AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE243694_569
Editions Seghers (30/11/-1)
4.38/5   16 notes
Résumé :
Lors de la guerre de 1914-1918, tandis que le conflit persiste dans les tranchées, l'état-major français décide une offensive quasiment impossible sur la « colline aux fourmis ». Repoussé par le feu ennemi, le 701e régiment, commandé par le colonel Dax, doit se replier. Le général Mireau, chef de l'offensive, demande alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour « lâcheté ». Malgré l'opposition de Dax, trois hommes tirés au sort seront condamnés à mort et ... >Voir plus
Que lire après Les sentiers de la gloireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

On vous a longuement inculqué que l'amour de la patrie pouvait nécessiter que l'on meure pour elle . Ce livre vous en dissuadera .

Vous pensiez que la haute hiérarchie militaire n'était constituée que d'intelligents stratèges économes de la vie de leurs soldats . Ce livre replacera votre réflexion vers plus de réalisme .

A qui profite le crime , voilà la question à toujours se poser . La réponse est fort souvent bien " dégrisante " : les guerres profitent aux marchands de canons , aux intérêts capitalistes ( colonialisme , compagnies pétrolières , extension des territoires à piller etc ... ) et jamais aux piou piou qui y laissent leur peau ou un morceau de leur carcasse .

L'image d'Epinal qui décrivait les chefs gaulois se battant entre eux entourés de leurs tribus était beaucoup plus sympathique .

Ce livre retrace le mauvais sort que des généraux firent à des soldats , conduits au peloton d'exécution " pour l'exemple " . " Paths and glory " paru en 1935 sur l'affaire des caporaux de Souain ( 1915 ) a inspiré Stanley Kubrick pour le film anti-militariste " Les sentiers de la gloire " si longtemps victime de la censure de par le clan des va-t'en guerre lorsqu'il ne s'agit d'y envoyer au casse-pipe que les citoyens bien crédules , bien instruits dans l'absurde idée de patrie . Si après ça , vous avez encore envie d'aller vous faire trouer la peau pour Krupp , Renault , Mercedes , wolkswagen , Ford ou Hallyburton , ne vous en privez pas mais foutez donc la paix aux pacifistes et conseillez à ceux qui décident la guerre de monter en première ligne à vos cotés .
Commenter  J’apprécie          2215
N°283 – Novembre 2007

LES SENTIERS DE LA GLOIRE- Stanley KUBRICK. [ARTE Diffusion le 8/11/2007]

« Le pire, c'est la guerre » a dit récemment un ministre.

C'est effectivement ce qui peut arriver de pire à un pays, à une nation, à une civilisation, mais le pire, dans cette situation, c'est sans doute que la guerre soit dévolue à des militaires, d'autant qu'à l'époque, c'est au Peuple français qu'on a confié le soin de défendre le sol national. Au nom de la conscription, on est donc allé chercher des hommes qu'on a instruit dans l'usage des armes, qu'on a habillé et mis en condition.

Ces citoyens sont donc devenus des soldats. Jusque là, rien à dire, mais le pire, sans doute, c'est que ces pauvres gens ont été livrés à l'incompétence de militaires de carrière, des généraux aux idées d'un autre âge, mus par la seule volonté d'obtenir un avancement, une décoration, une citation, une étoile, que le sacrifice de « leurs » soldats serait capable de leur assurer. Ce qu'ils souhaitaient c'était se faire valoir vis à vis de leur hiérarchie, et pour cela, ils ont joué avec eux, c'est à dire avec leur vie, comme on manipule des soldats de plomb, avec tout l'inconscience et l'humanité qui sied à des gens qui veulent faire prévaloir le paraître sur l'être. C'est qu'ils ont bien souvent conquis leurs galons, non par leur valeur, mais par leur capacité de flagornerie, de délation, de nuisance. Le pire, c'est que, ne devant leur place qu'à leurs bassesses, ils n'hésitent pas, pour la conserver, à trahir leurs amis, devenus ainsi leurs concurrents dans cette course effrénée aux honneurs, à la reconnaissance. Leur poste, qu'il faut impérativement conserver, ils le doivent à leurs nombreuses compromissions et trahisons qui émaillent leur parcours, mais peu leur importe, ce décor, patiemment tissé dans l'ombre de la médiocrité, ne saurait être balayé par un plus vertueux qu'eux. Ils sont responsables, disent-ils, de leurs hommes, mais c'est au nom de cette responsabilité, mais aussi pour obéir à des ordres impossibles à exécuter, parce que concoctés par des hommes coupés des réalités, mais dont ils n'osent contester le bien-fondé, qu'ils vont obéir, c'est à dire sacrifier inutilement des vies humaines. Dès lors, que devient l'amour de la Patrie, la nécessaire défense du pays?

