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2ème livre que je lis d'Emmanuel Chastellière et 2ème coup de coeur !

"La piste des cendres" est la suite, 25 ans plus tard, de "L'empire du Léopard"... que je n'ai pas (encore)] lu mais cela ne présente aucune gêne pour la compréhension de l'histoire.

Avec la fin de l'empire du Léopard, la magie s'en est allée (en même temps, comme je ne l'ai pas lu, je ne peux pas être certaine qu'il y en avait vraiment) et le seul magicien que l'on trouvera dans "La piste des cendres" c'est l'auteur imself !

Emmanuel Chastellière nous mène à la baguette et c'est le maître des tours de passe-passe : en avant, en arrière et hop je t'embrouille !
En plus, il reprend des fragments historiques pour les parsemer dans son histoire : le colonialisme, l'adoration du soleil dans l'Égypte antique, la guerre de sécession, la première guerre mondiale, etc...

Bref ! On ne s'ennuie jamais !


La piste des cendres
Emmanuel Chastellière
Éditions Critic (GF) / Folio (poche)
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Pour son nouveau roman, Emmanuel Chastellière a choisi de réinvestir et d'étoffer l'univers créé dans l'un de ses précédents ouvrages, sorti il y a maintenant deux ans. Nous sommes ici vingt cinq ans après les événements relatés dans « L'empire du léopard », dont l'action se situait dans la péninsule de la Lune d'or, un territoire découvert et conquis il y a peu par le lointain royaume du Coronado. Les combats opposant les nouveaux arrivants aux autochtones se sont soldés par la défaite de ces derniers, désormais plus divisés que jamais et disséminés sur tout le territoire sur lequel se sont implantés de nombreux colons venus du Coronado pour tenter leur chance et faire fortune. Car même si la péninsule ne regorge pas des richesses promises, son étendue permet au moins aux plus ambitieux ou au plus aventuriers de se tailler une part du lion grâce à l'octroi de terres, spoliées aux indigènes et reconverties en grands domaines consacrés, entre autre, à l'élevage de licornes. Les autochtones, eux, se voient bien souvent réduits à l'état de servitude et se retrouvent même dépouillés de leur culture, leurs croyances et leurs mythes, moqués voire interdits par les nouveaux maîtres des lieux. Si la « question indigène » semble réglée, l'apparition d'un mystérieux leader charismatique fait toutefois peser sur les autorités locales la menace d'une révolte. Une menace sérieuse mais qui inquiète cela dit bien moins le vice-roi de Carthagène que la montée de la grogne des propriétaires terriens du nord, qui sont de plus en plus nombreux à critiquer le mépris de la capitale à leur égard ainsi que, plus grave encore, l'ingérence de la couronne du Coronado dans leurs affaires. Qui dit nouvelle époque, dit nouvelle ambiance. Tandis que « L'empire du léopard » s'inspirait librement de la conquête de l'Amérique du sud par les conquistadors, ce nouveau « one shot » est pour sa part davantage influencé par les prémices de la guerre d'indépendance américaine, et emprunte donc beaucoup à l'imaginaire du farwest.

C'est dans ce contexte qu'on va suivre plusieurs personnages. le premier d'entre eux, Azel, est un chasseur de primes, fils métis d'un propriétaire terrien et d'une indigène, qui cherche à venger le meurtre de ses proches, victimes d'une troupe de mercenaires. le roman s'attache également aux pas du général Artémis Cortellan, un personnage déjà croisé dans « L'empire du léopard », et qui ne semble pas avoir renoncé à son ambition ni à ses manigances. le récit met également en scène une indigène officiant comme espionne, un journaliste désireux de couvrir la guerre qui couve en donnant le point de vue des deux camps, ou encore le Loup Gris, chef rebelle fédérant autour de lui tous les autochtones désireux de prendre les armes. C'est avec plaisir que l'on renoue avec l'univers du précédent roman qui s'inscrit dans le registre de la « flintlock fantasy », un sous-genre dans lequel le degré de technologie des civilisations mises en scène est plus proche de nos XVIIIe ou XIXe siècles que du Moyen âge, ce qui se traduit notamment par l'utilisation de la poudre et donc des armes à feu. Un degré de technologie qui se prête bien à l'ambiance western du roman que l'auteur brosse par petites touches : ici une mention faite aux grandes plaines désertiques, là un mot sur l'installation du chemin de fer, là encore l'évocation de confrontations entre tribus amérindiennes et colons… le cadre dépeint ne manque pas de charme, et le surnaturel y est finalement assez peu présent, à l'exception de deux scènes majeures et de la mention (presque anecdotique) de créatures issues du folklore classique de la fantasy (licorne et fée). Comme dans « L'empire du léopard », je suis assez réservée sur cet aspect du roman qui me paraît trop peu exploité, si bien que certains rebondissement impliquant de la « magie » tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.

