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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme promis, j'ai laissé passer la vague déferlante des critiques sur ce livre pour m'en emparer à mon tour.

Le 11 octobre 1932, nous faisons cnonaissance avec le narrateur, surnommé La Teigne.

C'est l'heure de la cantine dans la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Ïle-en-mer.

"Tous sont tête basse, le nez dans leur écuelle à chien. Ils bouffent, ils lapent, ils saucent leur pâtée sans un bruit. Interdit à table, le bruit. le réfectoire doit être silencieux".

Ces enfants sont emprisonnés pour menus larcins, ou pour avoir commis le crime d'être orphelins.
La Teigne par exemple, mère partie voir si l'herbe était plus verte ailleurs, père démissionnaire, grands-parents qui s'en fichent.

Le jour où il a été traîné au tribunal pour une bêtise dont il a été reconnu innocent, la "Justice" l'a libéré.
Mais comme personne n'a voulu de lui, on l'a envoyé se refaire une santé entre ces quatre murs où le soleil ne pénètre jamais.

Les matons, enfin gardiens ou moniteurs, sont impitoyables.
Brimades, coups, isolement, privations, cachot, toutes formes de maltraitance sont au menu du jour, même hors cantine.

Les plus petits sont dominés par les plus grands qui les soumettent sexuellement sous le regard impassible des gardiens.
Quand ils ne sont pas à l'intérieur de la prison, on les envoie travailler. de lourdes tâches pour ces petits bouts de choux.

Jusqu'au jour où n'en pouvant plus de plier sous le joug, les enfants se révoltent.

Tout ça m'a rappelé beaucoup d'orphelinats, tel celui de Jersey, ainsi que d'autres, sur lesquels je me suis documentée.

Cependant, je suis mitigée sur cette lecture.
Bien sûr, les descriptions sont particulièrement horribles, mais elles ne m'ont pas émotionnellement touchée.

L'auteur n'engage pas son ressenti dans le récit. le style est froid, désincarné.
Alors je n'ai rien ressenti non plus pendant la permière moitié du livre.

Ensuite, une touche d'émotion pendant une trentaine de pages. J'ai bien accroché, j'étais contente, et puis le soufflé est retombé.
C'est dommage, parce que tous les ingrédients étaient réunis, mais contrairement à la majorité de mes babelpotes, je n'ai pas embarqué comme je l'aurais voulu.

Je ne déconseille cependant pas ce livre que j'ai apprécié quand même.
C'est juste qu'il m'a manqué ce petit quelque chose qui en aurait fait un coup de coeur.

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Je venais d'achever le Chien des étoiles de Dimitri Rouchon-Laborie et je ne savais pas que je suivrais le parcours douloureux d'un autre jeune homme en marge, rejeté de la société. Là encore, j'ai apprécié ce récit d'un destin funeste, d'une vie trop courte et pourtant si pleine de douleur, de cruauté mais également d'amitiés fortes.
Au contraire du précédent, ce récit est ancré dans un temps et un lieu connu : la Bretagne de 1933 à 1942. Nous suivons la trajectoire chaotique de la Teigne :
« - La Teigne tout seul à bord d'un sardinier. Je rêve !
Ronan a levé un sourcil. Jamais il n'avait entendu ce surnom.
- Ils l'appelaient comme ça, là-bas, lui a expliqué l'infirmière.
Il m'a regardé.
- La Teigne ?
- C'est comme un nom de guerre.
Ronan a ouvert de grands yeux. Il était grave.
- Quelle guerre ?
- La mienne, j'ai répondu. »
En effet, on n'est pas sans penser à Elwood, jeune héros de Colson Whitehead envoyé à la Nickel Academy : destin tout aussi tragique à une époque distincte et en un lieu pourtant éloigné. Certaines atrocités ne changent pas !
Pourtant, lors de la lecture de ce roman de Sorj Chalandon, pour qui j'ai une immense admiration, je me suis sentie loin, très loin des récits poignants de « La quatrième mur », « le petit bonzi » ou « Mon traitre »… En effet, ce jeune héros, Jules Bonneau et son récit de vie m'ont laissée sceptique. Je crois que j'ai trouvé l'ensemble bâclé, peu incarné. Comme si Sorj Chalandon lui-même avait du mal à y croire. Dommage !
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Je ne marche plus et j'en suis désolé.
J'ai beaucoup aimé Sorj Chalandon, découvert avec « Mon traitre » et « Retour à Killybegs ». Ensuite j'ai lu tous ses livres sauf les deux derniers en date avant « l'enragé ».
Des bons et des moins bons.
Le coup du fait divers journalistique éclairant une société et son temps, à coup de victime surnuméraire, je l'avais déjà lu sous la plume de Sorj Chalandon avec « le jour d'avant » sur la catastrophe de Liévin de 1974.
Je pensais que cela se terminerait là, je pensais retrouver le Sorj Chalandon que j'ai aimé.
L'écrivain et pas le journaliste d'après coup.
Las, nous revoici avec une victime surnuméraire et quelques épisodes rocambolesques à coup de manichéisme, des durs, mauvais, méchants, et quelques héros ordinaires pour racheter l'humanité.
Des coïncidences toutes aussi rocambolesques (à ce propos la rencontre avec Prévert est un sommet dans le genre).
Les bons sentiments ne font pas un bon roman.
Là, je ne marche plus.

