Les différentes critiques que j'ai lu au sujet de ce livre ont fini de me convaincre de me le procurer.
D'emblée, il semble que l'on ait à faire à un roman de fantasy initiatique. Il commence comme tel puis lorgne très vite vers autre chose. Un nombre conséquent de personnages entrent en jeu, plusieurs intrigues se mettent en place simultanément, et l'auteur prend un plaisir certain ( et un temps fou!) à présenter et décrire l'univers dans lequel il nous propose d'évoluer. On sent très bien que l'auteur s'intéresse à autre chose que le parcours habituel de celui qui semble être le personnage principal. Complots, meurtres, assassinats, intrigues politiques apparaissent très vite au grand jour comme autant d'éléments qui vont constituer cette histoire. Je dirai qu'on se trouve dans un sous genre de la fantasy qui emprunte autant à
Robin Hobb qu'à GRR Martin ( je rejoins l'avis de l'ami Alfaric sur ce point là), sous genre qu'à priori j'apprécie.
Malheureusement et malgré mon intérêt certain pour l'affaire, je constate que je n'accroche pas à l'histoire. Je ne parviens pas à m'attacher à un pêrsonnage ou à un autre, et je ne comprends pas immédiatement le pourqoi du comment. Il me faut bien attendre les deux tiers du livre pour émettre une hypothèse et commencer à en comprendre les raisons.
En effet, comme je le disais plus haut, l'introduction des personnages, des intrigues, de l'univers est extrêmement longue et l'événement qui va mettre en branle l'histoire principale n'intervient qu'au troisième tier du livre, après presque 200 pages. Même si quelques éléments éparses nous mettent sur la voie et laissent penser que l'intrigue va tourner autour de Tavis de Curgh, l'auteur multiplie tellement les événements ( sans faire forcément de liens entre eux) et les personnages, que je m'y suis perdu en cours de route. Après 200 pages d'une densité d'infos à ingurgiter, cela m'est difficle de raccrocher les wagons. Autre élément de déviation: le nombre de personnages assez important ainsi que leur patronyme. On ne pourra que salur l'originalité de l'auteur à nommer ses personnages mais je me suis aperçu qu'il ne correspondent à aucun genre, masculin ou féminin, ou bien. Impossible de mettre un sexe sur nom ( Jedrek, Honok, Vanyk, Cadel, Fotir, Tavis, Xaver, Filib, Grinsa, Brienne, Cresenne, Trin...) Je défie quiconque d'attribuer à tel ou tel nom un sexe avec certitude rien qu'en se fiant à la consonnance. Seule quelques un(e)s sortent du lot et se révèlent évident ( Daria, Ionna, Aindreas). Cela a perturbé ma lecture et ma compréhension puisque, parfois, j'ai dû relire plusieurs des phrases afin de comprendre de qui parle l'auteur lorsqu'il dit "il" ou "elle". Attention cela n'enlève rien à la qualité narrative dont l'auteur fait preuve. Cela m'a juste fait prendre conscience de mon attachement inconscient au genre des patronymes. Si le sexe d'un nom n'est pas induit, suggéré par sa consonnance ( dans notre société, on ne se rend plus compte que mêmes les choses ont un genre,( une chaise, une maison, un jardin..) ainsi que les animaux, les insectes et les plantes, qui pourtant sont mâles et femelles ( une araignée, un baobab, un yack...), à tel point que c'est tout naturel pour nous, alors que ça l'est beaucoup moins pour un Anglais par exemple. du coup lorsque ce "code" est bouleversé, on se retrouve perdu ou en difficulté. Et cela a été mon cas avec ce livre.
La note plutôt moyenne que je lui ai attribué vaut pour encouragement ( pour reprendre un terme scolaire que pourtant j'abhorre!) dans le sens où j'espère que le tome 2 développera l'intrigue et avancera, laissant un peu de côté les présentations ou les introductions. Car les personnages, aussi nombreux soit ils pour un premier tome, gagne en intérêt au fil de la lecture, les intéractions entre eux se précisant et amorçant de nouveaux pans de cette histoire qui promet d'être complexe et digne d'intérêt, et plus important, loin des habituels codes du genre.