Alors qu'il a 9 ans,
Bruno Chesnard, jugé comme cas désespéré, moins que rien par son père violent mais aussi ses enseignants, est envoyé au pensionnat
le Logis Saint François, établissement catholique géré par la DDASS. L'obéissance est la règle sacrée de ce pensionnat, la maltraitance en est la règle cachée. Dans ce témoignage,
Bruno Chesnard va nous livrer son calvaire.
Ce fut une lecture bouleversante, édifiante. Et pourtant,
Bruno Chesnard nous raconte l'insoutenable avec humour. Comment est-il possible qu'on ait laissé faire ces choses ? Comment est-il possible que personne n'ait vu la torture que ces enfants, déjà assez malmenés par la vie, subissaient ? Enfin, de mon point de vue, tout le monde savait, mais personne n'a osé dénoncer les faits !
Je me suis attachée à l'auteur, autant l'enfant qu'il raconte que l'adulte qu'il donne l'impression d'être. Quel courage d'écrire, de dénoncer, même des années après. Les mots utilisés sont parfois enfantins, parfois violents ou crus, mais au fond, quelle enfance a eu ce Monsieur ? Il a manqué de tout : nourriture, confiance, amour, tout… Et pourtant, aujourd'hui, il est là, il raconte, comme pour extérioriser.
C'est une lecture difficile, dont on ne ressort pas indemne, mais je pense, une lecture nécessaire, autant pour l'auteur que pour le lecteur. Parce que malheureusement, il n'est pas seul et il faut que cela se sache, pour qu'à l'avenir, le monde soit plus vigilant.