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EAN : 9782372542418
350 pages
MAREUIL EDITION (31/03/2022)
4.29/5   14 notes
Résumé :
En mars 2011, en pleine vague des Printemps arabes, des enfants d'un village du sud de la Syrie inscrivent un graffiti sur le mur de leur école. Leur arrestation par les services du gouvernement syrien et les sévices qu'ils subissent vont être le déclencheur de la révolution syrienne, initialement pacifique. À partir de l'été 2011, cette révolution prend les traits d'une insurrection armée. En avril 2012, Kofi Annan parvient à négocier un accord de cessez-le-feu, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un très bon livre, même s'il est difficile, reçu dans le cadre de la Masse Critique de juin et qui va me marquer pour longtemps ! Merci à l'équipe de Babelio, à Mareuil Edition ainsi qu'à l'auteure !

J'ai été admirative et fascinée par la personnalité d'Enora Chame ainsi que par ses actions ! Je ne parlerais pas de courage car je ne suis pas certaine que le courage soit aussi réfléchi, aussi déterminé et aussi lucide !

Elle a toujours aimé la Syrie et les Syriens et a eu la chance (c'est elle qui le dit, pas moi) de faire partie des missions de l'ONU comme Observateur ! 2012 a été l'année de l'escalade pour la Syrie, avec les exactions de tous bords, l'ingérence des djihadistes parmi les combattants de l'ASL, opposants au régime d'El Hassad !

Non armée, seule femme militaire, seule française, dernière envoyée de l'ONU ! C'est un livre poignant et douloureux mais elle l'a écrit à partir de ses notes de terrains qui lui servaient à faire ses rapports et n'a écrit que les faits tels qu'elle les a rapportés ! Ce livre n'est qu'une longue liste d'horreurs et de danger !

“Drôle” de fonction que celle de ces Observateurs, elle a une capacité à organiser, prévoir, rapporter, harmoniser avec toutes les équipes disséminées sur le territoire !

C'est une femme formidable et d'une humanité immense et c'est très dérangeant de constater l'incurie de certains supérieurs. Sa personnalité sert beaucoup à faciliter la lecture mais ça reste malgré tout douloureux et il m'a fallu plusieurs jours pour assimiler tout ça. Son récit apporte des éclaircissements sur le déroulement des événements et de leur incidence dans la région !

Le mieux que vous puissiez faire c'est le lire et admettre qu'à notre époques les humains sont encore capables du pire comme du meilleur !

Ma critique est assez maladroite, mais j'ai toujours du mal à la faire quand j'ai particulièrement aimé une lecture, à vous de lire entre les mots !

Masse Critique juin 2022
Lecture Thématique Juin 2022 : Titres à rallonge
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Livre reçu dans le cadre Masse critique Babelio

Syrie. 2011. Début de la révolution et insurrection armée.
2012. L'ONU décide d'envoyer 300 Observateurs sur le terrain. Enora Chame, seule française envoyée sur place, nous raconte ce qu'elle y a observé, mais surtout ce qu'elle y a vécu durant sa mission...
***
Enora Chame écrit son journal, ses souvenirs, en toute objectivité. À travers son professionnalisme et ses connaissances de ce pays, tout paraît plus réel que quelques images médiatiques

La Syrie, ce pays où l'histoire fait partie du berceau du monde. Une population accueillante et gentille, prise entre deux feus. Qui voit sa terre bien aimée s'effondrer, entre les loyalistes et les rebelles, et d'autres qui ne se nomment pas encore

Je sors de cette narration plus touchée que jamais. À travers ses mots, Enora Chame décrit l'indicible, la mort, le chaos mais aussi l'incompréhension de ce qui a été mis en place au sein de l'ONU.
Non seulement, elle nous raconte les incohérences de sa mission, mais surtout elle nous parle d'humanité, de ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se retrouvent sous le feu de tirs de son propre gouvernement et de ceux qui veulent les libérer. Une guerre qui ne porte pas son nom au tout début et qui oblige une population à fuir ses terres et ses racines.
Complexe à certains moments, mais ô combien indispensable pour comprendre les mécanismes de cette guerre, ce livre est à lire absolument
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livre reçu lors de la sélection masse critique Babelio


Je referme ce livre sous forme de témoignage poignant , dur ... ahurissant... triste.... révolté !

