Bien que tenté par l'oeuvre de
Susanna Clarke depuis sa sortie, ponctuée d'édifiant avis comme celui de Zoé par exemple, il m'aura fallu attendre que Tachan se le procure et en propose une lecture commune pour qu'enfin, je décide de réaliser ce voyage en quête d'onirisme et de mystères.
Malheureusement et quand bien même ma binôme n'ait cessé de m'encourager au vu de son enthousiasme et de ses passionnants échanges, dont j'attends l'avis avec impatience, je dois bien admettre être complément passé à côté de cet exercice de lecture. Un essai non inintéressant mais un brin trop philosophique pour ma part. Pourtant, les premières lignes et sa première partie m'ont enchanté malgré l'aspect quelque peu robotique du style de la romancière et j'ai été subjugué par le lyrisme de sa plume mettant en relief un huis clos où le monde marin et ses chimères se veulent délicieusement retranscrits à l'aide de nombreuses métaphores et autres figures de style. Cela prouvant d'ailleurs le talent de conteuse de
Susanna Clarke qui m'a, dans son ensemble, assez plu pour sa poésie mais bien moins pour l'intrigue dévoilée et face à laquelle j'ai été des plus hermétique.
Ce n'est pas faute d'ailleurs d'apprécier le laisser porter par la narration d'une ou d'un auteur mais cette rencontre n'a nullement fonctionné. le destin de
Piranèse aussi mélancolique soit-il en début d'ouvrage n'est nullement parvenu à me séduire et je ne suis parvenu à être transporté par son aventure aussi riche soit-elle. Une richesse qui fourmille de détails et qui s'avère des plus visuelle. Si je me contente de la beauté de l'intrigante et mystérieuse demeure où réside notre scientifique, je ne peux qu'acclamer le minutieux travail réalisé par la romancière qui dévoile un somptueux domaine rempli de salles à ne plus en finir dans lesquels se cachent bien des secrets et autres trésors. Des dissimulations qui prennent une dimension qui m'a semblé assez pieuse et j'ai eu l'impression d'être témoin d'une nouvelle genèse se dessinant à moi, dont
Piranèse semble être le dernier prophète et dont les relations avec les derniers témoins, composé de l'Autre et 16 ont fortement attiré mon attention. le tout doublé d'un attrait également scientifique dont le rendu se veut des plus atypiques. D'autant plus que les limites pourtant des plus floues en début de lecture se dessinent de plus en plus grossière jusqu'à une finalité dont je ne suis pas certain de tenir tous les tenants et les aboutissants.
C'est pourquoi et malgré cette certaine désillusion, il est certain que
Piranèse reste un exercice de lecture des plus intéressant à réaliser. Bien que l'intrigue ne soit parvenue à m'atteindre comme je l'espérais ni, j'en suis certain, ne m'ait nullement dévoilé le moindre de ses secrets et messages, j'ai apprécié l'univers poétiquement dévoilé et mis en abîme par
Susanna Clarke. Pour le reste, l'aspect philosophie de cette oeuvre m'a semblé prendre l'avantage sur ses promesses d'onirisme qui m'ont, par ailleurs, donné plus qu'envie de songes en me poussant à retrouver le genre avec une relecture de
Kafka sur le rivage de
Haruki Murakami.
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