Bon, côté positif, ce roman m'a appris le quotidien de ces maisons de correction, de ces colonies pénitentiaires et l'inhumanité qui y régnait, m'a appris cette évasion et la fin de ces colonies.
A ce propos je ne saurais trop conseiller l'écoute du podcast de Sophie Dunan http://bit.ly/3POgqet sur France Inter.
Comment ne pas penser que cette horreur pourrait se reproduire.
Je me souviens particulièrement des propos de Nicolas Sarkozy en 2005 qui voulait que l'on procède systématiquement à un « dépistage précoce des enfants présentant des troubles du comportement ».
Bref, aménager le système pour que soient aussi repérés les plus jeunes !
« Il faut agir plus tôt, détecter chez les plus jeunes les problèmes de violence. Dès la maternelle, dès le primaire, il faut mettre des équipes pour prendre en charge ces problèmes », déclarait le ministre de l'intérieur de l'époque (Sarkozy).
Cela faisait suite à un rapport de l'Inserm préconisant « le repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle ». Les « colères et actes de désobéissance » y étaient décrits comme « prédictifs » de la délinquance. le rapport recommandait « un examen de santé vers 36 mois : à cet âge, on peut faire un premier repérage d'un tempérament difficile, d'une hyperactivité et des premiers symptômes du trouble des conduites ».
Une pétition contre ce projet, intitulée « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », avait recueilli près de 200.000 signatures.
Comme quoi, il faut rester vigilants, car « la sécurité » est, malheureusement, le dada de toutes les droites au détriment de la Liberté.
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De Sorj Chalandon, j'avais déjà lu deux romans que j'avais appréciés. l'enragé ne comptait pourtant pas parmi les titres de la rentrée littéraire que j'avais placés au sommet de ma fameuse PAL. Mais lorsque j'ai pu le feuilleter sur les tables des libraires, il me fut impossible de m'en départir : sa dédicace m'avait littéralement saisie ! Ces mots, je les connaissais, ils m'avaient déjà harponnée pour me mettre sur la voie de ma plus belle et de ma plus riche aventure littéraire : Chalandon reprenait l'éloquente formule que Jules Vallès avait placée au frontispice du premier volume de sa trilogie.

A tous ceux

Qui crevèrent d'ennui au collège

ou

Qu'on fit pleurer dans leur famille

Qui, pendant leur enfance,

Furent tyrannisés par leurs maîtres

ou

Rossés par leurs parents

Je dédie ce livre

Jules Vallès, L'Enfant

Une histoire d'enfant, donc, ou plutôt d'enfants, au pluriel, d'enfants malmenés, martyrisés. Une histoire de gamins incarcérés que Chalandon entreprend de nous raconter dans toute sa brutalité – ce qui ne surprendra guère ses lecteurs qui savent combien la maltraitance infantile le touche.

