Une ombre

Cet album coréen est avant tout un livre d'observation car on lit très peu de texte. Deux animaux s'installent sur une ombre et peu à peu d'autre bêtes vont suivre le renard et l'ours. Mais cette ombre va rétrécir et les animaux ne vont plus trouver de place. Voici une jolie métaphore de la réduction de l'espace chez les animaux sauvages sur notre planète. L'homme commence toutefois à s'en préoccuper car un parapluie apportera de l'ombre au monde animal.
La préservation de le l'habitat naturel est donc une priorité pour garder la variété des espèces animales.

Je suis tombée sous le charme de l'esthétique sublime de cet album coréen. Et je ne suis pas la seule puisqu'il a reçu une mention spéciale du jury dans la catégorie « Opera Prima » du Prix Ragazzi 2019 de la Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne.

On y voit des animaux se réfugier à l'ombre. L'ombre de quoi ? On ne sait pas et c'est là l'un des grands intérêts de l'album. le lecteur essaie de deviner à la forme et la taille de l'ombre ce qu'elle représente, mais elle rapetisse de page en page… Les animaux doivent se serrer, se grimper dessus pour rester au frais…. jusqu'à la chute finale qui nous permet de comprendre que tout cela n'était qu'un jeu.

Une douce poésie, un trait précis et délicat, Chae Seung-Yeon a trouvé comment parlé aux tout-petits.
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La cohorte des animaux chemine ici vers une ombre oxymore, une ombre solaire, «  une grande ombre, une belle ombre ». L'ombre rétrécit, les bêtes se tassent. « Seul brille et brûle le Soleil ! ».

Un pied dodu de petit d'homme apparaît dans le champ : est-ce-lui, l'enfant démiurge, qui aurait tout orchestré ?
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