Je ne cache pas que j ai referme le livre plusieurs fois tellement j ai été bouleversée.. en colère , triste par rapport à ce que j ai pu lire...

Mais quelle courage de faire partie des Observateurs en étant déjà un homme...mais là une femme qui est en plus française..la seule qui a osé...
Mais ma très chère Madame mes respects les plus sincères, quand on voit par tout ce que vous êtes passe et ce que vous avez vécue !!
Un livre que je ne suis pas prête d oublié et une chose est sûr je vais le conseiller a beaucoup de monde autour de moi !

Merci beaucoup Mareuil éditions d avoir pris le soin de publié un ouvrage comme celui-ci.
Et Merci Enora Chame pour votre témoignage
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Au plus près de l'horreur - Enora Chame*, officier de l'armée française, a vécu le conflit en Syrie pour le compte de L'ONU. Elle raconte le pire et le meilleur de l'humanité, dans un journal de guerre dont on a peine à se remettre. (Le Temps, 27 juin 2022, p. 26 - Philippe Chassepot).
* L'auteur publie sous pseudonyme, on le comprend bien.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
02 mai 2022
En 2012, Énora Chame est la seule militaire française à participer à la mission d’observation de l’ONU en Syrie. Elle raconte ces mois de guerre et d’enfer dans un livre passionnant, terrifiant, hallucinant
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je propose de nous entraîner, en groupe, à fractionner nos actes lorsque nous sommes confrontés à certains massacres. Je conseille que l’un se « spécialise » à soulever le drap ou la couverture, et à ne regarder que sa main lorsqu’il le fait, rien d’autre. À un deuxième, à prendre les photos, uniquement cela, en conservant ses lunettes de soleil et en ne regardant que le cadre de l’appareil photo, et non ce qu’il photographie. Puis le premier rabat le drap, toujours en ne regardant que sa main. L’appareil est plus tard confié à un Observateur qui ne faisait pas partie de la mission, extrait les photos et les transmet à Damas. Je propose de nous entraîner à cela, et c’est ce que nous faisons, à quatre pattes sur la moquette de l’hôtel. Lorsque nous entourons des polochons ou des oreillers dans des draps pour reproduire la forme d’un corps dans le couloir de l’hôtel, j’observe le stress que chacun éprouve, et auquel il ne s’attendait pas, devant des polochons et des draps. Chacun prend alors conscience de la nécessité de s’entraîner, sans stress, ensemble.
Lors de nos missions à l’hôpital, certains demandent ma présence pour s’entraîner également à suivre mes « trucs », et affirment que cela les aide. Je suis consciente de ne rien pouvoir faire pour ceux qui sont déjà très affectés. Je ne suis pas médecin et ne peux guère faire plus que ce que j’applique empiriquement pour moi-même. Mais je me promets d’aborder le sujet avec le général.
On m’annonce qu’un convoi d’humanitaires d’OCHA est de passage à Deir ez Zour, en route pour Damas. Ma mission au sein du Team Site est achevée, il est temps que je rentre rédiger mon rapport. Je quitte des Observateurs sympathiques, mais anxieux de ce que l’avenir leur réserve.

page 158
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À partir du lendemain, nous sommes nous-mêmes attaqués à Deir ez Zour : deux jours d’affilée, nos voitures deviennent la cible de tirs alors que nous nous trouvons à l’intérieur de celles-ci. Au cours de la nuit, un tir contre notre Team Site détruit la télévision d’un Observateur, dans sa chambre. Un soldat me dit qu’il reconnaît les munitions que je lui montre et qui ont touché ma voiture. Il m’assure qu’elles proviennent d’une arme telle qu’en utilisent les tireurs d’élite de l’ASL. Ils ont sans doute tiré depuis la mosquée proche. Peut-être, en effet. Ou peut-être pas.

