Le Brexit, vu de l'intérieur, à travers trois générations d'une même famille anglaise, à travers leurs relations professionnelles et amicales. Chronique des années 2010, celle d'une fracture sociale inattendue et brutale, qui a profondément divisé le Royaume Uni.
Il y a de nombreux personnages (une vingtaine) dans cette grande fresque à la
Balzac. Il n'est pas inutile de prendre quelques notes pour se rappeler qui est qui et qui fait quoi.
Tout commence plutôt pas mal, avec l'excitation d'un peuple prêt à recevoir les jeux olympiques à Londres, avec une cérémonie d'ouverture très réussie, saupoudrée d'un humour british sans égal.
Une fois les réjouissances terminées, les problèmes vont resurgir. C'est à travers les interactions de tous ces personnages, issus de milieux socio-culturels différents, de générations différentes que
Jonathan Coe va exposer les nombreux problèmes qui gangrènent la société britannique : les communautarismes, la paupérisation de la classe ouvrière, la désindustrialisation, le mondialisme, la tentation de l'isolationnisme, la montée de la xénophobie et du racisme, la nostalgie de l'Empire Colonial et de sa prospérité. Sans oublier la suffisance d'une classe politique aux affaires, qui n'a pas vu ni senti monter une colère sourde qui s'est transformée en fracture lors du référendum pour rester dans la communauté européenne.
Bref, un cocktail explosif qui en a surpris plus d'un, y compris ceux qui ont voté pour le Brexit !
Si le roman commence par un enterrement, il finit néanmoins par une vraie note d'espoir : quoi qu'il arrive, la vie continue !
Une fois de plus, j'ai été séduit par l'écriture de
Jonathan Coe : son style, son intelligence, sa technique littéraire originale et exigeante.