L'auteur parvient sans mal à capter l'intérêt et, si l'histoire souffre de petits problèmes de rythme, ceux-ci sont beaucoup moins importants que dans le précédent ouvrage qui, bien que de bonne facture sur l'ensemble, mettait un peu trop de temps à se mettre en place. Ici le récit démarre sur les chapeaux de roues et, en dépit de quelques longueurs, est constamment redynamisé par un rebondissement inattendu ou une révélation importante. C'est d'ailleurs à ce jeu là que l'auteur se fait le plus habile puisqu'il parvient à surprendre et déstabiliser complètement le lecteur à plusieurs reprises, au plus grand plaisir de ce dernier. On peut notamment saluer la construction du récit, sur laquelle je ne m'attarderais pas pour ne pas risquer de gâcher la surprise des lecteurs, mais qui se révèle fort habile, de même que les stratégies élaborées par certains personnages, à commencer par le retors Artémis. La noirceur du roman participe également au trouble du lecteur, surtout au début de l'histoire, le lecteur ne s'attendant pas à ce que les personnages soient aussi rudement mis à mal. Ces derniers sont bien campés même si, comme dans le roman précédent, j'ai éprouvé quelques difficultés à éprouver de l'empathie pour certains. Azel est en tout cas un héros à la personnalité intéressante car torturée : le jeune homme occupe une position inconfortable, avec à la fois un pied dans chaque monde tout en n'appartenant vraiment à aucun. Artémis Cortellan, lui, est un véritable salaud, mais du genre de ceux qu'on ne peut s'empêcher d'admirer pour leur panache, à défaut de leur sens moral. le personnage du journaliste m'a, pour sa part, laissée plutôt indifférente, mais c'est loin d'être le cas de la combative Zuhaitza, des frères d'Azel ou encore de sa touchante belle-mère, Ombeline.

Emmanuel Chastellière continue d'explorer l'univers élaboré dans « L'empire du léopard » avec un nouveau roman qui se révèle encore une fois de qualité. En dépit de quelques bémols, le texte se lit avec plaisir, tant pour l'imprévisibilité de l'intrigue que pour l'intérêt que l'on porte aux personnages.
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En conclusion, vous vous doutez bien en lisant ma chronique que j'ai adoré cette lecture! J'ai beaucoup apprécié le fait que le récit se déroule vingt-cinq ans après les évènements du premier roman car la péninsule de la Lune d'Or n'est plus tout à fait la même et a évolué, les personnages sont extrêmement bien écrits et intéressants à suivre et finalement les écueils de L'empire du léopard ont été évités grâce à un récit plus condensé et un double niveau de lecture. J'aimerais bien un troisième tome sur cet univers! Savoir par exemple si la colonie va prendre son indépendance vis à vis du Coronado, à l'instar des Etats-Unis avec l'Angleterre ou si l'on retrouvera Cérès… Après je dis ça, je dis rien ! 😉 En attendant, La piste des cendres sort le 20 février!

Pour une chronique plus développée, rendez-vous sur mon blog :
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Merci à l'auteur et aux éditions Critic pour l'envoi ! J'avais beaucoup apprécié l'Empire du Léopard, un roman qui bénéficiait d'un contexte original mais aussi sombre. du coup, j'étais ravie de recevoir la piste des cendres, qui a lieu 25 ans après les événements du premier roman.

