En cet ouvrage, j'ai parlé plusieurs fois aussi brièvement et aussi nettement que possible de l'ancien système d'éducation, dont l'influence persiste encore dans ce siècle de progrès, et j'ai insisté surtout sur les questions de politesse, d'affabilité, de courtoisie, que la démocratie moderne tend malheureusement à faire disparaître.
Dans les œuvres des peintres et des sculpteurs qui ornent les galeries de l'Europe, j'ai vu des tableaux d'enfants français, anglais, hollandais, italiens, espagnols qui m'ont montré ce qu'étaient ces enfants aux différentes époques, comment ils étaient vêtus, comment ils passaient leur temps, quels étaient leurs jeux. Dans les livres des poètes, des romanciers et des autres écrivains, j'ai trouvé certains détails intéressants sur la vie des enfants de la vieille Europe.
Pour étudier l'histoire de l'humanité, il faut chercher à reconstruire l'histoire privée d'une race d'hommes, d'un siècle, d'une nation: il faut examiner les formes de la civilisation selon l'époque et le pays; tenir compte des idées, des mœurs, de la manière d'être d'un peuple, de ses traditions; il faut s'efforcer de se mettre, en quelque sorte devant les yeux, les figures qu'on cherche à connaître, afin de les voir telles qu'elles étaient, avec leurs pensées, leurs passions et la vie de l'époque.