Les jours qui suivent sont marqués par des incidents similaires à ceux déjà décrits. Parmi nous, certains souhaitent toujours patrouiller en ville et se rendre à l’hôpital, afin de montrer que nous poursuivons nos efforts et notre mission, et ne nous barricadons pas dans un hôtel alors que la population est exposée. Mais l’ambiance est tendue, y compris entre Observateurs. Certains demandent de plus en plus ouvertement un soutien psychologique lorsque arrivera la fin de la mission. Je leur promets de transmettre cette demande au général Mood. Nous discutons des moyens de nous préserver un peu.

Pour ma part, j’explique que je regarde une ou deux photos de cadavres avant le début des missions du jour, afin de casser l’appréhension et la nervosité qui nous saisissent à l’annonce d’une nouvelle visite de morgue ou à la perspective de scènes pénibles. De la sorte, je suis déjà préparée lorsque nous arrivons sur les lieux. Sur place, je conserve toujours mes lunettes de soleil très foncées : elles font une sorte de premier barrage entre la scène et mon cerveau. Je porte sur moi des paires de gants chirurgicaux, que je conserve à dessein sous mon gilet pare-balles, dans des poches de poitrine difficiles d’accès, afin de travailler à maîtriser ma respiration le temps que je mets à les sortir. Sur place, je ne suis jamais passive ; je me donne systématiquement une mission à remplir : prendre le contrôle d’une situation, ou faire une petite « enquête » en observant les plaies, ou me donner une liste d’informations à relever autour de moi, ou prendre soin de quelqu’un. J’essaie aussi, à un moment quelconque, avant de quitter les lieux, de repérer un détail incongru pour en rire. Juste un petit éclair de rire. J’ai remarqué que cela me détendait et détendait les autres autour de moi, nous arrachant à notre stupeur. Enfin, je ne m’endors jamais au retour de la mission. En tant qu’ancienne étudiante qui révisait ses cours le soir afin que mon cerveau « enregistre tout seul » les informations pendant la nuit, je me méfie beaucoup de ce que pourrait intégrer ce dernier si je m’endormais juste après des scènes ou des moments éprouvants : le plus souvent, je lutte contre la fatigue qui me saisit en mangeant ou en me trouvant une autre activité. Plus tard en revanche, j’essaie de dormir autant que je le peux, raison pour laquelle je préfère toujours un matelas posé au sol dans ma chambre à une couverture dans le couloir.

page 156
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Video de Enora Chame (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Enora Chame
Echange entre l’auteur du témoignage « Quand s’avance l’ombre » (Mareuil éditions) et Xavier Fos, président de stratégies françaises. L’auteur répond à de nombreuses questions, dans un grand entretien. Femme officier de renseignement, Enora Chame explique sa mission d’observation ONU en Syrie en 2012, aux prémices de la guerre civile. Pourquoi la préparation mentale est essentielle pour affronter les massacres, les foules, les attentats ? Celle qui vient d’écrire un témoignage hallucinant analyse la Syrie de Bachar el Assad. Xavier Fos interroge Enora Chame. L’officier de renseignement décrit comment l’opération franco-britannique en Libye va « fâcher » les russes au Conseil de sécurité des Nations Unies et va déterminer leur position sur le dossier syrien. Xavier Fos, président de stratégies françaises fait l’interview de l’observateur de l’ONU. Enora Chame va rencontrer l’armée syrienne, l’Armée syrienne libre, al Qaïda. L’auteur évoque son expérience à Deir Ez Zour, à l’est, près de la frontière irakienne. Enora Chame rencontre le club stratégies françaises. L’officier de renseignement explique comment la gestion du stress est essentielle dans ce type de mission. Comment se fait la négociation avec Al Qaïda pour éviter de se faire égorger ? Comment Enora Chame, qui est entrée dans l’armée grâce au parachutisme, a eu la vocation ? Enora Chame évoque son syndrome de stress post-traumatique.
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