecdotes et de réflexions, nous offrant des découvertes et des émotions, avec une pointe d'ironie et sarcasme contre le public qui ne sait pas regarder, et de tendresse pour celui qui accepte de jouer le jeu des émotions, de l'imagination. Les oeuvres d'art se réveillent la nuit et font aussi des rencontres, et font part de leurs remarques sur la journée, sur le public qu'ils ont aperçu pendant la journée. Et les journées et les nuits s'enchaînent paisiblement. J'aime cette vision du Musée que je partage totalement, loin de ce que propose les tours operators. J'aime cette vision où les oeuvres sont vivantes, car c'est bien le cas, j'aime qu'on dénonce cette vision étriquée qui les enferme dans un livre d'histoire, si elles se sont retrouvée entre quatre murs au musée, ce n'est pas parce qu'elles ont marqué l'histoire, c'est avant tout parce qu'elles provoquent de l'émotion et c'est la seule chose qui compte réellement. Et des émotions, il y en a une belle collection dans ce livre.

- « Pourquoi elle parle tout le temps la dame ?
- Ben, elle est guide, elle explique les tableaux aux gens.
- Ah !... Ils regardent avec les oreilles alors… »

« Ce matin, une petite fille s'est mise à danser devant une toile de Degas. Elle imitait les ballerines. Sa maman l'a regardé faire un moment, et puis, elle a posé son sac… et s'est mise à danser avec sa fille.»
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Des millions de visiteurs se pressent au musée d'Orsay, y admirent les sculptures ou les peintures. Ils ressentent différentes émotions, différentes envies, lâchent différents commentaires, et ils laissent perplexe les oeuvres d'art qui, la nuit venue, s'animent. Elles se questionnent sur le sens à donner à ces allées et venues.
Je ne sais pas si cette bande dessinée se veut une critique de la société. On pourrait le prendre ainsi, ces moments où l'on voit les jeunes se désintéresser à l'art, ou cette mauvaise habitude qu'on les gens à tout prendre en photo plutôt que d'admirer, voir de passer leur temps sur leur écran sans lever les yeux vers telle ou telle beauté. Moi j'y vois plutôt une photographie de notre société avec tous ses profils de gens différents qui passent devant les oeuvres du musée : contemplatif, admiratif, curieux, désobligeant, ennuyé, pédant...
Il n'y a pas d'histoire dans cette bande dessinée. Juste des journées et des nuits qui s'enchainent, le quotidien du musée. L'ouverture des portes, les visiteurs, la fermeture, le nettoyage, puis les oeuvres qui prennent vie. C'est dernières racontent leur journée, vivent des idylles impossibles ou s'interrogent sur le monde étrange des humains.
Il y a quelque chose de contemplatif, d'un peu nostalgique, dans ce récit atypique qui fait la part belle à l'art. Il y a très peu de texte, tout passe par l'expression du trait de crayon et le découpage des cases. Très réussies ceci dit. Chabouté maitrise parfaitement l'art du noir et blanc sans compromis, pas de camaïeu de gris juste du noir intense et du blanc pur. Jeu d'ombres et de lumières que j'admire à travers les cases. J'ai tendance à trouver son style assez triste, à l'image de ses personnages qui ont toujours des traits torturés ou déprimés. Il semble incapable de rendre des émotions positives et joyeuses.
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Comme habituellement chez Chabouté, les dessins - en noir et blanc - sont magnifiques : la mise en scène de statues et de visages des visiteurs du musée (en l'occurrence celui d'Orsay) lui permet d'exprimer parfaitement son talent. Il est dommage qu'il n'y ait pas ici d'histoire intéressante.
Le fil rouge m'a fait penser à celui utilisé dans "Le grand incident" de Zelba, où les oeuvres prennent vie, là aussi. Zelba a néanmoins des messages à faire passer, et une intrigue pour les porter.

De Chabouté, je conseille en revanche "Tout seul", magnifique et touchant.
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Cette BD m'a captivée !
Le thème ne pouvait que me plaire : une déambulation dans le musée d'Orsay où des visiteurs croisent des oeuvres d'art (jusque là tout va bien) mais où l'on croise aussi des oeuvres d'art qui parlent entre elles et ont une vie bien remplie (si, si !). Une histoire très originale où l'on se met du côté des oeuvres d'art qui ne sont d'ailleurs jamais nommées. Aux amateurs de les reconnaître ! J'ai aimé les réflexions sur l'art, la beauté, la manière de ressentir ou de comprendre une oeuvre, de visiter un musée, le contraste entre le monde du sensible et du beau et le quotidien, souvent froid et banal. Ayant récemment lu "Quand la beauté nous sauve" de Charles Pépin, le lien avec cet ouvrage est intéressant pour moi.
De manière générale, j'ai vraiment du mal avec le noir et blanc, mais là, le trait m'a plu ! J'aurais peut-être juste aimé encore plus d'histoires dans ces histoires, peut-être plus de texte, mais je conseille vivement cette BD qui plaira au plus grand nombre.
En ouverture, j'ai pensé tout le long au magnifique album jeunesse de Max Ducos "L'ange disparu" où des oeuvres d'art y parlent aussi, à un petit garçon sensible.
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