Alors, au nom de la discipline, ils mettent en place cette parodie meurtrière pour le seul bénéfice de leur carrière en n'oubliant pas de ressortir les vieilles rengaines sur le patriotisme, avec tout ce qu'il faut de paternalisme pour faire plus authentique. Même s'il faut, pour cela, que des Français tirent sur des Français! Ce film ne le montre pas, mais il était, je crois, d'usage d'y ajouter de larges rasades de gnôle pour exciter les hommes où leur faire perdre le sens du danger.

Bien entendu, quand l'affaire tourne au fiasco, ce qui est inévitable, il convient de trouver des responsables. Alors, pour faire bonne mesure, mais surtout pour masquer les vraies responsabilités, on accuse de traîtrise, de désertion, de refus d'exécuter les ordres, ceux-là mêmes dont on souhaitait se servir. Et bien entendu, pour l'exemple, on en fusille quelques-uns, en évitant de prendre en compte les réalités du combat et parfois l'attitude héroïque des accusés, en laissant au hasard ou à la vengeance personnelle le soin de désigner ceux qui seront sacrifiés. On ne prend même pas le soin d'un vrai procès, dans cette mascarade où les décisions sont prises à l'avance. Dans cette affaire, il ne saurait être question de sanctionner les vrais coupables. Il ne peut s'agir que de sans grades qui ne peuvent se défendre et en aucune façon, d'officiers.

Seul Kirk Douglas apporte une note d'humanité et de justice dans cette pantalonnade qui serait comique si elle n'était fatale.

Mais , l'aveuglement de cette hiérarchie n'est pas seulement l'apanage de l'armée. Il y a certes la dénonciation des bassesses des intermédiaires, désireux, eux aussi, de faire porter la responsabilité des fautes sur les plus petits qu'eux, mais, il m'apparaît que ce film n'est pas seulement anti-militariste et que son auteur a voulu donner à voir une facette de la condition humaine. Après tout, dans toute son œuvre Kubrick a voulu déranger et mettre à mal toutes les idées reçues sur la société. Ce long métrage lui-même, bien que de 1957, n'a été connu en France qu'en 1972. Tout au long de ce film, le spectateur éprouve de la compassion pour les soldats, pour leurs souffrances, leur sacrifice, mais il y a pire. A la fin, la sentence prononcée, on les oblige à assister à l'exécution de leurs camarades et, pour ceux qui font partie du peloton, à y participer. La dernière scène du film me paraît révélatrice. On y voit ces soldats ivres qui viennent d'être témoins de l'assassinat légal de leurs compagnons d'infortune, verser des larmes en écoutant la triste complainte d'une chanteuse allemande. La guerre les a peut-être déshumanisés, mais je crois plutôt que Kubrick choisit de montrer ce que les hommes en général ont de méprisable.

Ce film est bien nommé. La gloire, on peut l'habiller comme on veut, mais pour y accéder, ce ne sont pas des boulevards, des avenues, mais bien des sentiers, tortueux, cahoteux, boueux.


