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Dans ce livre, l'autrice décortique la société actuelle dans laquelle les femmes se retrouvent prises au piège consciemment ou inconsciemment par la « tyrannie de la beauté ». Bien sûr, elle nous propose des explications, pose des constats mais surtout, elle nous fait prendre conscience des étapes encore à franchir pour enfin espérer une société plus égalitaire. En effet, Mona Chollet nous montre que beaucoup de femmes ne vivent pas en tant que personne mais vivent en tant que miroir des attentes de la société. Au fil de la lecture, elle nous montre comment des femmes deviennent une autre (parfois un objet) pour exister. de plus, l'autrice se questionne également en nous parlant de son vaincu. de cette manière, elle nous fait part de la femme qu'elle est, oscillant entre ses idées féministes et les idées véhiculées par la société qui s'avèrent être véritablement intégrées dans nos façons de vivre.
En fait, c'est une véritable remise en question que nous propose l'auteure.
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Voici un livre qui met en colère. Contre la presse féminine, contre le complexe industriel de la mode et de la beauté, contre les grands groupes cosmétiques, contre tous les individus monstrueux qui hantent ces milieux tels des prédateurs. Pourtant, Chollet est d'une pédagogie exemplaire. Il y a bien quelques doses d'humour disséminées entre les lignes, soupapes bien nécessaires pour le lecteur. Ce pourrait être un livre à charge - contre le magazine Elle en particulier - mais à la lecture du contexte de chaque cas évoqué (que l'auteure situe brillamment), Beauté Fatale semble tout à fait objectif, hélas.
Encore un livre très instructif, qui alimente la flamme de la révolte, et qui donne sacrément envie de lire Virginia Wolf.
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Dans cet essai intelligent et militant qui date hélas déjà un peu (il a paru en 2012), la journaliste Mona Chollet aborde un sujet tout à la fois immense, rebattu et néanmoins méconnu dans le fond : celui de l'aliénation liée à la beauté, celle exigée par les médias, la société, celle que recherchent maladivement les femmes (et, de plus en plus, les hommes), celle qui souvent les conduit à se haïr, se maltraiter, s'angoisser.
On pourrait de prime abord estimer que le trait est outré, le propos biaisé par une vision orientée. Oui mais… L'auteure développe une argumentation solide, appuyée sur de nombreuses analyses, nourrie de sources diverses. Hostile dès l'introduction à celles et ceux qui sont pourtant généralement perçus comme des figures de proue du féminisme (par exemple, Élizabeth Badinter ou Mona Ozouf) mais qui, selon elle, tiennent en réalité un discours rétrograde d'autant plus pervers, critiquant le féminisme à la française et saluant plutôt le modèle américain, fréquemment présenté chez nous sous un jour caricatural, Mona Chollet n'y va pas avec le dos de la cuiller, si vous me permettez l'expression. Parfois, son ton cinglant pourra donner aux lecteurs et lectrices le sentiment d'être jugés, condamnés, ou même pris pour des idiots incapables de résister aux diktats que leur impose la société. La lectrice se sentira peut-être culpabilisée, faible, se reconnaissant dans ces figures de femmes qui, plus ou moins consciemment, ont été prises dans le filet des stéréotypes et ont contribué à les entretenir, croyant agir dans leur intérêt propre, d'ailleurs, et non dans celui d'un ordre masculin dominant. Je me suis moi-même ici et là révoltée contre les assertions tranchantes comme du verre. Il n'en reste pas moins que ce livre, telle une gifle, force à ouvrir les yeux, à penser autrement ce que l'on croyait être « naturel », choisi, voulu, décidé en toute conscience et liberté. Il propose des analyses intéressantes (par exemple, de la série Mad Men, qui n'est pas un éloge du sexisme et des jolis vêtements, comme on a souvent pu le dire), scrute l'univers de la mode et du luxe (écornant au passage le capitalisme et le pouvoir absolu de l'argent dans notre culture), décrypte en un mot les rouages d'un système ancien, parfaitement huilé et profondément nocif pour les femmes. La journaliste explique ainsi, en reprenant les études de Susan Bordo, que l'anorexie est la plupart du temps un « désordre culturel » et non un simple trouble du comportement alimentaire. Elle effrite les thèses affirmant que la chirurgie esthétique permet aux femmes de se sentir mieux, d'avoir une meilleure image d'elles, et fait donc oeuvre féministe, en rappelant que si ces femmes ont besoin de se sentir mieux, c'est précisément parce qu'elles croient devoir se conformer à un certain modèle, de plus en plus inaccessible et inhumain, qui leur impose d'être autres.