Nous sommes à Belle-Ile-en-Mer en 1934. Derrière les hauts murs d'une colonie pénitentiaire, de jeunes garçons vivent un véritable calvaire. Qui sont-ils ? Des orphelins, des gamins abandonnés, livrés à eux-mêmes, qui avaient chapardé un oeuf ou un quignon de pain un jour où la faim les tenaillait avec plus de cruauté qu'à l'accoutumée. Des enfants qui subissent désormais les sévices de geôliers jouissant des pleins pouvoirs qu'ils ont reçus pour les « redresser » et qui constituent une main-d'oeuvre gratuite et corvéable à merci.

Au sein de cet espace en retrait du monde, chacun survit comme il peut. Il y a ceux qui courbent l'échine, espérant se faire oublier, et ceux qui posent en caïd et refusent de baisser les yeux, au risque de subir des traitements plus inhumains encore.

Jules Bonneau est de ceux-là. Son surnom, La Teigne, le dit assez, et chaque jour passé dans cet antre nourrit un peu plus son ressentiment. L'heure de la révolte finit pourtant par sonner et quelque cinquante-six de ces jeunes bagnards parviennent à s'échapper. Mais peut-on s'évader d'une île ? Surtout lorsque toute la population participe à la chasse à l'enfant qui s'ouvre alors… Seul Jules demeurera introuvable.

Comment se soustraire à la traque, se faire oublier et commencer une nouvelle vie ? Jules pourra compter sur une poignée d'individus peu enclins à considérer les enfants comme des criminels. Mais d'autres menaces planent. Sur fond de guerre d'Espagne et de montée du nazisme, les conflits entre militants communistes et membres d'organisations nationalistes d'extrême-droite s'exacerbent…

Chalandon sait comme personne dépeindre la violence, qu'elle soit sociale ou familiale, qui s'abat sur les individus. Son talent s'illustre ici encore, et le journaliste qu'il est restitue parfaitement le contexte dans lequel cette histoire, inspirée de faits réels, se déroule. le roman se lit d'une traite et suscite inévitablement l'indignation et un sentiment de révolte. Jules Vallès aurait sans aucun doute été sensible à ce récit qu'il aurait défendu avec conviction. Celui-ci m'a toutefois semblé trop sage. J'aurais attendu qu'il traduise davantage la rage du personnage ; qu'à celle-ci fasse écho une forme d'insurrection de la langue et de la grammaire ; que la structure même du texte renvoie au désordre intérieur de Jules. Mais peut-être suis-je encore trop sous influence : l'autre Jules s'attachait à casser les conventions littéraires et linguistiques pour mieux révéler et combattre le joug des institutions familiales, scolaires et sociales.

Ce roman n'en reste pas moins un témoignage effarant du fonctionnement d'une institution qui, même si elle évolua certainement au cours des décennies, perdura jusqu'à la fin des années 1970. Autant dire que c'était hier.


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Bienvenue à Belle-Île en Mer, ses plages, ses ports, sa lande couverte de bruyère, ses goélands et ses petits bistrots.

Au dessus de l'île, il y a des oiseaux
Tout autour de l'île, il y a de l'eau.

Dans cette eau, il y a du sang. Celui des enfants enfermés, humiliés, frappés, passés à tabac par leurs geôliers ou par d'autres détenus. Celui qui entre ici va de la case Prison à la case Enfer. Un enfer qui a parfois commencé dès la naissance, par un abandon. Tous les gosses enfermés là n'ont eu droit à aucune compassion, considérés comme vicieux, tarés, fils d'alcooliques, de syphilitiques ou de délinquants.
Alors sur eux, orphelins et déshérités, la violence se déchaîne en toute impunité. Certains en meurent, se soumettent, se battent entre eux, rêvent d'évasion, ou rêvent de révolte et de vengeance.