Le roman est scindé en trois parties, ce qui permet d'assister à une montée en crescendo des événements. Il y a également différents points de vue, l'ensemble permet d'avoir une vision complète des événements politiques et des rébellions qui prennent place. D'autant plus que l'agenda est plutôt bien rempli : le loup gris est à la tête d'un groupe dissident, Artémis Cortellan sort de son exil, la Reine Constance s'apprête à se rendre en visite au Nouveau-Coronado...

Au milieu de tout cela, Azel, un jeune métis, fils d'une indigène et un homme d'une grande famille du Coronado. Il cristallise à lui seul les problématiques de cette terre : il n'appartient pas tout à fait aux deux mondes et est donc incapable de mener une vie normale. Reconnu par son père qui ne lui accorde que peu d'attention, il subit cependant les brimades de ses demi-frères, qui le considèrent comme un étranger. de par son histoires et des troubles de son identité, j'ai trouvé ce personnage très agréable à suivre, même si un peu froid par moments.

Les personnages étaient aussi l'un des points de l'Empire du Léopard : sans être nécessairement sympathiques, ils ont des personnalités qui leur sont propres, construites de manière crédible et efficace. Zuhaitsa, Artémis Cortellan, Jophiel... Ils donnent des voix spécifiques aux différentes forces qui s'opposent, pour peindre un tableau nuancé d'une situation complexe.

J'aime ainsi toujours autant le contexte du Nouveau-Coronado. Si le précédent tome nous montrait un Nouveau Monde en pleine conquête, ici, le Nouveau-Coronado est assujetti, mais en proie aux révoltes internes. Nous sommes plus dans une ambiance de western, où les colons s'emparent des richesses locales, maltraitant violemment les peuples sur place, annihilant leur culture.

Le roman a perdu des longueurs du premier opus aussi : l'histoire est constamment en mouvement ! C'est très en phase avec l'aventure associée aux mythes de la conquête de l'Ouest. Il y a beaucoup de rebondissements, notamment dans le côté politique, des trahisons, des combats... C'est un scénario très prenant qui est proposé et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Attention cependant à ne pas attendre beaucoup de magie ! Une fois de plus, le récit fait la part belle à un réalisme parfois crue, ne faisant apparaître l'aspect fantasy que par touches. Une fée qui parle dans la tête d'Azel, un peu d'alchimie... Mais pas de manifestations évidentes.

C'est donc une très bonne lecture : un univers original qui continue à déployer son imagerie violente et bien développée. Les personnages sont une grande force du roman, ils sont tous marquants à leur façon, avec des personnalités affirmées. Enfin, l'histoire est surprenante, menée tambour battant et avec de nombreux rebondissements, avec l'aspect nouveau monde très bien construit et fascinant.


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Nous suivons dans cette histoire la jeunesse puis la vie d'adulte d'Azel, un métisse issu de deux cultures bien différentes, même opposées, peuple conquérant par son père et peuple colonisé du côté maternel, ce qui le déchire et lui fait faire le choix de devenir mercenaire.
J'ai beaucoup aimé ce personnage mais plusieurs autres aussi, "Artemis" le vice-roi déchu qui veut refaire sa place en guerroyant à tout-va, "Calider" le journaliste qui est très intéressant mais aussi "Zuhaitza" une jeune femme forte en caractère.
Évidemment il y en a d'autres mais je ne vais pas tous les citer.
Concernant le worldbuilding, c'est superbe, des grandes pleines aux montagnes en passant par les villes coloniales ou encore le bord de mer mais parfois inhospitalier comme "le volcan", nous avons de quoi être dépaysé. J'ai personnellement fait un rapprochement avec les conquistadors, la couronne d'Espagne et l'Amérique du sud et Centrale, part les noms des villes et montagnes certainement et la manièred'êtredes autochtones, je ne sais pas ce que l'auteur pourrait m'en dire de ce côté. (Il manque tout de même une petite carte pour le fun par contre, j'aime beaucoup les cartes).
Le récit est empli d'aventure, d'action, de révolutionnaires, de soldats, de plusieurs moments impressionnants, voir même épiques, et l'on pourrait même le qualifier de "fantasy gunpowder" vu que les armes à feu sont bien présentent.
J'ai adoré certains éléments comme les montgolfières par exemple ou l'alchimie.
Le côté fantasy est visible mais sans véritable "magie", on est plus sur la suggestion, les croyances, une ambiguïté de ce côté là selon les personnages, mais cela n'entache en rien la qualité et l'intérêt du roman.
La fin elle est autant passionnante qu'un peu triste à mon goût, puis Emmanuel Chastelière prend plaisir tout au long de l'histoire à faire mal au lecteur en supprimant certains personnages, que d'émotions, un peu de colère parfois !
Le Livre se déroule dans le même univers que "L'empire du Léopard" que je n'ai pas lu mais qui maintenant me fait envie.
"La piste des cendres" est un excellent roman que je conseille à tous lecteurs/trices, amateurs de fantasy ou même simplement d'aventure, de grands espaces ou de récits sur le colonialisme ou les révolutions.
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Une bonne année après la parution de L'empire du léopard, les éditions Critic remettent cela avec la parution de la piste des cendres, nouveau roman du francophone Emmanuel Chastellière se déroulant au nouveau Coronado.