Certaines phrases, reflétant sans doute une pensée sincère de l'auteure, paraissent naïves et idéalistes, quand bien même on serait globalement d'accord avec le propos défendu. Par exemple, celle-ci : "C'est une singularité épanouie, et non la conformité aux canons en vigueur, qui fait la beauté, la sensualité, l'amour." Dans un monde idéal où chacun parviendrait à penser et ressentir de façon parfaitement autonome et détachée, sans être influencé par le contexte socioculturel, peut-être ; mais a-t-on jamais vu un tel monde ?
En somme, cet essai est une lecture utile et stimulante, mais, bataillant sur le seul plan rationnel et intellectuel, il peinera à transformer en profondeur ses lecteurs, fussent-ils volontaires pour ce faire. C'est néanmoins un premier pas, qu'il serait souhaitable que chacun fasse.
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J'ai trouvé ce livre très intéressant ... !
C'est un ouvrage féministe sur l'omniprésence d'une beauté féminine stéréotypée et l'injonction pour les femmes à s'y conformer. L'auteure nous propose une critique sociétale, de l'industrie cosmétique, de l'industrie de la mode, des médias, de la publicité etc.
Encore une fois, Mona Chollet nous offre un travail qui s'appuie sur une analyse et des arguments pertinents, bien documenté, avec des exemples précis (qui m'ont beaucoup choqués !) et des contre-exemples heureusement.
Cette essai nous rappelle l'importance de vouloir être, avant de vouloir être belle. Il nous invite aussi à repenser la beauté.
Chronique complète sur le blog !
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Moi qui me trouvais parfois un peu féministe, j'étais vraiment loin du compte.
Comment imaginer que la moindre pub, le moindre scénario nous poussent a gérer systématiquement notre image ? C'est pourtant le cas : une femme se doit d'être belle, entretenue, sexy (mais pas trop sinon cela risque de gêner les hommes et l'idée qu'ils se font de la femme), mince, blonde, etc. Cela vous arrive parfois d'être ma à l'aide devant certains magazines mais sans vraiment en retrouver la cause profonde ? Simple, tout est contradictions et paradoxes. Faites vous plaisir mais testez les régimes à la mode. Acceptez votre corps mais faites en sorte d'entrer dans les vêtements que l'on propose. La chirurgie est dangereuse mais voyez notre dossier spécial bistouri. Toutes les femmes sont belles mais... où sont ces beautés différentes du moule que l'on nous sert à toutes les sauces ?
On parle des différences de salaire ? de la parité hommes/femmes à la tête de certaines fonctions ? Ou même du « racisme » subi par les femmes noires ou asiatiques, rondes ou rousses qui ne se retrouvent jamais à la même place que d'autres grandes, blanches et blondes ?
Essai édifiant sur ce que nous sommes, la façon dont le monde nous traite et pire la résilience dont nous faisons preuve face à ces jugements.
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Après la lecture de Sorcières à l'automne dernier, j'ai eu envie de poursuivre ma découverte des écrits de Mona Chollet avec ses publications antérieures, et notamment Beauté fatale. Si, comme moi, vous lisez Sorcières avant Beauté fatale, vous ne serez pas surprise de voir dans le second publié il y a déjà sept ans bon nombre de sujet ré-abordé dans le premier ! Il faut dire que les deux ouvrages sont étroitement liés et abordent sous différents aspects à chaque fois la question de l'aliénation des femmes et de leur soumission à un dogme. Si Sorcières est beaucoup plus général et traite surtout de la place et du rôle des femmes dans la société, Beauté fatale fait un focus sur les injonctions que l'on reçoit de toutes parts s'agissant de l'apparence et de l'esthétique.

