Une aventure de Tanguy et Laverdure, tome 2 : Pour l'honneur des cocardes

Cet album est une suite ... La deuxième partie de "L'école des aigles".
Michel Tanguy et Laverdure, touchés en combat contre un "jet" inconnu au dessus de l'Anti-Atlas, tentent un atterrissage de fortune sur un lac gelé ; aussitôt la glace se rompt ...
Le 29 octobre 1959, les jeunes lecteurs de "Pilote" ont pu y découvrir une première planche sans titre des aventures de Michel Tanguy.
Dès le deuxième numéro du grand magazine illustré des jeunes, un titre est apparu en tête de la troisième planche :
"L'école des aigles".
Les dessins sont réalisés par Albert Uderzo.
Le scénario est signé par Jean-Michel Charlier.
"Pour l'honneur des cocardes" est le titre donné à la transposition en album, aux éditions Dargaud, de cette deuxième partie de "L'école des aigles".
Elle a été préalablement publiée dans "Pilote", à partir du 14 juillet 1960 dans son 38ème numéro jusqu'au 2 février 1961 dans son 67ème numéro.
La tension monte ... de l'action, du danger et du suspens !
Tout y est pour que l'épilogue se mette en place.
Et qu'il donne envie de retrouver bientôt "Les chevaliers du ciel" ...
Cette BD est un classique.
Elle ne paraît pourtant pas avoir vieilli.
Peut-être a-telle pris un peu de patine.
Le récit est tendu, crédible et captivant.
Le dessin d'Uderzo le sert mieux que ne le fera plus tard celui de Jijé.
Les premiers titres de la série sont mes préférés.
"L'école des aigles" et "Pour l'honneur des cocardes" se redécouvrent toujours avec plaisir ...

Cette BD est la suite de l'école des aigles, premier épisode de la série.
On avait laissé Tanguy et Laverdure abattus par des ennemis inconnus lors de la recherche d'une ogive de fusée française perdue dans l'Atlas marocain. Saint-Hélier, le pilote peureux et fier à la fois, protégé par Tanguy, a lui aussi été abattu dans la zone et a retrouvé l'ogive. Mais la puissance mystérieuse qui cherche à s'emparer de la technologie française lance ses parachutistes sur le secteur montagneux.
Cet épisode fait la part belle à Saint-Hélier. Froussard ou héros ? Responsable de la mort de son supérieur Darnier ? Capable de redevenir un grand pilote ou hanté à jamais par un accident passé ?
Charlier fait pour une fois dans le récit psychologique. Tanguy devient tout à la fois le protecteur et le mentor de Saint-Hélier. A tort ou à raison ?
Les dessins d'Uderzo deviennent plus réalistes sur ce deuxième tome.
Même si le contexte des années soixante pèse sur la lecture aujourd'hui de cette BD, le mélange d'aventures, de voltiges aériennes et de personnages complexe passe toujours aussi bien.

La première aventure de Tanguy et Laverdure, en deux album de la Collection Pilote...
C'était vers 1964 ou 1965. ils font partie des premières bandes dessinées que j'ai lu.
Et je les ai lus, relus et je ne m'en lasse jamais lorsque je relis le tome 1 de l'intégrale.
Les couleurs, dans l' Ecole des aigles, étaient atroces!... Cela s'améliorait un petit peu, dans l'honneur des cocardes. D'ailleurs, çà n'enlevait absolument rien à l' intérêt du récit.
Les méchants (les premiers dont je faisais la connaissance en bande dessinée) avaient vraiment des trognes impressionnantes: le jeune lecteur n'avais aucun doute sur l'esprit néfaste des truands.
A noter qu' Uderzo, dans les années 60 assurait la livraison hebdomadaire (!) de deux planches de bd, pour Pilote: Astérix et Tanguy et Laverdure... Un travail acharné, dans deux styles complètement différents!

Le second tome de la première aventure de Tanguy et Laverdure ne démérite absolument pas par rapport à l'excellent premier volet.
L'histoire est tendue sur le fil rouge de la personnalité brisée du pilote Saint-Hélier. L'action est constante, bien tenue par le scénario brillant de Jean-Michel Charlier.
Albert Uderzo met en images ce récit dramatique de façon tout aussi brillante sur un découpage parfait et des cadrages d'une incroyable justesse de choix. Il n'oublie pas les grandes leçons des aînés et son clin d'oeil à Hergé fait plaisir à voir. En page 31, une vignette renvoie à celle de la page 38 du "Crabe aux pinces d'or". Dans le même contexte, on y voit des touaregs prendre, sur une seule image, toutes les attitudes successives de la fuite !
Célèbre image qu'Hergé expliquait ainsi :
« Cela pourrait être le même bonhomme, à des moments successifs, qui est couché, qui se relève doucement, qui hésite et qui s'enfuit. C'est en somme, si vous voulez, un raccourci d'espace et de temps » (Hergé, in Numa Sadoul, Tintin et Moi, Ed. Casterman, p.156).
Reste un peu de temps mis à comprendre pourquoi deux bulles étaient vides, blanches, sans texte !! Elles marquaient tout simple l'étonnement, l'interrogation !! Une technique heureusement délaissée depuis.

Les sous-lieutenants Tanguy et Laverdure reçoivent enfin leur "macaron," sous le ciel de Meknès, devenant ainsi les "Chevaliers du ciel."
Et à l'époque, l'appareil de formation des pilotes de chasse n'était pas l'Alpha Jet, mais le Lockeed T-33 dont les caractéristiques sont présentées à la fin du volume.
Tout cela date forcément l'histoire, mais c'est toujours un réel bonheur de la lire ou relire.