Enooooorme coup de coeur pour ce livre, cet OVNI qui est classé feel good dans la bibliothèque où je l'ai emprunté ... qui est classé "adolescent" pour la maison d'édition et qui est classé "pépite" (mais vraie pépite hein, la rare, de celles que l'on ne trouve que quelques fois dans sa vie de lecteur/lectrice) par moi 😉
Le texte est irrévérencieux, "osé" dans la période du politiquement correct dans laquelle on vit actuellement ... L'autrice convoque de multiples références, livres, films, cuisine, musique, parle de bretzels et de la guerre en Syrie, balaie des dizaines de sujets tout azimut sans que cela ne paraisse lourd ou pédant. Elle use de métaphores au plus hilarantes les unes que les autres, voire même de contrepèteries, bref, vraiment Exceptionnel comme texte.
Je vous invite à lire l'article du Soir du 31/08/2009 qui chronique ce livre, article écrit par Catherine Makereel qui en parle bien bien mieux que moi (et que je copie colle ci-dessous)
Et j'espère avoir vos retours de lecture, j'espère que vous allez vous laisser tenter par cette découverte.
Bonne lecture à tous et toutes
"On pourrait dire que
Falalalala est à la littérature jeunesse ce que la cannelle est au spéculoos. Ou plutôt, intrigue alsacienne oblige, ce que le beurre est au bredele, cette pâtisserie typique de l'Est français. C'est bien simple, le nouveau roman d'
Emilie Chazerand s'avère aussi craquant qu'un de ces sablés traditionnellement servis pour les fêtes de fin d'année dans la région de Strasbourg. C'est d'ailleurs dans cette ambiance sylvestre que nous plonge très vite cette histoire nichée dans un endroit unique au monde : Tannenland.
C'est là que vivent trois générations d'achondroplases, soit sept naines recluses dans un domaine où tout est conçu pour des êtres culminant à 1,10 mètre. Des meubles aux animaux de la ferme, tout s'affiche en version miniature. Devenue l'attraction la plus populaire de la région, la famille Tannenbaum organise des visites guidées, se produit dans d'improbables spectacles de Noël et vend les meilleurs bredeles du comté.
Attention, cet univers de hobbit en apparence féerique n'a, en réalité, rien d'un Disneyland. On y compte une grand-mère féministe et accro aux séries Netflix, une grand-tante qui brode des insultes alsaciennes – genre « niqueur de vieilles pucelles » – bordées de petites fleurs et jolis coeurs, une cousine passionnée de criminologie ou encore, une mère qui a un don pour les affaires, notamment pour écouler ses bougies parfumées au vin chaud.
Bref, cette famille Tannenbaum est pleine de surprises, dont une de taille (littéralement) : au milieu de cette tribu de naines est né Richard, le grand Richard. Très grand même. Imaginez : être un colosse de 19 ans parmi une horde de Frodon au féminin ! Toute sa vie, Richard a vécu comme un éléphant dans un magasin de porcelaines. Comme le vilain grand canard.
Une fable tendre pour questionner la norme
Alors qu'il s'accommodait jusque-là de cette existence étriquée, son destin va soudain basculer quand une de ses cousines, Lulu, 16 ans, fait un malaise cardiaque. Sans révéler tous les ressorts de l'histoire, disons qu'
Hervé Vilard y apparaît en « guest star », que la guerre en Syrie vient mettre son grain de curcuma au pays du kouglof, et que l'amour déploie ses ailes XXL au-dessus de ce monde XXS.
Mais surtout, en vous faisant hurler de rire à chaque page,
Emilie Chazerand tisse une fable plus tendre et goûteuse qu'un pain d'épices pour questionner la norme. Pour dire qu'un être normal, ça n'existe pas. Qu'avant d'être petit ou grand, on est avant tout complexe, contradictoire, injuste ou téméraire, tendre ou colérique, et mille autres choses qui ne peuvent être réduites aux centimètres que l'on mesure."