Une vingtaine d'année ont passées et quelques personnages que nous avons pu croiser refont parler d'eux de manière plus au moins durable : notamment Artémis Cortellan qui captera une part non négligeable de l'intrigue. Comme le laissait entendre la quatrième de couverture, un nouveau personnage fera ici son entrée : Azel, un jeune homme balloté entre deux mondes avec un destin bien particulier.

Quelques personnages secondaires viendront étoffer la galerie des personnages : Calider, un journaliste et Zuhaitza qui apporte une petite touche féminine bienvenue. Toutefois, l'impression générale qui perdure, reste celle d'une approche utilitaire des personnages. Lorsqu'ils ne servent plus, ils sont mis de côté, avant de faire (peut-être) de nouveau parler d'eux.

La quatrième de couverture nous avait également vanté les mérites d'une guerre civile, qui ne peut que faire penser à une réécriture de la guerre d'indépendance ou de sécession. Hélas, cela n'est pas vraiment le cas, puisque le conflit ne sert que de vague toile de fond, insuffisamment exploitée avec cela.

Dans l'ensemble, le roman est long… beaucoup trop pour le programme proposé. le style est certes agréable, mais à l'image de l'intrigue : plutôt descriptif et finissant pas lasser le lecteur. Il faudra attendre le deuxième tiers de l'ouvrage pour assister à une belle surprise. Mais hélas, la dernière partie de l'ouvrage, bien qu'elle nous amène vers une direction imprévue, se révèle longue et fastidieuse, malgré des nombreuses séquences plus actives.

Cette suite qui n'en est pas vraiment une n'est hélas, pas aussi passionnante que L'empire du léopard. Dommage, car il y avait ici tant de potentiel plutôt sous-exploité…
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Les intrigues se scindent en deux catégories : de la particulière aux générales, alors que le roman se compose de trois parties allant crescendo aussi bien dans l'émotion que dans les enjeux.

Au niveau individuel, nous suivons Azel, un métis dont le père est propriétaire éleveur, descendant d'une grande famille du Coronado. Sa mère nous est inconnue, morte à sa naissance. le jeune enfant est moqué par ses deux demi-frères qui le considèrent comme un indigène. Grandissant à l'écart, reconnu certes par son paternel, mais guère aimé, il finit par s'écarter de cette vie pour tracer la sienne : chasseur de primes.

Un jour, sa belle-mère, Ombeline, le sollicite pour guider un convoi de… réfugiés rêvant de rejoindre un lieu mythique. La mission tourne au drame. le jeune homme est laissé pour mort, et promet de se venger.

Sur le plan « national », le vice-roi est assassiné, précipitant les désirs de scission du Nord. le Conseil choisit de faire appel à l'ancien vice-roi à la retraite, cousin de Sa Majesté Constance, ancien mercenaire de charme et de choc : Artémis (celui de l'Empire du Léopard). Ce dernier décide de mener une guerre éclair afin d'étouffer la révolte dans l'oeuf. Cette première partie revêt essentiellement une ambiance western, et suit le parcours d'Azel à la tête du convoi ainsi que les préparatifs martiaux d'Artémis.