Dans cet ouvrage encore une fois très accessible, Mona Chollet scrute attentivement l'univers de la mode, des magazines, les séries et films, pour mettre en lumière les injonctions auxquelles les femmes doivent théoriquement se soumettre, et ce dès leur plus jeune âge. Elle remonte aussi le temps pour tenter de comprendre ce retour en force dans les jeunes générations de la soumission aux diktats masculins en matière de féminité, nous plonge dans le monde terrible de la mode, et nous amène à regarder différemment les magazines qui pullulent d'idéaux parfois totalement contradictoires et illusoires.

Cet ouvrage m'a particulièrement intéressé car il vient également suggérer qu'à travers la publicité, à travers la médiatisation des peoples, tout être humain peut rêver devenir lui aussi "quelqu'un". Mona Chollet porte un regard sans concession sur cette société qui nous fait croire qu'en ayant, nous serons. Acheter le dernier sac à la mode, se faire refaire les seins, maîtriser sa silhouette, autant de diktats qui nous apporteraient théoriquement non seulement le bonheur, mais aussi une place dans la société... Mais si tout cela n'était qu'illusion au final ?...

Pages après pages, la réflexion se confirme : il ne s'agit pas de remettre en cause et de refuser de vouloir prendre soin de soi, mais il s'agit surtout d'apprendre à s'aimer tel que l'on est, avec nos singularités, nos différences, nos imperfections et d'en faire des forces et des fiertés !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Un livre engagé de bout en bout, porté par une écriture vive et incisive, jubilatoire par son acuité. En outre, afin de servir son propos - l'aliénation des femmes par la culture de masse - Mona Chollet ne se contente pas d'aligner les concepts sociologiques et les postulats théoriques, elle étaye son analyse par une multitude d'exemples qui nous parlent d'autant plus qu'ils s'inscrivent dans la réalité que nous connaissons : presse féminine, séries TV, blogs. La thèse soutenue n'en est que plus percutante.
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Plus qu'un livre sur la beauté, c'est surtout un livre sur la mode, ses coulisses, ses protagonistes, mannequins, couturiers, photographes, sur le monde perverti de la manipulation de l'image de la femme dans le monde occidental, particulièrement depuis les années 1970. Autant dire que si vous n'êtes pas amateur de journaux féminins et revues people, il vous faudrait un glossaire pour savoir de qui on parle. Ce n'est pas non plus une vision pondérée du sujet; on est loin de la thèse/antithèse/synthèse. C'est plutôt une vision acerbe de l'image de la femme dans notre monde contemporain, c'est donc forcément parti pris. Cela n'en reste pas moins juste, et parfois drôle, même si quand même un peu coup de gueule. Mais, on est bien d'accord, l'analyse est plus que valable, et surtout, plus que justifiée au vu de toutes les régressions sociales liées, ou non, à l'aspect physique, que les femmes subissent dans le monde. A lire, donc.
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Un livre à recommander à toute femme et homme. Mona Chollet explore le très intéressant sujet du rapport de la féminité au corps et plus précisément à la beauté avec les dérives entrainées par les industries cosmétiques, le monde de la mode et la presse féminine à sa botte.

Et il ne s'agit pas d'un petit sujet, laissez moi vous le dire ! L'auteur avec parfois une certaine verve, mais toujours documentée, nous fait découvrir le lien inextricable qui lie "beauté" du corps et femmes. Grosso modo, pour exister, nous avons besoin d'une image qui réponde aux attentes des hommes.

Point intéressant qui calmera les excité(e)s de la beauté, Mona Chollet de nie pas la possibilité d'utiliser son corps, d'en faire parfois un objet de séduction, mais condamne l'impossibilité actuelle, et depuis toujours, de se détacher de cette fonction de séduction qui nie les femmes en tant que personnes douées d'un intellect et les rabaisse.

Elle pointe ainsi la façon perverse dont le secteur de la mode et du cinéma sont devenus les miroirs factices de symboles de beauté artificiels : maigreur forcée, chirurgie esthétique, femmes muettes afin de laisser leur place aux hommes. La presse "féminine" relaie ce miroir en faisant croire à une vie fantastique et pleine de facilité à la populasse qui s'empresse ensuite de se soumettre aux régimes et achats compulsifs qu'on lui vante.

Bref, difficile de résumer l'intégralité de cet essai qui revient aussi sur la façon dont la beauté, la représentation de soi, est devenu un bastion féminin, je ne peux que vous inviter à le lire par vous même, vous comprendrez mieux pourquoi aujourd'hui plus que jamais "l'homme est le créateur, la femme la créature."
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Lu dans le contexte d'un travail de recherches... et ce qui est un peu embêtant, c'est que non sans manquer d'exemples référencés, c'est qu'il est agrémenté de beaucoup de tangentes personnelles un peu gratuites. Chollet lâche des balles perdues de temps en temps sur des choses qui l'insupportent, donc tout là-dedans n'est pas une vérité objective.

Le propos du livre (condition féminine faut être belle regard masculin etc...) est tout à fait juste, un bon résumé à conseiller à son entourage dubitatif quant à ce genre d'injonctions genrées quand on a la flemme de faire l'exposé nous-même.
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