© Hervé GAUTIER - Novembre 2007.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          120
Un regard toujours nécessaire sur la grande boucherie que je n'avais pas encore découvert.
Il s'agit là d'un pamphlet contre cette guerre, le cynisme des gradés aux intentions égoïstes de pouvoir, la richesse espérée en finalité sur le dos de la troupe.
Les officiers de terrains expérimentés tombant rapidement comme des mouches, au même titre que la « bleusaille » innocente par son insouciance, se concrétise par un entêtement hiérarchique faisant fi de la réalité de terrain, mal servis par l'orgueil d'un général inhumain.
Menés par un commandement que se fait dessus, s'obstinant dans sa folle inconséquence, les soldats n'ont plus qu'à se raccrocher à des jeux d'esprit, philosophant sur l'omniprésence de la mort, jusqu'à souhaiter rapidement la moins violente.
Se greffe entre d'autres souffrances pour ses poilus, l'alcoolisme pour s'extraire en rêves de cet esclavage moderne et l'absurde pouvoir décisionnaire ou, infirmer l'irréparable cruauté qu'est d'envoyer ces pauvres bougres à une fin solitaire.
Une des scènes du livre exprime très bien toute cette monstrueuse mascarade. Un même lieu, un café, sorte de passage obligé entre différents secteurs où passent et repassent les compagnies sous le regard détaché de la tenancière. Allers-retours vers la mort qui patiente.
Mais comme ça ne suffit pas, il faut rendre des comptes, lorsque l'attaque terminée, sans une once de terrain gagné, l'intégrité du chef piqué au vif demande à choisir des sacrifiés en exemples. Peloton de pleutres après verdict martial d'une cour parodiant la justice des hommes.
S'exacerbe déjà ou encore un antisémitisme latent déjà dominant, ou encore le jugement dévoyé que même le fait d'être un bon soldat n'efface pas la pseudo dette d'avoir fauté comme citoyen. Pour se battre ça va, mais pour l'exemple, ce sera toi qu'on fusillera car la camaraderie à ses limites.
Toujours un immense respect pour cette génération sacrifiée, génocide détourné de ces jeunes au nom d'un libéralisme misérable.
Commenter  J’apprécie          163
Les sentiers de la gloire est un pur joyau anti-militariste et si son auteur Humphrey Cobb est resté dans l'ombre, Stanley Kubrick lui a offert une notoriété mondiale grâce à son adaptation cinématographique Paths of Glory.


Sorti en 1957, d'après le roman publié en 1935, l'accueil controversé de ce film a obligé ses producteurs à en retarder la distribution. Ce n'est donc qu'en 1975, qu'est apparu sur les écrans français, en noir et blanc, Kirk Douglas, flamboyant, hurlant d'humanité, dans le rôle du Colonel Dax.


Juste rappeler que des hommes ont été abattus pour l'exemple, parce que leur hiérarchie leur a ordonné de s'emparer d'un site imprenable, et que crevant de trouille, ils sont restés enterrés dans un trou d'obus durant une nuit. Durant la der des ders, une entière génération a été décimée au nom de la patrie, certains martyrs n'avaient pas 20 ans, et comme ça ne suffisait pas, d'autres ont été fusillés en supplément, gratuitement, pour le fun, juste pour montrer que dans l'armée, on doit obéir. Sans réfléchir, surtout sans réfléchir, car si l'on réfléchit, c'en est fini des armées.
Allonzenfantsdelapatrie!!
Commenter  J’apprécie          30
Avant d'être retranscrit au cinéma, le livre d'Humphrey Cobb fut adapté en 1935 pour Broadway par Sidney Howard, un dramaturge et scénariste connu pour ses opinions de gauche. La pièce fut un échec mais Howard déclara publiquement que le roman méritait une adaptation cinématographique.


Paths of Glory, tableau de Christopher R. W. Nevinson (1917), Imperial War Museum London.
Le titre du film reprend celui du tableau homonyme peint en 1917 par le Britannique Christopher Nevinson, qui illustrait des cadavres de soldats étalés dans le no man's land, ce qui valut d'être censuré à l'époque. Un livre qui dénonce l'absurdité de la guerre et les officiers qui considèrent la troupe comme de la chair à canon.
Commenter  J’apprécie          10


Video de Humphrey Cobb (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Humphrey Cobb
Bande-annonce - Les sentiers de la gloire
autres livres classés : fusillésVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..