La deuxième partie, se consacre à la vengeance d'Azel, du moins, du moins aux recherches qu'il mène afin de retrouver la bande responsable des meurtres. Pendant ce temps, la guerre fait rage entre le Nord, associé au Loup Gris, et les troupes du général Artémis. Les éléments de fantasy sont davantage présents avec de l'alchimie, quelques manifestations surnaturelles et la silhouette éthérée de fées.

Enfin, la dernière partie voit le destin d'Azel rejoindre le coeur de la bataille, tandis que les intrigues politiques explosent vers une aspiration à l'indépendance. L'atmosphère se tourne vers des intrigues de cours, des manigances et des trahisons de taille. Un jeu de dames qui ne verra qu'un seul vainqueur…

Les trames sont passionnantes avec des rebondissements délicieux. L'auteur a réussi à me surprendre, et j'ai adoré. Il y a une petite saveur de L'Empire Ultime de Brandon Sanderson, que j'ai particulièrement apprécié, avec cette tentative de renversement du pouvoir établi, et ces pluies de cendres émaillant le parcours du jeune homme. Des cendres le menant au coeur de l'empire, des cendres, réminiscences d'une empire déchu.

La Piste des cendres parachève L'Empire du Léopard. Emmanuel Chastellière montre une meilleure maîtrise du tempo, des personnages dans une intrigue réservant du sel et des surprises. Pas d'ennui à l'horizon dans cette dark fantasy de très belle facture. Pour en rien gâcher, papilles et neurones résonnent au diapason!

A lire sans modération!
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La piste des cendres d'Emmanuel Chastellière est un roman très attendu. Il se déroule dans le même univers que L'Empire du Léopard mais n'est pas du tout une suite. Il se déroule des années après les événements racontés dans le précédent roman, et de fait peut se lire indépendamment. La piste des cendres est un one-shot de fantasy à la sauce western comme le souligne la superbe couverture signée Xavier Collette.

Le roman se déroule 25 ans après les événements qui se sont déroulés dans L'empire du léopard. le royaume du Coronado a conquis entièrement la péninsule de la Lune-d'Or et vaincu l'empire du léopard. L'empire du léopard se trouvait au nord la Lune d'Or, à l'abri derrière une imposante chaîne de montagne, mais les technologies militaires très supérieures du royaume du Coronado liées à la poudre ont eu raison des forces de l'empire. Depuis, de nouveaux colons sont arrivés dans le pays et sont allés explorer les plaines du nord de la péninsule. le nord est loin de la capitale Carthagène située au Sud , et la situation devient tendue entre les colons du Nord qui estiment être exploités par le Sud, au point que des menaces de guerre se profilent. C'est alors que survient le meurtre du Vice-Roi de la colonie qui met le feu au poudre. La Reine Constance, qui dirige le Coronado, choisit de rappeler Artemis Cortellan pour gérer la situation et mater l'insurrection nordiste.
La piste des cendres est ainsi un excellent roman où tous les ingrédients sont réunis pour faire passer le lecteur par de multiples émotions. Des scènes spectaculaires succèdent à d'autres plus intimes, de nombreuses thématiques sont traitées, les personnages sont travaillés et marquants. On ne voit pas passer les 600 pages. Une belle réussite!
Chronique plus complète sur le blog
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Du sang dans la pampa.

La colonie du Nouveau-Coronado, qui s'apprête à fêter le 25ème anniversaire de sa conquête, est devenue une véritable poudrière.
Les indigènes se révoltent face à l'envahisseur ou partent pour le Grand Exil, et tous ceux qui les aideront en paieront le prix. Quant au nord du pays, les riches propriétaires terriens qui s'y sont installés grognent face au mépris à leur égard de la capitale au Sud, et surtout face à l'ingérence de la couronne du vieux continent dans leurs affaires, au point même d'envisager la sécession.
Une foule de personnages de tous bords vont alors être pris dans le tourbillon de ce contexte mouvementé.

Des personnages aux profils intéressants, chacun.e ayant ses propres motivations, permettant une vision d'ensemble des événements appréciable en passant d'un camp à l'autre, mais auxquels on s'attache plus ou moins.
Pourtant l'auteur ne se montre pas tendre avec elleux, et personne n'en sortira indemne (quand iels s'en sortent).
On sent les inspirations historiques derrière l'histoire, ce mélange de western, de guerre d'indépendance et de sécession, de colonialisme, qui apportent une nouvelle facette à cet univers qui rappelle plutôt l'Amérique du Sud et l'enrichissent.