Ce récit qui veut témoigner d'un système longtemps en vigueur de bagnes d'enfants, colonies pénitentiaires puis maisons de redressement, se situe dans la lignée des romans de Gorki, de Jules Vallès, et d autres auteurs du XIX ème siècle. Pire que la misère humaine, celle des enfants.

Certains passages vous prennent aux tripes, on ressent de la honte, de l'indignation, de la pitié pour ces petits forçats martyrisés.
Mais pour le héros, déjà un homme, c'est la rage qui s'accumule. Dans son âme, dans ses muscles, dans ses poings et sa mâchoire serrés, il n'est plus qu'un bloc de colère impuissante.

Jusqu'au jour où tout va exploser, contre l'institution mortifère, contre une société inhumaine, contre un destin de paria.
Contre cette rage là, le vaccin existe t'il? Peut-il y avoir une forme de résilience, de salut, de rédemption ?

La deuxième partie du roman nous le laisse espérer.
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Jules Bonneau, enfant abandonné par sa mère, élevé par ses grands-parents paternels, maltraité et mal nourri se retrouve dans la colonie pénitentière de Belle-Ile-en-Mer après avoir volé 3 oeufs. Les brimades, coups et maltraitance continuent dans cette colonie qui tient plus du bagne que d'un centre de recréation. Un jour, les enfants se rebellent et s'échappent de leur prison. C'est le début d'une nouvelle vie pour Jules. J'ai trouvé le sujet extrêmement intéressant et avais espéré que l'auteur en ferait une nouvelle pépite. J'ai malheureusement été déçue par son style, la trame et l'évolution de l'histoire. J'ai peut-être eu trop d'attentes étant donné que je suis une grande fan de Chalandon.
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J'ai choisi de lire Chalandon, il y a 10 ans, en lisant Retour à Killibegs au coeur des conflits irlandais.
l'enragé tient ses promesses : des combats, des méchants horribles, des gens bons, des choix de vie pas simples dans les années 30 de la montée des extrêmes.
Dans la peau de Jules Bonneau, cabossé de la vie, on apprend sur les maisons bagnes pour jeunes, la solidarité des petits pêcheurs en mer.
Sorj Chalandon oppose les gens de coeur et de luttes aux couards, suiveurs et traîtres. Il tisse son panthéon des luttes et des lutteurs. Non sans casse, le livre se termine plutôt bien si on s'en tient à la vocation du héros.
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"Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !" Paroles du début du poème de Jacques Prévert «la chasse aux enfants»
Chalandon renoue avec le journalisme engagé et social. A l'image d' Albert Londres il va voir du coté non pas de Cayenne mais d'un bagne atlantique de la métropole, un bagne pour enfants plus exactement colonie (pas celle de P. Perret) pénitentiaire :Belle-Ile-en-Mer qui porte bien mal son nom. La comparaison n'est peut-être pas tout à fait appropriée car ce n'est pas un reportage mais une fiction basée sur des faits réels, romancée et pas qu'un peu et ça se sent.
Chalandon ne s'est toujours pas affranchi de son salaud de père il continue dans la même veine avec l'enfance déshéritée mais dans un contexte hautement plus nocif. «Enfant de salaud», il a avec eux quelques affinités «Je suis un enfant battu, me touchent ceux qui l'ont été » dit-il. Des affinités? Il y en a aussi entre le père Chalandon, mythomane brutal et psychologiquement très malade et les matons, «animateurs» de la colonie, pauvres types mais bel et bien psychopathes: l'époque était rugueuse mais bon l'enfance de Chalandon n'était pas exceptionnelle, en tous les cas, sans commune mesure avec celle de ces petits bagnards.
Dans cette narration le misérabilisme est prégnant et Chalandon n'hésite pas à rajouter du pathétique voire du sordide sur des faits suffisamment dramatiques en soi pour convaincre des lecteurs acquis par avance à sa narration et c'est dommage. Il voulait être Jules mais il n'aurait pas du car il a eu lui-même son lot de misère et, s' il s'entoure de données factuelles et de réalisme il force beaucoup trop le trait quitte à arriver à une caricature geignarde et mal ficelée.
