Dans le cadre de mon master et de ma recherche, je me suis consacrée à cette lecture ces deux derniers jours. J'ai lu plusieurs essais et propositions en ce qui concerne la façon de faire « Transition » mais je pense que celle-ci est la plus construite et aboutie que j'ai lu jusqu'à maintenant. (Mais j'ai encore bon nombre de découvertes à faire !)
Les auteurs se placent dans la continuité du dernier ouvrage de Latour présenté sur ma page. Nous sommes des Terrestres et il est temps d'objectiver les conditions de notre subjectivité, oser remettre en question le « Dispositif » pour vire une vie authentiquement humaine, être des Humains « majeurs » au sens de
Kant, et « modernes » en appliquant les principes de la philosophie des lumières.
Après la préface d'Olivier de Schutter, l'ouvrage se décompose en plusieurs parties, la première partie, est un état des lieux, répétitif lorsqu'on a déjà un pied dans la thématique et pourtant nécessaire pour poser les bases de la réflexion, la seconde grosse partie comporte en une critique complète et étayée du néolibéralisme qui constitue le problème n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas voir. Enfin, les constats et le problème posé, les auteurs font force de propositions pour modifier différentes sphères de notre société tout en plaçant au centre des préoccupation la préservation du Terrestre, de la démocratie et de la liberté.
Une fois n'est pas coutume, le livre est écrit par des auteurs belges, on a donc une proposition de transition au regard de la politique et des institutions belges. L'ouvrage mobilise différentes disciplines au-delà du Politique, on se réjouit d'avoir des parallèles en philosophie et quelques explications d'économie entre autres.
Si l'Etat d'Urgence écologique est « indispensable, possible et souhaitable », je m'interroge néanmoins sur la façon dont le citoyen pourrait être mobilisé avant qu'il ne soit trop tard.
Lisez ce livre, je ne lui rends pas suffisamment justice.