Si les dialogues m'ont paru trop souvent manquer de naturel, tout comme certaines réactions ou situations, l'ensemble s'avère de bonne facture et se lit avec plaisir. Malgré l'épaisseur du roman, il n'y a ni ventre mou ni longueurs ; il est au contraire bien rythmé avec son lot de rebondissements, de renversements et révélations, forts efficaces. L'histoire va d'ailleurs bien plus loin que le résumé ne le laisse supposer, et dans d'autres directions qu'attendu.

La construction du récit et sa structure sont bien vues, et chaque fin de partie se révèle souvent impressionnante, à même de renverser totalement la situation et réserve quelques surprises.
Plusieurs scènes immersives et cinématographiques émaillent le récit, frappantes de maîtrise, plongeant souvent dans la noirceur et le sang, avec parfois des touches horrifiques du meilleur effet.

Si l'on peut faire sans, il est tout de même plus appréciable d'avoir lu l'Empire du Léopard avant pour bien saisir le contexte, les multiples références, et surtout la toute fin.
Plus maîtrisé que ce dernier, La Piste des Cendres s'avère être une bonne lecture, si bien qu'on ne rechignerait pas à une troisième (et dernière ?) incursion dans cet univers.
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Mon premier roman d'Emmanuel Chastellière, j'avais entendu beaucoup de bien sur ses écrits et je dois avouer que je dois me ranger du côté de ceux qui aiment ce qu'il écrit (en tout cas pour ce roman). J'ai passé un excellent moment de lecture.
Cette histoire se situe dans le même univers qu'un de ses précédents romans, "L'empire du Léopard" mais peut se lire indépendamment. On se retrouve dans un monde qui ressemble à la colonisation espagnole des Amériques, après la chute de l'empire Aztèque, avec l'importance de la religion catholique. Bien sûr nous somme en Fantasy et une certaine magie est présente (les fées, l'alchimie), quelques avancées scientifiques sont arrivées un poil plus tôt (enfin il me semble) mais le tout est franchement très réaliste.

Nous suivons dans le récit surtout deux destins. Celui d'Azel, métisse, fils d'un important colon et d'une indigène, qui cherche à trouver sa place dans la société coloniale en pleine évolution, tiraillé par des envies contradictoires, balloté par le destin, forcé de suivre des chemins qu'il n'avait jamais imaginé. J'ai vraiment beaucoup aimé le développement de ce personnage, son cheminement mental, ses failles, ses forces, ses certitudes qui vacillent sans arrêt, assez peu souvent de son fait.
Le deuxième est celui d'Artemis Cortellan, ancien vice-roi du Nouveau Coronado et cousin de la reine de Coronado, Constance. Ecarté du pouvoir, il ne souhaite qu'une chose, le reprendre et devenir indéboulonnable. Pour cela, beaucoup de petits jeux, de paris risqués et une guerre à mener.
En plus de ses deux personnages principaux, nous suivons aussi Zuhaitza, une indigène avec sa propre idée de la morale et Calider, sans doute l'un des seuls journalistes intègre de Carthagène, la capitale de Nouveau Coronado.
Tout ces personnages évoluent au fil de l'histoire, des rebondissements, des tragédies, des coups du sort, des coups tordus (des petits twists narratifs de l'auteur aussi) et on fini par s'attacher à chacun d'eux, d'une manière différente (j'ai adoré l'évolution d'Azel mais aussi la classe et le panache d'Artemis) mais ils m'ont tous touchés.
Un récit réaliste donc, souvent tragique, avec des scènes coup de poing qui resteront gravées dans ma mémoire, une fin douce amère comme je les aime. Alors pourquoi pas 5 étoiles me direz vous, il y a une partie du récit qui m'a moins plu et que j'ai eu du mal à emboiter dans l'histoire, celle faisant intervenir un certain alchimiste, alors oui je comprend le pourquoi de son existence, mais son introduction m'a laissé un peu dubitatif.
Voila une belle première entrée en matière avec cet auteur et je pense me procurer son autre roman dans cet univers.
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