On peut lui reprocher d'avoir fait de la colonie une arène dans laquelle il a plongé ses personnages, d'ailleurs il a voulu en «faire un théâtre», et les exposer aux lecteurs une sorte de voyeurisme au détriment de l'empathie véritable que l'on pourrait avoir avec un simple récit factuel. C'est de l'empathie littéraire qu'il diffuse et contrairement à lui, Sorj Chalandon, je ne suis pas sur que la Teigne aurait aimé cette condescendance à son égard.
le problème avec Chalandon c'est qu'il se sent porteur de la bonne parole en narrant des histoires vraies : la sienne, celles de ceux qui ont souffert et qu'il a côtoyés, celles de ceux qui ont eu un parcours similaire au sien: un défenseur des miséreux. La thérapie par l'écriture apparemment ne lui sert à rien il ne voit que la misère et s'y engonce avec volupté.
Une sorte de fiction autobiographie, un exutoire, par procuration et assimilation des misères de Jules, avec les siennes: Chalandon assimile Jules pour pleurer encore, est-on tenté de dire, sur lui-même. C'est terrible tout ça et triste surtout!
La partie action du récit, notamment l'évasion, est une fiction et donc on se demande quelle part de romantisme Chalandon y a introduit. Un peu moins larmoyante elle apporte du rythme encore que cela paraisse saccadé , succession de scènes plus ou moins prévisibles et sans haute valeur ajoutée, et ce assez peu vraisemblable.Un peu de Conte de Montecristo, un peu de «la grande évasion», un peu de Jean Valjean et ses chandeliers, un peu de «bande à Bonnot», un peu de « traître », un peu d'histoire et de communards, un peu de Prévert lui-même, des croix de feu un peu tout, enfin tout ce qui est de bon aloi pour faire pleurer.
Une narration un peu pesante, un peu une offense au bon goût alors qu'il nous a habitué à tellement mieux. J'en souffre et en ait un peu honte pour lui.
J'ai beaucoup de peine, donc, pour Chalandon d'en être arrivé là: Ses dernières parutions sont au niveau de ce livre et ce n'est pas bon. A-t-il encore une vocation d'écrivain, j'entends par là une noble vocation qui lui fasse retrouver la pertinence de ses écrits du début?
Note il est d'ailleurs curieux de constater que dans «La Chasse aux enfants» de Jean-Hugues Lime, ouvrage romancé de 2004 sur cette colonie pénitentiaire, un personnage s'appelle Sorg avec un «g» Hum! Hum! Alors peut-être bien que notre Sorj avec un «j» était-il prédestiné à s'identifier avec «Jules» et faire une nouvelle version de ce récit. Après tout pourquoi pas!
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J ai "aimé" la brutalité implacable de la première partie, son écriture violente quasi insoutenable, dont la lecture atteint physiquement. le récit de cet enfermement insensé, rythmé de coups, de brimades et bien au-delà, auquel le héros parvient à survivre en déployant une rage éclatante est hallucinant.
Très déçue par contre par la deuxième partie, d un manichéisme un peu trop convenu, où les " gentils", révoltés de tous poils et de nationalités diverses sont regroupés en équipage vertueux sous le regard d un Prévert limite gnangnan réduit à son sourire de poète et son petit carnet. Dommage.
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Roman tiré de la vie de Jules Bonneau, dit La Teigne, enfant abandonné, puis voleur, puis criminel, envoyé à la Colonie pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. Il donnera même lieu a un poème de Prevert. Et on en apprend sur ces prisons pour enfants. Un soir de révolte, il s'enfuit, il disparaît. Mais sa nature est-elle invariablement celle d'un "enragé" ? malgré la chance de rencontrer des gens qui décident de l'aider. Notre auteur est, on le sait, un bon conteur et ce livre se dévore tant on veut s'attacher à ce bonhomme inlassablement mis à l'épreuve.
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